vendredi 23 octobre 2009 - par jack mandon

Sisyphe intemporel

Sombre et pesante était la parole. Les lieux environnants s’obscurcissaient dans une nuit  profonde. C’était comme un après lointain sur un paysage innommable, assoupi... les enfers ?
Un antre gigantesque, une illusion, une lumière crépusculaire. Sur la pente escarpée d’un gouffre, un colosse musculeux ahanant, tendu et ramassé, poussait devant lui un roc en direction de la cime. A l’apogée de l’effort, le roc semblait trouver son équilibre, hésitait et retombait dans les abysses.
Silencieux, calme et résigné, le géant Isthmique redescendait, athlétique, pour reprendre ses marques.

Sisyphe était son nom. De sa vie passée et lointaine, les traditions humaines, lyriques, épiques, historiques et philosophiques, s’étaient emparées dans un concert d’éloges et de réprobations. Mais qui était ce personnage fascinant ?
Son passé, a-t-il vraiment de l’importance ? Aujourd’hui il est vivant et célèbre, c’est bien là l’essentiel, et ceux qui le condamnèrent, les dieux, excusez moi du peu, sont aussi inconnus que dérisoires...oubliés ! balayés !

Il est vivant et multitude, pour le pire et pour le meilleur, c’est un manichéen.
Pour leur malheur il se glisse, ludique, chez les pourvoyeurs d’ombre, les désespérés, les abandonniques, les dépressifs, tous les chercheurs de nuit et tous ceux qui négligent ou méconnaissent leur incarnation humaine.
Mais enfin serait il malfaisant, malveillant, despotique ?

Non, c’est une espèce de pugiliste volontaire, un spartiate. C’est un guerrier corinthien, jadis, auguste et couronné. Un forgeron d’âme, Vulcain d’opéra, le regard noble, rivé sur les crêtes. C’est un olympien, prompt au travail gratuit, pour le plaisir, pour la beauté de l’effort, pour marquer définitivement sa verticalité d’homme et son unicité dans le grand cirque de la vie.

Trivialement, qu’il me pardonne, c’est la terreur des "songes creux", des "tourne en rond" et des angoissés, le refuge des révoltés. Il ne sympathise pas facilement avec les culs de jattes, les hommes troncs, les hommes sandwich, les planqués, les tièdes et les mous, les "y a qu’à", et les" faut qu’on". C’est le guerrier des guerriers, il est engagé et responsable. Il est debout et animé.

Son défi est démesuré, il méprise les dieux, les faiseurs de lois et les donneurs d’ordre et de leçon.

Pour toutes ces raisons l’encre des critiques et des philosophes s’est répandu abondamment à l’évocation de son nom et de son histoire.

Dans son antique existence, à l’époque homérique, il subit les circonstances, il n’a pas voulu délibérément la conjoncture déplorable dans laquelle il accomplit l’éternel et stérile effort. Son audace et sa ruse l’ont exposé au pire. Son échec et sans retour, ses perspectives anéanties. Désormais, il subit le châtiment, l’inévitable répression des dieux. Il s’acquitte de la sanction, sans discuter, jusqu’à la fin des temps.

C’est un héros orgueilleux. Le mythe tragique est conscient et ne bénéficie d’aucun soutien, d’aucune grâce. Victime de la sentence divine, il est voué à pousser son rocher pour toujours...lui qui voulait simplement vivre librement sans la transcendance du Fatum.

L’ancien monde oriental disparu, dans l’angoisse de son questionnement, un philosophe méditerranéen a restauré l’image du héros pour le planter dans un décor contemporain. Dans une adaptation métaphorique il donne à Sisyphe, l’occasion de ne pas consentir au destin qui l’opprime. Il trouve sa grandeur dans la modernité. Albert Camus, dans son mythe, rapproche sa conception de l’homme du personnage légendaire. Son récit en grande partie imaginaire aborde un thème universel et critique : La quête du bonheur et de la raison.

Son modèle prend en main son propre destin pour supporter l’absurdité de sa situation. Son personnage s’impose un combat. C’est la grandeur de l’homme restauré dans la dignité. Dans une volonté à toute épreuve, il paye le prix de son exaltation pour la vie. Ainsi il maitrise ses jours et s’efforce d’estimer la vanité des répétitions éternelles. La joie silencieuse de l’homme se manifeste dans la possession triomphante de la fatalité. Sa volonté de vivre surpasse l’idée du néant. Son combat n’est pas sans souffrance, mais dans un puissant effort, il dégage une satisfaction et une sérénité. Il devient le créateur de sa vie. Ne faut il pas imaginer Sisyphe heureux, suggère l’auteur à la fin de son mythe.

Maintenant, dans une allégorie enfantine, à l’usage des poètes et des âmes simples...il me plait d’imaginer l’enfance de Sisyphe et la chance qui lui était offerte d’écouter passionnément et inlassablement, le même conte tous les soirs avant de s’endormir. Aujourd’hui pudiquement lové dans sa mémoire herculéenne.

" Il était une fois deux grenouilles turbulentes qui rivalisaient dans l’art de se projeter dans l’espace. Déjà, en plis, il existait dans l’entourage de notre héros en herbe, une certaine méconnaissance de la loi de la gravitation.

Un jour, dans leur excitation aveugle, les deux grenouilles retombèrent dans une amphore, à moitié remplie de lait. La parois intérieure lisse et visqueuse n’offrait aucune prise à leurs petites pattes. L’une d’elles se découragea : "A quoi cela sert de gesticuler, c’est absurde !" elle se laissa couler. Elle pratiquait la philosophie de l’absurde. C’était une grenouille absurde. L’autre choisit la persévérance, elle était absurde mais optimiste. Elle continua de battre et de se débattre, tant et si bien que le lait se transforma en beurre. De cette surface solidifiée, elle prit appui et s’élança hors de l’amphore."

Après mille et un siècles, le roc s’immobilisera sans doute et le monde encore aujourd’hui bien ignorant découvrira l’existence d’une loi d’un équilibre enfin restauré.
 


39 réactions


  • Sandro Ferretti SANDRO 23 octobre 2009 10:44

    Bonjour Jack,
    Vous n’allez pas tarder à devenir mythique sur ce site....
    Continuez à pousser votre caillou sur le dos.
    Un ami à moi, parti dans l’Irréel ,chantait ce mythe comme ceci :

    http://www.parolesmania.com/paroles_alain_bashung_10404/paroles_comme_un_le go_774192.html

    Bonne journée au bord du lac de la tranquilité.


  • sisyphe sisyphe 23 octobre 2009 11:16

    Très beau texte, Jack.

    Vous me pardonnerez, mais je ne résiste donc pas à lui joindre la fin du superbe livre de Camus (en l’honneur de qui, évidemment, j’ai choisi ce pseudo).

    Il faut imaginer Sisyphe heureux.

    Tout au bout de ce long effort mesuré par l’espace sans ciel et le temps sans profondeur, le but est atteint. Sisyphe regarde alors la pierre dévaler en quelques instants vers ce monde inférieur d’où il faudra la remonter vers les sommets. Il redescend dans la plaine.

    C’est pendant ce retour, cette pause, que Sisyphe m’intéresse. Un visage qui peine si près des pierres est déjà pierre luimême. Je vois cet homme redescendre d’un pas lourd mais égal vers le tourment dont il ne connaîtra pas la fin. Cette heure qui est comme une respiration et qui revient aussi sûrement que son malheur, cette heure est celle de la conscience. A chacun de ces instants, où il quitte les sommets et s’enfonce peu à peu vers les tanières des dieux, il est supérieur à son destin. Il est plus fort que son rocher.

    Si ce mythe est tragique, c’est que son héros est conscient. Où serait en effet sa peine, si à chaque pas l’espoir de réussir le soutenait ? L’ouvrier d’aujourd’hui travaille, tous les jours de sa vie, aux mêmes tâches et ce destin n’est pas moins absurde. Mais il n’est tragique qu’aux rares moments où il devient conscient. Sisyphe, prolétaire des dieux, impuissant et révolté, connaît toute l’étendue de sa misérable condition : c’est à elle qu’il pense pendant sa descente. La clairvoyance qui devait faire son tourment consomme du même coup sa victoire. Il n’est pas de destin qui ne se surmonte par le mépris.

    Si la descente ainsi se fait certains jours dans la douleur, elle peut se faire aussi dans la joie. Ce mot n’est pas de trop. J’imagine encore Sisyphe revenant vers son rocher, et la douleur était au début. Quand les images de la terre tiennent trop fort au souvenir, quand l’appel du bonheur se fait trop pressant, il arrive que la tristesse se lève au cœur de l’homme : c’est la victoire du rocher, c’est le rocher luimême. Ce sont nos nuits de Gethsémani. Mais les vérités écrasantes périssent d’être reconnues. Ainsi, Œdipe obéit d’abord au destin sans le savoir. A partir du moment où il sait, sa tragédie commence. Mais dans le même instant, aveugle et désespéré, il reconnaît que le seul lien qui le rattache au monde, c’est la main fraîche d’une jeune fille. Une parole démesurée retentit alors : " Malgré tant d’épreuves, mon âge avancé et la grandeur de mon âme me font juger que tout est bien. " L’Œdipe de Sophocle, comme le Kirilov de Dostoïevsky, donne ainsi la formule de la victoire absurde. La sagesse antique rejoint l’héroïsme moderne.

    On ne découvre pas l’absurde sans être tenté d’écrire quelque manuel du bonheur. « Eh ! quoi, par des voies si étroites... ? » Mais il n’y a qu’un monde. Le bonheur et l’absurde sont deux fils de la même terre. Ils sont inséparables. L’erreur serait de dire que le bonheur naît forcément de la découverte absurde. Il arrive aussi bien que le sentiment de l’absurde naisse du bonheur. « Je juge que tout est bien  », dit Œdipe, et cette parole est sacrée. Elle retentit dans l’univers farouche et limité de l’homme. Elle enseigne que tout n’est pas, n’a pas été épuisé. Elle chasse de ce monde un dieu qui y était entré avec l’insatisfaction et le goût des douleurs inutiles. Elle fait du destin une affaire d’homme, qui doit être réglée entre les hommes.

    Toute la joie silencieuse de Sisyphe est là. Son destin lui appartient. Son rocher est sa chose. De même, l’homme absurde, quand il contemple son tourment, fait taire toutes les idoles. Dans l’univers soudain rendu à son silence, les mille petites voix émerveillées de la terre s’élèvent. Appels inconscients et secrets, invitations de tous les visages, ils sont l’envers nécessaire et le prix de la victoire. Il n’y a pas de soleil sans ombre, et il faut connaître la nuit.

    L’homme absurde dit oui et son effort n’aura plus de cesse. S’il y a un destin personnel, il n’y a point de destinée supérieure ou du moins il n’en est qu’une dont il juge qu’elle est fatale et méprisable. Pour le reste, il se sait le maître de ses jours. A cet instant subtil où l’homme se retourne sur sa vie, Sisyphe, revenant vers son rocher, contemple cette suite d’actions sans lien qui devient son destin, créé par lui, uni sous le regard de sa mémoire et bientôt scellé par sa mort. Ainsi, persuadé de l’origine tout humaine de tout ce qui est humain, aveugle qui désire voir et qui sait que la nuit n’a pas de fin, il est toujours en marche. Le rocher roule encore.

    Je laisse Sisyphe au bas de la montagne ! On retrouve toujours son fardeau. Mais Sisyphe enseigne la fidélité supérieure qui nie les dieux et soulève les rochers. Lui aussi juge que tout est bien. Cet univers désormais sans maître ne lui paraît ni stérile ni fertile. Chacun des grains de cette pierre, chaque éclat minéral de cette montagne pleine de nuit, à lui seul, forme un monde. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d’homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.


  • catastrophy catastrophy 23 octobre 2009 11:31

    On peut rêver s’émanciper de la pesanteur. Pour l’instant déversé dans le champs, même pas des Hespérides, le lait ne sert même pas à faire pousser les poireaux ! et le rêve beauf, pour encore longtemps, reste la cuisine en granit !



    • jack mandon jack mandon 23 octobre 2009 14:41

      @ Catastrophy

      ça, c’est du lourd !

      Comment voulez vous qu’il existe des solutions collectives fiables, aux problèmes que vous évoquez,
      quand il n’en existe pas pour un seul...où bien dans la souffrance, la résignation et la solitude.

      On ne s’émancipe pas de la pesanteur, mais de l’idée que l’on s’en fait.

      Avec votre pseudo, vous semblez partager le sort de la première grenouille. Cela tient à si peu de chose.
      En attendant, en quelques mots vous traduisez avec beaucoup de force un aspect de la tragédie humaine.

      Merci pour votre intervention


  • Francis, agnotologue JL 23 octobre 2009 11:46

    Oui, très beau texte. Ne sommes nous pas tous un peu des Sisyphes ?

    A ce mythe j’aimerais associer un instant ce dicton : « pierre qui roule n’amasse pas mousse ».

    Ce qui fait que le fardeau est lourd, c’est qu’il n’amasse pas mousse : le travailleur ne voit pas s’accumuler les profits, lui.


    • jack mandon jack mandon 23 octobre 2009 13:10

      @ Bonjour JL

      C’est vrai, nous avons tous en nous un air de Sisyphe.
      Au plan réel du terrestre, c’est un autre travail, qui pourrait faire l’objet d’un article de votre part.
      La mousse, sa récolte, la condition ouvrière...j’aurai plaisir à vous lire

      Merci de votre intervention.


  • jack mandon jack mandon 23 octobre 2009 12:01

    @ Bonjour Sandro

    C’est un réel plaisir de vous trouver devant ma boutique mythique au lever du rideau.
    Entrez, je vous en prie, aujourd’hui, dans mon antique arsenal imaginaire, j’ai des recettes millénaires, des sortilèges immémoriaux, des incantations archaïques, des envoûtements ancestraux...Là, j’ai un truc pour vous, une amitié magique, c’est nouveau, je vous l’offre.
    En revanche, si j’en crois votre proposition schématique, vous m’affublez de deux cailloux, je me doute, c’est pour le prix d’un, c’est même gratuit vous me dites, mais je ne puis pousser et porter étant donné mon âge légendaire et ma constitution musculaire habituée à repousser.
    Je vous restitue donc le roc que vous m’aviez généreusement posé sur le dos et je continue dans l’automatisme du mouvement qui consiste à pousser...vous avez vu la pente, bien, excusez moi, je dois interrompre notre conversation, j’ai un cota à justifier, non pas pour les dieux dont je me fiche, comme de l’an 800 avant Homère, mais à ma conscience avec laquelle je cultive la paix.

    Merci d’exister


    • jack mandon jack mandon 23 octobre 2009 17:50


      @ Parkway

      Intéressant votre remarque.

      Le propre des dictons, c’est de relayer dans le bon sens quotidien, une vérité plus abstraite. Cette vérité aujourd’hui, prend une forme philosophique et mythique. Comme cela, à travers l’histoire de l’humanité, nous profitons du bon sens de nos ancêtres.
      Encore une fois, l’argent n’est pas à remettre en cause, c’est ce que nous en faisons qui est discutable.
      L’outil n’est pas contestable...Une monnaie saine, bien gérée...
      Imaginons un scalpel au tranchant très coupant, avec cet outil, un sadique peut supprimer une vie, un sculpteur sur bois faire émerger une oeuvre d’art, un chirurgien, sauver une vie.
      C’est à nous a nous remettre en question.

      Merci de votre intervention.

  • jack mandon jack mandon 23 octobre 2009 13:02

    @ Bonjour Sisyphe,

    Dans l’altitude du personnage, nous oublierons notre concurrence...loyale.
    Entre mythes, c’est un peu comme entre deux grands prédateurs, à chacun son territoire.
    Je m’amuse à l’évocation des transferts et autres voyages subtils qui se produisent entre nos modèles et nos ego.
    Vous avez, depuis plus longtemps que moi l’expérience du caillou. Je reconnais que pendant cette rédaction, je me sentais en situation difficile voire même infernale.

    Merci pour le texte d’Albert Camus


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 23 octobre 2009 13:22

    " Il était une fois deux grenouilles turbulentes qui rivalisaient dans l’art de se projeter dans l’espace. Déjà, en plis, il existait dans l’entourage de notre héros en herbe, une certaine méconnaissance de la loi de la gravitation.


    Un jour, dans leur excitation aveugle, les deux grenouilles retombèrent dans une amphore, à moitié remplie de lait. La parois intérieure lisse et visqueuse n’offrait aucune prise à leurs petites pattes. L’une d’elles se découragea : « A quoi cela sert de gesticuler, c’est absurde ! » elle se laissa couler. Elle pratiquait la philosophie de l’absurde. C’était une grenouille absurde. L’autre choisit la persévérance, elle était absurde mais optimiste. Elle continua de battre et de se débattre, tant et si bien que le lait se transforma en beurre. De cette surface solidifiée, elle prit appui et s’élança hors de l’amphore."

    Absurde mais optimiste , deux mots qui vont très bien ensemble .

    J’ aime dire ça « Jack en tant que soleil il en connait un rayon  »

    Apparté : salut Sandro je savais pas que c ’était moi l’ Amiral ...

    Bonjour à tous les intervenants qui viennent ici pour le plaisir .

    Merci Jack .

  • Suldhrun Coyotin 23 octobre 2009 14:18

    Bonjour Mr mandon
     Effectivement !

    Sisyphe , dans l art ancien de l alchimie , se nomme Ouroboros , ouro , pour la queue et boros pour le cote glouton , en langage du Grec ancien .

    En cela , pour Sisyphe , en vaut , le rocher de l éternelle poussée toujours renouvelée .

    Bref ! le mental se nourrissant de ses propres pensées , oubliant d en requérir au ressenti . Voir pour cela l excellent écriture de Chogyam Trungpa , Méditation et action !

    Dommage , pour Sisyhpe , il va stagner !


    • jack mandon jack mandon 23 octobre 2009 14:58

      @ Coyotin

      Voyage dans les racines du monde, à l’époque où le rocher était tout chaud et souple de la dernière coulée volcanique et l’Atlantide se préparait pour un voyage sans retour dans la mémoire collective des peuples anciens.
      Ils nous font rêver ces grecs d’hier avec l’ art qu’ils ont d’humaniser chaque chose dans l’esthétique et dans l’éthique.
      Sisyphe est complètement somatique, s’il médite, c’est avec son corps. Enfin, c’est l’idée que je m’en fais entre le modèle antique d’Homère et le modèle contemporain d’Abert Camus.

      Merci pour cette précision originelle


    • Avalon_Girl 24 octobre 2009 22:20

      Chogyam Trungpa est un penseur iconoclaste remarquable,
      merci de le citer,
      çà change des courants d’air spirituels ...  smiley

      « Pratique de la voie tibétaine - Au-delà du matérialisme spirituel » est un de ses + grands livres de contestation philosophiQ.



  • jack mandon jack mandon 23 octobre 2009 14:24

    @ L’Amiral,

    Un poème rédigé par J. Prévert pour Rocla, dit Haddock, dit l’amiral,

    L’amiral Larima
    Larima quoi
    la rime à rien
    l’amiral Larima
    l’amiral Rien.

    Vous pourrez sans doute m’expliquer, je ne suis pas sur d’avoir bien compris.

    Merci pour votre intervention cordiale et généreuse avec ce bon vent du large qui nous parle des grands voyages d’autrefois. 


    • Francis, agnotologue JL 23 octobre 2009 14:44

      L’amiral Larima

      arrima son rafiot.

      Fout tout faire se dit-il

      Dans cette marina là.


    • Francis, agnotologue JL 23 octobre 2009 14:46

      @ Jack Mandon, bah, je n’suis plus dans le coup.  smiley


    • jack mandon jack mandon 24 octobre 2009 08:02

      @ JL

      ....« Je ne suis plus dans le coup »

      c’est votre dernier mot JL...

      Désirez vous vraiment vous maintenir dans le choix stratégique de la première grenouille ?

      Puisque la vie est un jeu, pourquoi ne pas poursuivre le jeu avec le regard émerveillé de l’enfant.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 23 octobre 2009 14:34

     Une réponse toute trouvée sur un autre fil , hier .

    Qu’est ce que je fais ici ? Rien, tout : vivre.

    Rien ...tout , vivre ...


     smiley




    • Sandro Ferretti SANDRO 23 octobre 2009 14:58

      @Had et Jack

      Oui, j’ai noté aussi ce beau post hier.

      PS : L’Amiral auquel je faisais allusion hier chez Cosmic, c’est Argo (tiens, encore un mythe...)
      Mais tu pourrais étre son poisson-pilote, j’sais pas, faut demander. Mais il parait bien loin au large, et il manque à l’appel et à la pelle....


  • catastrophy catastrophy 23 octobre 2009 18:10

     Tragédie humaine ?


     Comédie vous voulez dire.

     Il existe sans doute des solutions pour tempérer (euphémisme) la prédation de l’homo sapiens sapiens ad libitum. Un attracteur étrange sans doute.


  • jack mandon jack mandon 24 octobre 2009 08:19

    @ Catastrophy

    Des principes simples travaillés pédagogiquement et activement dans la plus petite enfance.

    Un par exemple, d’une meilleure connaissance de la vie et des interactions entre toutes les espèces végétales, animales et humaines.

    Selon le poète Caril Gibran, ( pour l’image)

    « Qui coupe une fleur, fait pleurer une étoile »


  • Dora-Rafaella Dora-Rafaella 24 octobre 2009 11:03

    Effectivement, dans la vie, il y a de ceux qui s’acharne à pousser le roc, sous-entendu s’acharne à vivre le plus lourd et difficile, et ceux qui réflechissent et qui le contourne, le contemplant peut-être, souriant, et se disant que la vie peut-être facile et légère si on le souhaite.
    Tout est question de point de vue... en comprenant bien que tout réside d’abord dans nos pensées et notre esprit. C’est une question de choix.
    Dans les deux cas, chacun fait ses propres expériences, bonnes ou mauvaises, joyeuses ou triste...
    Belle journée cher ami...


  • jack mandon jack mandon 24 octobre 2009 11:56

    @ Dora-Rafaella

    Le dilemme n’est pas de pousser ou de contourner le roc.
    La sanction des dieux est définitive, sans appel et incontournable pour l’éternité.
    La pointe de l’histoire, n’est pas où vous la situez.
    L’unique alternative, est de trouver un sens à l’absurdité de la vie...en poussant le roc.
    En dernière analyse, il me semble qu’à la lecture de l’article, peut être l’effet de l’émotion,
    la partie supérieure de votre shador a glissé sur votre joli front virginal, obscurcissant partiellement la vision du document. Je vous invite donc a reprendre la lecture du texte, en ouvrant bien grands vos jolis yeux, pour autant que cela fut possible, tant le regard ne supporte aucune retouche.
    Retournez à l’antique et athlétique exercice...à moins que cela fut proscrit par votre religion,
    comme le sport, l’éducation physique et la photo d’identité.

    Merci pour votre intervention.


  • Dora-Rafaella Dora-Rafaella 24 octobre 2009 17:56

    Bonsoir,
    Non, Monsieur Mandon, c’est vous qui n’avez pas bien étudié la question, ni ma réponse d’ailleurs...les choses évoluent, et je fais partie de cette nouvelle génération qui envisage les éléments sous un autre angle. Vous ne détenez pas la vérité absolue..
    Votre avis compte bien sûr, mais le mien tout autant !!
    Bien à vous.


  • jack mandon jack mandon 24 octobre 2009 18:15

    @ Dora-Rafaella

    C’est de l’histoire de Sisyphe dont il s’agit, nos avis et nos époques respectives n’ont rien à faire ici.
    C’est un thème philosophique, pas une partie de collin maillard.


  • Avalon_Girl 24 octobre 2009 22:15

    J ne crois pas Sisyphe heureux ...

    C le pire des esclaves, un esclave volontaire qui s’est persuadé de devoir « suer sang et eau », conformément au châtiment bibliQ, pour accomplir un labeur stupide, un travail absurde.

    Sisyphe est l’image-même de l’homme soumis à la fatalité, au lieu de recourir à son libre arbitre, c-à-d à la possibilité du NON, et d’un oui alternatif.

    Sisyphe aurait pu sculpter son rocher, en faire une roue ou une statue.

    Mais en renonçant à sa capacité créatrice, il s’est définitivement aliéné dans la répétition, la reproduction sans modification, donc sans nulle chance de transcendance, de l’erreur originelle.

    Pas de quoi pavoiser ... !

    P.S @ l’auteur : votre attitude méprisante vis-à-vis de Dora-Rafaella en dit long sur votre cuistrerie intellectuelle.


    • Dora-Rafaella Dora-Rafaella 26 octobre 2009 14:01

      Chère Avalon-Girl,

      Je vous remercie infiniment pour votre intelligente intervention. Vous m’avez comprise, je me sens moins seule, c’est important.
      Une très belle journée joyeuse et créatrice pour vous.
      Dora-Rafaella.


  • jack mandon jack mandon 25 octobre 2009 03:12

    @ Avalon-Girl

    Le pédantisme est chez moi plus formel que fondé.
    Le fait que je vous dévoile mon identité, est en partie l’indice,
    qu’il m’est donné d’être sincère...et bien peu stratège.
     
    Les échanges épistolaires avec Dora-Rafaella, ont un caractère émotionnel,
    qui déborde très largement, la destinée heureuse ou malheureuse de Sisyphe.

    Je ne pratique pas la voie tibétaine, ce que vous comprenez, en qualité de démocrate,
    vous garantissez la liberté d’opinion.


  • Suldhrun Coyotin 25 octobre 2009 07:09

    Le bonjour !

    Avalon-Girl , de même jack 

     Sisyphe , en sommet
    Ahanait du rocher .

    La mer , sans arrêt
    Enroulait le
     galet.

    L alchimiste en déduit

    O temps !
    Suspends , le vol
    Du vol de ma vie !

    Merci a tous les deux ,donc .


  • jack mandon jack mandon 25 octobre 2009 10:09

    @ Coyotin,

    Merci pour votre intervention poétique et apaisante.

    Je comprend que la pratique de la voie tibétaine, cultive le respect et la conciliation.

    « Il n’y a pas de supériorité, il y a la bonté »
    Beethoven.


  • jack mandon jack mandon 25 octobre 2009 11:13

    @ Dora-Rafaella et Avalon-Girl

    On ne peut exclure le problème de génération.

    Des jeunes brillants et offensifs qui arrivent avec des idées pleins les yeux.

    Le conservatisme de l’ancien qui pousse son caillou depuis si longtemps, ne peux se résigner à voir balayer en un tour de main des valeurs qu’il vénère passionnément.

    Cependant, si dans les deux cas, la remise en question subsiste, tout n’est pas perdu. C’est bien là l’essentiel.

    Merci à vous deux pour l’intelligence de vos propos.


  • jack mandon jack mandon 25 octobre 2009 11:40

    @ Dora-Rafaelle

    Si vous pratiquez aujourd’hui, intuitivement et intelligemment, comme par enchantement, la stratégie du contournement, avec le sourire, c’est aussi avec la collaboration plus somatique des anciens.
    L’interaction se joue du temps et des époques.


  • Dora-Rafaella Dora-Rafaella 26 octobre 2009 14:10

    Effectivement cher Jack, je n’ai jamais dit le contraire. L’échange avec les anciens est important, c’est du reste pour cela que je vous apprécie. Cela dit, vous restez seul responsable de vos émotions et de vos débordements...
    Merci de m’avoir fait découvrir Avalon-girl... qui semble être une psychothérapeute de qualité.
    A bientôt pour d’autres débats «  symboliques » j’espère. !!


  • jack mandon jack mandon 26 octobre 2009 18:06

    @ Dora-rafaella

    http://www.agoravox.tv/article.php3?id_article=24056

    Après un long séjour aux enfers en dialogue permanent avec chronos....

    ...j’ai découvert ce qui se cachait sous le niqab


  • Diane Diane 29 octobre 2009 18:50

    Bonsoir Jack,

    J’ai l’habitude de lire vos articles, j’ai le sentiment qu’il existe toujours un lien, entre les personnages ou les thèmes proposés et votre vie.
    Qu’est-ce qui a motivé votre choix du mythe de Sisyphe ?


  • jack mandon jack mandon 30 octobre 2009 06:53

    @ Diane

    Tout ce que nous produisons est le fruit d’une part plus ou moins importante de nous même.
    Le personnage de Sisyphe me parle à bien des niveaux.
    En fait, votre intervention me donne envie d’en parler encore.
    Entre l’histoire, le conte, et l’effort d’analyse, se situe un positionnement instable ou nous nous trouvons tous plus ou moins confortablement.
    Les poètes et les romanciers mettent en scène les mythes, les philosophes, les scientifiques s’en emparent pour les cadrer, les analyser, les démonter...pour comprendre, mais aussi pour se rassurer.
    Je vais de ce pas faire un autre papier, merci pour m’en avoir donné l’envie.


  • Volontaire Volontaire 31 octobre 2009 19:17

    Bonsoir Jack, merci pour votre article, de ceux qui aident surement à s’extraire de la glu du quotidien et à à [re]penser, pour peut être mieux la porter, notre condition humaine. J’ai été particulièrement frappée dans votre récit par le rappel de la modernité du mythe, autant que par la suma divisio qu’introduit la fable entre nos visions ce ce monde dont nous sommes les passagers furtifs.

    « On ne s’émancipe pas de la pesanteur, mais de l’idée que l’on s’en fait » dites vous, et dans une « possession triomphante de la fatalité », [on] « devient créateur de sa vie ». Nulle question de génération ou de climat pour moi, mais plutôt de regard porté et peut-être de taille de cailloux, de formes, de texture. « Elle tourne la terre, elle tourne... » *

    Seule divergence, je ne parviens pas à vous suivre dans l’espérance d’un mille et unième siècle. Manque d’entrainement sans doute. Je vous en demande pardon. Et pourtant, je reste. Volontaire

    * « La chanson dans le sang » Jacques Prévert


  • jack mandon jack mandon 11 novembre 2009 17:33

    @ Volontaire

    L’articulation de votre pseudo n’est pas sans rappeler l’attitude « sisyphienne »
    Pour la « divergence », elle est purement formelle.
    Sisyphe oeuvre dans le temps universel, divin.
    Je n’ai pas eu le temps d’ouvrir la bouche et mille ans se sont écoulés.
    Ce chiffre était un clin d’oeuil aux mille et une nuits qui nous transportent
    également dans un temps hors du temps.
    Avec un peu de retard, merci


  • jack mandon jack mandon 11 novembre 2009 17:50

    @ Volontaire,

    J’ajouterai que la volonté représente la forme la plus humaine, la plus pathétique de Sisyphe.
    En revanche, le pouvoir, c à d le « pouvoir être » nous parle de l’identité divine de Sisyphe,
    celle qui libère et qui ouvre. C’est là que les matérialistes se découragent, car, au fond,
    ils se sentent impuissants et désespèrent devant la montagne avec leur rocher.
    C’est là qu’Albert Camus baisse les bras et angoisse.
    Avoir ou ne pas avoir la foi...c’est la question !


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