vendredi 17 décembre 2010 - par Theothea.com

« Padam, Padam ! » Isabelle Georges de retour à Paname

Dix ans plus tôt, elle chantait et dansait sous la pluie à la Porte-Saint-Martin ; plus que jamais aujourd’hui l’artiste est en pleine possession de son talent à profusion et c’est ainsi qu’à chacun de ses nouveaux spectacles, il apparaît avec évidence qu’Isabelle Georges a vraiment tout d’une grande !… La plus grande ?

Son charisme, sa sensualité, sa séduction accompagnent si bien chant, danse et claquettes au plus haut de leur maîtrise que tous succombent au ravissement.

Mettant son art au service des plus grands compositeurs de la chanson française, elle pourrait devenir l’ambassadrice d’une « French Touch », autant en mesure d’incarner le mythe universel de Judy Garland que de faire découvrir cet illustre méconnu, Norbert Glanzberg auteur entre autres de « Padam Padam » , « les Grands Boulevards », « çà c’est de la musique » , « Chariot », « mon manège à moi » !….

Entourée de trois musiciens (Frederick Steenbrink, Jérôme Sarfati & Edouard Pennes) impliqués, à parts entières, dans une création collective en hommage aux forces de la mémoire s’inscrivant dans la destinée humaine alors que l’inspiration artistique supplanterait toutes les médiocrités nivellantes, quel plus beau héraut de la musique et de la poésie aurait-elle pu élire que ce Norbert Glanzberg pourchassé par la bêtise idéologique et naziste ?

Tout de rouge vêtue, avec l’énergie d’une sportive accomplie, Isabelle Georges dévore et embrasse la scène telle une égérie plébiscitée d’emblée par le public dans l’instant présent et néanmoins sublimé que le théâtre des Mathurins offre en reprise festive après le triomphe estival de ce spectacle au Théâtre La Bruyère.

« Padam… Padam … Padam…

Cet air qui m’obsède jour et nuit

Cet air n’est pas né d’aujourd’hui

Il vient d’aussi loin que je viens

Trainé par cent mille musiciens… 

Padam… Padam … Padam… »

Isabelle Georges est une véritable médiatrice du génie empathique de la langue lorsque celle-ci s’éprend du feeling, du swing, du tempo exaltés par le corps jouant des claquettes avec sourire et humour mais surtout avec l’esprit d’équipe.

Ainsi, ils sont bel et bien quatre sur scène à se partager les émotions, la nostalgie, les états d’âme du public confirmant que « Longtemps, longtemps, longtemps - après que les poètes ont disparu, leurs chansons courent encore dans les rues…. »

Alors faut-il qu’Isabelle Georges acquiert une notoriété médiatique qui la porte au pinacle du Music-Hall, ou doit-elle persévérer dans une œuvre scénographique artisanale, qu’elle que peu confidentielle mais en adéquation avec elle-même ?

A chacun d’apprécier cette alternative ; mais pour ceux qui ont eu la chance d’admirer l’artiste sur scène, l’évidence est que ces privilégiés n’auront de cesse de suivre son parcours créatif même si celui-ci devait rester relativement intimiste.

photo © François Darmigny/Maybe

photo Bénédicte Gerin @ StayLaMultimedia 

PADAM, PADAM ! - ***. Theothea.com - de & par Isabelle Georges - avec Frederik Steenbrink Piano & chant, Jérôme Sarfati Contrebasse & piano, Édouard Pennes Guitare manouche - Théâtre des Mathurins

 




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