vendredi 14 juin - par rosemar

Où sont les roses ?

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En hommage à Françoise Hardy qui vient de nous quitter, une chanson de son répertoire, intitulée La Maison où j'ai grandi... une chanson pleine de douceur et de mélancolie. C'est Françoise Hardy qui aimait, elle-même, rappeler ce vers d'Alfred de Musset : "Les plus désespérés sont les chants les plus beaux..."

 

La maison de notre enfance reste souvent gravée dans l'esprit de chacun d'entre nous : tel est le thème de cette chanson interprétée par Françoise Hardy : La maison où j'ai grandi...

 

Le texte à la première personne traduit des sentiments que nous avons tous pu éprouver... un décor simple, des "roses, un jardin, des arbres" : ces souvenirs restent vivaces, comme le suggère l'emploi du présent de l'indicatif : " je revois, je vois..."

En contraste, les imparfaits : "là où vivaient des arbres, les fleurs que j'aimais tant" évoquent un passé révolu.

 

Les arbres personnifiés, associés au verbe "vivre" sont comme magnifiés.

Le rire, l'amitié, le partage font, aussi, partie de ce passé perdu : d'ailleurs, le thème des larmes souligne le déchirement : il a fallu, un jour, partir... certes, la découverte du monde était présentée comme un espoir, un renouveau : l'univers de la ville paraissait merveilleux, dans les lumières de la nuit.

L'espoir du retour était, pourtant, bien présent, comme le montre le discours :" je reviendrai, je prendrai le train du souvenir..."

L'emploi des différents temps : présent, imparfait, futur suggère l'écoulement inexorable du temps.

Ce temps a fui : la maison a disparu, et les interrogations montrent bien le désarroi : "Où sont les pierres et où sont les roses
Toutes ces choses auxquelles je tenais ? Et la maison, où est-elle, la maison
Où j´ai grandi ?"

On perçoit un attachement viscéral à un monde simple fait de pierres, de roses.

Le verbe "voler", très fort, souligne un vide terrible, dans l'expression : "D'autres gens, d'autres maisons ont volé leurs places..." La ville a remplacé le décor de l'enfance, associé au bonheur, aux rires.

L'adjectif possessif "ma" répété devant le mot "maison" insiste sur l'importance de ce lieu de l'enfance : "je ne sais pas où est ma maison..."

La mélodie douce et tendre accentue la nostalgie, la beauté, la simplicité des souvenirs évoqués... Elle s'anime à l'évocation du passé, des amis, du bonheur d'autrefois.

Le thème de l'enfance traité dans cette chanson est universel : le regret associé à cette période de la vie, la mélancolie du temps qui passe... la maison qui nous a vus grandir et qui, souvent, n'existe plus que dans des souvenirs. On perçoit aussi une ville envahissante qui a remplacé le modeste décor d'autrefois.

La fin de la chanson, grâce à des questions réitérées et insistantes, à la répétition du mot "maison", révèle un bouleversement, un désarroi.

Simplicité, émotion, poésie, tendresse sont réunies dans cette chanson, parue en 1966. Les paroles ont été écrites par Eddy Marnay et la musique composée par Adriano Celentano.

 

Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2024/06/ou-sont-les-roses.html

 

Vidéo :



30 réactions


  • amiaplacidus amiaplacidus 14 juin 16:54

    L’eau de rose, je pense que vous aimez beaucoup.


    • Seth 14 juin 17:57

      @amiaplacidus

      Ca s’appelle une « explication de texte », c’est très scolaire. Pour une fois que ce n’est pas de francetvinfo qui s’y colle, on ne va pas faire les délicats.

      Mais il faut bien reconnaître que trouver des choses à dire sur ce genre de truc pour pucelle gnangnan, c’est pas facile. smiley


  • Seth 14 juin 20:24

    Et j’avais oublié de dire que ce texte qui émeut tant Mlle Rosemar est d’un certain Marnay qui a écrit un tas de poésies de haut niveau parmi lesquelles ces chefs d’oeuvre inoubliables que sont Belinda pour Cloclo et Patchouli Chinchilla pour Régine. smiley


    • rosemar rosemar 14 juin 22:20

      @Seth

      Il a donc écrit dans des genres différents ! Un bel éclectisme...


    • Jean Dugenêt Jean Dugenêt 15 juin 10:59

      @Seth
      Merci.
      Cette précision était indispensable.
      Françoise Hardy était consciente que ses productions personnelles étaient de piètre qualité et elle savait choisir des textes d’auteurs.


    • Seth 15 juin 12:53

      @Jean Dugenêt

      C’est comme ce pauvre Vigny avec son vers « Les plus désespérés sont les chants les plus beaux ».

      C’est un vers ridicule : « désespéré » ayant un sens absolu ne peut pas s’arranger d’un augmentatif. C’est comme « plus mort ».

      Et sans commentaire sur la qualité de la rime. Il a choisi des rimes plates, ça le regarde mais dommage qu’elles soient pauvres. smiley

      Il aurait mieux valu : "Les chants désespérés sont les chants les plus beaux.

      D’autres se tiraient bcp mieux des alexandrins à rimes plates :

      Ariane ma soeur, de quel amour blessée
      Vous mourûtes aux bords où vous fûtes laissée !


  • hommelibre hommelibre 14 juin 20:29

    Poésie, poésie.


  • ZenZoe ZenZoe 14 juin 21:25

    Il aurait été courtois de mentionner que la chanson en question est à l’origine une création autobiographique du chanteur italien Adriano Celentano, assisté de Mike Del Prete et Luciano Beretta : ’’Il ragazzo della via Gluck’’ (le gamin de la rue Gluck). Ce fut même l’un des plus grands succès du chanteur. Il faut toujours rendre à César ce qui lui appartient, même si la version de Françoise Hardy est tout aussi belle et bien chantée.


  • ETTORE ETTORE 15 juin 09:08

    «  »«  »« le verbe »voler", très fort, souligne un vide terrible, dans l’expression : "D’autres gens, d’autres maisons ont volé leurs places..." La ville a remplacé le décor de l’enfance, associé au bonheur, aux rires.

    L’adjectif possessif « ma » répété devant le mot « maison » insiste sur l’importance de ce lieu de l’enfance : "je ne sais pas où est ma maison..."

    ..............................................

    Et cela pourrait être la complainte, pour notre France, à ce qu’on en voit actuellement !

    .............................................

    Merci à Zen Zoe, d’avoir rappelé l’origine Italienne de cette chanson.

    Chantée par Celentano, ( Appelé également « il Hurlatore  » et sa voix un peu éraillée, qui, sans avoir été génériquement écologiste, parle du désastre planétaire vers lequel nous nous acheminons, qui voit disparaitre les paysages verdoyants à coup de constructions immobilières effrénées !

    Cette « via Gluck » ’ (nom d’un compositeur Allemand d’opéra)( chance) Près de la gare centrale de Milan, à l’origine un quartier Grec, est aujourd’hui habitée par une très très forte population d’arabes et de ..Chinois, et ne compte plus que des magasins multi ethniques, aux trottoirs encombré de détritus ménagers et autres !


    • rosemar rosemar 15 juin 11:43

      @ETTORE

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Il_ragazzo_della_via_Gluck

      Mais je cite aussi l’origine italienne de la chanson à la fin de l’article...


    • ZenZoe ZenZoe 15 juin 12:06

      @ETTORE
      Merci de vos remerciements. Je n’ai pas trop de mérite, j’adorais Celentano ! Je me souviens particulièrement de son fameux tube Prisencolinensinainciusol et la vidéo qui va avec, des ’’paroles’’ qui ne veulent absolument rien dire pour parler de l’incommunicabilité, et un rythme entraînant. Mamma mia, que c’était bon, et intelligent en plus !!!


    • ETTORE ETTORE 15 juin 12:27

      @rosemar
      Acceptez, rosemar, mes plus plates excuses, pour cet oubli en reconnaissance .


    • Seth 15 juin 13:04

      @ETTORE

      En plus l’oeuvre de Gluck est très intéressante.


  • ETTORE ETTORE 15 juin 10:03

    Tenez rosemar, puisque je sens en vous, frémir la fibre protectrice de la nature....

    Avez vous déjà pris renseignement de ce qui vas se passer à Thehupo’o ?

    Je sais, la Polynésie Française, c’est loin, et c’est bien pour cela que les épreuves de surf, ont lieu la bas, plutôt qu’à Biarriz ou à Hossegor.... ( ah ?)

    Pourquoi ?

    Mais, parce que, ces jeux Olympiques, sont à l’image même de l’affiche responsable de la nature, écolo en diable, promis, juré, craché, tout seras nickel, préservé, immaculé....Comme avant, dis ... TOUT reste « nature » !

    Mais voilà, ce paradis, si beau spot de surf, eh bien, pas de bol, il a des coraux à fleur d’eau, et ça....

    Alors on vas raser ces coraux . SI, SI, vous avez bien lu, RASER LES CORAUX, par sécurité, et également pour installer une tour en aluminium, pour les juges, histoire qu’ils puissent juger, des performances acrobatiques d’un sport, qui se veut si proche de la nature !

    Et c’est sans compter les multiples rotations d’avion, vers Tahiti....

    Mais si, tout cela, est bien « écolo », puisque la France ( du moins, son pue pitre attitré ), vous le dit !

    L’avis des « natifs » ? Franchement ? Avec ce qu’on leur a déjà mis dans la tronche à coup d’essais atomiques, vous pensez vraiment qu’ils ont leur mot à dire ?

    C’est ça, ou la BEIGNE ade, dans la Seine !


    • Seth 15 juin 13:14

      @ETTORE

      Comment ? Tu trouves à redire sur ce que dame Hidalgo s’est sentie obligée d’aller très longuement visiter pour le valider aux frais de la princesse ? Quel mauvais esprit ! smiley


    • leypanou 15 juin 12:24

      @Gérard Luçon
      la compagne de Jean-Pierre Pernaud, lui-même décédé pas longtemps après la troisième dose (qui lui a fait choppé un deuxième cancer) que sa compagne ne voulait pas qu’il prenne, n’est pas de l’avis de F Hardy.


    • Gérard Luçon Gérard Luçon 15 juin 12:34

      @leypanou
      elle touche sa retraite ?


    • ETTORE ETTORE 15 juin 12:39

      @leypanou
      On en as tellement vu, entendu, des débiles, des menaçants, de trouilleux, des convaincus pour les autres, mais pas pour eux....Des libertaires pour congés, qui ne voulaient pas être interrompus de pisser tranquille, au bar immergé du pool club
      perchés sur leurs tabourets leur laissant leurs attributs de vidange, dans l’eau colorée, couleur pastis dilué....
      Alors, une de plus, qui sorti des microsillons de cire, qui veut creuser sa tombe, avec la responsabilité désignée " de ces soignés, malades de leur complotisme encombrant, qui pompent la vie de ces malades reconnus)
      Que dire ?
      On traineras encore longtemps, la queue de la comète covid, en attendant qu’elle revienne, avec un autre nom, mais avec les même bénéficiaires astronomiques.


    • Seth 15 juin 13:16

      @Gérard Luçon

      Rien que la moitié en réversion ! Une pauvresse autant dire...


  • ETTORE ETTORE 15 juin 21:29

    Le mot « FRONT  »semblent être bien à la mode en ces temps sortis des clapets à unes !

    Beaucoup veulent y grimper.....EUX !

    Si nombreux, aux front volontaire, la bosse du zébu, sans celles de Moses !

    ( Mais bon, après avoir eu mal au cul, voilà qu’ils sont prêts à tester la résistance de leurs têtes têtues )

    D’autres, plus conservateurs de leurs attributs, ( teinté de non exercice national) se disent, que pour Leur FRONT, à eux, que l’invitation égosillée, et typée castrat 

    «  Nous sommes en guèèèèèèère » devrait suffire comme expression de courage racoleur !

    ( cela ne concerne que vous, si vous avez pris cela comme, un ordre d’engagement à voir du pays, et revenir mortifié, par l’arnaque vocale du ventriloque)

    Puis il y a les baisés, ce qui avaient « FRONT  » dans leur identité nationale, et qui l’ont passé à la flamme, pour renaitre sous épitaphe« Rassemblement..... » !

    C ’est con, quand on voit que cette AOP, «  FRONT  » fait maintenant les beaux jours de ceux qui se « rassemblaient » avant, et qui ne font plus que front, avant de reculer penauds à leurs FRONTières, d’avant !

    Franchement, c’est d’un lugubre imaginatif ces pédigrées de nom de guerre.

    Avec Renaissance, qui sonne comme un passé désuet aux relents de boules de naphtalines .....

    ( et endetté par son histoire, et par son monarque papillon)

    RENEW, qui semble faire de la pub pour des pièces de rechange...

    Poupou, Zele en sky, sauvez vos « FRONTS » respectifs, avant qu’on ne vienne vous les prendre par ......derrière.

    Les community managers de ce pays, sont vraiment bien, des experts du FRONTAGE DE GUEULE  !


    • Plus robert que Redford 18 juin 10:43

      @ETTORE
      Joli petit exercice de déclinaison sur le mot front !
      Un bémol cependant : un soupçon de bile en trop et à peine assez de venin ..
      ça fait rien, le talent ne s’exprime jamais par la mollesse 
      J’aime…


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