mardi 5 mars 2013 - par François Asselineau

Le grand festival du cinéma panafricain de Ouagadougou s’achève dans l’indifférence totale des autorités et des médias français



Bien que le FESPACO mette en lice des productions cinématographiques de tout le continent, la part du cinéma africain francophone y est prépondérante. La part des productions ayant trait aux liens avec la France y est également très significative. Enfin, c'est le lieu où s'expriment les talents des cinéastes africains, ayant parfois la nationalité française, qui portent un regard sur le monde qui est une richesse de sensibilités nouvelles et qui devrait nous amener à réfléchir collectivement sur nos sociétés occidentales et nos liens avec l'Afrique.

Toutes ces raisons doivent nous inciter à nous intéresser à cet événement culturel africain de premier plan.

Michel Ouedraogo, délégué général du FESPACO. L'édition de 2013 a été marquée par la Déclaration solennelle de Ouagadougou proclamée par 6 pays lors du colloque sur le "Cinéma et politiques publiques en Afrique" et dont le but est de doter le cinéma africain d'une "force de frappe". L'idée centrale est que le continent africain puisse disposer de moyens techniques et financiers plus importants pour développer un authentique cinéma africain, en particulier dans l'espace francophone. Michel Ouedraogo, délégué général du FESPACO. L'édition de 2013 a été marquée par la Déclaration solennelle de Ouagadougou proclamée par 6 pays lors du colloque sur le "Cinéma et politiques publiques en Afrique" et dont le but est de doter le cinéma africain d'une "force de frappe". L'idée centrale est que le continent africain puisse disposer de moyens techniques et financiers plus importants pour développer un authentique cinéma africain, en particulier dans l'espace francophone.

Cf. http://www.rfi.fr/afrique/20130301-nouvelle-politique-cinema-afrique-declaration-solennelle-de-Ouagadougou-FPCA


LE FESTIVAL 2013 SOUS LE SIGNE DES FEMMES

La 23e édition du FESPACO avait été placée sous le thème "Cinéma et politiques publiques en Afrique". 101 films avaient été sélectionnés pour la compétition officielle, et représentaient 35 pays.

Les organisateurs avaient en outre tenu à rendre un hommage marqué aux femmes : pour la première fois, les 4 jurys étaient présidés par 4 femmes (Jury pour les longs-métrages, jury pour les courts métrages et films des écoles, jury pour les documentaires, jury pour les productions télévisuelles et vidéos).

  • La Française Euzhan Palcy présidente du Jury longs métrages

La présidence du prestigieux Jury longs métrages a été confiée à la réalisatrice française d'origine martiniquaise Euzhan Palcy.

Dès son enfance en Martinique, Euzhan Palcy se passionne pour le cinéma, écrit des petites nouvelles et des poèmes. Très tôt, elle remarque que, dans les films américains de l'époque, les comédiens noirs interprètent toujours les rôles les plus dégradants, les plus ridicules. C’est en se plongeant dans la lecture de Rue Cases-Nègres, le roman de Joseph Zobel qui raconte la Martinique des années 1930, que la terrible condition des Noirs se révèle à elle. À force de lire et de relire cette œuvre favorite, Euzhan Palcy se découvre une ambition nouvelle : devenir cinéaste et porter à l’écran la voix des Noirs que personne ne semble vouloir entendre. Euzhan Palcy est chevalier de la Légion d'honneur et Officier de l’ordre national du Mérite. Un collège martiniquais ainsi qu’un cinéma dans l'Oise portent son nom.
Dès son enfance en Martinique, Euzhan Palcy se passionne pour le cinéma, écrit des petites nouvelles et des poèmes. Très tôt, elle remarque que, dans les films américains de l'époque, les comédiens noirs interprètent toujours les rôles les plus dégradants, les plus ridicules. C’est en se plongeant dans la lecture de Rue Cases-Nègres, le roman de Joseph Zobel qui raconte la Martinique des années 1930, que la terrible condition des Noirs se révèle à elle. À force de lire et de relire cette œuvre favorite, Euzhan Palcy se découvre une ambition nouvelle : devenir cinéaste et porter à l’écran la voix des Noirs que personne ne semble vouloir entendre. Euzhan Palcy est chevalier de la Légion d'honneur et Officier de l’ordre national du Mérite. Un collège martiniquais ainsi qu’un cinéma dans l'Oise portent son nom.

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LES RÉSULTATS DU FESTIVAL 2013

Les 3 plus prestigieuses récompenses du FESPACO sont l'Étalon de Yennenga d'or, d'argent et de bronze attribués dans la catégorie des longs-métrages.

L'Étalon de Yennenga fait référence au mythe fondateur de l’empire Mossi. Yennenga est une princesse mythologique originaire du royaume de Dagomba, fille du naba Nedega et de la reine Napoko. Selon la légende, elle est la fondatrice du royaume Moogo (rassemblant les peuples mossis) dans l'actuel Burkina Faso. C'est en voulant fuir son destin qu'elle rencontre Rialé, un chasseur de sang princier. De leur union, nait un garçon prénommé Ouédraogo (le cheval mâle ou l'étalon) en l'honneur du destrier blanc qui conduisit la princesse au jeune chasseur. Yennenga est une figure très populaire au Burkina Faso. L'emblème national du pays, représenté sur les armoiries, est justement l'étalon blanc qui guida la princesse. et le patronyme Ouédraogo est le plus courant chez les mossis.L'Étalon de Yennenga fait référence au mythe fondateur de l’empire Mossi. Yennenga est une princesse mythologique originaire du royaume de Dagomba, fille du naba Nedega et de la reine Napoko. Selon la légende, elle est la fondatrice du royaume Moogo (rassemblant les peuples mossis) dans l'actuel Burkina Faso. C'est en voulant fuir son destin qu'elle rencontre Rialé, un chasseur de sang princier. De leur union, nait un garçon prénommé Ouédraogo (le cheval mâle ou l'étalon) en l'honneur du destrier blanc qui conduisit la princesse au jeune chasseur. Yennenga est une figure très populaire au Burkina Faso. L'emblème national du pays, représenté sur les armoiries, est justement l'étalon blanc qui guida la princesse. et le patronyme Ouédraogo est le plus courant chez les mossis.
 

Les principaux résultats de la 23e édition du FESPACO de 2013 ont été les suivants :

  • L'Étalon d'or - le plus grand prix du FESPACO - a été décerné au film "AUJOURD'HUI" du réalisateur franco-sénégalais Alain GOMIS

C'est le réalisateur franco-sénégalais Alain Gomis, qui a reçu l'Étalon d'or de Yennenga pour son film intitulé "AUJOURD'HUI". Ce trophée, qui est le plus prestigieux du Festival et comparable à la Palme d'Or du festival de Cannes, a été remis par le président burkinabè Blaise Compaoré durant la cérémonie de clôture.

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Son film, qui a fait l'unanimité au sein du jury des longs métrages, raconte la dernière journée d'un homme, interprété par l'acteur et musicien américain Saul Williams, qui sait qu'il va mourir et erre, presque mutique, dans Dakar. L'actrice franco-sénégalaise Aïssa Maïga tient l'un des rôles principaux.

« Moi qui suis fait de morceaux de Guinée-Bissau, de France, de Sénégal, je suis très heureux et très fier de pouvoir apporter le premier Etalon d'or au Sénégal » a lancé le réalisateur, très ému, avant de conclure que « la richesse du cinéma africain, aujourd'hui, c'est sa diversité ».

Alain GOMIS est un scénariste et réalisateur franco-sénégalais, né à Paris en 1972 d'un père sénégalais et d'une mère française. Il a étudié l'histoire de l'art est est titulaire d'une maîtrise d’études cinématographiques à la Sorbonne. Il a ensuite animé des ateliers vidéo pour la ville de Nanterre où il a réalisé des reportages, notamment sur la jeunesse issue de l'immigration.  En 2001, il tourne L'Afrance, qui obtient l'année suivante le Prix du public lors du 12e Festival du cinéma africain de Milan. Il a été invité en 2012 au Festival international du film de Seattle dans le programme Emerging Masters.
Alain GOMIS est un scénariste et réalisateur franco-sénégalais, né à Paris en 1972 d'un père sénégalais et d'une mère française. Il a étudié l'histoire de l'art est est titulaire d'une maîtrise d’études cinématographiques à la Sorbonne. Il a ensuite animé des ateliers vidéo pour la ville de Nanterre où il a réalisé des reportages, notamment sur la jeunesse issue de l'immigration.
En 2001, il tourne L'Afrance, qui obtient l'année suivante le Prix du public lors du 12e Festival du cinéma africain de Milan. Il a été invité en 2012 au Festival international du film de Seattle dans le programme Emerging Masters.

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Pour visionner la bande annonce de ce superbe film "Aujourd'hui", il suffit de cliquer ici : http://www.youtube.com/watch?v=GbR-5FiVCQg&feature=player_embedded

  • L'Étalon d'argent a été décerné au film "YEMA" de Djamila SAHRAOUI (Algérie)

La cinéaste algérienne Djamila Sahraoui est la première femme à se voir décerner un Étalon depuis la création des récompenses en 1972.

La cinéaste algérienne était extrêmement émue au moment de recevoir sa récompense.
La cinéaste algérienne était extrêmement émue au moment de recevoir sa récompense.

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Présenté par la présidente du grand jury, la réalisatrice française Euzhan Palcy, comme une tragédie antique et contemporaine sur une famille brisée par un attentat islamiste, le film YEMA raconte l'histoire d'une femme, Ouardia, vivant dans une petite maison abandonnée, isolée dans la campagne algérienne. Ouardia y a enterré son fils Tarik, militaire, peut-être tué par son propre frère Ali, dirigeant d'un maquis islamiste. Elle est surveillée par un des hommes d'Ali, amputé d'un bras suite à une explosion.

Dans cet univers crispé par la douleur et figé par la sécheresse, la vie va peu à peu reprendre ses droits. Grâce au jardin que Ouardia fera refleurir à force de courage, de travail et d'obstination. Grâce au gardien, victime lui aussi, finalement adopté par Ouardia. Grâce surtout à l'arrivée entre eux de l'enfant de Malia, une femme aimée des deux frères, morte en accouchant. Mais Ouardia n'est pas au bout de ses épreuves. Ali, le fils maudit, revient, grièvement blessé...

Ce film qui raconte une histoire aride, plonge dans une atmosphère chargée, sombre et menaçante. Une histoire tragique, sourde et cruelle, digne d'une tragédie grecque à l'algérienne.

  • L'Étalon de bronze a été décerné au film "LA PIROGUE" de Moussa Touré (Sénégal)
La PIROGUE est un film sur le drame de l'émigration de jeunes Africains en quête d'Europe. L'auteur a d'ailleurs dédié son œuvre à la jeunesse sénégalaise et la jeunesse africaine.
La PIROGUE est un film sur le drame de l'émigration de jeunes Africains en quête d'Europe. L'auteur a d'ailleurs dédié son œuvre à la jeunesse sénégalaise et la jeunesse africaine.
C'est l'histoire d'une vingtaine de passagers clandestins partis de Dakar pour atteindre les îles Canaries, en territoire espagnol. Unité de lieu, d'action, de temps, comme un huis clos en mouvement dédié à la mémoire de ceux et celles qui rêvent d'un monde meilleur, là où il n'y a souvent que d'autres souffrances ; mais pourquoi combattre l'espoir quand il faut vivre? Tout le talent de Moussa Touré est de s'appuyer sur cette réalité, non pour livrer un tract politique, mais pour faire une œuvre artistique, en évitant soigneusement les clichés. Le scénario joue le suspense autant que le drame humain, porté par une mise en scène où règne une scène de tempête gigantesque. Ce film est passionnant, tendu, captivant.
C'est l'histoire d'une vingtaine de passagers clandestins partis de Dakar pour atteindre les îles Canaries, en territoire espagnol. Unité de lieu, d'action, de temps, comme un huis clos en mouvement dédié à la mémoire de ceux et celles qui rêvent d'un monde meilleur, là où il n'y a souvent que d'autres souffrances ; mais pourquoi combattre l'espoir quand il faut vivre ? Tout le talent de Moussa Touré est de s'appuyer sur cette réalité, non pour livrer un tract politique, mais pour faire une œuvre artistique, en évitant soigneusement les clichés. Le scénario joue le suspense autant que le drame humain, porté par une mise en scène où règne une scène de tempête gigantesque. Ce film est passionnant, tendu, captivant.
 

Pour visionner les 3 bandes annonces de ce film spectaculaire "La Pirogue" (qui avait été présenté au Festival de Cannes), il suffit de cliquer ici : http://www.lemonde.fr/festival-de-cannes/article/2012/05/10/la-pirogue_1699491_766360.html


LA FRANCE SCANDALEUSEMENT DISCRÈTE OU ABSENTE

L'origine du FESPACO remonte à 1969 et revient pour une large part à deux cinéphiles français, François Bassolet et Claude Prieux, Directeur du Centre culturel Franco-Voltaïque. Depuis lors, ce grand festival est devenu l'un des plus grands événements culturels africains, qui ne revient qu'une fois tous les deux ans. En outre, les cinéastes et leurs œuvres entretiennent pour beaucoup des liens étroits avec la France. Quant à la langue utilisée, aussi bien dans les films qu'au cours du festival, c'est très largement le français.

Toutes ces raisons majeures devraient s'additionner pour que les autorités françaises - au moins dans le domaine de la diplomatie et de la culture - se sentent concernées par ce grand festival.

Elles devraient également inciter les grands médias de notre pays à rendre compte et à présenter les productions cinématographiques africaines, notamment francophones, devant le grand public français.

Eh bien non.

  • La grande discrétion des autorités françaises

- M. François Hollande n'a pas fait le déplacement. Pourtant, cela lui aurait permis, pour une fois, de s'échapper du huis-clos morbide des réunions entre marionnettes européennes sommées par Washington de "sauver l'euro". Mais au fond, le "socialiste" Hollande n'éprouve à peu près aucun intérêt pour l'Afrique et la francophonie.

- M. Jean-Marc Ayrault [pour mémoire : Premier ministre] n'a pas fait le déplacement non plus.

- Mme Aurélie Filipetti, ministre de la Culture et de la Communication, n'a pas fait le déplacement non plus.

- Seule Mme Yamina Benguigui, ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères chargées de la Francophonie, est allée sur place. Mais ce fut en coup de vent, et pour y tenir une conférence de presse assez burlesque.

Après avoir lancé de façon saugrenue que « le cinéma africain ne peut pas mourir parce qu'elle a pris racine » [sic !, d'après le site Ouaga.com, la ministre chargée de la francophonie a cru habile de préciser que « les histoires, l'imaginaire, sont en Afrique et le cinéma de demain également puisqu'il a tari en Occident ». Déclaration enthousiasmante s'il en est !

Après avoir affirmé qu'« il faut se mettre au travail et faire l'état des lieux et cela peut se réaliser via la Francophonie », la pauvre ministre n'a pas pu cacher que son budget est réduit à sa plus simple expression par les contraintes de "sauvetage de l'euro" et de réduction des dettes publiques exigée par Bruxelles et Francfort.

Mme Benguigui a en effet évoqué l'existence du "Fonds de solidarité prioritaire" [sic !] qui a décaissé 265 000 euros au profit de huit instituts de formation de sept pays dont deux du Burkina Faso, à savoir Imagine et l'Institut supérieur de l'image et du son (ISIS-Studio école).

Si l'on fait le compte, cela signifie que la France a versé royalement environ 37.000 euros par pays pour y aider le cinéma francophone, et probablement pour solde de tout compte sur plusieurs années...

  • Des prix attribués par l'UE et par l’Ambassade des États-Unis... mais pas par la France !

On comprend, dans ces conditions, que 6 pays d'Afrique aient lancé, au cours de ce FESPACO, la Déclaration solennelle de Ouagadougou lors du colloque sur le "Cinéma et politiques publiques en Afrique" afin de doter le cinéma africain d'une "force de frappe" financière 

Et où vont-ils la trouver ?

Eh bien il suffit de regarder le site du FESPACO pour en avoir une première idée. Outre que l'on y remarque que le FESPACO reçoit des subsides de Taïwan, on y découvre aussi que, parmi les "Prix Spéciaux" attribués lors du FESPACO, figurent en bonne place un "prix de l’Union Européenne (U.E.)" et un "prix de l’Ambassade des États-Unis".

Faut-il le préciser ? Il n'y avait aucun prix de la République française....

Faut-il rappeler aussi que, si la France n'était pas dans l'UE, elle aurait amplement les moyens de financer elle-même ce "prix de l’Union Européenne (U.E.)"  ?

Sur cette saisie d'écran du site du FESPACO (http://www.fespaco-bf.net/), on peut lire le texte suivant :  La proclamation des prix spéciaux est intervenue hier 1er mars et le moins que l’on puisse dire c’est que la moisson a été bonne pour les cinéastes. 24 prix spéciaux ont été attribués à ce FESPACO contre 19 à l’édition passée. Le prix le plus doté, à savoir le« Prix de l’Intégration » de l’UEMOA d’une valeur de 5 millions FCFA a été remporté par les long-métrages « La pirogue » de Moussa Touré et « TEY » (Aujourd’hui) de Alain Gomis, tous du Sénégal. Tous les prix spéciaux n’ont cependant pas été proclamés à la cérémonie d’hier mais le seront à la cérémonie officielle de clôture au Stade du 4 août. Il s’agit des prix de l’Union Européenne (U.E.), de l’Union Africaine (U.A.), de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Ambassade des États-Unis.
Sur cette saisie d'écran du site du FESPACO (http://www.fespaco-bf.net/), on peut lire le texte suivant :
La proclamation des prix spéciaux est intervenue hier 1er mars et le moins que l’on puisse dire c’est que la moisson a été bonne pour les cinéastes. 24 prix spéciaux ont été attribués à ce FESPACO contre 19 à l’édition passée. Le prix le plus doté, à savoir le« Prix de l’Intégration » de l’UEMOA d’une valeur de 5 millions FCFA a été remporté par les long-métrages « La pirogue » de Moussa Touré et « TEY » (Aujourd’hui) de Alain Gomis, tous du Sénégal. Tous les prix spéciaux n’ont cependant pas été proclamés à la cérémonie d’hier mais le seront à la cérémonie officielle de clôture au Stade du 4 août. Il s’agit des prix de l’Union Européenne (U.E.), de l’Union Africaine (U.A.), de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Ambassade des États-Unis.

 

  • Silence total des grands médias français

Enfin, on ne peut que remarquer le silence absolument total des grands médias français, notamment télévisuels et radiophoniques, alors que ce grand festival donne une place essentielle au cinéma d'expression française.

Seule Radio France Internationale (RFI) en a rendu compte avec précision, mais c'est à destination quasi-exclusive de ses auditeurs africains. En revanche, le grand public français, lui, n'en aura jamais entendu parler.

Tout cela est d'autant plus scandaleux qu'une partie significative des Français ont des origines ou des liens familiaux avec les pays du Maghreb, d'Afrique, et aussi des Antilles.

C'est une nouvelle preuve de l'indifférence teintée de condescendance, sinon de mépris, dans laquelle les responsables des grands médias tiennent nos compatriotes d'origine maghrébine, africaine ou antillaise. Et aussi de leur asservissement total aux seules productions hollywoodiennes.


CONCLUSION : L'UPR VEUT LIBÉRER LES FRANÇAIS DE LEUR PRISON MENTALE AMÉRICAINE ET LES OUVRIR SUR L'ENSEMBLE DES CULTURES DU MONDE

La question de l'ouverture de l'esprit des Français sur l'ensemble des cultures du monde est un sujet qui m'est particulièrement cher. Je le crois essentiel au processus de libération nationale que nous avons engagé.

Comme ceux qui y avaient assisté se le rappellent sans doute, j'y avais d'ailleurs consacré un assez long passage lors de la présentation du programme présidentiel le 3 novembre 2011.

Parmi d'autres exemples évoquant des films indien, japonais, chinois, russe, égyptien, brésilien, j'avais d'ailleurs fait expressément mention du Festival cinématographique de Ouagadougou, comme autant d'illustrations de toutes ces productions de l'esprit humain qui étaient délibérément cachées au grand public français.

Pour ceux qui ne l'auraient pas déjà vu, je renvoie ici au passage idoine, extrait du chapitre où j'évoque les questions de culture et de francophonie. C'est à partir de 4min 48 : http://youtu.be/3q3PudUqgkA

 

Planche Extraite de la partie culturelle du Programme de l'UPR.
Planche Extraite de la partie culturelle du Programme de l'UPR.

Alors que s'achève le 23e FESPACO dans la quasi-disparition de la France et dans le silence plein de mépris de nos grands médias, je ne peux que redire ce que je disais hautement dans notre programme.

Il n'est pas normal que le cinéma maghrébin et africain n'ait JAMAIS sa place sur les grandes chaînes de télévision française. De même qu'il n'est pas normal que l'on n'y voit jamais non plus le moindre film japonais, chinois, russe, brésilien, indien, etc.

L'objectif de l'UPR n'est nullement de refermer la France sur elle-même, comme l'affirment si mensongèrement les européistes. L'objectif est au contraire de libérer les Français de la prison mentale que ces mêmes européistes leur ont imposée, en submergeant notre culture, notre télévision, notre radio de productions quasi-exclusivement de productions commerciales états-uniennes.

Ce n'est qu'en sortant de l'Union européenne et en ouvrant la France aux créations de toutes les cultures du monde que la France renouera avec son génie séculaire : celui d'une nation qui s'adresse à l'Universel.

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POST SCRIPTUM : ENCORE DEUX AUTRES TALENTS D'AFRIQUE FRANCOPHONE QUE L'ON NE MONTRE JAMAIS AU GRAND PUBLIC FRANÇAIS

Abderrahmane SISSAKO, cinéaste mauritanien

Abderrahmane SISSAKO est un cinéaste et producteur mauritanien, né en 1961 à Kiffa en Mauritanie et installé en France depuis plus de 20 ans. Le thème principal de son œuvre est l'exil, le déplacement.Peu de temps après sa naissance, sa famille émigra au Mali, où il suivit une partie de ses études primaires et secondaires. Après un court retour en 1980 en Mauritanie, il part en Union Soviétique, à Moscou, où il étudie le cinéma de 1983 à 1989. Au début des années 1990, Abderrahmane Sissako s'installe en France. En 1994, Il obtient, lors du 4e Festival du cinéma africain de Milan, le Prix du meilleur court métrage pour son film Octobre. En 1999, lors de la 9e édition de ce même festival, il reçoit le Prix du meilleur long métrage pour La Vie sur terre, tourné l'année précédente. Il a été président du jury du festival Premiers Plans d'Angers en janvier 2007, membre du jury des longs-métrages au Festival de Cannes 2007 et président du concours d'entrée à la Fémis l'année suivante.Abderrahmane SISSAKO est un cinéaste et producteur mauritanien, né en 1961 à Kiffa en Mauritanie et installé en France depuis plus de 20 ans. Le thème principal de son œuvre est l'exil, le déplacement.Peu de temps après sa naissance, sa famille émigra au Mali, où il suivit une partie de ses études primaires et secondaires. Après un court retour en 1980 en Mauritanie, il part en Union Soviétique, à Moscou, où il étudie le cinéma de 1983 à 1989. Au début des années 1990, Abderrahmane Sissako s'installe en France. En 1994, Il obtient, lors du 4e Festival du cinéma africain de Milan, le Prix du meilleur court métrage pour son film Octobre. En 1999, lors de la 9e édition de ce même festival, il reçoit le Prix du meilleur long métrage pour La Vie sur terre, tourné l'année précédente. Il a été président du jury du festival Premiers Plans d'Angers en janvier 2007, membre du jury des longs-métrages au Festival de Cannes 2007 et président du concours d'entrée à la Fémis l'année suivante.

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Le film BAMAKO, d'Abderrahmane Sissako, raconte la vie de Melé, chanteuse de bar, et de son mari au chômage, Chaka, qui s'enfonce dans le silence. Bien qu'ils aient une fille, leur couple s'émiette petit à petit. Ils vivent dans une maison qu'ils partagent avec plusieurs familles. Dans la cour, se tient un étonnant événement : le procès de la société civile africaine contre la Banque mondiale et le FMI. Ce film mélange une partie de fiction scénarisée par Sissako et un procès improvisé par de vrais avocats. Les divers "acteurs" du procès ont donc élaboré leurs propres arguments et plaidoiries, donnant une vision intéressante de la mondialisation et de ses conséquences en Afrique. Lors d'une scène, la télévision malienne diffuse un faux film qui est une parodie de western spaghetti, "Death in Timbuktu", ironisant sur le monde actuel et montrant la complexité des choses : Blancs et Noirs tuant des Noirs, symbole d'une corresponsabilité des effets négatifs de la mondialisation actuelle dans les pays du Sud. Les cow-boys sont joués par Sissako lui-même, Danny Glover (qui est co-producteur du film) et d'autres amis personnels de Sissako.


Mahamat SALEH HAROUN, réalisateur franco-tchadien

Mahamat SALEH HAROUN est un réalisateur tchadien né en 1961 à Abéché et qui vit en France depuis 1982. Il a réalisé son premier long-métrage, Bye Bye Africa, en 1999. Son deuxième long métrage, Abouna, a remporté le prix de la meilleure image au FESPACO de 2002. En 2010, son film Un homme qui crie, sélectionné en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2010, remporte le Prix du Jury. Il a également reçu le prix Robert-Bresson en 2010.
Mahamat SALEH HAROUN est un réalisateur tchadien né en 1961 à Abéché et qui vit en France depuis 1982. Il a réalisé son premier long-métrage, Bye Bye Africa, en 1999. Son deuxième long métrage, Abouna, a remporté le prix de la meilleure image au FESPACO de 2002. En 2010, son film Un homme qui crie, sélectionné en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2010, remporte le Prix du Jury. Il a également reçu le prix Robert-Bresson en 2010.

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Le film franco-belgo-tchadien UN HOMME QUI CRIE du réalisateur tchadien Mahamat Saleh Haroun sorti le 29 septembre 2010 a été sélectionné en compétition officielle pour le 63ème Festival de Cannes 2010, où il a remporté le Prix du Jury. Ce film se situe au Tchad de nos jours et raconte la vie d'Adam, une soixantaine d'années, ancien champion de natation, et maître-nageur de la piscine d'un hôtel de luxe dans la capitale N'Djamena. Lors du rachat de l'hôtel par des repreneurs chinois, il doit laisser la place à son fils Abdel. Il vit très mal cette situation qu'il considère comme une déchéance sociale. Le pays est en proie à la guerre civile et les rebelles armés menacent le pouvoir. Le gouvernement, en réaction, fait appel à la population pour un "effort de guerre" exigeant d'eux argent ou enfant en âge de combattre les assaillants. Adam est ainsi harcelé par son Chef de Quartier pour sa contribution. Mais Adam n'a pas d'argent, il n'a que son fils...

 

François ASSELINEAU

Site Internet : http://www.u-p-r.fr/
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Blog : http://www.francoisasselineau.fr



14 réactions


    • kimbabig 6 mars 2013 01:32

      Peut-être mais en 2050, l’Allemagne sera un immense hospice de vieux et l’Afrique sera en plein développement. Et nos liens culturels à nous Français, se trouvent plus en Afrique de l’Ouest qu’en Allemagne, donc ça tombe très bien. Malheureusement nos dirigeants ne l’ont pas encore compris.

      Il n’y a pas de « peuples qui ne savent pas faire contre des peuples ingénieux ». Les génies sont chez tous les peuples. C’est juste une question d’accès au savoir et à l’éducation pour le mettre en oeuvre. Mais ça vous avez trop de mal à le comprendre...


    • kimbabig 9 mars 2013 13:27

      Pas besoin d’astrologue, suffit de regarder les stats démographiques... La démographie Allemande est une catastrophe...

      Mais j’ai pu voir que vous n’êtes pas très doué en stats, que ce soit en analyse de variance ou en régression linéaire.

      Et les Grecs si géniaux il y a 2500 ans, ils en sont où maintenant ?

       smiley smiley

      Les pays d’Afrique sont en train de se développer, que cela vous plaise ou non, ils suivent le chemin de l’Inde, du Brésil, des pays d’Asie du Sud-Est, avec un peu de retard. La roue tourne... Ca aussi vous avez du mal à le comprendre ! Alors les vérités toutes faites sur certains peuples soi-disant plus malins que les autres...

       smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley


  • France libre 5 mars 2013 19:31

    Merci à Schweizer de nous prouver que l’UPR n’a rien à voir avec ce qu’il appelle « les vrais nationaux » et qui sont en fait des authentiques racistes et fachos.

    Merci aussi de nous prouver que le FN, dont il doit être un admirateur, milite en faveur du « choc des civilisations ». C’est parfait, les USA ne demandent que ça !

    Ce qui est le plus comique chez ce sentencieux internaute, c’est qu’il nous fait le coup de la « submersion ». En attendant d’être « submergés » par ceux qui parlent le wolof ou le bambara, ce que nous voyons c’est surtout que l’on est submergé par les Américains partout : dans la bouffe, dans la finance, dans la fausse monnaie qui leur permet de s’accaparer le patrimoine des autres, dans la chanson, dans les films, dans les fringues, dans le « modèle » social ultra-violent et communautariste, dans les guerres qu’ils nous font mener pour leur compte, etc. etc.

    Mais ça, Schweizer ne trouve pas ça grave.


    • Edmon Edmon 6 mars 2013 00:37

      «  Merci à Schweizer de nous prouver que l’UPR n’a rien à voir avec ce qu’il appelle « les vrais nationaux » et qui sont en fait des authentiques racistes et fachos. »


      Pour savoir si un groupe est raciste ou facho , moi je regarde les positions concernant la politique étrangère , histoire de savoir à quelle sauce je serais mangé en cas d’accession au pouvoir et surtout je regarde quels sont leurs centres d’intérêts ou » combats ". 
      C’est souvent très révélateur .



    • kimbabig 6 mars 2013 01:23

      @TF1,

      Justement, quelqu’un qui veut sortir la France du piège de l’eurofascisme et d’une construction racialiste, c’est plutôt sain comme politique étrangère.

      Vouloir enfermer la France dans un tel piège est au contraire la marque d’un esprit au mieux collaborationniste, au pire raciste ou facho comme vous dites. Regardez la vibrante fibre européenne du Dr Schweizer, lui qui parle de Londres ou Bruxelles comme de « nos capitales » envahies par les non-européens...

      @Dr Schweizer
      Personnellement, je n’ai qu’une capitale c’est Paris, et je ne crois pas que Londres ou Bruxelles soient des capitales suisses...
      Et qu’est ce que vous voulez, en France on est un peuple un et indivisible dont les membres sont de diverses origines, et sont égaux. On ne classe pas les gens dans des cases en fonction d’une « ethnie ». C’est ça notre modèle républicain.


    • Edmon Edmon 6 mars 2013 09:37

      @ kimbabig 


      Je parlais surtout de Libye , Syrie voire Mali , mais sûrement pas d’ europe ou nous ne sommes évidemment pas sous un régime fasciste et racialiste .A moins bien sur que fasciste veut dire pour vous « qui ne va pas dans votre sens » et racialiste « qui n’aide pas QUE les pays arabes et francophones » .



    • kimbabig 9 mars 2013 13:41

      Schweizer,

      normal que quelqu’un qui croit que « intrus se reconnaît à son faciès » (je cite un de vos propos) s’imagine voir des allogènes partout en France... Alors que l’allogène c’est lui ! (si vous êtes bien suisse, mais avec un pseudo pareil...)

      Eh oui Schweizer, un suisse qui se rendrait dans une soirée guadeloupéenne dans le 18ème, en serait le seul allogène (ou du moins un des seuls), car les autres sont Français, mais lui.... non.

      Cela dit, il me semble que rien n’oblige un citoyen helvète à habiter ou même à visiter un pays étranger dont une partie de la population lui déplaît trop...


  • Edmon Edmon 6 mars 2013 00:22

    « Indignez-vous » qu’il disait.


    Combien parmi vos innombrables adhérents qui comme vous prennent une posture d’indignation l’ont suivis ce festival monsieur Asselineau ?Un , deux ... ? Votre critique s’adresse en premier lieu à eux non ?

    «  Toutes ces raisons doivent nous inciter à nous intéresser à cet événement culturel africain de premier plan. » 

    Mais il est trop tard monsieur Asselineau , en tout cas pour cette année .D’ailleurs il serait interessant que vous nous disiez quand vous en avez fait la promotion , histoire d’ écarter toute forme de récupération , car c’était assez prévisible non ?En tout cas plus prévisible que vos annonces d’effondrement de l’ euro que , contrairement à votre démenti , vous aviez annoncé avec une date butoir .Vous prédisiez même une seconde crise boursière .Reprenez vos voeux de 2012 monsieur Asselineau et voyons qui est de mauvaise foi .

    Décidément comme gourou ( Terme très approprié ) vous vous posez là .






    • tesla_droid84 6 mars 2013 11:29

      Combien des adhérents de l’UPR ont suivis le festival, surement pas beaucoup (je n’était meme pas au courant avant qu’il en parle), c’est justement le problème, personne n’est au courant... Si les médias avait fait leur boulot, il y aurait eu une semaine de projection des films et chacun aurait pu élargir sa vision... c’est facile de retourner l’argument comme vous faite. A la place sur France 2 on diffuse les ignobles documentaires de Fourest (voir celui de hier soir sur les FEMEN... Pitoyable).

      Pour ce qui est de la « crise », ne soiez pas trop impatient, les marchés touchent des sommets grace à la FED qui a ouvert les vannes en grand, il faudra bien que ça recolle avec les fondamentaux qui sont exécrables (15% des ricains mangent avec les restos du coeur, l’espagne est sur le point s’embraser avec la cessession de la Catalogne, regardez la liste des entreprise qui ferment en France et imaginez quand l’accord flexi-chose va passer la monté du chomage qui va arriver cet été...). 


    • Edmon Edmon 6 mars 2013 16:35

      Désolé mais c’est votre président et vous qui êtes dans la facilité .

      Pourquoi ne lui reprochez vous pas de ne pas vous avoir prévenu alors que c’est dans la ligne du parti ?
      Au lieu d’un article rejetant la faute sur d’’autres de manière plus que discutable vous auriez pu dire que vous étiez le seul parti à en parler .

    • gorgonzola 6 mars 2013 17:33

      A l’instar des autres français, il n’y a pas beaucoup d’adhérents UPR qui connaissaient ce festival alors que tous le monde connait les Oscar d’Hollywood. C’est justement cela que dénonce l’article, les stratèges américain appellent ça le « soft-power »... Cet article a aussi le mérite de m’avoir fait m’intéresser aux films africains qui y sont listés.


  • cedricx cedricx 6 mars 2013 13:54

    Le Fespaco au pays de Blaise Compaore, l’assassin de Thomas Sankara ( un chavez africain) ne peut être un festival indépendant, suscite la méfiance quant aux tentatives de manipulation, témoin est cette affiche qui présente une carte de l’Afrique, où mine de rien, on attribue à un pays des frontières qui ne sont pas les siennes*. Dès lors la suspicion est de mise. Merci quand meme à l’auteur de nous donner l’occasion de parler d’un cinéma africain bien malade.


    *la carte du maroc incluant un territoire, le sahara occidental, en voie de décolonisation.

  • Ruut Ruut 6 mars 2013 17:10

    Le cinéma de Science Fiction Français est bien pauvre ces temps-cis.
    La France ne sait faire que des films comiques ou des relents du passé.
    Le dernier Star trek français c’est quoi ?
    Le dernier Space Battleship Yamato Français c’est quoi ?
    La France ne rêve plus du futur comme si elle n’en avait plus.


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