Neil Strauss - Motley Crue : The Dirt
Imaginez... imaginez une mare, une mare de sperme, d’alcool, de merde et de crachats à la surface de laquelle flotterait pèle mêle seringues, cuillères, petites culottes sans âge et divers débits de toutes sortes. Prenez maintenant le bouquin qui nous occupe aujourd’hui, le pavé plutôt, et jetez le dedans, oui oui jetez ce pavé dans la mare et délectez vous des éclaboussures qui ne manqueront pas de vous recouvrir, ce n est qu’un avant gout de ce qui vous attend a la lecture de The Dirt, traduit par « la crasse » dans la préface, mais dont finalement le titre original est resté dans l’édition française. « La crasse » donc, c’est le quotidien de Nikki Sixx, Tommy Lee, Vince Neil et Mick Mars, en un mot, le quotidien de Motley Crue dès ses débuts...
Ce qui rend d’autant plus poignant ce témoignage qui démystifie quand même beaucoup les retombées de la renommée, c’est qu’après des années à foncer tête baissée dans toutes les spirales les plus infernales que l’on puisse imaginer (drogues, alcools, et bien d’autres encore), le temps aidant, le temps passant et la maturité gagnant inexorablement, chaque membre se livre à coeur ouvert, dévoilant progressivement ses blessures intimes et ses sentiments les plus personnels. A l’approche de la quarantaine, donc vers la fin du bouquin, on sent un besoin général de normalité, de ralentir la cadence, de stabilité et…de vie finalement.
En refermant le bouquin, certains se souviendront surtout des horreurs et des scandales qui en imprègnent chaque page. D’autres des tragédies et de la manière dont elles ont été surmontées par l’un ou l’autre des membres du Crue, d’autres encore se régaleront des anecdotes (auxquels on n’a aucune raison de ne pas croire tant tout est hors norme dans l’histoire du groupe) pas toujours très reluisantes, concernant Ozzy Osbourne, Axl rose ou, plus drôle encore, Bruce Dickinson, la voix de la vierge de fer. Enfin, certains y verront surtout l’histoire de 4 hommes qui, revenus de tout et ayant tout connu, se posent enfin pour regarder un instant en arrière et gouter au plaisir simple d’être toujours de ce monde…
et, rien que pour le fun :