samedi 30 janvier 2010 - par Yohan

Anna Maria Jopek, la touche slave en jazz

J’ai bien failli me faire avoir en écoutant ce morceau qui sonne comme du Eliane Elias, voix de velours, entre bossa et jazz.

Cela sonne comme du jazz brésilien, cela ressemble au brésilien, mais c’est du polonais. Bien joué...

Cette chanteuse à la voix envoûtante, douce et sensuelle, répond au nom d’Anna Maria Jopek.

Au départ, pianiste de formation classique, Anna Maria Jopek est devenue chanteuse après un passage au Manhattan School of Music’s Jazz en 1989.
 
Elle s’est révélée au grand public polonais lors du show de l’eurovision en 1997.

Si Anna Maria est déjà une artiste confirmée dans son pays avec une solide discographie largement récompensée, d’autres, comme la Grande-Bretagne, l’Allemagne, les USA, ou encore le Japon, ont commencé à l’adopter, depuis un certain album réalisé avec Pat Metheny en 2002.

 

 

Upojenie est son titre, un album charismatique, chanté en polonais, en passe de devenir légendaire, puisqu’il est, dit-on, quasiment introuvable dans les bacs. Il faudra se contenter de la « copie internationale » d’Upojenie, sortie en 2008, avec textes traduits en anglais, deux ou trois rajouts et toujours... Pat Metheny, à la guitare.

Les influences d’Anna Maria Jopek vont du folk au jazz, avec des incursions dans la musique folklorique polonaise. Si ses duos avec Pat Métheny ont grandement contribué à sa notoriété à l’international, la chanson traditionnelle reste encore très présente dans sa musique, ce qui en fait du coup une artiste très originale, entre folk, pop et jazz. Une manière de s’accrocher à ses racines, pour éviter peut-être de se perdre dans les petits traquenards de la carrière internationale.

Proche de Silje Nergaard par la sincérité, l’éclectisme et la formation musicale initiale, elle n’est pas juste une voix, doublée d’un physique avantageux.

Ce serait une faute de goût que de vouloir la cataloguer au rayon des beautés glacées du jazz, ou y voir une Nora Jones de plus. Ce qui est intéressant avec cette artiste qui aime à mélanger les genres, comme en témoignent ses chansons pour Noël, c’est qu’elle nous invite à sa manière à remonter gentiment jusqu’à son premier album, Ale Jestem sorti en 1994, une musique populaire et ethnique, étonnante de modernité.

Si d’autres personnalités du jazz de ce monde comme Torv Gustavsen, Manu Katche, Mino Cinelu, pour ne citer que ceux là, ont aussi succombé à son charme et à sa voix, ce n’est pas pour rien. D’ailleurs, il semble qu’elle sache s’entourer d’excellents musiciens.

Elue Reine du Jazz dans son pays, elle pourrait voir beaucoup plus loin, avec un tel talent.

Mais, comme elle dit « music itself is the highest award for me », ce qui laisse supposer qu’il faudra aller la chercher là où elle voudra bien aller....

 
 
 
 
 


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