mardi 3 février 2009 - par Theothea.com

« HAIR » 1969 - 2009 Une nouvelle tribu Française au Théâtre Le Trianon

De haïr à Hair, la différence syntaxique ne tiendrait ici qu’à un cheveu :

C’est pourquoi, en mettant le double point sur le "i" articulant, de manière subliminale, une signification sémantique contradictoire, plus que jamais, l’enjeu de cette comédie musicale des seventies arbore sur l’affiche, une force symbolique, grâce à son fameux effet de faciès en miroir, tout en opposant le rouge, couleur du sang à celui du vert, couleur de l’espoir.

Ainsi de 1969 à 2009, loin d’une quarantaine la mettant au rancart de l’Histoire, c’est l’immanence d’un cri collectif qui resurgit du tréfonds de la mémoire paradoxale pour fustiger la guerre en imposant Paix et Amour à travers un langage fleuri remis au goût du jour.

Du Vietnam à l’Irak, de la révolution libertaire à la communication high-tech, de "I have a dream" de Martin Luther King à "Yes we can" de Barack Obama, il n’y aurait qu’un pas à franchir, le seul qui vaille, celui de la bonne volonté, ouvert sur un humanisme à concevoir de nouveau.

C’est inspiré par un tel objectif emblématique que le metteur en scène, Ned Grujic a eu le désir d’une re-création à la française de HAIR, afin de porter sur la scène du Trianon 40 ans plus tard, une distribution de choc où garçons et filles, sautant plusieurs générations, peuvent fédérer autour du spectacle vivant, l’espoir d’un monde nouveau.

Les point forts de la réalisation sont à capter dans le charisme et l’interprétation de cette jeune troupe dynamique ainsi que dans le parti-pris métaphorique de l’adaptation artistique du texte (Sylvain Meyniac) et de l’orchestration (André Villani & Alberto Centofanti) sous forme de parabole synthétique.

La chorégraphie (Raphaël Kaney-Duverger) et le décor (Giulliano Spinelli) sont conçus à la manière de tableaux du Pop-Art dont l’esthétisme relèverait de points de vue picturaux à la fois complexes et sobres.

L’impression kitsch, qui se dégagerait des costumes (Sara Bianchi) et du look, a le mérite de se démarquer d’une mode vintage contemporaine, sans pour autant trahir l’idéologie de l’époque hippie.

Les voix (Emanuelle Frielo) sont soutenues par une bande-son dont la qualité acoustique est relative aux contraintes architecturales du Trianon.

Cependant "Let the sunshine", "Aquarius" et "Hair" pour ne citer que les airs les plus connus, peuvent ainsi résonner dans les coeurs et les esprits, comme au premier jour et c’est cela qui compte.

Animés par le feu de Dieu, les quatorze comédiens, emmenés par Fabian Richard, Laurent Ban & Liza Pastor, décoiffent les codes, parodient les lacunes, transgressent les rôles et c’est en définitive l’humour qui, sans en avoir l’air, impose sa loi à tous ceux qui osent, en choeur, le pari de la distanciation. 
 
Visuel affiche
 
HAIR - ** Theothea.com - de Gérôme Ragni & James Rado - adaptation française : Sylvain Meyniac - mise en scène : Ned Grujic - avec Fabian Richard, Liza Pastor, Laurent Ban, Melusine, Antoine Le Landais, Marc Beaujour, Tiphanie Doucet, Billy Tran, Magali Bonfils, Yoni Amar, Daniel Deylon, Julia Giamette, Yvana Verbecq, Caroline Bal - Théâtre Le Trianon - 



3 réactions


  • italiasempre 3 février 2009 15:35

     smiley
    Parler de HAIR et ne pas mettre la musique !


  • bsolemes 6 février 2009 14:36

    pour les puristes,comme moi, qui espèrent retrouver Hair 1969, foncez vous acheter le DVD du film et restez à la maison pour le regarder... ! HAIR 2009 est une pale inspiration de 1969, un décor pauvre et gris comme un bunker, une mise en scène médiocre, des dialogues au dessous de la ceinture, des chansons en français chantées par une bande de teenagers agités et habillés en fluo.... bref, un spectacle qui ne vous fera pas vraiment rèver, malgré tout très applaudie par les spectateurs du trianon rempli à 70%.....


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