Les Francophobes
Qui sont-ils ? Pourquoi y en a-t-il ?
Pourquoi y a-t-il des francophobes ?
Bien sûr, il y a des anglo-saxons qui n'ont visiblement toujours pas digéré les prés de 1000 ans de guéguerres anglo-françaises, notre vision de la centralité de l'état et notre amour du panache. Bien sûr, il y a toujours des étrangers de toutes origines qui se sentent encore blessés par notre histoire. Mais ce n'est pas de ceux-là qu'il s'agit.
Pourquoi y a-t-il des francophobes Français ? Pire, pourquoi y a-t-il toujours eu des francophobes Français ? Et enfin pourquoi sommes-nous le seul pays du monde à nourrir une telle proportion de gens qui méprisent leur propre pays. Car soyons clair, de la Russie au Guatemala, du Royaume Uni au Japon, du Vietnam à l'Allemagne en passant par la Turquie, le Congo ou n'importe quel autre pays, nulle part ailleurs, il n'existe une telle partie de la population qui exècre son propre pays, sa propre patrie, qui lui refuse son génie propre, son destin, ses réussites, ses forces. Surtout une nation dans le top 10. Le top 5 même.
Nulle part ailleurs il n'existe une population sans cohésion sociale particulière, qui se retrouve aussi bien chez l'ouvrier que l'intellectuel en passant par l'homme politique l'artisan, le paysan ou le commerçant ; qu'on retrouve aussi dans chaque région et qui vitupère en permanence son propre sang.
Et on les retrouve dans tous les mouvements politiques. Du mondialiste néolibéral de l'ump ou du PS et des Verts à l'internationaliste gauchiste, au nationaliste prétendument patriote du FN ou d'au-delà.
C'est incroyable, pas un jour sans que ces braves gens, que ce soit au Bar des Sports entre deux pastis ou sur les plateaux télé, ou dans des journaux ou carrément des ouvrages complets, pas un jour sans qu'ils exigent qu'on se plie au modèle Allemand, Japonnais, Anglais, Papou. Et le fait que ces « modèles » s'effondrent ne change rien, ils en trouvent d'autre. Pas un jour sans qu'on exhibe avec délectation, sans aucun recul, une « étude » vaseuse sortie d'un think tank douteux supposée prouver à quel point la France est nulle. Que quelques années après, ces études se révèlent fantaisistes n'y change rien, tout ce qui est Français doit être nul, moisi, archaïque, promis à l'échec. On a su créer une industrie automobile encore vivante, une autre aéronautique, spatiale, de l'armement, de l'énergie, du train de la chimie, de l'agroalimentaire, du luxe, du tourisme, de la banque et de l'assurance mais non, la France, c'est de la merde. Jusqu'à l'abomination sarkozienne qui fut d'ailleurs une sorte de catharsis masochiste dans l’auto-destruction nationale, la voix de la France comptait dans le monde. Mais non, il faut se coucher, aujourd’hui devant l'empire US, c'est normal, c'est souhaitable, c'est jouissif.
Il y a quelques mois à peine, un hurluberlu étasunien, reconnu chez lui comme un authentique cinglé doublé d’un porc écrit une lettre délirante d’insulte au représentant de notre pays. La réaction immédiate n’est pas de s’indigner de l’insulte collective. Non, la réaction est de donner raison à ce tordu.
Hier encore, un taliban du marché libre, président sans légitimité de la grande putain Bruxelloise insulte la France, et on trouve les mêmes s’indigner….de la réponse d’un ministre et celle d’un chef éminent et respectable de l’opposition.
C'est unique au monde.
Et ce n'est pas d'hier.
Déjà, il y a six siècles, en pleine guerre de 100 ans, la totalité des intellos de la Sorbonne, avec les bourgeois de Paris et une quasi totalité des grands seigneurs du royaume avaient pris fait et cause pour le roi Anglais, avaient renié le futur Charles VII allant pour ce faire jusqu'à la scélératesse de tenir compte du témoignage de la salope royale Isabeau de Bavière qui déclara Charles VII comme n'étant pas le fils de Charles VI. Sur le papier, la France devait disparaître. L'apparition d'une ado schizo, sanctifiée sur le tard(XIXe siècle) devait accomplir le vrai miracle de la survie de notre nation. Une véritable révolution s'en suivie.
Il y a un peu plus de quatre siècles et là, le monde étant dirigé par les Espagnols, la mode était à l'Espagnol. Le roi de France, Henri III diffamé par la cléricature (diffamation qui porte encore ses fruits), les intellos de l'époque, viré de la ville de Paris, contesté dans son existence même par le duc de Guise, créature de Philippe II d'Espagne pour déchiqueter la France et la soumettre, et toute une organisation ouvertement pro-Espagnole, la « Sainte-Ligue » qui réclame carrément l'assassinat du roi(ils en ont eu deux d'ailleurs) . Le sacrifice d'Henri III , le génie d' Henri IV et l'émergence d'une bourgeoisie dite « politique » allait permettre de mater cette folie, de conserver l'intégrité nationale et, en mois de 20 ans, de remettre le pays au centre de l'Europe puis finalement, écraser l'invincible Espagne 40 ans plus tard.
Ne parlons pas de la Révolution de 1789 et de la trahison absolue de tous les coblensards. De ceux qui ont cherché chez l'étranger de quoi mater leur propre peuple.
On peut aussi parler de la foule qui acclama les cosaques à Paris en 1814...
Tout le monde connaît 40-44. Mais aussi cette droite des années 30 qui « préférait M. Hitler au Front Populaire. » ou cette gauche des années 50 qui chantait le paradis des soviets ou du grand timonier.
Alors pourquoi notre pays a-t-il cette spécificité de nourrir des citoyens, un grand nombre de citoyens qui haïssent leur propre patrie ?
De Gaulle disait que 15% des Français haïssaient la France pour ce qu'elle était et que 15% la haïssaient pour ce qu'elle n'était pas.
L’auto-dénigrement est habituellement le fait d’un pays définitivement sorti de son histoire. Mais généralement, ça n’arrive qu’une fois et c’est définitif. Chez nous, ça part, et ça revient. Entrecoupé de phases délirantes de narcissisme Gaulois( Renaissance, XVIIIe siècle, 1970-1914).
N’est-il pas là le génie Français ? Des gens anxieux de la grandeur de leur pays qui, au fond, ne demandent qu’à être convaincu de l’avenir de leur roman historique ?
J’aime à le croire.