lundi 27 février 2006 - par Pyxmalion

Le nouveau monde de Pocahontas

Le dernier film de Terrence Mallick est un chef-d’oeuvre et un plaisir pour les sens. On y voit évoluer un personnage mythique, la belle Pocahontas (jouée avec maestria par Q’Orianka Kilcher) qui nous convie dans son monde. Une fois de plus, le cinéaste nous transporte grâce à sa relation avec la nature et les personnages.

On est aspiré par ce film, il y a comme un vent d’allégresse qui nous pousse à l’intérieur de ce merveilleux cyclone esthétique et sensoriel...

Elle, c’est Pocahontas, très belle Amérindienne qui vit en Virginie avec les siens et dont la vie va changer au moment où elle va croiser le regard du beau capitaine Smith. Elle est le personnage central de ce quatrième et superbe film Le Nouveau Monde, du réalisateur américain très rare Terrence Malick (à lire un portrait très intéressant sur le site d’Écranlarge). Elle habite ce film, ce "nouveau monde" d’une manière si belle qu’on écoute ses pensées et ses pas avec une incomparable joie. Elle nous livre un monde enchanté, un monde avec lequel elle vit en harmonie. Et un jour comme les autres, glissent en silence sur l’eau les caravelles des nouveaux arrivants, colons anglais bien décidés à établir leur campement à cet endroit, campement qui deviendra en quelques années Jamestown. La musique de Wagner, L’Or du Rhin, accompagne au début du film leur arrivée. La caméra glisse de la forêt, où se cachent les Indiens intrigués, au rivage et au sable foulé par ces étrangers. Vont se nouer ensuite des liens bien difficiles et entre nos deux protagonistes et, on le devine, entre les deux communautés. Mais le film ne s’attache pas uniquement à nous raconter l’histoire d’amour de Pocahontas avec Smith et les affrontements entre Indiens et colons anglais. Au contraire, il se détache avec une soif d’exploration de ce cadre narratif, débordant avec énergie et allégresse les limites du récit historique. La caméra de Malick est en fuite, elle métamorphose et dit son amour, son osmose avec la nature, elle drague les sentiments cosmiques qu’on découvre en toutes choses et en chaque personnage. C’est un ravissement. La Virginie retrouve toutes ses couleurs sauvages, l’air est suave, la vie pleine de douceur. Pocahontas nous livre son intimité et le cinéaste, à travers un montage mettant en relation tous ces courants d’énergies et de pensées, nous transporte dans un rêve éveillé, au sein d’un monde aujourd’hui anéanti.

Dans cet univers transcendé par la caméra sensorielle de Terrence Malick, Pocahontas, incarnée par Q’Orianka Kilcher, évolue avec grâce et candeur, nous offrant un magnifique personnage derrière lequel se cache une actrice de grand talent. Indéniablement, une grande découverte, et un immense plaisir, de la voir vivre et habiter ce chef-d’oeuvre.

Site du film "Le Nouveau Monde"



10 réactions


  • machinchose (---.---.129.40) 27 février 2006 11:03

    Il faudrait ajouter la dimension profondément tragique du film qui presque par surprise fini après avoir ému et transporté par bouleverser. La construction narrative est à la fois simple et très subtile, les acteurs sont parfaits. Malick est un immense directeur d’acteurs (à la différence d’un chabrol, je sais ça n’a rien à voir mais j’y pense parce que ces seconds roles sont toujours catastrophiques, il s’en fout dirait on) il a sauvé des filmographies (Richard Gere, Charlie Sheen... Colin Farrel maintenant) tous ses personnages sont parfait et semblent doté d’une grande richesse et complexité. Contrairement à ce que l’on aurait pu craindre d’un cinéaste aussi ouvertement animiste le film n’est absolument pas manichéen. Les deux cultures, se rencontrent et s’affrontent et, si l’on sent un désir vif pour la culture indienne, aucune d’elle n’est nécessairement parfaite ou totalement mauvaise. Les valeurs qui se dégagent sont clairement et culturellemet universelles, respect, curiosité, compassion et amour. On les trouve dans les deux camps, elles relèvent finalement davantage des individus. Il est toujours aussi interessant de voir Malick filmer le combat, s’autoriser comme dans la ligne rouge des digressions contemplatives qui loin d’être de pure forme sont porteuses de sens et enrichissent le propos. On retrouve là quelques idées lumineuses de the thin red line. Et on pense aussi parfois avec Pocahontas qui marche dans les arbres aux plus belles scènes de badlands lorsque Sissi spacek Et C. Sheen sont dans leur épisode « retour à la nature ». un grand film.


  • (---.---.18.96) 12 mars 2006 22:58

    J’aimerais connaitre les morceaux qui composent la bande original e du film « Le nouveau monde ». Merci d’avance


  • machinchose (---.---.129.40) 13 mars 2006 12:56

    c’est du Wagner.


    • francois rene de chapobriand (---.---.177.78) 28 mars 2006 23:06

      Il me semble qu’il y a aussi du Mozart (de mémoire).

      Sur le film, je ne saurais exprimer mieux que vous ses qualités et trouver les mots justes tant j’ai été bouleversé : en sortant de la salle (pourtant mochement multiplexée et antipoétique au possible) j’avais l’impression que ce film m’avait changé et avait fait de moi un homme meilleur (rassurez vous : les effets secondaires se dissipent rapidement).

      Personnellement, cette expérience fut un prolongement de la réflexion qui avait germée après le visionage de La Ligne Rouge, autour du sens de l’existence, du lien perdu à la nature, et autres stupidités qui me préoccupent.


    • Pyxmalion (---.---.90.64) 28 mars 2006 23:42

      J’ai adoré aussi la musique du film, mais pas vraiment celle qui a été composée par James Horner, que je trouve un peu molle et plate en comparaison de celle de Mozart ou de Wagner que l’on retrouve à certains moments dans le film. C’est l’ouverture de « l’Or du Rhin » que l’on entend plusieurs fois et qui accompagne, je trouve, majestueusement les scénes les plus intenses comme au commencement, quand les bateaux arrivent ..., musique qui sublime le film ! Autrement, il y a du Mozart, peut-être un concerto pour piano, mais je ne suis pas sûr !


  • john-Dundee (---.---.217.22) 2 juillet 2006 18:06

    Ce Film remarquable comporte son léger défaut, la lenteur, trop long ? scènes trop étendues ? trop de silence. Mais le sujet très nouveau, les images superbes et une musique appropriée que je cherche sans succès ? Aidez moi à trouver ces thèmes du film Merci,c’est urgent. Bravo à Mallick ! John Depecker Réalisateur Cinéma France


  • john-Dundee (---.---.217.22) 2 juillet 2006 18:07

    Ce Film remarquable comporte son léger défaut, la lenteur, trop long ? scènes trop étendues ? trop de silence. Mais le sujet très nouveau, les images superbes et une musique appropriée que je cherche sans succès ? Aidez moi à trouver ces thèmes du film Merci,c’est urgent. Bravo à Mallick ! John Depecker Réalisateur Cinéma France


    • johey (---.---.64.51) 2 février 2007 14:03

      D’autre part je suis dans le monde du cinéma et je n’ai pas l’honneur de vous connaitre,ni mes amis


  • johey (---.---.64.51) 2 février 2007 14:01

    Je suis désolé mais... ce film est tres bien, je pense que n’avez rien compris, smiley allez le revoir pour mieux comprendre ou bien etes vous trop vieux


  • mimi5 10 juillet 2009 21:51

    bonjour, pour Mozart, il s’agit du concerto pour piano n° 23, K. 488...


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