mardi 20 mai 2008 - par jack mandon

Joseph Delteil 1894-1978 Art de vivre et joie d’écrire

« J’ai le coeur paysan et l’esprit surréaliste : C’est un bon contrepoids. »

« Le véritable écrivain, c’est l’ignorant de génie, qui ne sait rien mais comprend tout. C’est un grand maladroit, à l’oreille archaïque, à l’oeil phénoménal, qui fourmille de désirs, patauge dans tous les échos, la maladresse des géants. »

Les grands de ce monde naissent sous les augures planétaires jupitériennes, ceints de couronnes et parés de tous les privilèges royaux.

Les humbles les regardent étonnés. Tant de puissance vainement déroulée...

« Je suis né d’une femme, on l’oubli toujours. Je suis né dans une forêt, en Avril, mois tempétueux, entre une bourrasque et une soleillée...à Villar-en-val. »

L’essentiel se distille déjà dans la simplicité. La somptuosité naturelle offre son cadre,l’artiste pose paisiblement son chevalet respectueusement, religieusement, amoureusement. L’harmonie s’impose au coeur de la nature, le destin se noue...l’écologie de la vie prend forme dans le ventre de la génitrice qui délivre à la forêt printanière le fruit de son amour.

A cet instant la mémoire imprime les scènes de la vie par touches indélébiles et l’homme grandit et évolue aux rythmes des saisons.

« Tantôt je vois une cabane de bruyère au soleil, tantôt une petite maison de lauzes à vieilles tuiles romanes, sous les cerisiers en fleurs. Papa bûcheronnait aux alentours, j’avais trois ou quatre ans, je jouais à Adam. Je me souviens qu’il y avait un nid de roitelet, et la maman par intervalles entrait et sortait, avec son cri spécifique, un vermillon au bec. Les rayons de soleil traversaient les branchages et venaient jouer avec mes orteils. J’entends encore le ruisseau, j’entends le vent...j’avais les menottes pleines d’odeurs, les oreilles bourdonnantes d’abeilles. La terre était douce. »

« Mon plus ancien souvenir : Je joue, enfant, avec d’autres enfants dans une meule de paille à fourménis, nous nous pourchassions à travers la paille tout émoustillés et enmouscaillés, jusqu’à ce qu’enfin je me trouve acculé au fond d’un tunnel avec cette fillette empaillée, une fillette de trois ans aussi, en bas évêque, jupon de pie et yeux de diable, et que j’embrasse éperdument, mon premier baiser... »

Premières images, premières sensations, premiers murmures, premiers émois, rencontres essentielles qui impriment à jamais le coeur et l’esprit de l’homme. Les quatre premières années, ou vient se tarir la mémoire humaine. Les souvenirs les plus structurants pour la psyché...l’alchimie subtile inconsciente qui guidera dans le secret de son âme, l’homme de foi, l’homme confiant, l’homme d’éthique, « l’homme véritable ». L’homme accompli dans son authenticité.

Viennent, l’envol, la rupture des amarres, l’épopée dans le monde. L’apprentissage de la vie, la vie rustique, colorée, parfumée, vivante à coeur, le collège, l’école supérieure...l’essor de l’homme social, très privilégié pour Joseph qui sait entendre, voir et sentir... mais au risque de se perdre, quand retentissent les sirènes de la révolution artistique parisienne...

Dans l’effervescence, deux courants se dessinent, une floraison de génies. Des prosateurs, Montherlant, Giraudoux, Mauriac, Cendras, Cocteau et... Delteil, le paysan au milieu des bourgeois. Dans l’autre camp, un mouvement idéologique, les surréalistes, des hommes de tête et de pensée, Breton, le chef de file.

Joseph Delteil, un temps mêla son innocence baroque à ce groupe révolutionnaire, rivalisant de fantaisie avec Breton, Aragon, Eluart, Desnos.

Trop indépendant et Françoisier, il en fut excommunié...le chrétien au milieu des rouges...l’alternance de la sottise et de la science infuse n’est pas uniquement agoravoxienne.

Qui n’a pas raillé ou méprisé la différence...qui n’a jamais projeté sa misère sur l’intrus, sur l’étranger, sur l’autre, qui ?...c’est humain, inutile de nous culpabiliser.

La gloire vint plusieurs fois, surprenante, éclatante et perturbante. La renommée, les gros tirages, « Sur le fleuve amour » et « Choléra », les premiers romans. Le nouvel Hernani encensé par Aragon et Breton avant la rupture, l’exclusion.

« Jeanne d’Arc » , le prix Femina le chef d’oeuvre... Les excès de la gloire avec les excès de l’outrage...les honneurs du bûcher, les amours du cinéma, l’acquittement à Rome...

« Jeanne vint au monde à cheval, sous un chou qui était un chêne. »

La mythique mais aussi réelle chevalière, boute les Anglois hors du royaume mais se trouve désarçonnée quand Joseph se noie dans la vie parisienne, dans ses nuits et ses alcools, sa culture et ses mondanités désuettes...c’est la fin, c’est le choc, c’est la descente aux enfer...mais, Orphée-Joseph rencontre Euridis-Caroline...et le passé de la prime enfance, le terreau naturel de ses premiers émois et le fidèle et généreux Languedoc qui n’oublie pas son rejeton...parce qu’au fond de lui l’enfant grandi sous l’oeil maternel ne l’avait oublié.

Joseph et Caroline s’installent à la Tuilerie de Massane, près de Montpellier, dans le souvenir du couple Delaunay, les peintres, auprès des amis occitans de souche et d’adoption, le peintre Chagall et son épouse, et son copain Henri Miller éternel bourlingueur, comme lui épicurien à coeur.

« J’ai voulu tout simplement rejoindre la nature, cette « première nature ». J’ai voulu vivre innocemment, j’ai voulu vivre hors de la société, hors de la civilisation...dépouiller le vieil homme. Faire table rase de toute civilisation...redevenir le premier homme, le paléolithique...la civilisation : ce salmigondis de guerres, de révolutions, de violence, de haine, de mensonge, tortures et camps de concentration...une civilisation industrielle, une société de consommation, affaire de gadgets. Quant à votre condition humaine, cet homme féroce, cruel, absurde, orgueilleux, lâche, injuste, pervers et fou...civilisation et condition humaine toutes relatives....

Son oeuvre compte une quarantaine de livres et lui octroie une place originale et anticonformiste dans la littérature française

Joseph Delteil proclamait volontiers, avec un air amusé et attendri, qu’il n’entendait rien à la psychologie. Comment aurait il pu se torturer l’esprit en vaines interrogations quand dans sa vie il faisait bon, il faisait vrai.

Il cheminait à pas de sénateur par les chemins de son Occitanie natale avec un bonheur toujours renouvelé...mais son inquiétude prophétique de paysan-poète-visionnaire le faisait s’interroger gravement sur l’avenir de la terre et des hommes...et dans le secret de sa vie d’homme au moment du bilan...

« De jour en jour je rejoins papa, l’allongement de la figure, l’allure du béret, l’oeil émerillonné, l’hilarité du rire, le coeur content, et déjà la cane. Jusqu’où, jusqu’où ?... »

« Mon enfant que je n’ai pas eu...jeune je n’y pensais pas, adulte il n’y pensa pas ; vieillard je l’appelle et je l’aime... »



57 réactions


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 20 mai 2008 15:26

    Magnifique ...


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 16:37

      @ Rocla ( Haddock)

      Vous avez le sens du raccourci, mais vous avez bon gout !

      Merci


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 17:33

      @ Bonjour Shawford

      Votre cause guyanaise, qui est aussi la mienne, commence aussi dans le verbe et l’attitude delteillène, comme le martelait avec amour cet homme qui commençait à douter de l’humanité.

      Des évennements naturels en forme de catastrophes nous inviterons à plus d’humilité...

      Bien à vous

      Jack Mandon


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 20 mai 2008 17:10

    Tantôt je vois une cabane de bruyère au soleil, tantôt une petite maison de lauzes à vieilles tuiles romanes, sous les cerisiers en fleurs. Papa bûcheronnait aux alentours, j’avais trois ou quatre ans, je jouais à Adam. Je me souviens qu’il y avait un nid de roitelet, et la maman par intervalles entrait et sortait, avec son cri spécifique, un vermillon au bec. Les rayons de soleil traversaient les branchages et venaient jouer avec mes orteils. J’entends encore le ruisseau, j’entends le vent...j’avais les menottes pleines d’odeurs, les oreilles bourdonnantes d’abeilles. La terre était douce. »

     

    C ’est pour ça que c’ est beau . Merci .


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 17:46

      @ Rocla ( Haddock)

      Tout est possible dans la vie d’un homme, quand, dans la petite enfance, on connait ce bonheur édenique.

      Le regard de l’auteur contribue à donner cet éclairage, car, la pauvreté matérielle régnait, mais lui se vivait comme Adam, le premier homme, c’était déjà le roi de la création.

      Merci

      Jack


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 20 mai 2008 18:07

      Tout est possible dans la vie d’un homme, quand, dans la petite enfance, on connait ce bonheur édenique.

       

      Jack , j’ ai la très forte sensation d’ avoir connu cet enchantement ,

      Un de mes plus vieux souvenirs , j’ avais aussi dans les quatre ans ,j’ étais au milieu de ma maman et de mon papa me tenant chacun la main, il faisait soleil et on allait vers le verger , j’ ai demandé une mirabelle sur l’ arbre , mon père me dit " elles sont pas encore mûres " j’ ai insisté il m’ en a ceuili une , en effet c ’était acide , je n’ ai jamais oublié cet instant magique , un vrai cadeau , surtout que mon père était toujours très occupé . Une branche d’ arbre c ’est très haut quand on a quatre ans , on est tout près de l’ herbe dont la senteur agréable emplit les narines , les sens en éveil on perçoit tout , même presque la psychologie de la mère envers son homme et celle du père vers son épouse , un oiseau qui passe , le bout de bois par-terre , après ça , avoir été au cente de la mère et du père , ne serait-ce que 5 vraies minutes d’ amour filial , vous arme pour la vie .


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 18:38

      @ rocla (haddock)

      La tendresse que vous exprimez avec spontanéité et sincérité est la pulsion dynamique chez Joseph, il l’utilise pour l’écriture, la poésie et l’empathie pour le monde en recherche.

      Chez vous, comment est elle canalisée cette tendresse, professionnellement par exemple ?


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 18:22

      @ Shawford

      Alors comme ça on fiche le feu à la barraque !

      Comme vous y allez mon ami. Sans la métaphore, je n’ai plus rien à dire, certes, j’ai tout à faire, mais j’aime aussi placer des mots les uns derrière les autres. La métaphore permet d’élargir le cercle de compréhension, car tout le monde se reconnait à divers niveaux de conscience et se sent compris dans sa différence, c’est le début d’une révolution dans la douceur...on ne peut pas utiliser les mêmes armes que ceux qui nous ont blessés. Les changements commencent par nous même dans un premier temps. Au plaisir.

      Bien à vous

      Jack


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 19:06

      @ Shawford

      C’est vous le cap’tain avec votre nom anglo-saxon de responsable de frégatte de sa majestée, ainsi vous écumez les océans...à la conquête du nouveau monde ? Aux dernières nouvelles, il se pourrait que le nouveau monde se démocratise en se métissant à la capitainerie ?...ce serait une bonne chose, la justice est peut être en marche, et pour cet événement, je me sens en bonne compagnie

      Bonsoir

      Jack


  • yasunari yasunari 20 mai 2008 17:34

    Article sympathique sur cet auteur un peu trop oublié.

    Je dois encore avoir les princeps du Vert Galant, de Jeanne d’Arc et de Dom Juan quelque part aux confins de ma bibliothèque. Mais c’est la Jonque de Porcelaine qui m’a le plus marqué. J’y reviens régulièrement (très jolie réédition chez Collot/Le temps qu’il fait).


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 18:02

      @ YASUNARI

      Je ne connaissais pas votre icône, elle aurait plu à Joseph, je l’appelle ainsi pour un besoin de proximité avec un ami, qui présente un gros inconvénient, quand on le rencontre, on ne le quitte plus, Adam ne s’oublit pas.

      La jonque de porcelaine, je vais m’informer, merci du tuyau.

      Jack


  • Weinstein 20 mai 2008 18:49

    Jack shalom,

    J’ai dans ma bibliothèque les oeuvres complètes de Delteil, six livres en tout mais quel livre... édités chez grasset, celles qu’il a jugé bon de sauver, il a donc fait le tri , ce que devrait effectuer nombres d’écrivains. 

    Superbe, rien à rajouter, rien à retirer,tout est dit comme dans la Bible. 

     

    Bien à vous.


  • Weinstein 20 mai 2008 18:49

    Jack shalom,

    J’ai dans ma bibliothèque les oeuvres complètes de Delteil, six livres en tout mais quel livre... éditées chez grasset, celles qu’il a jugé bon de sauver, il a donc fait le tri , ce que devrait effectuer nombres d’écrivains. 

    Superbe, rien à rajouter, rien à retirer,tout est dit comme dans la Bible. 

     

    Bien à vous.


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 19:45

      @ Shalom mon ami

      Je suis très heureux de te savoir en bonne compagnie avec Joseph Delteil, c’est un juste. Sa vie est à la fois simple et royale, modeste et infiniment riche. Paris l’a peut être oublié...les occitans ont toujours marqué leur singularité sur la capitale tapageuse artistiquement. Il a travaillé sur le très long terme, il n’était pas sensible à la publicité. Ceci explique celà.

      Bonsoir...tu fais tout de même dans la provoc mon ami avec ton icône, compte tenu des irréductibles coquins qui se trouvent sur le site...tu es peut être la réincarnation de Benjamin Franklin, l’inventeur, entre autre, du paratonnerre...ça ne fait rien, je t’aime bien tout de même.

      Jack

       


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 20 mai 2008 19:08

    Professionnellement , vu que j’ ai pratiqué dans les trente cinq ans sur les marchés et foires , j’ ai eu une corde à mon arc pour communiquer avec les personnes . Le naturel gai allié à une vraie gentillesse m’ a non seulement bien fait vivre , mais a également tissé de vrais liens preque affectifs avec mes clients . La vérité consiste aussi à dire qu’ allier commerce et gentillesse est une difficile combinaison . Regarder les gens dans les yeux fait partie de ma personnalité et le retour se fait naturellement .

     

    La chance consitant à voir été au centre de ses parents ajoutée à celle d’ avoir eu un patron d’ apprentissage intègre vous oblige à ne pas prendre les autres personnes de façon hautaine ou condescencante car on a conscience que tout le monde n’ est pas logé à la même table au moment de la distribution de la tendresse .. .

     

    Aussi il m’ est impossible de considerer que je vaux mieux qu’ un chinois , mongol , arabe , manouche , mormon , Américain , Indien d’ Amérique , Tibétain , Hèlvète , Camerounais , Kurde , Bédoin , Palestinien , Israélien , Belge , Handicapé mental , Vieux , jeune , femme , homme , tous , sans exeption ont quelque chose à m’ apprendre ...

     

     


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 19:59

      @ rocla ( haddock)

      OK, Je comprend l’ouverture aimable et chaleureuse, bien content de mieux vous connaitre, j’irai faire un tour du coté de votre site

      Merci pour votre spontanéité

      A bientôt

      Jack


    • rocla (haddock) rocla (haddock) 20 mai 2008 20:16

      Jack ,

      Tout le plaisir a été pour moi , merci pour votre écoute


  • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 20 mai 2008 19:12

    Certes, il n’avait aucune prétention métaphysique, ce vigneron de l’Aude, né à Pieussec en 1894, et qui vint à Paris pour y courir sa chance, romancier aimable, au demeurant excellent garçon, qui, certes, préférait le bistrot au bar, et prit un jour la sage décision de rentrer dans sa province natale y cultiver le soi-disant bon sens et l’amour des choses simples, avec une sorte de supposée candeur. Mais lui aussi abusa du dopage et de la combine et mêla outrance visionnaire, farces flambantes et avidité de scandale d’un vieux collégien. Il eut, je le reconnais bien volontiers, des bouffées de fraîcheur campagnarde et une chaude bonne humeur charnelle. Mais cela suffit-il à l’excuser d’avoir trop souvent dépassé les bornes de la grossièreté ? 


    • jack mandon jack mandon 20 mai 2008 20:27

       

      @ Chère Armelle,

       

      Depuis deux heures, Joseph Delteil est le théâtre de convergences aimables qui me font oublier ses gauloiseries rabelaisiennes.

      Il me plaît à saisir son côté ensoleillé, j’ai tellement besoin de me sentir au printemps. Votre réalisme classique ne doit pas vous masquer qu’il vivait aussi avec le souvenir d’avoir été maltraité par Breton et Aragon deux personnalités formellement élégantes mais qui ne vivaient pas en état de sainteté...à propos de rouge, ces deux là étaient écarlates et sectaires.

       

      Bonsoir Armelle...merci pour le régime de bananes

       

      Jack


  • maxim maxim 20 mai 2008 23:40

    je ne connaissais pas Joseph Delteil ...

    mais rien que son style me donne envie de le lire ,c’est le ressenti et les émotions que j’ai eu dans ma jeunesse ,élévé à la campagne et en communion permanente avec la nature ,les fleurs ,les insectes ,les oiseaux,les animaux ,les odeurs ,et le plaisir de manger les fruits ceuillis sur l’arbre ,boire le lait encore tiède sorti du pis de la vache ;

    mais aussi confronté à la rudesse des mentalités campagnardes où l’artifice et la frime ne sont pas de mise ,on mange si on travaille ,on recolte ce qu’on sème ,et bien sûr " les conseilleurs ne sont pas les payeurs " ..à la campagne ,tout était sentencieux ,certainement du fait de la vie rude que les gens y menaient ...

    ce qui n’empêchait pas les joies des veillées ,les joyeuses bandes de sales gosses fouteurs de merde ( comme dans la guerre des boutons ) que nous étions ,où,garçons et filles mélangés ,nous trouvions mille conneries à faire ,avec à la clé, la promesse d’une bonne dérouillée ,ou au moins d’un bon coup de pied au cul une fois rentré à la maison !

     


    • jack mandon jack mandon 21 mai 2008 07:36

       

      @ Maxim

      Votre commentaire est inattendu mais il vient à point pour éclairer un aspect de ma vie resté dans l’ombre.

      Les classes sociales existent, je l’avais oublié, je crois que je ne voulais pas le voir. Mes origines sont artisanales et très modestes, votre intervention me renvoie à ma petite enfance, à ma misère que j’ai souvent transcendée.

      Joseph le fait dans le rêve, le sensible, à un niveau relationnel ou les conflits sont abolis.

      Vous, vous le faites dans la réalité avec toutes les souffrances, les violences, les brimades qui accompagnent les souvenirs que cela véhicule.

      Votre bon sens m’aide à comprendre certaines prises de position qui sont marquées de l’empreinte sociale, de la différence de classe.

      En même temps, je comprends mieux la souffrance de cet écrivain qui a du affronter les bourgeois parisiens qui eux ne l’ont pas épargné.

      Mieux que cela, grâce à vous, à votre témoignage, je comprends que Joseph soit tombé dans l’alcoolisme, entre sa réussite, le mépris des sots et ses origines qui le taraudaient.

      Je comprends aussi qu’il ait choisi un langage vert, et qu’il l’ait accentué pour décourager certains, indépendamment de son côté gaulois rabelaisien, peut être a-t-il, sous le couvert d’un style, débordé dans un esprit de vengeance, sous l’action voilée d’un profond traumatisme de rejet.

      Vraiment vous m’aidez à comprendre, vous ne savez pas à quel point. Merci.

      Beethoven, le musicien romantique allemand disait : « Il n’y a pas de supériorité, il y a la bonté »...au dessus des classes, existe une dimension sensible et intelligente qui peut apprécier sans qualifier, sans juger et de plus avec raison.

      Evidemment, nous avons tous besoin de progresser, y compris et surtout les plus cultivés parmi nous qui masquent inconsciemment leur misère psychologique.

      Merci Maxim

      Jack


  • sisyphe sisyphe 21 mai 2008 09:15

    Très beau texte pour un bel auteur.

    Le texte sur le premier baiser (dans la paille), n’est pas sans évoquer un passage des "Poètes de 7 ans" du génial Arthur :

    pour le plaisir :

     

    À sept ans, il faisait des romans, sur la vie
    Du grand désert, où luit la Liberté ravie,
    Forêts, soleils, rives, savanes ! — Il s’aidait
    De journaux illustrés où, rouge, il regardait
      Des Espagnoles rire et des Italiennes.
    Quand venait, l’œil brun, folle, en robes d’indienne,
    — Huit ans, — la fille des ouvriers d’à côté,
    La petite brutale, et qu’elle avait sauté,
    Dans un coin, sur son dos, en secouant ses tresses, 

    Et qu’il était sous elle, il lui mordait les fesses,
    Car elle ne portait jamais de pantalons ;
    — Et, par elle meurtri des poings et des talons,
    Remportait les saveurs de sa peau dans sa chambre.

     

     

     


    • jack mandon jack mandon 21 mai 2008 10:15

       

      @ Sisyphe

      Très honoré de votre intervention poétique.
      Sisyphe, avec Atlas, les deux grands mythes de l’humanité.
      Savez vous que lorsque vous étiez enfant, votre nounou vous contait toujours la même histoire,
      et vous ne vous lassiez pas de l’entendre.
      C’était l’histoire des deux petites grenouilles imprudentes tombées au fond d’une amphore de lait
      Au début, elles s’en amusaient et batifolaient. Il fallait maintenant se résoudre à quitter ce lieu.
      Les bords étaient lisses et l’ouverture inaccessible. Nager ne semblait rien résoudre.
      L’une d’entre elle s’épuisait et se décourageait, elle se laissa couler.
      La seconde confiante, malgré l’évidence, poursuivit l’activation de ses membres tant et si bien
      que le lait se transforma en beurre...elle se retrouva sur un appui solide duquel elle pu donner
      un coup de rein pour se retrouver à l’extérieur.
      Ainsi, vous n’êtes pas uniquement poète mais aussi philosophe
      Merci Sisyphe
      Jack
       

       


  • Sandro Ferretti SANDRO 21 mai 2008 09:45

    @ l’auteur,

    Bien qu’étant un brin allé aux zécoles(...) , je ne connaissais pas Delteil, et vous remercie donc de l’effort de vulgarisation.

    Bravo aussi pour vos efforts de maieutique avec mon ami Had, dont la bonté et la sensibilité vives sont connues jusque dans le Lambaréné de la nuit Voxienne.

    Pour ma part, je voulais juste exprimer l’opinion exactement contraire aux deux citations de votre introduction, s’agissant de la valeur ajoutée de l’écrivain et de la littérature.

    Je crois en effet, en revanche, que ce qui les constitue, c’est avant tout une technique, un artisanat bien ciselé. Peu importe le contenu, l’idée, l’émotion, le sentiment qu’il s’agit de véhiculer. Sans technique, le véhicule ne passe pas.

    L’émotion peut venir alors de cette technique méme (de cette habilité, dirais-je), que l’on s’appelle Céline, Robbe-Grillet , Cormac Mc Carthy ou JP. Manchette (le pape des techniques du nouveau roman appliquées au polar).

    L’émotion ou le sentiment ne fait pas la littérature. Le parfum des pommes dans le verger , il faut du métier pour qu’elles reviennent à la mémoire du lecteur. Haddock sait bien que je m’y essaie dans mes billets. C’est (presque) un métier....


    • jack mandon jack mandon 21 mai 2008 15:15

       

      @ Sandro

       

      Votre intervention est fort utile. Quelque soit notre discipline, il faut avancer avec le souci de la règle.

      Chez les classiques qui constituent l’épine dorsale de toute création artistique, il existait la règle des trois unités, unité de temps, de lieu et d’action.

      De l’avis de Goethe, les romantiques étaient des classiques malades, il avait en partie raison et en partie tort. Une école pousse l’autre et tout le monde a raison.

      Pour l’essentiel, la part créative, originale et visionnaire, l’art échappe selon moi à toutes les règles, là, je ne suis pas d’accord avec vous Sandro, pas plus qu’avec mon amie Armelle.

      Tous les deux vous pensez l’art, chez Delteil, tout se passe dans le ventre.

      Un artiste, c’est un homme qui travaille en gestation et qui accouche, c’est tout son corps qui vibre, qui se tord, qui souffre...qui crève !

      Vous êtes dans la cérébralité, vous êtes philosophes, historiens, grammairiens, intellectuels de l’art, esthètes.

      Personnellement, je ne suis pas loin de vous ressembler, seulement, mon irrationalité et ma dyslexie galopantes me maintiennent dans une position inconfortable entre ceux qui vous énervent et ceux que vous aimez.

      Pour dépasser mon problème, j’ai passé ma vie à donner la main à ceux qui s’arrêtaient au bord du chemin. Au royaume des aveugles je me suis fait borgne.

      Cela se nomme la socialisation, dans les cas les plus critiques la sublimation.

      Professionnellement, c’est la psychologie, voir la psychothérapie.

      Bien à vous tous

      Jack


    • Sandro Ferretti SANDRO 21 mai 2008 16:06

      Alors nous sommes d’accord.

      Vous faites revenir du cerveau reptilien les parfum des pommes de l’enfance ( qu’elles soient vertes , mures ou pourries, la vie sait nous envoyer les trois).

      Vous avez un métier, une technique pour cela.

      Peu importe qu’on le fasse avec un stylo, un sthéto ou un canapé.

      Cela reste de la belle ouvrage, un savoir faire.Une technique.

      L’émotion, c’est la cerise sur le gateau. Mais s’il n’y a pas de gateau, il n’y a pas de cerise, si vous me pardonnez cette méthaphore un peu facile.


    • jack mandon jack mandon 21 mai 2008 16:55

      @ Sandro

      Conflit de forme, conflit de surface.

      Seuls nos outils diffèrent. Une ambiance sympathique s’instaure autour de Joseph Delteil, parce que c’est un tendre et c’est un ami. Ce qui me dérange et m’attriste, c’est que les académiciens ne l’aient pas glissé dans le Castex et Surer, voir mieux, le Lagarde et Michard...mais au fond cela ne fait que 30 ans qu’il nous a quitté, en plus avec la tête d’occitan qu’il avait, il aurait été vexé. Il avait l’esprit mai 68 à 74 ans.

      Il a écrit son dernier livre dans une période de mutation intellectuelle et spirituelle, dans les mois qui précédèrent mai 68, cela prend forme prophétique mais seulement au plan du roman, ce n’est qu’un artiste, mais c’est un homme de qualité, un peu vert, gaulois plus que courtois, mais tellement vrai.

      Salut Sandro, content de vous connaître.

      Jack


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 21 mai 2008 11:11

    J’ai le coeur paysan et l’esprit surréaliste : C’est un bon contrepoids. »

     

    En fait c ’est cette première phrase qui m’ a accroché ,

     

    On peut être au milieu de son champ et imaginer les plus exquis reflets bleus arc-en-ciel d’ un bout de mer Méditerrannée , à en avoir mal aux yeux de plaisir .


  • Armelle Barguillet Hauteloire Armelle Barguillet Hauteloire 21 mai 2008 11:25

    Comme vous avez raison, Sandro, l’émotion ne suffit pas. C’est là où interviennent le savoir-faire, le métier, l’habileté, l’instinct, le patient travail de la main, de l’oreille, de la plume, de l’oeil... tout ce qui fait que l’art est art : savant dosage entre émotion et raison. Cela déçoit certains qui ne voudraient que du sentiment, mais en rassure d’autres pour qui une oeuvre est d’abord une réalisation de la pensée et, par voie de conséquence, de l’esprit. Sans vouloir peiner quiconque.


  • maxim maxim 21 mai 2008 11:34

    je vais ajouter un petit quelque chose ...

    lorsque qu’un article est de qualité ,apaisant ,culturel,et insite à la paix ,tous les commentaires tendent à relayer l’enchantement qu’il produit ,quelques soient les tendances des intervenants ..

    et ça manque sacrément sur Avox actuellement ..

    à mon tour,merci à vous Jack ,vous redonnez de la qualité et du plaisir aux Agoravoxiens .

    bonjour à tous !


    • Sandro Ferretti SANDRO 21 mai 2008 11:41

      Tu parles d’or, Maxime.


    • maxim maxim 21 mai 2008 13:14

      bonjour à tous ...

      une petite correction ( insite !!!!!) y’en a pas être bon ...alors incite .....c’est mieux !

      il faut se relire ...mea culpa .

      amitiés à tous .

       


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 21 mai 2008 11:41

    Maxim + 1000 ,

     

    Ce qui nous perd c’est la vanité , le manque d’ humilité , la simplicité , le mauvais calcul consistant à penser que le bonheur c ’est pour demain , le plaisir de vivre c ’est là , maintenant , ici ou ailleurs .

     

    Bonjour à tous et merci Jack .


  • snoopy86 21 mai 2008 11:59

    Bonjour à tous

    Rien à rajouter, Rocla a tout dit dans le premier commentaire de ce fil

    @ l’auteur

    Faîtes-nous encore quelques articles comme celui-là, sans perdre de vue que, comme vous l’avez si bien écrit, "l’alternance de la sottise et de la science infuse n’est pas uniquement agoravoxienne"


    • jack mandon jack mandon 22 mai 2008 14:55

      @ Snoopys86

      Quelques articles précèdent celui ci.

      Dites moi ce que vous pensez des autres, la visite de votre icône apporterait un peu de joie.

      Merci de votre visite.

      Jack


  • Garance-Rafaella Garance-Rafaella 21 mai 2008 19:39

    Bonsoir Jack,

    Entre nous...quel effet cela fait-il de mettre en valeur la joie de vivre ? Cet article est noble, l’auteur choisi intéressant de part son originalité, sa sobriété, son sens de l’esthétisme et sa simplicité dans le bon sens du terme. Comment interprétez-vous l’image que vous y avez associée ?

    Masturbations intellectuelles mises à part, j’aime bien vous lire par curiosité, ainsi que les nombreux commentaires que vous récoltez.

    Buon divertimento.

    Amicalement vôtre....(rires..)

     

     

     

     


    • jack mandon jack mandon 22 mai 2008 09:22

       

      @ Garance-Raphaëlla

      Ce tableau est du peintre naïf-surréaliste « La charmeuse de serpent »

      Le Douanier Rousseau 1844-1910

      Originel, génésiaque, plein, luxuriant et généreux.

      Plein de couleur et de forme, dense, exotique, écologique, à l’image de Joseph Delteil, âmes prudes s’abstenir.

      A l’aube du monde, la recherche essentielle, la nature au pouvoir.

      Jack


    • jack mandon jack mandon 22 mai 2008 14:40

       

       

       

      @ shawford, Bonjour

      Le désert des mots dites vous ?

      Tous ces déserts qui recouvrent la terre et l’humanité entière...

      En fait, j’ai quelques clés pour entrer dans celui de l’art et des sciences humaines, mais le désert des sciences, en général, m’est quelque peu interdit.

      De mon désert de l’imaginaire ou pousse abondamment l’irrationnel, je vous envoie un immense point d’interrogation.

      Vous avez néanmoins toute ma sympathie et tous mes encouragements.

      Jack

       

       

       

       

       


  • Diane Diane 23 mai 2008 08:24

    C’est un vrai plaisir de vous lire.Votre texte est beau et me fait basculer dans l’émotion. Il me ramène à mon enfance....

    "Je suis né d’une femme, on l’oublie toujours..."disait Delteil.

    Quelle pouvait-être sa vision de la femme ?

     

     


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 23 mai 2008 08:41

    Diane ,

     

    L ’ émotion est le mot , celui qui nous fait planer 20 cm au dessus du sol , faussant un peu la réalité suite à une sensation qui nous emporte en dehors de soi ,

     

     


  • jack mandon jack mandon 23 mai 2008 09:24

     

     

    @ Diane had

     

    Un extrait de la Deltheillerie

     

    « Le pire de la femme est qu’elle est femme dans toute son âme. Et moi il n’y a pas de beauté au monde, ou physique ou morale, que je ne désire de tout mon corps. Le désir c’est le soleil. Ni la femme ni le soleil ne se peuvent regarder en face. »

    « J’étais venu tout nu de ma province. J’avais les yeux frais, illustres, l’esprit intact et franc...j’étais encore vierge. La femme m’était inconnue, cette « chose »

    dont on a la chair pétrie, les yeux, la mémoire, l’esprit fourmillants. »

    Joseph Delteil

     

     

     


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 23 mai 2008 10:14

    Mais oui Jack ,

     

    J’ avais une maman très belle , élancée , gaie , souriante , souvent elle chantonnait , elle dégageait une joie de vivre complétée d’ une féminité de ballerine ( tout petit on sait pas vraiment femme-homme ) comme un incendie qui allume tout . Je me souviens encore de sa coiffure de l’ époque ( juste après la guerre ) on voit de temps en temps , dans les films de cette période des jeunes filles en bicyclette coiffées comme elle , habillées de ces robes légères à gros pois bleus , elle adorait que je la fasse rire , un peu plus tard quand elle se maquillait délicatement c ’est à moi qu’ elle demandait si ça collait .C ’est drôle , direct je savais ce qui convenait . Et les putains de beaux chapeaux qui faisaient une silhouette de cinéma , quelle classe !

     

    Elle savait faire de la glace à la vanille dans une espèce de sorbetière manuelle , je sais pas pourquoi je suis pas mort de bonheur à ce moment là .

     

     


  • Gül 23 mai 2008 10:34

    @ Jack

    Cet article est merveilleux. Il vient d’illuminer ma journée, merci.


    • jack mandon jack mandon 23 mai 2008 14:47

       

       

      @ GÜL

      Une fleur et son bouton, cheminaient au gré du temps, au gré du vent.

      La fleur épanouie s’interrogeait sur l’identité de son enfant.

      Au jour de sa métamorphose, elle connut le nom de la rose...

      ...la rose est ton nom !

       

       


    • Sandro Ferretti SANDRO 23 mai 2008 15:31

      Ah si tu aimes le maitre, le boss de la chanson classieuse, je te dédie cet article :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=38175

      Je viens de revoir Alain hier soir sur scène au Cirque Royal à Bruxelles... Alain est rare, donc cher. Il sera bientot hors de prix, inaccessible (il est très malade, il a un cancer du poumon).


    • jack mandon jack mandon 23 mai 2008 16:59

       

       

      @ Sandro

      Ton article rebondit et remplit l’espace dans un rythme soutenu...rock sans doute. Tu vas tu viens entre le son et l’image, du bruit éclaté au son apprivoisé,

      du Baschung d’hier au Baschuhg d’aujourd’hui, comme un chef d’orchestre du verbe, tu as chanté les mots.

      Merci Sandro

      Jack

       

       


    • jack mandon jack mandon 23 mai 2008 17:07

      @ Shawford

      Le courant passe, à la suite de ton commentaire, Sandro écrivait sur Bashung, je te conseille de faire un petit tour sur son site

      Amicalement

      Jack


  • Diane Diane 25 mai 2008 10:55

    C’est vrai que ce tableau du Douanier Rousseau est plein de couleurs, de formes, mais pour ma part, il inspire aussi une certaine angoisse....Ne trouvez-vous pas ?

    Vu sous l’angle de Delteil, pouvez-vous trouver une image qui exprime sa vision rustique et naturelle de l’amour, voire même un souvenir d’amour ?

    Merci.


    • jack mandon jack mandon 25 mai 2008 11:18

       

       

      @ Diane

       

      Votre remarque sur le tableau du Douanier Rousseau est probablement liée au personnage central, massif, primitif...l’angoisse est certainement en relation avec la part d’ombre, inconsciente, qui sommeille en vous.

      L’art est révélateur de tout ce que nous ne connaissons pas, ce qui nous échappe.

      En revanche, la mise en mot, propice au dévoilement, éclaire et rassure, ce qui suit en est l’illustration.

      « J’ai vu l’amour pour la première fois dans une forêt des landes.Un jeune berger et sa bergère. C’était le matin, le premier soleil du monde peignait toute chose à fresque...je ne voyais à la ronde que deux enfants nus : les rousseurs amères, les reins au travail, folles chevelures et chairs au soleil dans l’herbe ruisselante de rosée sous les hauts pins en rut... »

       

      J’aurais aimé prolonger le travail de traduction, d’analyse avec cet article. Cela aurait pu nous enrichir tous. Pour moi cela reste un travail de surface tout à fait insuffisant et frustrant.

      Jack Mandon

       


  • Diane Diane 25 mai 2008 18:16

    Jack,

    Je trouve dommage que vous soyez frustré.... personnellement, de vous lire, m’apporte beaucoup alors

    merci , pour ces passages remplis de lumière ,de rêves, de vie tout simplement.

    D’ailleurs, j’ai une autre question à vous poser :

    -Comment Delteil construisait-il la description animalière ?

     


    • jack mandon jack mandon 25 mai 2008 22:53

       

      @ Diane

      Ce sont les échanges que j’aurais aimé plus consistants, plus riches, c’est cela qui me parait frustrant.

      J’ai un exemple ici de l’imaginaire animalier de J. Delteil

      La description animalière baroque et surréaliste du roi des animaux,

      « Quand je vois un lion dans la brousse qui se précipite sur moi, je le vois non pas dans l’ordre zoologique mais avec mes cinq sens, sensationnellement.D’abord en gros plan, ce qui déjà me déchire et me dévore, ce qui me saute au yeux et m’entripaille les entrailles : ses immenses yeux chinois, ses grosses moustaches d’almanach, son ramassement, l’hallucination de la démarche, la torsion de la patte.A-t-il une queue ou des cornes, je n’en sais rien et qu’importe !

      Si vous voulez un lion photographique, allez chez un photographe !

      Moi je ne vois que le lion delteillien, le lion qui bouffe Delteil. »

       

       


  • Diane Diane 25 mai 2008 18:30

    non ! pas du tout ! c’est Jack lui même qui le dit !!

    Et oui, je suis tout à fait d’accord avec toi !!


    • Diane Diane 25 mai 2008 18:35

      Alors apportons lui ce qu’il cherche.....ce serait dommage de le perdre....non ?


    • Diane Diane 25 mai 2008 18:43

      Alors à la prochaine .....


    • jack mandon jack mandon 25 mai 2008 23:02

      @ Diane 

      et blablablabla

      Bonne nuit les amis,.pas mal le nu de Maillol, sympathique sur les ondes quand le loup court dans le bois.

      @ Shawford

      Merci pour le dérangement, justement je prépare un autre article,

      bonne nuit

      Jack


    • jack mandon jack mandon 26 mai 2008 08:39

      @ Shawford

      Le tableau du Douanier Rousseau, qui accompagne l’article sur Joseph Delteil, m’a donné une inspiration, j’ai rédigé un article hier soir et posté ce matin. Je crois que cette oeuvre était exposée à la salle du jeu de paume dans la fin des années 50, cela fait un demi siècle, c’était hier. Elle doit se trouver maintenant dans les combles du musée d’Orsay en compagnie des impressionnistes, qui, malgré leur jeune âge, vieillissent très mal...ils sont maintenus plus ou moins à l’ombre. C’est tout à fait étonnant de constater que les choses que l’on aime vivent hors du temps et se retrouve près de nous comme par enchantement.

      Je te remercie de ta bienveillance et de ton amabilité,

      Jack Mandon

       


Réagir