jeudi 3 mars 2016 - par CHALOT

Démocratiser les relations éducatives

Démocratiser les relations éducatives

La participation des enfants et des parents

aux décisions familiales collectives

De Frédéric Jésu et de Jean Le Gal

Editions Chronique Sociale

512 pages

Novembre 2015

 

 Un document de référence

 

Les deux auteurs, intellectuels et militants, nous offrent là un document de référence sur l’actualité des droits de l’enfant en France.

Ils commencent tout d’abord à tracer les évolutions de la place des enfants dans les familles et dans la société, avant et après la ratification de la Convention Internationale des Droits de l’Enfant.

Ils rappellent, à juste titre que cette Convention qui a une longue histoire a été voulue et défendue par des militants de l’Enfance.

Il s’agissait de passer de la protection de l’enfance à son développement en introduisant une notion forte qui était absente des textes antérieurs : les droits politiques, dits aussi positifs : celui de participation pleine et entière pour des affaires qui concernent l’enfant, lui-même.

Le chemin parcouru fut long et semé d’embûches et rien n’est définitivement joué, il reste encore beaucoup de réticences à l’école, dans la société et dans les institutions elles-mêmes.

Il faut tout un quartier ou tout un village pour élever un enfant.

Les parents, les voisins, les amis, les copains, les personnels municipaux, les enseignants contribuent à l’éducation de l’enfant, ils en sont, avec d’autres les coéducateurs.

L’orientation défendue par ces deux militants de l’enfance qui ont mis en commun leurs expériences et leurs connaissances vise à passer à une coéducation volontaire, construite et dynamique entre toutes ces personnes qui participent à la construction de l’enfant.

« Les enfants remarquent donc très vite, dans les lieux collectifs, si les adultes ont ou non la même appréciation et la même réaction lorsque les interdits sont transgressés. »

Les enfants ne sont pas et ne doivent pas être des « rois », ils se construisent harmoniquement que s’ils apprennent que des règles ne doivent pas être transgressés.

L’implication et la participation pleine et entière des enfants, citoyens en construction et non seulement en devenir contribuent à les rendre acteurs conscients et à assumer des responsabilités en fonction de leur âge.

C’est ainsi que les auteurs partagent leurs expériences de co-construction de règles à l’école, dans les centres de loisirs.

C’est d’ailleurs là tout l’intérêt de l’étude qui lie la construction théorique et les expérimentations.

La famille est, elle aussi un espace éducatif et social où la participation des enfants et des jeunes est nécessaire et pertinente.

Il s’agit de déterminer les périmètres et les champs de participation des enfants, non seulement en période de crises comme le précise la loi au moment des séparations, mais dans la vie même.

Le Code Civil indique depuis 2002, en conformité avec l’article 12 de la CIDE (Convention Internationale des Droits de l’Enfant) :

« Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent selon son âge et son degré de maturité »

Ce n’est pas là un pari pour l’avenir mais une posture sociale et politique qui prend ses appuis sur des expériences de démocratie familiale.

Les deux auteurs ne laissent rien dans l’ombre et traitent toutes les questions y compris celles qui font polémique comme la création du PEdT ( le projet éducatif de territoire) .

Il ne devrait pas s’agir d’aménager les temps scolaires mais d’articuler tous les temps sociaux en impliquant tous les acteurs….On est loin du compte.

Quant au fameux accompagnement des parents, parfois dévalorisants, ne devrait-il pas reposer sur « des postures et des relations de « côte à côte » au lieu d’exacerber le « face à face » ou le « dos à dos » hostiles. » ?

Ce livre constitue un document monumental et vivant ouvrant des perspectives de réflexions, d’études et d’actions.

Jean-François Chalot



15 réactions


  • Julien30 Julien30 3 mars 2016 13:39

    « Les parents, les voisins, les amis, les copains, les personnels municipaux, les enseignants contribuent à l’éducation de l’enfant, ils en sont, avec d’autres les coéducateurs. »


    Oui enfin mettre les parents sur le même plan que tous ces autres gens c’est de l’idéologie, de même que cette participation des enfants qui n’est pas ici clairement définie mais qui sent suffisamment le pédagogisme pour que l’on sache à quoi s’en tenir. On est, entre autre, toujours dans la destruction de la transmission et de l’autorité, d’abord introduite dans le rapport entre l’enfant et son professeur et depuis quelques temps dans celui entre l’enfant et ses propres parents, destinés eux aussi à devenir de simples accompagnateurs ne devant pas « enfermer l’enfant dans des schémas archaïques » pour le laisser être « créateur de son savoir ». Le texte est flou et peu virulent mais lui et l’idéologie qu’il colporte sont bien une attaque, consciente ou pas, une de plus, contre la famille.

  • Le p’tit Charles 3 mars 2016 13:43

    En faire des robots made in Chalot... ?

    N’importe quoi...vous avez la vue courte mon bon...

  • Beauceron Le point de vue du chartrain 3 mars 2016 14:44

    En ZEP il convient d’essayer d’associer et de responsabiliser les parents... l’article de CHALOT prend ici son sens...


    • eric39 (---.---.67.91) 4 mars 2016 10:16

      @Le point de vue du chartrain

      Ouai, et dans les orphelinats, la « coordination des co-educateurs » prend egalement une allure particuliere. Nous autres, familles, les,vraies, pas celle qui se caracterisent par l’abscence de l’un ou l’autres des elements constitutifs d’une famille, nous comprenons que le projet est bien de traiter tous le monde de meme facon, afin de ne « stigmatiser personne » et d’assurer un meme pouvoir aux intervenants etatiques, locaux ou associatifs militants sur tous le monde. Leur president, hollande va dans ce sens. Avec leurs fantasmes de controle social, un individu isole est une famille.....l’absence de relation devient relation, l’absence de vivre ensemble devient un mode « famillial ». Les preposes et specialistes reemuneres avec notre argent deviennent des membres de cette famille qui n’en est pas une. Appuye sur des masses d’agents et d’argent public, se parant de pseudo legitimite scientifique, ce totalitarisme est difficile a combattre. Cependant, les vraies familles, peuvent se preserver de cette machine a decerebrer et a isoler les individus. Il existe egalement des outils. Des organisations qui garantissent un minimum de protection de nos enfants (eglises, ecoles libres, scoutisme...) cerise sur le gateau, elles valent aussi pour les gens victimes de redecompositions familliales. Elles sont plus efficaces que les« specialistes » et moins couteuses. (Parce qu’au nom du service public, ces racketeurs n’hesitent pas a vous taxer a mort. Ainsi, colonies de vacances and co, sont parfois aidees pour les plus pauvres, comme le scoutisme, mais coutent toujours plus cher. Cela, les familles le savent en general. Un point souvent neglige, il faut preparer nos enfants a eviter les rejetons, au propre ou a l’eductif, deformes par ces pedagogistes. Ces malheureux, destructures des leur plus tendre enfance, sont souvent au risque de reproduire socialement les mauvais traitements subit : decomposition familliale, absence de responsabilite, tendance a se retourner vers un fonctionnaire pour tout et rien, Bon, ils ne sont pas irrecuperables, mais nos enfant doivent savoir les risques et les defis qu’impliquent la frequentation de ces victimes, directes ou indirectes, du systeme socialo alter ecolo bio. Leurs gosses, et ceux qu’ils « co-eduquent ». Et ce n’estmeme pas que ce soit toujours mauvais en soi. L’instabilite de ces grands malades est, en soi, un risque educatif. Ainsi, cohn bendi (co-educateur avec les parents), un jour pense qu’il faut les tripoter, le lendemain que c’est un truc de curee, ou qu’il ne faut pas stigmatiser les pedophiles, ou que les enfants doivent co-decider... Tous le monde comprend que ces bases educatives instables n’aident pas les gosses a se construire.

      Donc, eviter de trop perdre son temps a ce battre avec ces puissantes organisation totaljtaire. Sauver au moins ses propres gosses et ceux que l’on peut par ailleurs.

      Avoir consience que nous vivrons de plus en plus dans une societe de violence cree par ces gens : les freres kouachi ont passe l’essentiel de leur vie, sans famille eduques par ces « co-educateurs » et sans islam du tout. A certains egard, le « projet » presente ici, ils en sont un resultat direct.


  • Clark Kent M de Sourcessure 3 mars 2016 15:09

    « Les deux auteurs, intellectuels et militants, »


    Ça veut dire quoi ici, « intellectuel »
    Quand on écrit un livre, on est forcément un intellectuel, non.
    Vous voulez dire que ce ne sont pas des travailleurs manuels ?
    Et quand bien même cela serait !
    On peut être manuel et intelligent.
    En quoi « intellectuel » apporte-t-il une information sur ces auteurs.

    C’est encore pire que si vous disiez « degouche », parcequ’on ne saurait pas ce que vous entendez par là.

    A moins que ça soit pour ne pas écrire « intellectuels de gauche », ce qui aurait fait rire tout le monde.

  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 3 mars 2016 15:19

    Des droits, encore des droits, toujours des droits :

    comme ceux-là, peut-être ?

    Biscarosse (40) : 37 parents d’élèves jugés pour dénonciation calomnieuse mardi

    http://www.sudouest.fr/2016/02/29/biscarrosse-40-37-parents-d-eleves-juges-pour-denonciation-calomnieuse-mardi-2287120-3452.php


  • Aristide Aristide 3 mars 2016 17:28

    Il ne s’agit pas d’un document de référence mais de la vision très discutable des auteurs sur l’éducation.


    On n’est pas étonné de voir les parents cités seulement comme acteurs de cette lune appelée « coéducation », les règles de vie établies par ceux qui doivent les respecter, noyer la responsabilité éducative dans cette notion assez vague de l’éducation partagée ...

    M’enfin l’enfer est pavé de bonnes intentions ...



  • baron 3 mars 2016 17:59

    Voila un sujet qui sans en avoir revient régulièrement.
    En effet il existe des textes de lois qui protègent les enfants et leur enfance.
    Pour certains, se pose la question de comment juridiquement parvenir à contourner certains textes ?
    Et c’est là que l’on nous parle d’égalité adultes/enfants, de droits à prendre des décisions en étant responsable de ses choix.
    Et enfin le droit positif, qui peut aussi se comprendre comme le droit de tout faire ou presque comme un adulte dès lors que l’enfant affirme être d’accord, les parents et pourquoi pas la justice ne pourrons plus agir sur certains aspects qui peuvent paraître importants, puisque l’enfant sera reconnu comme maitre de lui même.
    Vous ne voyez pas ce que cela implique et d’ou viennent ces idées d’émancipation des enfants ? Et, pourquoi ?


  • Chamiot 3 mars 2016 18:36

    « Démocratiser » les relations éducatives La participation des enfants et des parents aux décisions familiales collectives

    C’est juste la fin de l’éducation (famille) et de l’instruction (école). Vous êtes décidément un « progressiste » égalitariste forcené, bien sous tous rapports. Quant à l’ouvrage monumental, je vous le laisse...


  • COVADONGA722 COVADONGA722 3 mars 2016 20:26

    yep n ’absolument monsieur Chalot j’ai expliqué et appris a mes enfants ce qu’était la démocratie 

    une fois qu’ils l’ont eu bien assimilée je leur ai démontré immédiatement les vertus du droit de veto !.



  • baron 3 mars 2016 22:36

    Des fois on se demande dans quelle monde nous vivons à lire de telle absurdité.
    Par définition un enfant n’a que peu de connaissance et de culture, il n’a pas expérience,, il n’a pas de vision à long terme ni la capacité ce qui est de son intérêt ou non.
    Mais, le pire n’est pas là, me premier droit des enfants c’est d’être un enfant c’est à dire d’être protégé et de vivre tranquillement sans avoir trop à se poser de question ?
    Le rôle des parents et à la limite des éducateurs et d’expliquer ce qu’il lui convient mais certainement pas de l’impliquer, c’est du simple bon sens,
    Ce genre de pratique est hypocrite parce qu’un enfant est inexpérimenté et peu performant en analyse, il est donc malléable alors pourquoi le mettre dans des situations qui peuvent s’avérer anxiogène voir psychiquement délétère.
    Un enfant, doit être heureux, s’amuser, être avec des amis, se cultiver etc... et surtout ne pas être dérangé.
    Et, puis on sait aussi qu’une certaine catégorie de personne rêvent de l’émancipation des mineurs dès lors il convient de se poser les bonne questions. Pourquoi changer ce qui existe de partout depuis des millénaires et cela est dans l’intérêt de qui ?.
    Il y a des individus avec des arrières pensés peu avouable qui peuvent pousser à une certaine « libération » d’une prétendue volonté des plus jeunes !!!!
    Il serait peut être même judicieux d’enquêter sur le passé de personnes qui paraissent tellement s’intéresser à légaliser de nouvelles façons d’ être en relation avec des gosses.


    • eric39 (---.---.67.91) 4 mars 2016 10:38

      https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A9rif_et_Sa%C3%AFd_Kouachi@baron

      Dans quel monde ? Dans celui des camps de concentration, decrit par Primo Levy et Soljenitsyne. Celui ou les mots ne veulent plus rien dire, ou la vie perd son sens. Celui de la barbarie integrale.

      Lisez le lien. Les altersocialoecolobio, leur president en tete, marient les tous et considerent l’abscence de famille comme une famille, interdisant des approches specifiques adaptees. On a desormais des gens eleves dans des « des familles » l’obscure reforme de l’ortographe aidant, on pourrait l’ecrire de differentes facons. Par exemple, si j’avais des accents sur mon clavier defamille avec un accent sur le e de de Les deux freres ont ete eleves par une « des-familles »et surtout beaucoup de coeduquants de facon a peu pret exclusive. (Orphelins de pere puis de mere, ils ont grandis loin de l’islam, mais au milieu des educateurs specialise d’exfreme gauche « antisionnistes ».....A Damartin, leur probleme etait de savoir si l’imprimeur etait juif.....). Tous les co-eduques ne finiront pas necessairement terroristes, mais la plus part des terroristes sortent de « des familles » epaulees par de nombreux co-educateurs".


  • César Castique César Castique 3 mars 2016 23:09

    "« Les parents associent l’enfant aux décisions qui le concernent selon son âge et son degré de maturité »


    Pour le degré de maturité, il a été prévu de le faire déterminer par une commission d’experts ? Puisqu’on sait qu’il a des mères qui considèrent encore leur enfant de 4 ans, comme leur bébé...

  • Taverne Taverne 4 mars 2016 12:11

    Un livre qui est « un document de référence sur l’actualité des droits de l’enfant en France. »

    Parlons-en des droits de l’enfant en France ! Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU condamne (moralement) la France depuis 2009. Son dernier rapport date de février 2016 et montre que les politiques menées dans notre pays sont minables pour les catégories suivantes : enfants de migrants, enfants pauvres, enfants handicapés. Il y a bien la loi de modernisation de la santé du 26 janvier 2016 mais ce texte, qui a subi la toute-puissance des lobbies divers, ne ressemble plus en rien au projet initial. Il renvoie à de trop nombreux textes d’application et donc, il faut s’attendre encore à de la non efficience et à un rapport sévère 2017 aussi sévère que les précédents.


  • JDCONSEIL 5 mars 2016 12:09

    Pourquoi ne pas suivre l’exemple de « Summerhill »  :https://fr.wikipedia.org/wiki/Summerhill_School ?


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