vendredi 15 mars - par rosemar

« Monoloy », disait le vent...

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Une magnifique dénonciation du racisme et de la discrimination qu'ont subis les Indiens dans cette chanson de Gilles Vigneault. Une belle chanson d'amour tragique aussi et un hymne à la nature...

La situation est résumée très simplement dès les premiers mots du texte :

"Jack Monoloy aimait une blanche
Jack Monoloy était indien
Il la voyait tous les dimanches
Mais les parents n'en savaient rien"

Un amour secret, caché, car les deux amoureux n'ont pas la même couleur de peau... L'emploi de l'imparfait à valeur durative traduit tout de même une sorte de stabilité, de sérénité. Tout de suite, le personnage de Jack nous apparaît familier et proche de nous car il désigné par son prénom et son patronyme.

 

On perçoit aussitôt une nature complice des deux amoureux dans ces deux vers :

"Tous les bouleaux de la rivière Mingan
Tous les bouleaux se rappellent"

Cette nature bienveillante sert de refuge aux deux personnages et à leurs amours clandestines. On découvre aussi le prénom de la jeune fille : la Mariouche... Le poète évoque sa beauté sans la détailler, ce qui contribue à donner au texte une valeur universelle.

 

La présentation qui est faite du personnage de Jack Monoloy souligne aussi sa proximité avec la nature, la rivière, les arbres, les oiseaux, le vent... une nature personnifiée qui répète les prénom et nom du personnage...

Le poète nous fait ainsi habilement entendre les voix des "canards, des perdrix et des sarcelles" à travers cette répétition "Jack, Jack, Jack", la gutturale "k" restituant les cris de ces oiseaux.

Et le vent, lui aussi personnifié, lance le nom du personnage : "Monoloy disait le vent". Grâce à ces sonorités très douces et répétitives, on croirait effectivement écouter le souffle du vent...

Jack est encore associé à la nature puisqu'il a "écrit au couteau d'chasse Le nom d'sa belle sur les bouleaux..."

 

Une indication de temps marque soudain une rupture dans l'histoire des deux amoureux : "Un jour, on a trouvé leurs traces On les a vus au bord de l'eau." Le passé composé utilisé dans ces deux vers souligne aussi cette rupture. Le pronom indéfini "on" renvoie à l'opinion commune, à la foule : un racisme généralisé. On voit aussi que les personnages sont traqués comme des bêtes avec cette expression : "on a trouvé leurs traces."

 

L'emploi du présent vient accentuer les conséquences douloureuses pour les deux personnages, un présent à valeur durative, comme une éternité de malheurs et de souffrances :

"Jack Monoloy est à sa peine
La Mariouche est au couvent
Et la rivière coule à peine
Un peu plus lentement qu'avant"

 

Jack Monoloy se suicide alors dans l'indifférence générale, en dehors de la prière énoncée par le poète :

"Jack Monoloy Dieu ait son âme
En plein soleil dimanche matin
En canot blanc du haut d'la dam
Il a sauté dans son destin"

 

Depuis, seuls les bouleaux semblent en porter le deuil :

"Tous les bouleaux de la rivière Mingan
Tous les bouleaux ont mémoire
Et leur écorce est toute noire
Depuis qu'Monoloy a sacré l'camp"

 

La mélodie enjouée restitue la beauté, la vitalité de la nature, un élan amoureux, hélas brisé par la bêtise des hommes, comme le suggère cette phrase scandée dans le refrain : "La Mariouche est pour un blanc."

 

Le texte :

http://www.chansons.lespassions.fr/chanson-vigneault-3.html

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2023/11/monoloy-disait-le-vent.html

 

Vidéo :

 



21 réactions


  • Sirius S. Lampion 15 mars 21:18

    correction de la prof de français :

    dans la phrase : « Une magnifique dénonciation du racisme et de la discrimination qu’ont subis les Indiens », le participe passé s’accorde aves le C.O.D. « qu’ » qui est placé avant le verbe, comme toujours avec l’auxiiare avoir

    l’orthographe correcte est donc : Une magnifique dénonciation du racisme et de la discrimination qu’ont subie les Indiens.

    d’ailleurs si vous n’aviez pas fait une inversion du sujet par coquetterie superflue, vous auriez écrit : « Une magnifique dénonciation du racisme et de la discrimination que las Indiens ont subie »

    vous le sentez mieux, là ?


  • phan 15 mars 22:07

    << Une magnifique dénonciation du racisme et de la discrimination >>

    Toujours à côté de la plaque la mémé ...

    Les colons ont tué tellement d’Amérindiens que la terre s’est refroidie
    Les massacres et les épidémies causées par les européens en Amérique ont radicalement changé l’écosystème du continent.
    .
    À la suite de l’occupation de l’Amérique par les Européens, environ 90 % de la population autochtone a été décimée par les maladies, le travail forcé, les déplacements de population, les guerres et la famine. C’est ce que démontrent les auteurs du livre Le génocide des Amériques - Résistance et survivance des peuples autochtones.
    .
    Aux États-Unis, une femme amérindienne sur trois est violée au cours de sa vie
    .
    Quant à Israël, la dernière colonie des Européens : c’est une autre histoire ...

  • ETTORE ETTORE 15 mars 22:30

    Rosemar, bonsoir !

    Je suis amoureux d’une Russe.....Que dois je faire ?


  • Seth 16 mars 13:01

    Vigneault c’était pas le type échevelé et un poil illuminé dont les premier rangs de spectateurs devait se munir de parapluie tant il glaviotait en chantant ? smiley


  • Seth 16 mars 17:43

    Je ne sais pas si certains ont remarqué que francinfox nous a présenté hier les élections russes dans les mêmes termes que l’avait fait Miss Rosie quelques jours ici-même quelques jours auparavant dans un inoubliable nartic.

    Certaines mauvaises langues poutinolâtres iront sans doute jusqu’à dire qu’elle passe son précieux temps à débagouler les infos officielles, honte à elles puisqu’elle sut les prédire et que nous savions tout bien avant que franinfox ne le révèle !

    Adorons Miss Rosie, grande Cassandre de la géopolitique et de la Russie ! smiley


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