mercredi 24 octobre 2007 - par Melting Actu

« Au secours pardon »

Le sixième roman de Frédéric Beigbeder est la suite de « 99 F » paru en 2000, et tout récemment adapté au cinéma.

On retrouve ainsi le désormais quadragénaire Octave Parengo, ex-publicitaire et ancien animateur de télévision, passé brièvement par la case prison.

Devenu « fashiste » (mélange des mots « raciste et fashion facho ») en plaçant la beauté physique au-dessus de tout, il arpente cette fois la Russie de long en large afin de dénicher le modèle, « La Fille » appelée à devenir la nouvelle égérie de la plus grande marque mondiale de cosmétiques.

Se définissant lui-même serial heartbreaker, Octave, chercheur perdu parlant souvent de GPS, finit par tomber totalement amoureux de son double féminin à la jeunesse insolente, relation aux effets forcément dévastateurs...

Construit sous forme de confession à un prêtre russe (« je suis ici pour appeler au secours et demander pardon »), ce livre du tout nouveau critique littéraire du magazine Playboy dénonce l’impossible quête de l’amour pour un anti-héros désabusé et éternellement insatisfait.

Les références cinématographiques notamment au Cuirassé Potemkine sont un régal, et la vision personnelle du terrorisme d’Octave : « les bombes je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur » est d’une légèreté rafraîchissante ; dommage que le film s’achève de façon quelque peu prévisible...

Dans un style qui rappelle parfois Bret Easton Ellis, un de ses modèles littéraires (en nettement moins chirurgical tout de même !), Beigbeder porte ici un regard sans complaisance ni jugement sur la société de consommation, et tente une nouvelle fois d’ « analyser l’hédonisme », objectif qu’il s’est assigné depuis son premier roman, il y a presque vingt ans.

Maxime Freyberger



1 réactions


  • maxime freyberger 24 octobre 2007 19:37

    En tant qu’auteur de l’article, je veux juste signaler qu’une petite erreur s’est glissée dans le texte au moment de la publication : il faut lire « dommage que le livre se termine de façon quelque peu prévisible... » et non pas « dommage que le film se termine de façon quelque peu prévisible... »


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