Rock-pop-folk : florilège de titres atypiques
Cette sélection en comporte 36, classés dans l’ordre alphabétique des interprètes. Certains sont connus de tous, d’autres de publics nettement plus réduits. Il y a là des titres véritablement très atypiques, et des opus qui le sont nettement moins, mais dont j’ai souhaité qu’ils figurent dans ce florilège pour leur appartenance à un genre très particulier. Bonne écoute, et à votre souris pour allonger cette liste...
La Belgique étant dans l’actualité, c’est avec la voix éraillée d’Arno dans She’s A Bathroom Singer que débute cette balade en musique. Tirée de l’album Charlatan (1988), ce titre brocarde les chanteurs amateurs.
Avec Black Sabbath et Paranoïd, titre le plus connu de l’album éponyme (1970), c’est le heavy metal engagé qui est mis en valeur ; en l’occurrence, ce ne sont ni War Pigs ni Iron Man qui s’imposent durablement, mais le lancinant Paranoïd, au grand dam des créateurs.
Le « old time string band » Carolina Chocolate Drop revisite avec talent les rythmes blues, folk et country des États du Sud des USA. L’usage de violons dissonants dans le titre Knockin', édité en 2011, y est très inhabituel.
Résolument engagé, le groupe punk-rock The Clash aborde avec Guns Of Brixton en 1979 le thème des violences policières dans les banlieues de Londres sur un motif de basse inquiétante qui a largement contribué au succès de ces Guns.
C’est sous la forme d’un single que le groupe électro-punk-rock Devo sort Mongoloïd en 1976. On y apprend, sur une lancinante rythmique, que l’on peut être heureux avec un chromosome en plus.
Avec Spencer The Rover, Robin Dransfield signe en 1980 une adaptation d’une vieille chanson anglaise qui nous conte l’histoire d’un vagabond du Yorkshire. Rien d’atypique dans ce morceau traditionnel, si ce n’est son inhabituel accompagnement de fanfare. Superbe !
Strictement rien à voir avec le précédent : le titre Big New Prinz, tiré de l’album I’m Curious Oranj (1988), est dû au groupe britannique de punk-rock The Fall. Vaut incontestablement plus pour son écriture singulière que pour ses paroles.
The Boy With The Perpetual Nervousness (1980) n’est pas le titre le plus réussi du groupe américain de new vave The Feelies, mais il est sans doute le plus obsédant. Il avait tout naturellement sa place en tête du premier album du groupe, le bien nommé Crazy Rhythms.
Ils sont belges, les membres du groupe Front 242 (prononcer Front 2-4-2). Plutôt éclectiques, leur goût les porte principalement vers la musique industrielle comme le montre leur album de 1988 Front by Front où figure leur titre le plus célèbre : Headhunter.
Formidables Bretons de Gwendal. N’auraient-ils enregistré que Rue Du Petit Musc qu’ils auraient gagné leur place au panthéon des groupes celtiques ! Cette superbe mélodie, servie par des accents rock et jazzy, fait partie de l’album Joe Can’t Reel (1975).
Yma O Hyd : rien de véritablement atypique dans ce superbe chant patriotique gallois enregistré par Dafydd Iwan en 1981, mais je n’ai pu résister à l’envie de l’inclure dans ce florilège par goût pour les étonnantes sonorités de la langue galloise.
Lá Lugh est originaire du petit comté irlandais de Louth, aux confins de l’Ulster et du Munster. D’inspiration jungienne, Senex Puer traite de la dualité jeunesse-vieillesse en chant grégorien ; c’est le titre le plus connu de leur album éponyme sorti en 1998.
C’est à Los Lobos, groupe de latinos californiens aux inspirations très différentes, que l’on doit l’album Kiko, sorti en 1992. Y figure cette étonnante perle aux délicieux accents des années 30 : Kiko And The Lavender Moon.
Avec Duck For The Oyster et Double Dutch, on est bien loin du défunt Malcolm McLaren, ex-manager des New York Dolls puis des Sex Pistols. Ces titres figurent dans l’album Duck Rock (1983), un opus un tantinet déjanté, en partie servi par les superbes chœurs sud-africains.
Parmi les titres figurant sur l’album King of Bongo sorti en 1991 figure l’excellent Out Of Time Man. Comme le héros de cette chanson, le succès n’est – hélas pour Manu Chao et ses musiciens – pas au rendez-vous pour la Mano Negra.
Je l’ai constaté moi-même : certaines personnes « pètent un câble » en écoutant les enregistrements du groupe de métal industriel Ministry. Édité en 1992 dans l’album Psalm 69, N.W.O. illustre bien le style dérangeant de cette demande obsessionnelle de New World Order.
Repris de ses créateurs The Cadets par The New York Dolls dans leur album Too Much Too Soon (1974), Stranded In The Jungle est, avec ses cris de singes, un exemple amusant du glam rock du groupe new yorkais.
Conduit par Henk Hofstede, l’indestructible groupe The Nits se caractérise par une pop très originale. Tirés de l’album Omsk (1983), Shadow Of A Doubt et Tons of Ink, avec sa basse syncopée, sont de bons exemples du style très original de ce groupe néerlandais.
Dû à la collaboration de la chanteuse israélienne Noa et du flûtiste virtuose Carlos Nuñez, A Lavandeira Da Noite (album Os amores libres, 1999) redonne vie à une très vieille complainte galicienne d’origine séfarade consacrée à ces légendaires lavandières de la nuit dont on chuchote les histoires des rives de la Méditerrannée jusque sur les landes bretonnes.
Inspiré à Shane McGowan par l’œuvre du poète Federico Garcia Lorca, Lorca’s Novena (tiré de l’album Hell’s Ditch - 1991) est, avec ses accents de marche hispanique, une chanson à part dans le catalogue du groupe irlandais The Pogues. À déguster sans modération.
Avec Dionysus, l’altiste et compositrice britannique Jocelyn Pook signe un titre d’inspiration gothique (chanté par Melanie Pappenheim) qui figure dans l’album Untold Things (2001), mais également dans la B.O. du film Gangs of New York.
Avec Hate (La haine), publié en 2006 sur l’album The Greatest, la chanteuse d’Atlanta Cat Power nous offre un titre moins atypique qu’envoûtant. Une belle réussite.
Changement de style avec le groupe allemand de métal industriel Rammstein. Édité en 2006 sur l’album éponyme, le titre obsédant Rosenrot nous conte l’histoire tragique de deux amants en quête d’une rose rouge accrochée au flanc d’une falaise.
New York Telephone Conversation est une très courte chanson de l’ex-membre du mythique Velvet Underground Lou Reed. Elle figure dans l’album Transformer (1972), beaucoup plus connu pour le superbe Walk on the Wild Side.
Coco Robicheaux a choisi de porter le nom d’un légendaire loup-garou de Louisiane. Il signe en 1995 l’album Spiritland. Parmi les 10 titres : Walking With The Spirits, musicalement plutôt bien inspiré par lesdits esprits.
On ne présente plus The Rolling Stones. Parmi leur impressionnante production, il est un titre, édité en 1967 sur l’album Their Satanic Majesties Requests, qui se révèle atypique tant il diffère des autres par son recours à un piano très mélodique et à un accompagnement orchestral : She’s A Rainbow.
Eu égard à leur talent, les texans du groupe The Shoulders mériteraient une plus grande notoriété. Trashman Shoes, superbement servi par la voix de Michael Slattery et un rythme obstiné, illustre bien leur style flamboyant dans l’album éponyme de 1992.
Enregistré en 1988 par les Londoniens Siouxie & The Banshees, le single Peek-A-Boo est inspiré d’une comptine pour bébés. Ce titre de rock expérimental, basé sur un sample utilisé en boucle et accompagné par un accordéon, a été très populaire en son temps.
Naviguant entre new wave et rock gothique, le groupe anglais Sisters Of Mercy n’a jamais atteint les sommets. Plusieurs de ses titres ont pourtant connu le succès. Parmi eux, Adrenochrome, tiré de l’album Some Girls Wander by Mistake (1992).
Steeleye Span est, à mon avis, le meilleur groupe folk anglais. Gaudete, enregistré a cappela en 1973, est un Christmas Carol (chant sacré de Noël) dont l’origine remonte probablement au Moyen-Age. Superbe !
Changement de style avec Talkin’ Heads et l’un de leurs titres de new wave les plus connus, Psychokiller, tiré de l’album Talkin’ Heads (1977).
Énorme succès du rock, plusieurs fois repris, impossible de ne pas connaître Surfin’ Bird. Ce titre, présent sur l’album éponyme, a été enregistré en 1963 par The Trashmen. Il est partiellement inspiré, en beaucoup plus vitaminé, du Papa-Oom-Mow-Mow enregistré en 1960 par The Rivingtons.
« N’arrive jamais trop tard, soit ponctuelle ! » Tel est le conseil que donne la voix rocailleuse de Tom Waits (avec, comme toujours, la complicité de Kathleen Brennan) dans Kommienezuspadt. Cette chanson figure dans l’album Alice, écrit en 2002 sur le thème fantastique de l’héroïne de Lewis Carroll.
Beaucoup plus reposant avec ses réminiscences de chant grégorien, Still I’m Sad, présent dès 1965 sur l’album Having A Rave Up, reste l’un des meilleurs titres du mythique groupe anglais The Yardbirds. Eric Clapton en était déjà parti, et Jimmy page pas encore arrivé.
Doit-on parler de pop-rock aborigène à propos du groupe Yothu Yindi ? Comme tous les autres, son titre Tribal Voice, publié en 1991 sur l’album éponyme, véhicule les valeurs et la fierté du peuple Yolngu, soulignées par les accents si particuliers du didgeridoo.
Bonne ballade musicale...