vendredi 21 février 2020 - par Theothea.com

« Deux euros vingt » en Gros Lot entre Amitié et Ressentiment au Rive Gauche

Trois années auparavant, avec Pascal Légitimus en tête de gondole, était créée "Non à l'argent" où celui-ci, dans l'intention de faire perdurer l'esprit d'une tradition familiale mais insatisfait des réactions de ses partenaires à l'annonce d'un gros lot virtuellement acquis suite à l'achat d'un billet de loterie nationale, devrait en définitive prendre les "grands moyens" pour mettre un point final à tous les plans sur la comète échafaudés par ses proches.

Et bien voici que, selon une thématique similaire, est convoquée une bande de potes ayant coutume de se retrouver en villégiature dans des lieux différents chaque année pour passer ensemble leurs vacances.

 

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DEUX EUROS VINGT
© Fabienne Rappeneau

  

Présentement, l'intention amusée de l'auteur Marc Fayet, de surcroît acteur du canular à venir, serait de confronter ses amis à ce qu'il a intitulé la blague à deux euros vingt.

Si à terme, l'épilogue se conclura de manière identique à celle innovée par "Légitimus", l'enjeu sociétal déterminant sera ici déplacé d'aval en amont jetant la zizanie davantage sur la somme initiale liée à un achat de 2, 20 euros que celle concernant le mirifique retour sur investissement qui pourrait fort bien leur passer sous le nez, selon l'idée induite que quelle que soit la somme d'argent, celle-ci est très souvent à l'origine de disputes familiales ou de fâcheries entre amis.

 

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DEUX EUROS VINGT
© Fabienne Rappeneau

  

 

En l'occurrence, c'est le fait de laisser traîner, aux yeux de tous, cette somme modique qui va constituer le motif d'un véritable psychodrame annoncé autant que révélateur :

En effet, ces quelques pièces de monnaie seront par, une sorte de loi tacite, appelées à disparaître mais c'est l'absence de raison fondée qui va poser problème à la communauté puisque personne n'aura préalablement revendiqué le besoin de s'en emparer et pire, personne ne déclarera l'avoir capté.

C'est donc la disparition de ces 2 euros 20 sans explication et sans crier gare qui va faire éclater au grand jour les ressentiments cachés des uns pour les autres au sein de cette bande d'amis pourtant depuis belle lurette.

 

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DEUX EUROS VINGT
© Fabienne Rappeneau

  

Désormais tout ce qui maintient habituellement les perceptions négatives en état silencieux est prêt à se manifester car tout se passe comme si un acte de traîtrise envers le groupe avait ainsi réveillé les forces obscures.

C'est lorsque l'auteur du méfait aura, enfin, été confondu que débutera une deuxième interrogation collective. En effet, savoir qui a dérobé les 2 euros 20 va faire surgir immédiatement la nécessité de comprendre à quel usage était destinée cette impulsion vénale.

Aussi quand l'ensemble des amis réunis apprendront que cet argent a été utilisé pour l'achat d'un billet de loterie et que celui-ci est probablement bénéficiaire d'un gain considérable, la tension va redoubler de plus belle en induisant que le partage devrait être effectué au profit de la communauté. 

  

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DEUX EUROS VINGT
© Fabienne Rappeneau

  

Le débat qui s'ensuivra ne faisant qu'attiser les points de vue contradictoires, la nécessité de trouver un compromis mettant tout le monde d'accord aura pour effet ultime d'adopter la fameuse solution radicale que nous avions précédemment attribuée à "Légitimus".

La mise en scène de José Paul aura pour vertu de réunir par groupuscules successifs au sein de leur "bande artistique" aux rôles générationnels récurrents, dans un décor assez "cheap" constitué d'une grande cloison mobile à plusieurs panneaux derrière lesquels se devinent des paysages idylliques de Provence, les six protagonistes liés à ce forfait a priori mineur mais que la roue de la (mal)chance aurait transformé en tentation opportune pour chacun de défendre le prorata de son appartenance au groupe ou au contraire son indépendance retrouvée.

 

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DEUX EUROS VINGT
© Fabienne Rappeneau

  

Cela risque de faire beaucoup de dégâts. Chacun devra veiller au grain mais c'est effectivement, bien qu'il soit partie prenante en tant que comédien, l'auteur Marc Fayet qui aura le dernier mot.... celui en quelque sorte imputable à la morale. Cependant l'amitié pourrait-elle se satisfaire d'une injonction indiquant que rira bien qui rira le dernier ?

  
photos 1 à 5 © Fabienne Rappeneau
photo 6 © Theothea.com
  
DEUX EUROS VINGT - **.. Theothea.com - de Marc Fayet - mise en scène José Paul - avec Lysiane Meis, Michèle Garcia, Caroline Maillard, Marc Fayet, Gerard Loussine & Michel Le Rousseau - Théâtre Rive Gauche

  
  

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DEUX EUROS VINGT
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