« C’est comment là-haut ? » au Théâtre du Petit Hébertot

Nominée aux « Révélations féminines » des Molières 99 en compagnie notamment de Marina Hands et de Barbara Shulz, Pétronille de Saint-Rapt a transformé en 2006, cette « mise en lumière » en une quête de sens qu’elle s’est concoctée à son image et à la mesure des soucis existentiels de l’enfance.
Implicitement autobiographique pour partie, son conte onirique associe les fantasmes de taille à ceux des âges de la vie qui, au fur et à mesure qu’elle les franchit, paraissent toujours dissimuler davantage le pourquoi et le comment des choses.
Au royaume des lilliputiens, telle une Alice en mal du pays des merveilles et en pleine exploration des pressentiments du petit Prince, Pétronille semble se confronter à une vérité qui se refuse à chaque détour de ses questionnements à la fois perfides et pertinents :
Au centre de ses préoccupations, se dresse la stature de sa mère qui catalyse ses motivations rebelles en même temps que les désirs lui naissent polymorphes dans les sphères de la connaissance tout autant que de la sensualité.
Aussi, comment faire la part des choses quand la génitrice ne cesse de répéter jusqu’à en pleurer que sa fille n’est pas comme tout le monde et que cette dernière se force à penser qu’elle n’a même pas peur ?
Convaincue qu’elle est quelqu’un de bien, une battante, une gagnante, la solution serait de posséder les neuf vies d’un chat dont les pattes de velours lui permettraient de rebondir quel que soit l’obstacle que la vie lui opposerait.
Qu’à cela ne tienne, voilà notre Pétronille armée du fil du téléphone, telle la pelote de laine d’un chaton farceur, prête à la strangulation décisive pour soutirer de sa mère un sanglot enfin sincère et affectif !...
Oui, mais c’est comment là-haut quand le père a disparu des repères d’une petite fille désenchantée ?
Catherine Hauseux a su encadrer les associations délirantes d’une rêverie éveillée dans l’intimité d’un journal à sauter par-dessus bord de scène !...
Superbe texte écrit par une comédienne qui, alliant la compétence à la candeur, a rencontré avec évidence le délicieux plaisir du rôle de pure composition quand précisément ce n’en est pas un, puisque celui-ci adhère exclusivement à son identité fantasmée.
Crédit photo © Fabrice Vallon
C’EST
COMMENT LA-HAUT ? - *** Theothea.com - de Pétronille de Saint-Rapt
- mise en scène : Catherine Hauseux - avec Pétronille de Saint-Rapt
- Théâtre du Petit Hébertot -