Noé
Ce nom m’évoque forcément la bible puisque le patriarche biblique est l’un des personnages clé du livre sacré. Non seulement il est celui que Dieu a choisi pour construire la bible et ainsi préserver ce qui devait l’être du déluge dévastateur. Mais il est aussi celui qui avec sa femme et ses enfants ont survécu à ce déluge purificateur. Un homme que Dieu a trouvé selon la bible juste et intègre dans sa génération. C’est donc fort intrigué que j’ai regardé le nouveau film « Noé » avec comme star Russel Crowe. Dire que j’ai été déçu est un euphémisme, mais devais-je m’attendre à autre chose d’Hollywood ?
Le film et le récit biblique
De nombreux chrétiens sont déçus parce que le film ne suit pas l’histoire biblique à la lettre. Je dois leur dire que certains films inspirés de la bible que j’ai particulièrement aimés comme « les dix commandements » de Cecil B Demille, ne suivent pas la bible non plus. Mais le jeu et le charisme des acteurs, la maestria de la réalisation et un scénario intéressant en font un chef d’œuvre à mes yeux. Ne pas suivre la bible à la lettre ne veut dire que l’on fera un film pas ou peu intéressant. Mais les critiques des chrétiens (que je comprends fort bien) indexent le fait que l’on présente Noé comme un psychopathe, les anges déchus tel Shamyaza comme de « bons gars » et « le créateur » comme un être distant et quasiment incompréhensible. Un être qui semble avoir abandonné les humains et même « son oint » Noé à qui il ne parle pas directement mais de manière plus qu’ambigüe. La chute des « veilleurs » est expliquée ici par leur compassion pour le genre humain ! Alors que des livres apocryphes (donc non inspirés de Dieu d’où leur absence du canon biblique) comme « le livre d’Enoch » ou même « le livre des jubilés » racontent une toute autre histoire. Il s’agit d’êtres venus sur terre pour corrompre le genre humain et lui enseigner des connaissances interdites. Connaissances qui ont complètement corrompu la terre et répandu le mal. Dieu a alors décidé de nettoyer cette « merde », emprisonner les veilleurs, détruire leur procréation (dont il n’est pas fait mention dans le film) et de repartir à zéro avec une famille préservée. Au départ j’ai pensé que c’était sur cette base que le film serait « bâti », mais il faut croire qu’il défendait un autre agenda. Un débat ferait rage à ce sujet d’ailleurs (à ce sujet un texte intéressant : http://cahierslibres.fr/2014/04/faut-il-bruler-noe-darren-aronofsky/). Donc selon des chrétiens « le créateur » décrit dans le film, n’est point le Dieu qu’ils vénèrent. Car dans la logique biblique Dieu déteste le mal et n’hésite pas à détruire soit par lui-même soit par ses oints ceux qui le pratiquent. Après il est clair que ceux qui ne rentrent dans le paradigme biblique ne peuvent aimer ce Dieu. Et ceci est un gros débat que je mènerai dans un autre texte. L’auteur du film dit qu’en gros il a fait le film comme il le sentait (http://media.wix.com/ugd/0c5f30_2bf51b9e10f5452b8674ea73c2e6d998.pdf) ce qui je le pense est son droit et devrait normalement clore le débat ou alors l’amplifier (http://spread-the-truth777.blogspot.com/2014/04/noe-un-film-pas-biblique-pour-un-sou.html). Mais revenons au film et à ce que j’en pense.
Le film en question
Je pense que ce film ne vaut pas tripette. Je l’ai trouvé, mal tourné et particulièrement ennuyeux quoique. Les personnages ne sont pas vraiment développés (mis à part peut-être Noé et encore c’est une question d’interprétation) et donc j’ai eu du mal à m’attacher à eux. Pourtant je pense qu’il y avait de quoi faire. Mais c’est Hollywood, tout doit aller vite et doit être commerçable à souhait. Ça ne m’étonnerait pas que l’on retrouve des poupées des « veilleurs » en vente ou des modèles réduits de l’arche du film. Mais venons-en à l’histoire ! Il fallait encore qu’on nous soûle avec l’agenda écolo et le « méchant » humain qui doit disparaître. On nous avait déjà harangués avec cet agenda dans le film « Avatar » que j’ai moyennement apprécié et ici Hollywood remet le couvert. Alors on nous montre un Noé obsédé par la nature et qui estime que l’humain a perdu le droit d’avoir sa place sur cette terre. On croirait que le docteur Pianka (http://conscience-du-peuple.blogspot.com/2012/01/le-scientifique-dr-eric-r-pianka-defend.html) qui parlait d’éradiquer 90% de la race humaine ou encore les dires des georgia guidestones (http://fr.wikipedia.org/wiki/Georgia_Guidestones) qui disent la même chose, ont inspiré le scénariste du film. On remarque d’ailleurs que le « méchant » du film (il en faut toujours un dans les films hollywoodiens) représente la société de consommation, prédatrice et destructrice. Que les choses soient claires, je suis un écolo dans l’âme et je suis un critique acerbe de la société de consommation. Mais que l’agenda écolo soit promu par l’élite, je me dis qu’il y a anguille sous roche. « Avatar », « 2012 », « le jour où la terre s’arrêta » comme « Noé » sont des films à très gros budgets. Sinon il me semble clair qu’il faille un « Nouvel Ordre Mondial » avec le respect de la vie (humaine, animale et végétale) comme condition nécessaire. Mais de mon point de vue (et ça n’engage que moi) l’élite veut présenter l’humain comme mauvais et destructeur et donc devant être mené de main de fer par une autorité qui pourrait être présentée comme d’essence « divine » et protectrice de la nature. Une autorité qui mettra l’humain au pas. Je vois ces films comme du « brainwashing » extrême. Et dans les films cités plus haut on voit une force surnaturelle ou naturelle (dans le cas de 2012) s’attaquer aux humains et les menacer pratiquement de destruction. Donc je ne sais pas exactement quel but les élites poursuivre en produisant ce genre de films, mais cela ne semble pas saint. Après à chacun d’en tirer ses conclusions.
Conclusion
Pour ma part en tant qu’œuvre cinématographique j’ai trouvé ce film pathétique. Tant au niveau du jeu des acteurs, que du scénario que de la mise en scène. Il était clair cependant que ce film allait créer la polémique et il est possible que certains voulaient se baser sur cette polémique pour « vendre le film ». Et puis il y a pour moi cet agenda écologique promu par de nombreux films à très gros budget visant à accuser l’humain d’être maléfique et ennemi de la nature. Bien que moi-même je pointe un doigt accusateur sur notre race, je trouve indécent que les élites fassent de même. D’autant plus que ces élites sont pour moi les pires raclures qui polluent et qui apportent des solutions démoniaques comme les OGM. Je ne sais pas tout à fait quel est le point de vue du metteur en scène sur ce sujet, mais je crois que s’il a obtenu de l’argent pour son film c’est que celui-ci devait promouvoir des choses voulues par les élites. Sinon le Noé présenté ici me fait penser par moment à l’humain dans une société moderne qui n’arrive pas à discerner la volonté d’un dieu qui est désespérément muet et incompréhensible (même s’il agit par exemple en envoyant le déluge et faisant revenir à lui les vigilants, ou en rendant féconde la femme du fils de Noé). Noé ressemble à un homme perdu qui veut faire le bien mais n’arrive pas à savoir comment y arriver. Il s’en remet finalement à son propre jugement au point de manquer de faire des abominations avant de se « ressaisir ». Bien sûr le film se « termine bien » ce qui devrait satisfaire pas mal de monde…