lundi 25 avril 2016 - par Theothea.com

« Je l’appelais Monsieur Cocteau » Bérengère Dautun au Studio Hébertot

Nous avions quitté Bérengère Dautun, comtesse de Ségur à la Comédie Bastille une année auparavant, nous la retrouvons aujourd’hui, par la magie des réminiscences empathiques, adolescente et jeune fille, au Studio Hébertot, dans sa propre adaptation du livre souvenir de Carole Weisweiller, elle-même encore émerveillée par ses relations affectives de jeunesse avec Jean Cocteau durant une dizaine d’années partagées entre la résidence parisienne Place des Etats-Unis et la villa Santo Sospir de Saint-Jean-Cap-Ferrat, appartenant toutes deux à sa mère Francine Weisweiller, la milliardaire devenue mécène du poète.

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photo 1 © Theothea.com

De toute évidence, l’artiste avait organisé une sorte de jardin secret pour eux deux qui plaisait beaucoup à l’enfant s’éveillant ainsi à un imaginaire empli d’évocations oniriques voire surréalistes.

L’Alice de Lewis Carroll n’étant pourtant pas sa cousine, Carole conserve de cette période un sentiment exaltant et indéfectible sur lequel aucune altérité n’avait pu avoir prise jusqu’au jour où sa mère, ayant introduit dans son cercle relationnel un nouvel amant mal accepté, congédia brutalement le protégé totalement désemparé… à l’image, par ricochets, de sa tendre complice.

Entre temps, celui-ci avait pleinement embelli les murs de la célèbre villa méditerranéenne, devenue plus tard musée, par ses fresques et dessins laissant ainsi la trace indélébile de ces temps heureux !

A l’instar métaphorique de la « Jeunesse éternelle », c’est Guillaume Bienvenu qui s’emploie à désincarner la présence fantasmatique de « Monsieur Cocteau » dans cette évocation théâtrale narrée selon le temps sensible jusqu’au jour de sa disparition en étonnante concomitance avec celle d’Edith Piaf.

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photo 2 © Theothea.com

En se frôlant sans cesse avec Bérengère sur la scène du Studio Hébertot durant plus d’une heure sous la baguette scénographique de Pascal Vitiello, leur destinée partagée s’entrecroise, en effet, pour le meilleur de la connivence mémorielle sans que jamais la dimension tactile ne puisse les rattraper, ni même le regard puisse être échangé.

Subtil, délicat et drôle, ce spectacle est à apprécier à l’aune d’un état second ludique que l’on n'a guère envie de quitter au risque d’être sevré de sa mélancolie joyeuse et festive.

photo 1 & 2 © Theothea.com

photo 3 Visuel affiche

JE L'APPELAIS MONSIEUR COCTEAU - **.. Theothea.com - de Carole Weisweiller - mise en scène Pascal Vitiello - avec Bérengère Dautun & Guillaume Bienvenu - Studio Hébertot

 

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photo 3 Visuel affiche



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