lundi 29 mai 2017 - par Thomas Roussot

Les États généraux de la Poésie

Les États généraux de la Poésie #01 – 2017, Ouvertures

Du mercredi 7 au dimanche 11 juin 2017 à Paris (35e Marché de la Poésie)

Et dans toute la France du 10 mai au 1er juillet 2017

L’année 2017 fera date dans l’histoire de la poésie, et singulièrement de sa forme qui est sans doute la plus intemporelle et universelle, puisque pour la première fois depuis plusieurs décennies, seront convoqués de véritables États généraux de la poésie.

Le Marché de la Poésie a l’audace de s’interroger sur sa propre raison d’être puisqu’il a choisi de mettre à l’honneur ces Etats généraux.

Des états généraux de la poésie peuvent sonner comme un projet parfaitement contradictoire, tant l’idée d’organisation générale du fait poétique semble bien désuète face à la profusion des différentes démarches créatives. Mais il sera question selon les organisateurs d’un état des lieux susceptible d’éclairer le public sur l’état de santé de la poésie en France et dans le monde...

Michaux pensait que la poésie se conjugue souvent mal avec les conférences, ou le danger du pédantisme peut se substituer au fait poétique pur.

Car nous ne savons pas ce qu’est la poésie. Et sans doute nous ne le saurons jamais.

En effet, les propositions poétiques sont des genres du vivre, la poésie institue et flirte avec le mystère, l’indicible et pour tout dire l’inconnaissable qui affecte les consciences de façon souterraine, engage des valeurs et éthiques qui se dérobent le plus souvent aux mots d’ordre et autres points de ralliements dogmatiques. Et pourtant, le poète est une vigie au coeur de la barbarie, un guetteur, un veilleur, celui qui abrite le passé et l’avenir et garantit par cette couvaison métaphysique l’authenticité même de l’humanité.

Ses difficultés, ses influences, ses originalités doivent interroger, et une définition de son existence ne doit pas être exclue. 

C’est pourquoi, ces états généraux pourront aiguiser votre curiosité puisqu’ils ont une portée internationale, riche de multitudes stylistiques et de dynamiques hétéroclites.

Il sera peut-être question de circonscrire ce grouillement de singularités souvent anonymes et qui pourtant font vivre la poésie contemporaine. La poésie est la vie, éprise de son propre mouvement, nous ne connaissons pas vraiment ses normes, ses règles, sa politique, sa vie économique, ni l’avancée de ses mutations. Et pour cause, elle ne se diffuse quasiment jamais dans les « grands médias », hormis via des hommages redondants rendus nuitamment à des poètes morts.

Quelles sont ses effusions, quels sont ses risques, ses façons, ici et maintenant, qu’endosse donc le cortège de ses nouvelles stylisations, comment appréhender ses maniérismes et son hermétisme si souvent reproché, autant de questions qui pourront être abordées, ou pas. Les invités viendront du monde entier, offant l'occasion unique de se faire une idée la plus exhaustive possible du fait poétique contemporain.

Ce sera également l’occasion de comprendre quels sont ses nouveaux modes de reconnaissance dans les nombreux cercles de création multiforme qui caractérisent sa présence surgissante au coeur de ce monde bien trop souvent carencé en nourritures poétiques. Carence qui recouvre bien des effondrements...

Redécouvrir la persévérance du fait poétique contemporain, sa dangerosité, ses bienveillances, se familiariser avec ses gradations, ses modulations, élans et tournures inédites, ses délires, ses oppressions, telles pourront être les occasions de découvertes administrées par ces états que l’on espèrera généreux plus que généraux.



3 réactions


  • babelouest babelouest 29 mai 2017 11:56

    Un terme m’interpelle sinistrement : le Marché de la Poésie.

    Une fleur aussi fragile ne saurait supporter un marché, sans mourir. Qu’on parle de galeries, comme pour des tableaux, où des amoureux de l’Art viennent, commentent, voire s’entretiennent avec l’auteur s’il est présent : oui. Mais le mot marché est sacrilège, comme il devrait l’être pour l’eau et certains autres produits de nécessité.

    Certes, pour des béotiens bardés de diplômes sclérosants, tout se vend, tout s’achète, indifféremment et avec des manières d’hippopotame dans un magasin de verres de cristal. Ces catastrophes devenues non-humains ont d’ailleurs réussi à créer un Marché de l’art contemporain, qui est celui de la hideur à l’état « pur ». L’art vrai continue à exister sous le manteau, loin de leurs regards qui ne comprendraient pas.

    Il en est de même pour la poésie : un clochard s’en emparera et s’en nourrira ; un polytechnicien la laissera tomber à terre comme une feuille de marronnier sans importance.

    J’ajoute : la poésie, bien sûr se doit d’être écrite avec délicatesse et EN FRANÇAIS, pas dans ce jargon incompréhensible, souvent imprononçable, que l’on nomme le GLOBICHE. Le français est le plus bel outil qui soit pour la poésie. Et, ô surprise, le français N’EST PAS À VENDRE.


  • JC_Lavau JC_Lavau 29 mai 2017 13:04

    Et la poézizi alors quoi merde ! Bordel !


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