mardi 20 mars 2007 - par Theothea.com

Geneviève Casile règne sur « L’Eventail de Lady Windermere » au Théâtre des Bouffes parisiens

En succédant à Caroline Cellier & Mélanie Doutey dirigées par Tilly en 2003 au Théâtre du Palais-Royal, le duo Geneviève Casile / Elisa Sergent conduit par Sébastien Azzopardi, d’abord au Théâtre 14 et ensuite aux Bouffes parisiens, confirme l’état de grâce de cette première pièce d’Oscar Wilde, présage à son insu du mal sociétal qui emportera l’auteur aux gémonies de son époque.

L’Eventail de Lady Windermere aura beau jeu de confondre le mensonge et l’hypocrisie d’une aristocratie anglaise à cheval sur les convenances, il n’en demeurait pas moins qu’un secret de famille aurait pu permettre de surmonter quelques écarts de vie pourvu que ne s’emmêlent point les rumeurs et les ragots qui auraient tôt fait de semer le trouble affectif là où il n’ y avait que prévenance et maladresse.

Qu’un lien maternel doive taire à la fois son désordre amoureux en même temps que son désarroi, voilà l’enjeu des ressentiments que Madame Erlynne aurait à gérer face à des lords toujours prêts à faire la fête des coeurs à prendre sans vergogne mais non sans malice.

Qu’une société corsetée puisse avoir raison du sentiment amoureux au nom des bonnes manières que d’aucuns singent jusqu’à nuire à la respectabillité des moeurs, et voilà que la morale passe cul par-dessus tête sur le cadavre des bonnes intentions.

Oscar Wilde analyse et distille avec subtilité les médisances, les faux-fuyants et autres équivoques qui jalonnent l’attirance d’une vie mondaine mais dont les tentations ne sauraient faire bonne mesure tant elles lui paraissent inéluctables et fatales.

Le décor est somptueux, la mise en scène pétille comme du champagne, l’interprétation est galvanisée par la prestance de l’ex-sociétaire de La Comédie-française qui illumine la distribution d’un charisme d’évidence.

Photo © Jean-Paul Lozouet

L’EVENTAIL DE LADY WINDERMERE - *** Theothea.com - d’Oscar Wilde - mise en scène : Sébastien Azzopardi - avec Geneviève Casile, Elisa Sergent, Jean-Philippe Beche & ... - Théâtre des Bouffes parisiens -



2 réactions


  • Anaxagore (---.---.41.187) 20 mars 2007 15:53

    Merci pour votre critique intéressante : pffiuuu ! AgoraVox devient irrespirable. On y parle trop des présidentielles. Pas que cela ne m’intéresse pas, mais là, c’est excessif.

    Enfin un article tranquille autour duquel on peut discuter tranquillement en sirotant un jus de fruit !


  • pascal (---.---.156.19) 20 mars 2007 19:50

    Je ne connais rien au théâtre, malheureusement.

    J’ai vu Geneviève Casile à la télé (« le chevalier tempête » « les femmes savantes » ou « les rois maudits ») et j’ai gardé d’elle le souvenir d’une merveilleuse comédienne.

    Beauté, classe, pudeur, intensité, elle avait tout pour elle.

    Le temps a passé mais les souvenirs restent !


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