vendredi 16 juin 2017 - par Theothea.com

« Les Faux British » Le Molière Comédie 2016 en prolongations au Saint-Georges

Selon sa création francophone en 2015 au Tristan Bernard suivie d’une tournée hexagonale se prolongeant en résidence au Théâtre Saint-Georges où « Les Faux Bristish » sont à l’affiche jusque début 2018, la mise en scène de Gwen Aduh a récolté entre-temps le Molière de La Comédie 2016, jouée en alternance d’une troupe composée actuellement de 15 interprètes pour 7 rôles.

 

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LES FAUX BRISTISH
© Emilie Brouchon

 

En assistant ainsi à l’une des représentations « lambda » un soir de juin 2017 après déjà trois années de renommée bien installée, il est intrigant de découvrir cette pièce écrite à trois mains britanniques, découverte par Gwen Aduh en 2013 au Festival d’Edimbourg… tout en ne la connaissant jusque-là que par sa seule réputation.

Ainsi, avant même que ne débute le spectacle, il apparaît d’évidence que, sur scène, le technicien de plateau aurait quelques difficultés récurrentes avec le décor instable.

Le ton est d’emblée donné !… Tout va désormais aller de travers et de mal en pis. Mais pour le spectateur décidé, lui, à passer une bonne soirée, point d’autre alternative que l’immédiat lâcher prise rationnel !

 

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LES FAUX BRISTISH
© Fabienne Rappeneau

 

A contrario de bien d’autres propositions à la mode, l’interactivité ne sera pas ici convoquée en implication participative du public qui se contentera favorablement d’être « témoin » ébaubi des sept valeureux comédiens censés être « non professionnels » de la Profession alors qu’ils se débattent tant bien que mal, comme mouches prises dans le miel, avec une production « amateur » bien intentionnée mais très mal organisée car sans expérience dramaturgique et par conséquent totalement foireuse dans cette célébration associative souhaitant rendre hommage à Conan Doyle au travers du roman noir.

L’ensemble du happening scénographique sera une ode au déphasage, au décalage, à la désynchronisation, au contretemps, au chevauchement paradoxal, à l’équilibre instable, à la maladresse chronique… tous réunis pour rendre grâce ensemble à la bonne volonté ingénieuse mais totalement incohérente !

C’est donc la logique structurée du spectateur qui sera directement défiée voire provoquée au sein d’une interprétation forcément caricaturale à souhait pour ce qui devrait être une enquête policière rondement menée au pays de Sherlock Holmes et d’Agatha Christie alors que patauge lamentablement sur scène la soi-disante victime d’un meurtre ne sachant comment disparaître du regard collectif.

 

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LES FAUX BRISTISH
© Fabienne Rappeneau

 

Le désastre annoncé n’en pourrait plus de se faire attendre dans l’espoir inouï d’un happy end où l’énigme serait enfin résolue avant même que d’avoir eu des raisons d’exister.

En effet, si le cinéma muet avait voulu célébrer les Branquignols croisant Les Monthy Python sur les planches, pour sûr que le 7ème Art débutant aurait alors engagé la Compagnie des femmes à barbe, à ceci près que celle-ci n’ayant pas, a posteriori, réussi à assimiler les codes conventionnels du « cinéma parlant », il est fort probable que cette histoire de fiançailles dans un superbe manoir anglais du XIXème siècle où le promis est assassiné le soir des réjouissances n’apparaîtrait que comme diversion verbeuse à un enjeu considérablement supérieur… celui de la Comédie à part entière absolue et pleinement assumée.

 

photo 1 © Emilie Brouchon

photos 2 & 3 © Fabienne Rappeneau

photo 4 © Theothea.com

  

LES FAUX BRITISH - ***. Theothea.com - de Henry Lewis, Jonathan Sayer & Henry Shields - mise en scène Gwen Aduh - avec Sandra Valentin Christophe de Mareuil, Dominique Bastien, Henri Costa, Herrade Von Meier, Jean-Pascal Abribat, Lula Hugot, Michel Cremades, Michel Scotto Di Carlo, Yann de Monterno, Jean-Pascal Abribat, Yann Papin, Virginie Gritten - Théâtre Saint Georges

 

 

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LES FAUX BRISTISH
© Theothea.com
 



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