mercredi 12 novembre 2014 - par CHALOT

« Fortunes et infortunes D’un exilé cambodgien »

JPEG « Fortunes et infortunes

D’un exilé cambodgien »

Récit de Kim Ang Srun

Avec la collaboration de Bernard Corbel

Editions Riveneuve

253 pages

Octobre 2014

 L’EXIL OU LA MORT

 

Ils sont là en France, à côté de nous, certains sont d’origine africaine, d’autres viennent d’Asie.

Chacun à son histoire et si beaucoup cherchent à fuir la misère et essayent de trouver en vain l’Eldorado, il y en a qui n’ont que cette rive pour leur survie car ce sont des réfugiés politiques, menacés de mort.

Kim Ang Srun est l’un de ces anciens immigrés qui aujourd’hui vit et travaille en France avec un foyer qu’il a fondé ici.

Ingénieur hydraulique à Paris depuis 1987 , il est reconnu dans son travail comme un éminent spécialiste et est « intégré » depuis de longues années.

Mais quel parcours depuis son départ au début des années 70 du Cambodge, ravagé par une guerre civile sanglante !

L’écriture de cette autobiographie réalisée avec l’aide d’un de ses collègues permet à la fois de faire disparaître le déni du Cambodge, très fort chez lui et à la fois de nous ouvrir une page d’histoire si dramatique.

L’action, parce qu’action il y a, commence au Maroc quand Kim, réfugié se retrouve prisonnier avec ses compagnons du Front Polisario au Sahara Occidental.

Il est là, ils sont là pour une mission scientifique et se retrouvent dans une situation où leur vie ne tient qu’à un fil.

Kim se souvient de son arrivée dans ce pays, de ses études, de l’angoisse qui l’habitait loin des siens, voués à une mort certaine.

« Ici à Casablanca, je suis maintenant un homme seul, déraciné, sans familles et sans patrie, dans un pays d’une culture radicalement différente de celle de mon enfance. »

Il rencontrera l’amitié mais aussi la corruption à « tous les étages » et le communautarisme qui lui empêche de bâtir une famille.

Kim a commencé sa vie par connaître les violences meurtrières au Cambodge, il est hanté par ses souvenirs mais possède une énergie hors du commun.

Il cherche un autre lieu pour bâtir sa vie.

Ce sera la France après un essai « improductif » en Amérique.

Ce livre qui n’est un roman mais un récit nous transporte dans le milieu de l’immigration pour nous raconter la vie de cet homme qui a fui ce qu’il appelle le génocide cambodgien, provoqué par le colonialisme et la folie de ces khmers rouges…..qui sont tout sauf des communistes ( permettez- moi cette remarque personnelle !)

Kim accomplit sa longue marche pour revenir 40 ans après son départ dans le pays de ces ancêtres…..

S’il est soulagé et heureux de voir que le Cambodge s’est reconstruit, son pays d’accueil et de vie, c’est la France.

Jean-François Chalot



2 réactions


  • César Castique César Castique 12 novembre 2014 18:56

    « ... ces khmers rouges…..qui sont tout sauf des communistes. »


    En quoi ? En cela qu’ils ont suivi une voie singulière pour atteindre à l’Homme nouveau que l’idéologie postule ?

    C’est trop court pour étayer votre affirmation ! D’autant plus que ce ne sont pas les premiers à assassiner dans l’espoir d’atteindre plus rapidement cet objectif...

  • CHALOT CHALOT 13 novembre 2014 09:28

    Le livre est intéressant car il aborde la question des réfugiés politiques et au-delà des aventures réelles de Kim, c’est la recherche de l’intégration, le refus de l’entre soi et une re-construction.

    En plus l’écriture est agréable.

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