vendredi 18 juillet 2008 - par enzoM

Christophe : « Aimer ce que nous sommes »

Comme je m’y attendais, ce nouvel album, "Aimer ce que nous sommes", est un nouveau petit chef-d’œuvre de Christophe (Daniel Bevilacqua de son vrai nom), digne successeur de son fameux "Comm’si la terre penchait" sorti en 2001. Un album envoûtant, certainement étrange en première écoute, mais c’est bien là une habitude avec notre ami Christophe. L’hebdomadaire belge Télémoustique lui a encore attribué la palme en lui accordant ses 4 étoiles ce qui n’est pas chose fréquente ! Non, Christophe est bel et bien un homme qui aura marqué la chanson française de sa griffe comme un Bashung, un Brel ou autres...

Christophe a déjà derrière lui une longue carrière, ses côtés blues, rock sont déjà bien marqués dans ses très anciennes chansons (Rock Monsieur, Mama...) et sont souvent passés inaperçus du grand public, si ce n’est par un "averti". Il serait prétentieux de dire que l’on "connaît" Christophe, car il ne m’est jamais venu personnage aussi indescriptible que lui. Donc, je ferai avec mes connaissances de son œuvre, en tentant de me limiter à cela. Musicien de génie, au sens de la mélodie profonde, au sens des sons à proprement parler aussi, sa voix en elle-même en est déjà un à elle seule, qu’il peut tourner et retourner à vous sortir ce qu’aucun synthé ne vous a jamais sorti.

Les mots, aussi, sont employés, manipulés, torturés, à l’envi et toujours à bon escient. La pochette de l’album reflète assez bien le contenu de l’album, à savoir des "instantanés" comme les photos polaroïd, qui en font un film musical magistralement travaillé. Ses passions, sa vie, se retrouvent dans cet album, le monde de la nuit (Tonight Tonight), les femmes (Magda, Parle-lui de moi, Lita, Odore di femina...) sur des musiques toujours venues d’ailleurs. Une ouverture avec Isabelle Adjani avec Wo wo wo wo, un final (Lita) à la fin duquel son ami Daniel Filipacchi présente la réalisation de l’album et la longue liste des musiciens. Christophe avait déjà surpris tout le monde en revenant en 2001 avec Comm’si la terre penchait, sublimé par tous les médias, et sa superbe réapparition à l’Olympia (2 jours) les 10 et 11 mars 2002, devant un public complètement pantois devant pareille prestation et après tant d’absence. Christophe se prend à son propre jeu et réédite son "interview" (*)sur Interview de... morceau où il se publie au fond lui-même avec sa manière de parler, comme ça au moins tous les journalistes auront quelque chose à se mettre sous la dent !

La carrière "hors normes" de Christophe débute réellement avec ses albums Les Paradis perdus en 1973 et Les Mots bleus en 1974, qui donnaient l’accès aux albums "concept" tel qu’on les connaît aujourd’hui. S’est ensuivi, Samourai - 1976 -, Le Beau Bizarre - 1978 -, Pas vu, pas pris - 1980 -, Clichés d’amour - 1983 -, petit plaisir que Christophe se fait "personnellement", suivi d’absences et retours par single, jusqu’en 1996 avec son fameux Bevilacqua (*) sous un nouveau label, album d’ailleurs devenu introuvable actuellement car non réédité.

Voilà, le temps ne marquant pas l’œuvre christophienne, celle-ci continue toujours plus belle, étonnante, captivante, intrigante, le beau bizarre continue à actionner sa marionnette avant d’entrer en scène, s’écouter une dernière fois un 45 T sur un de ses juke-boxes avant de partir boulevard des Italiens histoire de chiner un nouveau son qui le fera revenir dans son home studio, et nous balancer une nouvelle œuvre étudiée, dépoussiérée de toute impureté, la perfection signée Bevilacqua quoi.



4 réactions


  • morice morice 18 juillet 2008 17:32

     bien bien... l’album de Jazz (clichés d’amour) était aussi très bien....... son adap de Cry me a river surtout... (noir est ta couleur)... on écoutera donc, merci pour se rappel !!! 


    • enzoM enzoM 18 juillet 2008 18:16

      Oui, tout à fait exact, c’est bien pour cela que j’ai ajouté "album par lequel Christophe se fait plaisir personnellement.


  • morice morice 18 juillet 2008 17:37

     ce rappel, peurdon...


  • HELIOS HELIOS 18 juillet 2008 18:17

    dommage, qu’avec le matraquage que fait France 2 cela en devienne horripilant ! combien a t-il payé pour sa promo ?


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