mercredi 21 janvier 2009 - par Sauvons le Grand Ecran

Bertrand Delanoë et le Grand Ecran Italie

Questions posées au maire de Paris lors de ses compte-rendus de mandat :

Question posée lors du compte-rendu de mandat du maire de Paris dans le 1er arrondissement le 15 janvier 2009 par le vice-président de l’association "Sauvons le Grand ecran" :

"Monsieur le Maire,
En cette nouvelle année, nous vous adressons tout d’abord nos meilleurs vœux, à vous-même ainsi qu’à toute cette assemblée. Que les habitants du 1er arrondissement nous pardonnent d’empiéter quelques minutes sur leur emploi du temps chargé, mais comme vous n’avez pas franchement répondu à certaines questions posées lors de votre dernier compte-rendu de mandat à la mairie du 13ème, nous nous voyons contraints de venir relayer ici les inquiétudes des parisiens.
A cette occasion, divers intervenants vous ont fait part de leurs préoccupations quant à l’avenir du complexe audiovisuel « Grand Ecran Italie », prématurément fermé par EuroPalaces-Gaumont en janvier 2006, et promis à la démolition malgré l’engagement public du maire du 13ème de "s’opposer par tous les moyens juridiques et politiques à la transformation en magasins de cette salle ".
Or à ce jour, seuls les recours engagés par l’association « Sauvons le Grand Ecran » auprès du Tribunal Administratif bloquent ce projet aberrant, à savoir la destruction d’un équipement-phare de notre capitale, au profit d’enseignes commerciales déjà bien implantées aux quatre coins de la ville. Et s’il n’est pas précisément situé dans l’arrondissement que vous visitez ce soir, ce pôle d’attraction majeur de notre région, au même titre que Les Halles, concerne tout un chacun.
Depuis 2004, plusieurs demandes de classement du Grand Ecran Italie dans le cadre du Plan Local d’Urbanisme vous ont été soumises par les riverains, élus et associations. Et à nouveau le 8 décembre dernier par le président de l’association Tam-Tam, qui participe d’ailleurs au projet des Halles. Vous lui avez répondu que la mairie ne pouvait pas racheter le Grand Ecran, ni sauver des salles qui ont un problème de viabilité financière. Or rien de tel ne vous a jamais été demandé !
Outre le classement PLU à titre d’équipement culturel dans un quartier déjà fort dépourvu, il vous a seulement été demandé pour cette salle, qui se classait dans le peloton de tête des salles Paris-Périphérie :
1°) de faire respecter le cahier des charges qui obligeait Gaumont à exploiter la salle bien au-delà de sa fermeture anticipée, ainsi que la Convention signée avec la Ville de Paris qui interdit tout changement d’affectation ;
2°) de susciter des appels d’offres, ainsi qu’une concertation entre tous les acteurs concernés : pouvoirs publics, exploitants, candidats-repreneurs… car il y en a, comme en témoigne la récente proposition qui vous a été adressée de M. Jack-Henri Soumère, qui a déjà relancé avec succès la salle Mogador.
Vous avez également mis en avant le "Projet Pathé" qui doit prendre la place de l’ancien Gaumont-Rodin. Or ce musée du cinéma, négocié en contrepartie de la cession d’activité du Gaumont Grand Ecran Italie, s’adresse principalement à un public de spécialistes, et ne remplacera jamais une salle telle que le Grand Ecran, destinée à attirer un vaste public populaire de toute l’Ile-de-France.
Le 2 décembre dernier, vous avez inauguré en grande pompe la "Rue du Cinéma" au Forum des Images (dans le Forum des Halles). Or on ne peut pas porter aux nues le cinéma aux Halles, en présence de tout le gratin de la profession, et condamner le mythique "Grand Ecran" Place Henri Langlois (nom rebaptisé de l’esplanade de la place d’Italie) en accordant comme vous l’avez fait vos autorisations aux surfaces commerciales.
Se proclamer défenseur du cinéma en tant que facteur de cohésion sociale, et condamner une des salles les plus prestigieuses de la capitale du cinéma en l’abandonnant aux enchères commerciales, relève d’une incohérence politique qui laisse perplexe. Et vos concitoyens sont nombreux à s’indigner qu’un équipement soumis à des obligations de service public ait été livré à la loi du marché en dehors de tout processus démocratique !
C’est pourquoi, à l’heure ou le secteur de la culture est enfin reconnu facteur de croissance et d’emploi, nous nous faisons à nouveau les porte-paroles de tous les habitants et cinéphiles de plus en plus inquiets du sort réservé à cette salle d’exception, conçue aussi bien pour les retransmissions télévisuelles, sportives, théâtrales, les concerts… et toutes manifestations prévues au cahier des charges (récapitulées dans le projet pour la renaissance du Grand Ecran sur le site : sauvonslegrandecran.org).
Aussi Monsieur le Maire, nous vous demandons solennellement ce soir pourquoi toute solution de sauvetage ou de reprise se trouve-t-elle systématiquement découragée ?"
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Le maire a répondu en se réfugiant toujours derrière les mêmes arguments :
- Nous sommes la ville au monde où il y a le plus de cinémas (Mais cela justifie-t-il d’y sacrifier les plus prestigieux et les plus attractifs ?)
- Faut-il qu’il fige la localisation des écrans ? (Or à notre connaissance aucun écran de cette qualité et de cette envergure n’a été "relocalisé" dans la capitale)
- Faut-il qu’il décrète administrativement qu’un écran doit être figé à un endroit ? (Or le « caractère d’équipement culturel du complexe audiovisuel, qui doit participer à l’animation du quartier et de l’arrondissement » a été fixé par un vote du Conseil de Paris, et ne pourrait donc être remis en question que par un autre vote du Conseil de Paris)
- Il doit veiller à ce qu’il y ait toujours plus d’écrans, et à ce que le cinéma indépendant reçoive des subventions (Est-ce une raison pour détruire un tel complexe, qui pouvait notamment accueillir du cinéma indépendant dans ses deux petites salles ?)
Le maire s’obstine par ailleurs à ne voir en cette salle unique en son genre qu’un cinéma (sans jamais mentionner sa polyvalence lui permettant d’accueillir toute forme de manifestation culturelle) et à passer sous silence les obligations de service public qui lui restent attachées.
Bref l’art de faire passer en douceur… une belle arnaque !
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Voir également :
- Compte-rendu de mandat de Bertrand Delanoë dans le 13ème arrondissement.


16 réactions


  • pallas 21 janvier 2009 15:42

    Cher association, demandé a votre Maire, une Audit, sur l’etat financiere de la Ville de Paris.

    Car il semblerai qu’en matiere economique la ville de Paris soit asphyxié par les bobo Ecolo, rendant tout circulation impossible, et les frasques de Paris Plage et Velib, crée des depenses supplementaire, detruisant a coup sur, les entreprises qui vendent et loue des Velos, c’est interessant.

    Mr Delanoe, n’aimant pas la classe Moyenne et Proletarienne, a fait fuir par ces mesures, ecolo bobo, les classes travailleuses de la ville de Paris, donc les entreprises, souffrent aussi de cela, ainsi que l’impot sur les entreprises, traditionnels.


    La ville de Paris Perd son Ame, a qui la Faute, a moi ?

    Cher association, vous qui etes des ecolo bobo, assumez vos responsabilités

    Salutation.


  • ohnil ohnil 21 janvier 2009 16:30

    Pendant la campagne des municipales, M. Delanoé avait juré ses grands dieux que seule la ville de Paris avait ses faveurs et qu’il s’y dévouerait corps et âme...

    Quelques mois plus tard, il se présente à la tête du PS sans dissumuler plus que ça ses intentions présidentielles pour 2012...

    Quelle confiance accorder à ses propos ?

    CQFD.


  • Sauvons le Grand Ecran Sauvons le Grand Ecran 21 janvier 2009 17:28

    A notre connaissance, il semble qu’un Audit sur l’état financier de la Ville de Paris a déjà été demandé par l’opposition municipale.

    Par ailleurs, cette expression d’écolo bobo à la mode nous paraît un peu réductrice pour qualifier les adhérents et sympathisants de l’association Sauvons le Grand Ecran, aux origines géographique et sociale pour le moins diverses !

    Quant à l’association, seule à s’être lancée dans les coûteux recours en justice qui ont réussi à ce jour à préserver la salle, on ne peut pas dire qu’elle n’assume pas ses responsabilités !


    • Fergus fergus 21 janvier 2009 17:58

      Réducteur, c’est vrai, d’autant plus que de nombreux bobos sont hostiles à Grand Ecran et militent pour la sauvegarde des rares cinémas de quartier. Quant à moi, je n’ai jamais été un fan de Grand Ecran lorsque j’habiatis dans le 13e, principalement parce que ce cinéma était avant un vecteur de films américains à grand spectacle.


    • Sauvons le Grand Ecran Sauvons le Grand Ecran 21 janvier 2009 18:39

      Vous n’êtes pas le seul à vous être détourné de sa programmation, loin d’être à la hauteur de cette salle hors du commun.

      De l’avis général, et d’abord des salariés d’EuroPalaces, rien n’a été fait pour préserver le complexe audiovisuel, dont la liquidation était programmée dès avant la promesse de vente signée en 2004. Pour rendre l’opération indolore, on a donc abandonné progressivement tout ce qui pouvait la mettre en valeur, à commencer par une bonne programmation !


    • Patrick Tadros 21 janvier 2009 20:22

      Et comment ?


  • Patrick Tadros 21 janvier 2009 20:21

    La réponse, ou bien la non-réponse du maire de Paris ne m’étonne qu’à moitier :

    B Delanoë qui aime tant la culture, les nuits blanches, les nuits de musées et autre activité culturelle, pourquoi ne prends il pas défense d’une cause culturelle ? La ville flambe des millions d’euro en évenement pourquoi n’investit elle pas dans de l’infrastructure : surtout quand il s’agit d’une des meilleurs salle de cinéma de France ?

    Bertrand Delanoë, qui est une personne brillante au demeurant, n’a peut-être pas la compétance ni le profil pour occuper le poste de maire de Paris.

    Rappelez vous le bilan financier de la ville, les jeux Olympique, la gestion désastreuse des Vélib, le tracé des couloirs bus ... 

    Peut-être que Quinze ans suffiront aux Parisien pour s’en rendre compte ?


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 09:06

      Vous mélangez tout dans votre évaluation du bilan de Delanoë, les points importants (le budget) et ceux qui sont anecdotiques (les Velib ou la candidature aux JO que, par chance, il a perdu).
      Quant aux couloirs de bus, c’est indiscutablement l’un des progrès majeurs dans la gestion de la capitale : toutes les grandes villes ont enfin compris qu’il fallait réduire significativement la présence de la voiture et favoriser les transports en commun. Delanoë a 100% raison sur ce dossier.


    • Patrick Tadros 22 janvier 2009 14:32

      Je ne critique pas le fait de faire des couloirs de Bus, mais uniquement leur tracé : Allez du côté du Boulevard de Clichy : un coup elles sont à gauche, un coup elle sont à droit. Resultat Bus et voiture font du slalom.

      La seule chose que je critique c’est que pour un Maire qui se dit ouvert à la culture et qui "flambe" les finances de la ville en évenements pourrait plutôt investir dans des infrastructures culturelles comme le grand-écran.

      Ceci dit c’est vrai que je me suis laissé emporté en "mélangeant tout"...

      Avez-vous pensé à contacter le président Nicolas Sarkozy ? Je ne serait pas étonné qu’il puisse bien aider dans ce dossier.


  • pallas 22 janvier 2009 09:44

    En effet Delanoe a fait quelque chose d’exceptionnel, il a chassé la classe moyenne et Proletarienne, laissant d’un coté les Riches et de l’autre les Pauvres, c’est magnifique.

    En plus sa politique ecolo, a permis, une augmentation Majeur de la Pollution Atmospherique,
     
    Il a par son efficacité economique etouffé le Bassin d’emploi de Paris, faisant fuir les entreprises

    Bravo mr Delanoe et les Ecolo Bobo.


    • Fergus fergus 22 janvier 2009 11:00

      Je ne suis pas spécialement pro-Delanoë, mais votre bilan est entièrement et injustement à charge. A charge et malhonnête : ce n’est pas Delanoë qui a chassé les classes moyennes, mais la spéculation immobilière et elle seule.


    • Sauvons le Grand Ecran Sauvons le Grand Ecran 22 janvier 2009 13:26
      L’association "Sauvons le Grand Ecran", dont le seul le but est la sauvegarde du complexe audiovisuel, s’abstiendra de tout commentaire politicien sur le bilan, positif ou non, de Bertrand Delanoë à la Mairie de Paris, et se contentera de constater qu’étrangement les politiques de tous bords ne se sont guère davantage bousculés pour défendre ce remarquable équipement de notre région.
      Françoise de Panafieu, qui avait pourtant le dossier en main, n’en a pas dit un seul mot pendant sa campagne municipale à l’occasion de sa venue dans le 13ème, et n’a même pas prononcé le mot « culture » lors de son meeting de campagne en mars 2008 à la mutualité. Ce qui est un peu léger pour une candidate à la mairie d’une capitale culturelle mondiale telle que Paris, et en dit long sur le "lâchage" général de cette salle en dépit de son caractère jugé "essentiel et déterminant" par la Ville de Paris.
      A croire qu’en la matière nos gouvernants ont abdiqué toute velléité de défendre l’intérêt collectif face à la voracité sans limite des grands groupes privés !

    • Patrick Tadros 22 janvier 2009 14:47

      Vous avez raison sur la spéculation immobilière et ça malheureusement le maire de Paris ne peut rien y faire. 
      Il faut déplorer qu’aucun investissements n’est fait pour les familles, en effet toutes les grande réalisations profitent aux célibataire ou jeunes couples sans enfants : Vélib (suppression de place de parking), nuit blanches, Paris-plage et bientôt Auto-lib...


    • Jeff99 12 novembre 2009 12:06

      Et voilà les UMPistes de service qui se déchaînent. Avec Chirac et Tibéri c’était la politique du tout voiture. L’excellente Panafieu avait aussi ça indirectement dans son programme...
      Delanoé n’a pas chassé les classes moyennes, c’est le lot de toutes les capitales où l’immobilier devient hors de prix.
      Tibéri lui au moins avait une politique tournée uniquement vers les riches.
      Là c’était clair.


    • Jeff99 12 novembre 2009 12:13

      Juste une petite remarque. Le Gaumont Grand Ecran ne diffuse (à moins que ça ait changé) que des Blockbusters. Donc, appeler ça de la culture... Du divertissement, oui, de la culture, non.


  • Pierrot Pierrot 23 janvier 2009 14:51

    Il est en effet abhérant de sacrifier le "grand Ecran" à Paris 13 - place d’Italie pour y construire des boutiques de fringues de luxe qui prolifèrent déjà dans la galerie commerciale dite "Gallaxy".

    Trop d’activités culturelles sont sacrifiées au profit de marchands sans scrupule, parfois de plus avec des chaussures fabriquées avec des enfants esclaves et vendues fort chères.

    Pourtant, à Paris, nous observons l’augmentation des spectateurs de cinéma, théâtre, musées etc.

    C’est une grande stupidité qui ne prend pas en compte l’intérêt montré par les Parisiens.
    Paris, ville lumière culturelle ou super marché ?


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