lundi 11 septembre 2006 - par sido

Mantra, livre génial...

La rentrée littéraire est arrivée, les gros auteurs sont là, et la chasse aux bons papiers est ouverte. Rien d’inhabituel. Comme une ritournelle, nous verrons passer du Christine Angot, du Yann Moix et autre Amélie Nothomb... Quelques perles arrivent tout de même à se faire une petite place ici ou là, mais certaines ne sortiront peut-être jamais au grand jour médiatique. Profitons donc d’un espace ouvert pour parler de l’une d’entre elles... Le fabuleux Mantra de Rodrigo Fresan.
Déjà paru en espagnol aux éditions Mondadori, il avait reçu une critique élogieuse de Roberto Bolano. Aujourd’hui il paraît sous sa traduction française aux discrètes éditions Passage du Nord-Ouest, et promet de rester un des grands romans de la littérature hispanique.
Ce roman, construit en trois grandes parties, est un récit plein d’humour qui parle de Mexico à travers plusieurs personnages (aussi poétiques qu’étranges). En première partie, il y a l’histoire de Martin Mantra, petit Mexicain, vu à travers les souvenirs d’enfance d’un Argentin. Martin Mantra est un enfant terrible (il commence par jouer à la roulette russe), fils d’acteurs de série télé et accompagné d’un garde du corps ex-lutteur masqué... La deuxième partie est une sorte de dictionnaire de Mexico (ordre alphabétique), dont le narrateur est un Français amoureux d’une Mexicaine. Le récit passe par le croisement de plusieurs histoires : Burroughs en Guillaume Tell, deux lutteurs masqués, un groupe de rock féminin, la langue internationale des morts-LIM-, Martin Mantra le guérillero, etc. Enfin, la troisième partie (futuriste) se passe dans une nouvelle cité (Nueva Tenochtitlan del Tremblor) construite sur les ruines de Mexico (détruite par des tremblements de terre). Le narrateur est alors un robot en quête de traces de son père (Mantrax) par promesse faite à sa mère ordinateur...
Peu de romans sont aussi passionnants à lire que Mantra. Les histoires s’y mêlent et s’y superposent dans un faux désordre parfaitement maîtrisé, les temps s’entrechoquent, l’enfance y est comme un territoire limitrophe avec la mort, le tout dans un récit délirant, émouvant et infiniment drôle.

note : pour lire des extraits allez sur http://mantra.fresan.free.fr/dotclear/



17 réactions


  • Deniro (---.---.228.204) 11 septembre 2006 12:26

    c’est marrant de te retrouver là... surtout pour parler d’un livre que j’ai acheté la semaine dernière... bonne bise... Denis


  • (---.---.106.48) 11 septembre 2006 12:48

    J’ai vu ce livre en rayon et j’ai hésité à l’acheter après avoir parcouru quelques pages au hasard. En y découvrant ici le plan, je comprends ce que j’ai entrevu et je cours l’acheter. Merci.

    Paul


    • Cédric (---.---.172.149) 11 septembre 2006 13:07

      Existe-t-il en anglais (plus facile à trouver ici !) ?

      A bientôt, Cédric


    • sido (---.---.152.242) 11 septembre 2006 13:37

      Non, Mantra n’existe pas en anglais à ma connaissance ; seulement en espagnol (dans sa version originale).


    • Cédric (---.---.172.149) 11 septembre 2006 19:08

      Merci Sido pour votre réponse,

      J’essaierais donc de me le procurer en France ou en Espagne.

      Juste une question encore. Je me demande comment des gens (à plus de 20% de votants, quand même) ont pu trouver votre article inutile...

      Puisque j’ai apparemment tendance à voir des méchants droitis’ partout : serait-ce parce que votre bouquin est de gauche ? Ou alors c’est parce que votre article parle de culture... (bah oui, c’est juste un truc de saltimbanques gauchis’, la culture !)

       smiley

      Autrement les libraires sont impitoyables et lisent AgoraVox sur leurs heures de boulot. Mais bon, du moment que vous ne parlez pas de BHL...

      Bien à vous, Cédric


    • sido (---.---.152.242) 12 septembre 2006 09:27

      aucun risque...pour BHL...mais j’ai d’autres excellents livres dans les mains dont j’aimerais parler bientôt. Merci pour vos commentaires.


  • Sam (---.---.140.78) 11 septembre 2006 21:01

    Peu de romans sont aussi passionnants à lire que Mantra.

    Sans préjuger - les premières pages lues sur le lien laisse en attente de la suite, et sans enthousiasme délirant non plus - un peu de critique, quelques défauts, quelques insuffisances, quelques apories, quelque tri, quoi, aurait crédibilisé l’article un peu trop dythirambique. Quoique cet article vole largement au-dessus de se qui se pratique sur AV d’ordinaire...


    • sido (---.---.152.242) 12 septembre 2006 09:33

      C’est ici un un article très imparfait, je le concède très volontiers. L’objectif était avant tout de transmettre avec sincérité ce qui m’a fait aimer ce livre. Cependant, merci, je serais plus attentive à l’avenir.


  • La Taverne des Poètes 11 septembre 2006 21:18

    « Quoique cet article vole largement au-dessus de se qui se pratique sur AV d’ordinaire... » Si vous dédaignez AV, César, qu’y faites-vous ? Ne découragez cette charmante jeune personne qui en est à son tout premier article.


    • sido (---.---.152.242) 12 septembre 2006 09:35

      simplement merci smiley


    • La Taverne des Poètes 11 septembre 2006 22:07

      Cela m’aurait étonné que le dragueur de service ne pointe pas le bout de son nez. Avec vous, Demian West, on ne sait jamais si ce que vous dites est de l’art ou du cochon ! smiley


    • sido (---.---.152.242) 12 septembre 2006 09:37

      Encouragements un peu particuliers, certes. Mais merci pour l’attention donnée à mon article.


  • Laïd DOUANE Laïd DOUANE 12 septembre 2006 09:17

    On ne doit pas faire de la pub aux frais de la princesse !


    • sido (---.---.152.242) 12 septembre 2006 09:42

      Mon article ressemble à une pub... ? C’est presque un compliment. Je vous rassure, il n’y a rien de « profitable » pour moi à parler de cet ouvrage. Mais j’espère plutôt continuer à faire partager mes coups de coeur...


    • Cédric (---.---.172.149) 12 septembre 2006 13:05

      On aura bien compris qu’il s’agit d’un coup de coeur. Ou autrement, que dire des millions d’enscenseurs de Fachozy qui s’expriment sur AgoraVox ? Ou que dire de moi (et de Sido également !) qui déteste BHL, pour son oeuvre littéraire, sa personnalité (si on peut appeler cela comme ça) et ses prises de positions de bien-pensant millionaire ? Des coups de pubs ?!

      Pour les premiers, sûrement, mais désolé... Je n’ai jamais eu ne serait-ce qu’un coup de coeur pour BHL (mis à par quand l’équipe de « Là Bas Si J’y Suis » présente son procès en réhabilitation) et parler de lui ne suggère pas un coup de pub non plus, mais bel et bien une sorte de pseudo-dénonciation.

      Bref... L’article de Sido me fait penser aux conversations de comptoir. Enfin, si on peut résumer les conversations de comptoir à seulement cela : « Tiens, je lis cela en ce moment, c’est super, lis-le ! » ou « Tiens, j’ai écouté le dernier Sardou, tellement pourrave que j’ai battu le record du lancé de disque ! ». (quelle idée aussi, que d’acheter un album de Sardou... Même le voler est un risque inconsidéré : (1) se faire prendre et (2) finir dingue quand on l’écoute !).

      L’article de Sido me fait aussi penser aux critiques littéraires, artistiques ou musicales qui paraissent à tour de bras dans les journaux français. Des coups de pub ?! Peut-être de temps en temps, mais quand on fait de la culture un marché économique, on n’en parle pas avec le coeur, mais avec le désintérêt le plus total. Et du coup, le blaireau que je suis n’a pas envie de lire quoique ce soit...

      Un argument comme un autre, mais bon... J’ai envie de lire ce bouquin, grâce à Sido, et je trouve la remarque de Laïd un brin déplacée !

      Cédric

      PS. : j’ai regardé ce week-end Cube et Hypercube... J’ai franchement aimé, et cela est juste un coup de coeur, Laïd !


  • Xerxès (---.---.21.76) 22 novembre 2006 12:19

    @Sido

    Vous avez raison de balayer d’un revers les Angot, Nothomb et Moix...

    Je vous conseil de lire le dernier ouvrage du plus grand écrivain français, de sa génération, Marc-Edouard Nabe, « Morceaux Choisis ». Comme tous les grands artistes son grand talent d’écrivain ne sera reconnu qu’apès sa mort.

    Les médias et les maisons d’éditions ne sont que des institutions funèbres !

    Bien à vous

    Xerxès


  • cortazar (---.---.64.193) 3 janvier 2007 22:57

    Je cherchais des infos sur ce roman (dont j’ai lu une critique élogieuse dans la revue Transfuge) quand je suis tombé sur votre article. Ce que vous écrivez est beau et simple, et vous m’avez donné envie de lire ce roman. Je regrette que vous n’ayez pas (encore) écrit davantage de critiques. A bientôt je l’espère...


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