mercredi 25 février 2015 - par CHALOT

« Qui dira la souffrance d’Aragon ?

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« Qui dira la souffrance

D’Aragon ? »

Livre de Gérard Guégan

Editions Stock

274 pages

Janvier 2015

 Passion et complots

 

Nous sommes en septembre 1952, en pleine glaciation stalinienne.

Une purge commence au PCF, elle est de taille puisqu’elle vise deux personnalités de premier plan : André Marty et Charles Tillon

Auguste Lecoeur et Duclos sont à la manœuvre, le premier ignorant d’ailleurs qu’il passera assez rapidement de la place de procureur à celui d’accusé.

Louis Aragon, le poète sait tout cela, il connaît le mécanisme et reste l’intellectuel de l’appareil prêt à cautionner le pire, car il est comme ses pairs et comme les autres dirigeants « communistes » attachés au parti, en dehors de lui, il n’y a pas de salut !

Il rencontre Mahé , missi dominici de l’appareil soviétique, venu au Comité Central du PCF comme invité spécial

Aragon a 55 ans et Mahé en a 28.

Entre ces deux hommes, c’est un lien très fort qui les unit, une passion très forte qu’il faut cacher.

Le PCF ne tolère pas l’homosexualité, quant à Staline, il hait les homos qu’on appelle à cette époque : les « pédérastes » .

Comme l’explique Aragon à son jeune amant :

« La vraie question, ce n’est pas de savoir si c’est un coup de foudre, la vraie question, c’estde se demander s’il y aura un lendemain. J’ai envie de te répondre que oui, mais tu le sais, nous sommes des clandestins et nous sommes condamnés à le rester. »

Qui dira la souffrance d’Aragon ?

Laquelle ?

Celle d’avoir été homosexuel à une époque et dans un parti où c’était une « déviation » interdite, à combattre ?

Ou celui d’avoir couvert la politique stalinienne des Thorez ?

Ou une double souffrance ?

L’émotion et la description réaliste de la politique et de la réaction des dirigeants du PCF sont les ingrédients donnant à ce récit tout son sel.

Jean-François Chalot



12 réactions


  • Garance 25 février 2015 11:48

    Aragon a souffert ?


    L’avait qu’a prendre de la vaseline cela aurait atténué ses souffrances

    Les cocos sont toujours en souffrances et aiment çà : de vrais masos

    Aujourd’hui pour souffrir ils votent pour le Bouffi ( toujours sans vaseline)



  • lsga lsga 25 février 2015 15:07

    Un très bon article, qui permet de rappeler que les Staliniens sont des réacs homophobes et racistes. 

    Le PCF d’après guerre était idéologiquement extrêmement proche du Front National d’aujourd’hui, d’ailleurs, on y trouve peu ou prou les mêmes militants. 
     
    A titre perso, je préfère quand ils sont au FN, au moins, ils ne se prétendent pas communistes.

    • lsga lsga 25 février 2015 15:47

      @Alex
      un énoncé typiquement fasciste : rien d’étonnant de la part de Gorki le stalinien. L’Homophobie est un excellent moyen de repérer les fascistes. D’ailleurs, Georges Gastaud, le secrétaire national du PRCF, est un bel homophobe.


    • lsga lsga 25 février 2015 17:29

      et puis, le fond du problème, c’est que le PCF et les Staliniens sont des monarchistes : ils veulent le rétablissement d’une bureaucratie étatique autoritaire qui gère l’ensemble de l’appareil de production pour le peuple, mais sans lui. C’est totalement et complètement réactionnaire.


    • lsga lsga 26 février 2015 00:01

      relisez l’article. Il est clairement expliquer que l’armée française embauchait massivement de jeunes adolescents qui était envoyer se prostituer à bon marché dans des casernes à Paris.

       
      L’Homophobie, comme l’esprit réactionnaire en général, passe par période. Elle n’a jamais été la norme. ça va, ça vient... Même au moyen age, enculer son petit page était une pratique tout à fait commune et acceptée chez les chevaliers. 

  • CHALOT CHALOT 25 février 2015 17:31

    Jean  !

    J’ai rencontré le PCF dès le milieu des années 60 et effectivement ils n’aimaient pas les « homos », c’était la ligne Thorez Vermeerch, réac sur les questions de société et stals jusqu’au bout des ongles.

    Ce n’est pas être anticommuniste de dire cela, ce n’est pas non plus anti communiste que de dire qu’Aragon était à la fois un grand poète et à la fois un stal


  • Le Corbeau Magnifique Le Corbeau Magnifique 25 février 2015 21:08

    Y fallait déjà pas être intelligent pour être communiste dans les années 50 ; alors maintenant je te dis pas !


  • Danièle Dugelay Danièle Dugelay 26 février 2015 00:32

    Les années 50 sont celles de mon adolescence. J’en gardé un bon souvenir, Les jeunes chantaient des chansons souvent gaies ou même comiques, la vie était plus facile même pour les ouvriers, il n’y avait pas de chômage et peu de travail à temps partiel. Par contre, je me souviens d’avoir souvent entendu autour de moi des paroles racistes, discriminatoires. Je ne connaissais pas d’homosexuels car ils se cachaient probablement, nous faisions la guerre contre l’indépendance des colonies et des départements d’outremer, notamment l’Algérie où certains pratiquaient la torture. Les communistes bénéficiaient encore du souvenir de leur engagement dans la résistance et de la défense des salariés les plus pauvres, mais ils étaient critiqués pour leur soutien à l’URSS. A chaque époque ses valeurs, ses qualités et ses déshonneurs.

    Ce livre doit être intéressant et émouvant, reflétant des sentiments humains comme la passion, la souffrance, les contradictions et les émotions rencontrées dans les relations à l’intérieur d’une société.


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