Chambres sur vue
La semaine dernière, je parlais de mon couple dans billet "Noces d'or de la complémentarité".
Je me devais de rendre l'appareil à quelqu'un d'autre et ce fut pour un peintre professionnel.
Une lectrice française me parle de l'artiste peintre portraitiste Joël Montigny.
Celui-ci expose souvent ses œuvres dans les villes françaises et sur son site.
Je le présente ici avec plaisir. Elle m'écrit : "Portraitiste des stars, et d'autres bien évidemment, il peint au pastel à la cire chaude, technique qu'il a mis au point au fil des années. Cette année, il fête ses 40 ans de carrière. La situation actuelle est peu favorable aux achats coups de cœur. Il termine une exposition aujourd'hui dans l'Ain à Meximieux. Bientôt il sera à Ste Menehould dans les Vosges. Je pensais qu'il aurait été agréable de lui dédier un de vos billets culturels afin d'inciter mes cousins belges à s'arrêter lors de leurs vacances dans ses lieux d'expo près de Lyon, à Paray le Monial, à Vichy en juillet".
Son site est admirablement bien construit par un professionnel.
Les seules fois pendant lesquelles Joël a passé le Rubicon pour entrer en Belgique, c'est en mars 2019 à Namur, où il a exposé ses œuvres sous le titre générique "Chambres sur vue" et en août 2015. Je n'ai pas reçu de photos de cette exposition à Namur.
Il n'a jamais poussé ses expositions plus au Nord en Belgique.
J'ai écrit plusieurs articles dans la catégorie "Art et culture" en reliant les images au son, sous forme de dessins, peintures et de musique.
La Belgique a la culture de l'image et du son dans son sang.
Joël Montigny se définit parfaitement dans sa "Bio express" : A sept ans, Montigny découvre la force émotionnelle de la peinture à travers une reproduction signée Vincent Van Gogh, accrochée au mur de l'école. Il commence à peindre et ne lâchera plus les pinceaux, naissance d'une passion.
1982. L'artiste organise sa première exposition à la mairie de Lyon, sa ville natale, avant de s'envoler pour six mois pour l'Angleterre, où il découvrira la technique du pastel à la cire chaude. Rentré en France, il s'installe à Paris, démarche les galeries du matin au soir.
En 1987, Montigny expose galerie Vickery's dans le Marais, parrainé par la comédienne Marie Rivière. Il côtoie Higelin, Lavilliers, Moustaki, qui le parraine pour une exposition galerie 43. Invité chez Duras, dont il réalise le portrait, il rencontre les personnalités en vue. Cette même année, la directrice de la chaîne Novotel lui commande 300 pastels. Enchaînant les expositions comme les rencontres, il se lie d'amitié avec Léo Ferré, l'idole de sa jeunesse, rencontre Barbara, l'Abbé Pierre, Bruel, Bachelet, Nicole Garcia ou Queffelec, pour qui il réalisera une exposition sur les Noces Barbares.
1990. Il travaille sur les décors du film Hiver 54, de Denis Amar, sur la vie l'Abbé Pierre, interprété par Lambert Wilson. Quelques mois plus tard, il fera sa rentrée parisienne au Château de la Reine Blanche avec Couleurs pour l'Abbé Pierre, une grande exposition au profit d'Emmaüs, parrainée par Robert Hossein.
L'année suivante, il convainc son ami Hugues Aufray de présenter ses toiles à côté des siennes à Lyon, galerie Guedj. Cette première pour le chanteur qui n'avait encore jamais montré ses tableaux, déplaça 2000 personnes le jour du vernissage, 18 radios nationales, une vingtaine d'articles et cinq télévisions dont Canal+ et TF1. Cette même année, en décembre, paraît le second livre du célèbre Juge Lambert (instructeur de l'affaire Grégory), Regards Innocents, illustré par Montigny.
1992. Montigny troque ses pinceaux contre la plume et signe son premier livre, Mémoire d'Images. De la peinture à la chanson, il n'y a qu'un pas. En 1995, le portraitiste des stars signe dans une grande maison de disques, Arcade. Son premier CD sort chez les disquaires, neuf titres dont il écrit les paroles, accompagné par les musiciens de l'Affaire Louis Trio, la choriste d'UB40 et Marie Rivière avec qui il chante une très belle chanson consacrée à Vincent Van Gogh.
Montigny rêve de démocratiser la peinture. Il croit profondément que la peinture est un langage populaire, le premier avant que naissent les mots, un langage qu'il faut mettre à la portée de tous. Dans cette logique de diffusion, il signe des affiches de théâtre, de cinéma, illustre une cinquantaine de livres, puis, comme ses amis du show-biz, part en tournée d'exposition à travers la France six mois par an, une démarche originale et atypique.
En 37 ans d'une foisonnante carrière, Montigny a réalisé plus de 300 expositions personnelles en France et à l'étranger. Il a également écrit onze livres, dont La Tentation de l'Exil, un récit autobiographique, sorti récemment aux Editions de la Tour Gile. Une trentaine d'émissions TV et plus de 1000 articles dans la presse nationale et régionale lui ont été consacrés".
Des livres ont été illustrés par lui.
Avec un tel bagage dans sa besace et son histoire, en principe, aucun problème pour trouver des amateurs de son art.
Mais, l'art reste un sujet délicat qui demande une renommée parfois internationale même si l'art n'est plus prioritaire quand payer de plus en plus cher pour manger et boire augmente ses prix pour le commun des mortels.
Sa galerie de photos et de peintures, ses spécificités sont là pour démontrer que son art du portrait se caractérise en utilisant les couleurs pour apporter les ombres aux visages.
Il y a deux façons d'exprimer son art : par le fond qui apporte la profondeur du "pourquoi l'art" ou par la forme qui le détermine par le "comment de l'inspiration".
Les peintures de Joël m'ont rappelé en beaucoup moins fin, Jean-Pierre Blanchard qui, par la forme et le "speed dating", est parvenu à se créer un nom au grand public à partir des années 2000, à la suite de plusieurs passages dans l'émission de télévision Le Plus Grand Cabaret du monde présentée par Patrick Sébastien et qui ensuite a été connu reconnu pour son art de la peinture rapide.
Par des œuvres rapides, Blanchard a ainsi rendu un hommage à des personnalités connues.
Un artiste a besoin d'un déclic à l'extérieur de lui-même pour sortir de l'ombre et une suite dans la contribution d'une sorte de mécène qu'on appelle "mentor" qui a eu un coup de cœur pour lui par son originalité. Il reste à l'artiste de l'utiliser et d'utiliser ce coup de pousse pour qu'elle en devienne une carrière.
Il y a une énorme différence entre un artisan et un artiste.
L'artisan reproduit tandis que l'artiste invente.
La semaine dernière, le documentaire "Archives secrètes" présentait Eddy Barclay, surnommé « l'empereur du microsillon », a été un découvreur de talents en tant que producteur de musique français entre les années 1950 et les années 1980. Il avait les moyens financiers et il en a usé dans ce sens. Tous les gens connus aujourd'hui, sont passés chez lui dans des fêtes clandestines.
L'idée générale de l'artiste se doit d' "Être différent" et "Être soi".
Une critique négative est peut-être plus intéressante qu'une positive. Comme l'éducation, elle apprend et apporte en se faisant d'abord plaisir à soi-même avant de diffuser le résultat au public.
"Tu vois le bazar" aurait dit Arno dont les cendres viennent d'être jetées à la mer du Nord la semaine précédente.
Que pourrais-je faire et dire de plus au portraitiste Joël ?
Que souvent les artistes peintres sont reconnus à titre posthume...
C'est le cas pour le portrait de Maryline Monroe de Andy Warhol qui a été emporté en 4 minutes par un collectionneur au prix de 195 millions de dollars chez Christie's.
L'interview de la directrice de Christie's, le principe n'est pas prêt de tomber en désuétude (podcast) .
En , Warhol peint ses premiers Dollars en utilisant la sérigraphie et compose aussi ses premières séries sur les stars américaines, comme Marilyn Monroe, au moment de son décès. Sa première exposition personnelle a lieu à la Eleanor Ward Stable Gallery à New York du 6 au
Un portrait doit plaire à son modèle par sa représentation comme à son peintre et ce n'est jamais gagné d'avance.
Ces films documentaires de peintres expriment bien ce que peut être l'art dans "la magie des grands musées" et "Arcimboldo, portrait d'un audacieux" .
L'œuvre de Arcimboldo est mystérieuse, transgressive et provocatrice.
"La morale de l'humanisme stigmatise tout en bien et en mal alors qu'elle n'a rien à voir avec la nature qui crée et pense dans toutes les directions pour voir si cela peut survivre. L'art doit fasciner par la comparaison et la métaphore, aux monstres qui nous hantent." était-il dit dans le documentaire.
...
Et la Belgique dans tout cela ?
La Belgique n'est pas un pays, pas une nation...
Elle a pourtant quelques spécificités au niveau des arts.
Dans l'interview ci-dessus, les œuvres de René Magritte sont également citées pour entrer dans l'histoire des œuvres à hauts potentiels.
Magritte n'a pourtant pas été un fan d'argent de son vivant
Ce site a déjà parlé de Magritte par 4 fois sous la plume de Nadine Monfils.
Quatre villes belges, dont, j'avais lu et parlé des deux premières : Bruxelles et à Knokke mais, suivies de Bruges et de Liège dont Nadine Monfils a tirés quatre romans dans la série "Folles Enquêtes".
Dans les premières pages de son dernier concernant Liège, on peut lire : "c'est qu'il n'avait pas le moral, René (Magritte). L'expo s'était soldée par un échec. Aucune de ses toiles n'avait été vendue".
Cela veut dire qu'il en faut beaucoup avant de connaître le succès en espérant y arriver encore vivant.
Je me souviens aussi des portraits de personnalités avec une tête de chien dont je parlais dans ce billet.
Cette semaine s'ouvrait le Festival de Cannes et les films belges sont admirablement positionnés en compétition.
Le documentaire "La belge histoire du Festival de Cannes" explique pourquoi.
Le président ukrainien Zelensly a très bien compris l'intérêt qu'il pouvait en tirer de l'ouverture du Festival.
Et Tom Cruise, himself, est arrivé à Cannes devant la patrouille de France pour présenter son nouveau film "Top Gun : Maverick », suite du mythique « Top Gun » de 1986.
Mais pour cela, il faut "jouer" avec l'argent et investir dans sa pub.
On n'a rien sans rien.
On parlait dans la semaine du Tax Shelter qui va le chercher par la fiscalité
Par le mécénat culturel et le concours, le Caïus Prométhea est aussi une autre manière de le retrouver là où ne l'attend peut-être pas.
Dans la musique dite sérieuse, le concours Reine Elisabeth est actuellement en pleine compétition avec une belge parmi les finalistes.
Dans notre monde, il faut foncièrement personnaliser ses œuvres.
Oui, mais non, le surréalisme belge ne réside pas uniquement dans le fond et la forme, il faut aussi beaucoup de pub pour que ça marche...
Non, peut-être...
Mardi, j'étais chez mon coiffeur, il est aussi peintre amateur à ses heures de repos.
Il ne fait pas ça pour gagner sa vie mais pour son plaisir.
Une fois par mois, il invite l'entourage pour en faire sa pub avec une tasse de café offert.
Un de mes propres commentateurs reprenait une idée de Baudelaire « ce qu’ il y a d’enivrant dans nos facétie , c’est le plaisir aristocratique de déplaire » .
Les concepts théoriques passent souvent mieux que de leurs pratiques.
J'ai toujours aimé ce qui est automatique en suivant mon fond "fainéant" avec une sortie honorable dans les formes.
C'est dans le paradigme du numérique que j'ai exercé certains talents et trouvé ainsi ma voie à la recherche de solutions aux problèmes les moins énergivores.
Je ne suis pas un artiste ni en dessins, ni en musique et à fortiori, pas plus en peintures.
J'ai fait beaucoup de photos qui parfois pouvaient être considérées comme artistiques. Je m'étais fort documenter sur le sujet "photo". Ma bibliothèque en témoigne et j'en ai parlé dans ce billet.
La mission de l'Art.. n'est pas de copier la Nature, mais de l'exprimer", dit le photographe Christian Laurent.
D'après le testament de Franquin, les BDs de "Gaston Lagaffe" ne peuvent plus être reprises par un autre dessinateur pour rester pur et exclusif.
Intello d'un autre temps, le rôle de Gaston Lagaffe me conviendrait sans complexe en tout ce qui est manuel.
C'est avec regret que je n'ai pas poussé quelques voies artistiques par la musique ou le dessin autre que par l'abstraction des lettres, des phrases et des textes.
L'écriture pour le plaisir, ne m'a effleuré que très tard au moment de la prise d'une retraite précoce avec l'éclectisme d'idées, fédéré par un nombre important de catégories de mon site et une signature "L'enfoiré" qui cherchait à s'opposer aux idées reçues.
Je signe désormais "Allusion" pour apporter une manière d'éveiller l'idée d'une personne ou d'une chose sans en faire expressément mention.
Avec ce billet, je fais une exception pour Joël Montigny qui vit de son art.
Je possède quelques reproductions miniatures d'œuvres originales de peintres célèbres représentant la nature signées Zouaoui.
C'est clair, je ne pourrais pas m'acheter les œuvres originales alors j'achète suite à des coups de cœur.
Il y a quelque chose d'important que l'expérience m'a apprise : le seul qui subsiste dans un monde de fous, est celui qui s'adapte à ses folie.
J'ai cherché "Joël Montigny" sur Facebook et LinkedIn. J'en ai trouvé le nom sur Facebook, mais aucun ne représentait Hier, le bouche à oreille suffisait.
Aujourd'hui, ce sont les réseaux sociaux qui impose de nouvelles normes.
"TikTok bouleverse l'industrie musicale" était-il dit dans notre dernier notre JT.
Demain cela pourrait être d'autres arts avec des artistes qui auront compris l'évolution de notre époque.
Dans le vieux billet "Très chère originalité", je parle de Miss Canthus que j'ai connu sur Agoravox.
Elle avait un très beau site de nature jusqu'en 2012
Elle la sabordé pour Facebook.
Les anglais traduisent l'idée par "The right man at the right place at the best moment".
...
Ma pêche aux expos du dimanche 15 mai
Ce fut d'abord un retour à un endroit où les expositions se suivent sans se ressembler dans deux salles magnifiques dont la location ne coûte rien aux exposants.
Le dessinateur Guy Belhomme dont j'ai parlé récemment dans le billet "Les métamorphoses d'Ovide en dessins" était présent.
J'ai oublié de copier le QR code qui est nécessaire pour voir bouger les insectes sur les toiles de l'artiste.
En annexe, les photos de ces deux expositions (à la suite d'un clic).
Je ne peux que conseiller à Joël de pousser son investigation et ses expositions plus loin vers le Nord et qui sait, passer à la vitesse supérieur au niveau "internationale".
On n'est jamais prophète dans son pays.
J'espère avoir été utile à Joël Montigny.
Joël a exposé à Namur.
Dans ce Nord que Galabru semblait détester...
Conclusions
Je reconnais que ces photos et ces idées font peut-être une belle jambe à Joël sans être neuves comme le chante le Grand Jojo au sujet de Jules César.
Tout l'art réside dans la connaissance et surtout dans la reconnaissance.
Puis comme il faut garder l'humour avec l'autodérision comme Arme de Destruction Massive comme le cactus de nos médicaments périmés La Prière réactualisée commence alors peut-être par...
Donne-nous aujourd'hui notre cactus quotidien
Pardonne-nous nos conneries
Comme nous gobons les pitreries
Ne nous induis pas en tentation,
Et délivre-nous de nos noires sensations.
L'humilité est le contraire de l'orgueil comme la modestie est le contraire de la prétention.
Mais dans les arts pour se faire connaitre, il faut oublier l'introversion et passer à l'extraversion.
Il faut inventer des astuces pour faire passer ses messages et obtenir la renommée du public.
La position que le spectateur, réel ou virtuel, occupe dans l'art est loin d'être négligeable. Elle présente plusieurs dimensions en reflet de l'incitation de l'artiste, entre son appropriation de l'œuvre et le développement d'une culture soit individuelle soit collective dans la constitution d'un patrimoine.
L’art est conçu par l’artiste mais aussi par la perception particulière du spectateur qui le complète et l'interprète en écho pour en discuter. Le public justifie l'art, le fait exister et lui confère son sens pour être contemplée et même critiquée positivement ou négativement.
Je dédie ce billet à Joël.
Le titre "chambres sur vue" de son expo est un bon titre s'il permet de sortir de la chambre.
Pour finir ce billet, l'incontournable de mercredi se justifie qui parle de faire intervenir les arts par tous les sens (podcast)
N'oublions pas que dans la pub, "la séduction n'est qu'un jeu"
Allusion