jeudi 24 avril 2014 - par Theothea.com

« Golgota » façon Rond-Point de Bartabas

Ce spectacle de Bartabas se présente en salle Renaud-Barrault comme dans l’espace temps d’une retraite au cœur de l’intime.

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GOLGOTA
photo © Nabil Boutros

Ainsi, en venant déposer, de manière récurrente, un cierge et son obole dans la tirelire dédiée à la dévotion en milieu de bord de scène, un Monsieur Loyal, quelque peu sacristain, se fait porteur d’espoir des spectateurs du Rond-Point alors que ceux-ci sont encore en état de déambulation bruissante précédant les trois coups de la représentation théâtrale.

Alors, pour atteindre à l’état de grâce, c’est la prière psalmodiée en chants grégoriens par Christophe Baska le contre-ténor qui, dès l’ouverture du rideau, prendra le relais, au diapason d’un luth (Marc Wolff) et du cornet (Adrien Mabire).

Horizonte, Le Tintoret, Soutine & Zurbaran viendront par la suite esquisser en mimétisme duel, les pas de l’homme chorégraphiés au rythme de l’animal.

L’effet miroir jouera ainsi à pleine effervescence, entre Pèlerinage rédempteur & Flamenco équestre que l’âne Lautrec et le bon sacristain orchestreront en une sorte de ballet tourneur, façon derviches surfant sur le sable lunaire d’un gris soyeux autant que profondément mystérieux.

C’est aussi l’encens ou son ersatz prégnant la concentration vigilante du duo Bartabas - Andrés Marin qui finira de superposer les strates de mémoire composant les tableaux fascinants successifs en un chapelet pascal du plus bel effet du jour… en l’occurrence vendredi saint.

En effet, c’est bien le Golgota sans «  H  » à l’espagnol qui est dans le collimateur de Bartabas et c’est donc La Passion dans tous ses états poignants et douloureux que visent les soubresauts et autres derniers soupirs en un rituel homme-cheval épuisant toutes les forces vives jusqu’à la fin du monde fusionnel.

Il ne restera plus au sacristain qu’à tirer le rideau des métaphores rédemptrices pour que le public sorte du songe éveillé en un nouveau spectacle du réel… comme à l’aube d’un jour sans tâche originelle.

 

photos © Nabil Boutros

GOLGOTA - ***. Theothea.com - de Bartabas - chorégraphié par Andrés Marin - avec Bartabas, Andrés Marin, Pierre Estorges, Christophe Baska (chant), Adrien Mabire (Luth) & Marc Wolff (cornet) - Théâtre du Rond-Point

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GOLGOTA
photo © Nabil Boutros

 



2 réactions


  • claude-michel claude-michel 24 avril 2014 11:07

    Je suis contre le dressage des animaux pour en faire des bêtes de cirques...Fermons les zoos par la même occasion...il y a dans les rues assez de « bêtes sauvages »... !


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