lundi 8 avril 2019 - par Bernard Dugué

Le space-rock se porte bien au Danemark et en Californie

 

 Fondé par Scott Heller, alias Dr. Space (synthé, management) en 2004, ØRESUND SPACE COLLECTIVE (OSC) est une formation multinationale devenue experte pour jouer des improvisations néo-psychédéliques. L'Øresund est le pont reliant le Danemark et la Suède depuis l'an 2000. Chaque nouvelle session offre des styles sensiblement inédits, grâce aux changements des line up. L’OSC comprend plus de 30 membres présents dans les formations scandinaves actives sur la scène psyché avec des tournées Europe et quelques collaborations, par exemple avec Sula Bassana. Globalement, cette musique mélange des éléments psychédéliques, spatiaux, dub, jazz et krautrock. Les meilleures sessions de studio ou concert live ont été édites en CD. Leur cinquième album paru en 2009 vient d’être édité en Vinyle sur le label space rock production. Quelque 400 copies viennent d’être lancées sur le marché en mars 2019. Pas moins de 80 minutes de musique proposée en 7 morceaux et un style résolument seventies, aisément reconnaissable avec les sonorités de sitar évoquant l’engouement des musiciens psyché il y a 50 ans pour l’Inde et son maestro, Ravi Shankar. Une fois le disque placé dans le lecteur, nous sommes projetés cinq décennies en arrière, l’occasion de rappeler que d’ici quelques mois, le légendaire festival de Woodstock célèbrera ses 50 ans. L’album « Good planet are hard to find » ressemble à du krautrock qu’on imaginerait enregistré en 1972, à l’époque radieuse du space des seventies. En gros, c’est un peu l’esprit du Grateful Dead mais ciselé à l’européenne et bien plus raffiné et subtil.

 

 Le label danois a également sorti en mars 2019 deux autres formations. D’abord Organik, trio danois auteur d’un premier disque édité en vinyle dont une copie CD n’a été adressée. Le résultat est remarquable. Une musique parfaitement maîtrisée, alternant phases planante et accélérations musclée genre heavy psyché. Le premier morceau s’ouvre avec des sonorités étranges exécutées par un didgeridoo auquel viennent se greffer des nappes de synthé en forme de bruitages électronique et l’ensemble finit par se mettre en mouvement. Les références sont aisément reconnaissable, le Floyd période Saucerful et Eugen, mais aussi et surtout une réminiscence appuyée d’une légende méconnue du krautrock allemand, le groupe Gila. Les parties de guitare flottantes et les nappes d’orgue vintage, Farfisa sans doute, évoquent cette formation très datée qui sorti son album d’anthologie en 1971, l’une des années les plus fécondes dans la sphère du rock avant-gardiste. Ce premier album est une réussite, finement produit et jamais ennuyeux, avec quelques incursions plus modernes à fin, évoquant Porcupine Tree.

 

 Troisième formation signée par Space rock production, le groupe psychédélique californien 3rd Ear experience, formé en 2012 et qui vient de sortir son quatrième album, 500 copies en double vinyle et 500 en format CD présenté dans un digipack de belle facture. Les longues séquences musicales proposées ont été enregistrées lors de jam sessions, puis complétées par Dr Space, le fondateur du collectif ØRESUND et officiant aux synthétiseurs. Et pas n’importe quels instruments car ce sont des synthétiseurs analogiques, comme les légendaires Arp et Moog de la belle époque. Les synthés sont reconnaissables dès les premières notes avec des sonorités évoquant le Tangerine Dream fin seventies. Ensuite, ça décolle et ça sonne comme Ash Ra Tempel, avec un tempo lancinant et la guitare qui semble flotter sur un fond heavy psyché. Une belle réussite qui montre la vitalité de la scène néo-psyché réservée aux Américains et surtout aux Européens du Nord, Allemagne et Scandinavie essentiellement, alors que l’Italie assure le maintien du progressif.

 

 

En écoute

 

3rd Ear experience

ØRESUND SPACE COLLECTIVE

Organik

 

 

Organik {JPEG}

 



2 réactions


  • clodius clodius 8 avril 2019 22:12

    Merci pour cet article, j’aime ce style également


  • Biscotte Biscotte 9 avril 2019 15:37

    Le rock scandinave (de néo classique à opéra gothique) à souvent produit d’excellents musiciens. De Malmsteen à Tolkki, en passant par Lars Ulrich, cette partie de l’Europe est dense.

    Dommage que chez nous des mecs comme Rondat, n’ait pas été mieux servi dans les merdias !


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