mardi 20 décembre 2005 - par Daniel RIOT

René Girard à l’Académie : pour surmonter la défaite de la pensée...

medium_rene_girard.jpgCELUI PAR QUI L’INTELLIGENCE ARRIVE...

Il est des moments de bonheur intellectuel dont il faut savoir jouir. Soyons clair : René Girard, reçu ce jeudi à L’Académie française, est un vrai bonheur ! Puisse cette cérémonie inciter le maximum de gens à se plonger ou replonger dans les œuvres de ce philosophe, qui est l’un des esprits les mieux faits de ce temps.

Je ne résiste pas au plaisir de publier cette bibliographie, qui compte nombre d’ouvrages qui font partie de mes nourritures quotidiennes, surtout en cette époque de début de siècle, qui est surtout la fin d’une ère, dans cette période où plus que jamais (technologie médiatique exige !) nous sommes de plus en plus écartelés entre "mensonges romantiques et vérités romanesques", plongés dans la quête du bouc émissaire, prisonniers de ce "mimétisme de masse" qui a fait tant de ravages au XXe siècle et qui peut en faire encore.

Si seulement Satan tombait comme l’éclair ! René Girard appartient à ce type de philosophes rares, dont la lumière nous éclaire. Peut-être parce qu’il est aux antipodes des nihilistes si en cour, des nostalgiques de Sartre, des obsédés de Heidegger, des fascinés de Nietzsche. Et des complices de tous les totalitarismes, des durs comme des insidieux, celui, si actuel, de "l’individualisme de masse", qui est si en vogue actuellement, et aboutit à une "massification des individus"…

Avec la croyance en Dieu ou non, Girard inscrit ses recherches et réflexions dans une perspective "personnaliste". L’homme est un animal pensant porteur d’un sens de la transcendance. C’est l’Académie qui se grandit en l’accueillant.

1961 Mensonge romantique et vérité romanesque (Grasset) 1962 Proust : A Collection of Critical Essays (Prentice-Hall) 1963 Dostoievski : du double à l’unité (Plon) 1972 La Violence et le Sacré (Prix de l’Académie française) (Grasset) 1976 Critique dans un souterrain (Grasset) 1978 To Double Business Bound : Essays on Literature, Mimesis and Anthropology (The Johns Hopkins University Press) 1978 Des choses cachées depuis la fondation du monde (Grasset) 1982 Le Bouc émissaire (Grasset) 1985 La Route antique des hommes pervers (Grasset) 1990 Shakespeare, les feux de l’envie (Prix Médicis de l’essai) (Grasset) 1994 Quand ces choses commenceront (Arléa) 1999 Je vois Satan tomber comme l’éclair (Grasset) 2001 Celui par qui le scandale arrive (Desclée de Brouwer) 2002 La Voix méconnue du réel, une théorie des mythes archaïques et modernes (Grasset) 2004 Les Origines de la culture (Desclée de Brouwer)

Sa vie :

Né le 25 décembre 1923, à Avignon (Vaucluse). Son père était conservateur de la bibliothèque et du Musée Calvet, puis du Palais des Papes. Archiviste-paléographe et docteur d’Indiana University. Enseigne aux États-Unis dans diverses universités, dont Johns Hopkins et Stanford. Guggenheim Fellow (1960, 1967), prix de la Modern Language Association (1965), docteur honoris causa des universités d’Amsterdam, Innsbruck, Anvers, Padoue, Montréal, et de St. Mary’s University and Seminary (Baltimore). Ses recherches portent essentiellement sur la diversité et l’unité des religions. Elles sont traduites dans de nombreuses langues.



2 réactions


  • (---.---.91.66) 20 décembre 2005 18:59

    Salut,

    Fascinée par Nietzsche, amoureuse de la plus haute lumière, amie de Jésus, d’Ibn El Arabi et de la transparence... Et suis tout autant en inclinaison amoureuse face à la découverte (tardive) de René Girard. Comme quoi, la transcendance n’a pas de frontières et encore moins de cloisons étanches...

    Bien à vous, tatihannah


    • joldtime (---.---.224.225) 24 janvier 2006 15:32

      Je suis bien de votre avis, aimer un auteur, un Homme, une incarnation, n’empêche pas d’apprécier une interprétation du monde en particulier comme celle de René Girard, ou Rimbaud ou Hannah Arendt et les autres et pourquoi pas Tati ?


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