samedi 30 mars 2019 - par Pale Rider

Irène Papas - L’icône

 

Régulièrement, je proposerai un portrait d’une femme plus ou moins connue, souvent élogieux, parfois critique, éventuellement caustique. La recette est simple : une photo emblématique. Et un texte court.

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Une beauté mythique
Irène Papas

(Chiliomodi, 1926 – ) Irène Papas est une magnifique actrice grecque dont le visage grave est à lui seul l’emblème de la beauté méditerranéenne. Capable de jouer en plusieurs langues, au théâtre comme au cinéma, elle est d’une intelligence rare (sauf dans la passion amoureuse qu’elle eut naguère pour l’infâme Marlon Brando ; nobody’s perfect). Dans Zorba le Grec, elle joue le rôle d’une veuve que tout le village convoite et finit par lapider en faisant des signes de croix. D’elle, on peut dire, très exactement, qu’elle n’est pas jolie mais qu’elle est belle. Pas séductrice et à peine séduisante (même dans la scène érotique de Zorba), elle est presque intimidante tellement elle a de majesté. Il est agréable de noter que Caterina Murino autre beauté méditerranéenne (que j’évoquerai prochainement), lui ait succédé dans le rôle de Pénélope (respectivement, 1968 et 2013). 1

Comme beaucoup d’actrices portraiturées ici, elle fait partie de ces figures qui traînent quelque part dans notre inconscient sans jamais être sur le devant de la scène : on l’a vue quelque part, on ne sait plus trop où, dans tel ou tel film qui se passe autour de Mare Nostrum. Elle fait partie du patrimoine mondial de l’humanité.

Irène Papas conviendrait bien mieux comme icône dans une église orthodoxe que sur la couverture d’un magazine people.

 

1- Papas veuve dans Zorba le Grec ; Bellucci veuve dans Spectre ; Murino presque veuve dans Odyssée ; Bancroft épouse délaissée dans Le lauréat ; Gardner, sans le savoir, à la recherche de son amour éternel dans Pandora. Pourquoi la beauté est-elle magnifiée par le tragique ?



11 réactions


  • ZenZoe ZenZoe 30 mars 2019 09:59

    La scène de la lapidation m’a sidérée.

    Je n’avais pas 10 ans quand j’ai vu le film, et je crois bien que je suis devenue féministe sur-le-champ.


    • Fergus Fergus 30 mars 2019 11:53

      Bonjour, ZenZoe

      Bien que plus âgé  je devais avoir 18 ans lorsque j’ai vu Zorba  j’avais moi aussi été très choqué par cette scène et par les expressions de haine des mâles lapideurs préférant détruire ce qu’ils ne pouvaient posséder.

      On retrouve le même type de comportement  en version nettement moins violente  dans « La fiancée du pirate ».


  • Fergus Fergus 30 mars 2019 11:56

    Bonjour, Pale Rider

    Personnellement, je n’ai jamais trouvé Irene Papas « jolie » ou « belle », mais altière. Et elle l’est tout particulièrement dans Zorba.


    • Pale Rider Pale Rider 1er avril 2019 09:21

      @Fergus
      D’accord, sous réserve que « altière » ait une connotation plus flatteuse que « hautaine » (ce qu’elle est un peu par nécessité dans « Zorba »).


  • Venceslas Venceslas 30 mars 2019 12:39

    Sacré actrice dans toute sa splendeur. Le sens de la tragédie grecque. Inoubliable dans Zorba, inégalable en Pénélope.


  • Sozenz 30 mars 2019 13:01

    magnifique chant révolutionnaire d irene papas :

    https://www.youtube.com/watch?v=953GCLN5epA


  • Berthe 30 mars 2019 14:20

    Elle est sublime, extrêmement belle... elle n’a pas été choisir pour incarner la femme charismatique dans Z pour rien... 

    Il ne faut pas oublier qu’elle était aussi chanteuse dans le groupe grec de Démis Roussos, Aphrodite’s Child ... merci pour ce bel hommage l’auteur. 


  • damocles damocles 30 mars 2019 21:31

    Irene Papas belle et tragique comme les terres et les iles de la Mediterranée


  • Pale Rider Pale Rider 14 septembre 2022 16:12

    Petit hommage, aujourd’hui, 14 septembre 2022, à l’occasion du décès de cette magnifique actrice :

    « Sa peau blanche comme la craie et ses longs cheveux noirs, ses yeux marron foncé, ses épais sourcils arqués et son nez droit font apparaître Papas comme la personnification de la beauté grecque.  »

    Olga Kourelou

    J’ajouterai : une forme de gravité qui l’a rendue sublime.


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