vendredi 17 juillet 2009 - par Voris : compte fermé

Songs for Kerouac et pour la route

Il y a 40 ans mourait Kerouac, le 21 octobre 1969. Pierre Le Bris, aujourd’hui âgé de 91 ans, et ancien libraire à Brest, se souvient de l’irruption chez lui à Brest, en 1965, de ce grand type qui lui apparut comme un indien ou un Rimbaud. Tous deux burent plusieurs coup de cognac et parlèrent longtemps sous le tipi avant de se séparer contents.

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En septembre 1957, Jack Kerouac peine à trouver un éditeur pour son livre "Sur la route" mais, sitôt publiée, cette oeuvre eut un effet retentissant et fit naître en Amérique une multitude de beatniks.
 
Jack Kerouac était venu à Brest sur la trace de ses ancêtres qu’il recherchait. Parce que son père lui disait toujours : "Ti-Jean, n’oublie jamais que tu es breton", mais Jack Kerouac mourut en 1969, sans avoir pu faire un second voyage en Bretagne, sans savoir que son ancêtre avait vécu à Huelgoat. Peut-être en est-il mieux ainsi car Jack est le descendant d’un voyou : son lointain ancêtre breton s’appellerait Urbain-François Le Bihan de Kervoac. Fils d’un notaire du Huelgoat, accusé de vol et de viol, il s’est enfui, en 1720, en Amérique où il a changé son nom et devient Le Bris (comme notre libraire à qui il a rendu visite pour chercher dans sa généalogie...). Cette trace a été établie par le journaliste Hervé Quéméner et la généalogiste Patricia Dagier (référence : livre "Jack Kerouac, Breton d’Amérique" - éditions Le Télégramme).
 
Cette filiation avec un mauvais garçon peut décevoir des fans du Québec mais la filiation entre Kerouac et les Bretons, elle, s’est établie depuis longtemps dans les coeurs avant de se vérifier dans les faits. C’est ainsi que l’écrivain breton Youenn Gwernig quitta Huelgoat pour émigrer aux États-Unis où il se lia d’une grande amitié avec Jack Kerouac. À la mort de ce dernier, il rentra en Bretagne. Les liens entre le père des Beatnik et les Bretons ont donc été forts et sont restés très forts et sa légende demeure bien vivante. 

Playliste en hommage à Kerouac :
 
En France, le chanteur Michel Corringe rendit hommage au "clochard céleste", au "papa des beatniks" avec sa chanson Kerouac Jack. (Écoutez ici). Mais son meilleur hommage à la beatnik attitude reste La Route, véritable hymne à la liberté. Écoutez là !
 
Mais aussi Valérie Lagrange : "Kerouac"
 
Au Québec : Sylvain Lelièvre : "Kerouac"
 
Dans le monde : Ralph : "Goodbye Jack Kerouac"
 
Seedy Gonzales :"Kerouac & Burroughs"
 
Mickael Johnathon : "Kerouac alley"
 
Top Models "Kerouac"
 
Willie Loco Alexander and the Confessions : "Kerouac"
 
Et pour la route :
 
Emily Loizeau : "Sur la route"
 
Gérald de Palmas : "Sur la route"
 

 


7 réactions


  • bernard29 bernard29 17 juillet 2009 10:55

    Eh bien ça faisait un bout de temps que je n’avais pas entendu cette chanson « la route. » . 
    Toujours la même émotion et le même plaisir de l’entendre.


  • Georges Yang 17 juillet 2009 14:25

    On reste sur sa faim ! J’espérais plus sur cet écrivain qui marqua toute une génération


    • dagier 17 juillet 2009 17:36

      Ue nouvelle version actualisée de la biographie de Jack Kerouac est en ligne sur Wikipedia.
      Elle rend compte, notamment, des nouvelles découvertes sur les origines de l’écrivain et, élément essentiel, Jack Kerouac n’y apparaît plus comme étant né Le Bris de Kerouac mais Kerouac, tout simplement. Ce qui est conforme à son acte de naissance.
      Ce patronyme Le Bris, utilisé par son ancêtre en 1732 pour se marier et reconnaître son premier fils né avant mariage, est d’ailleurs tombé en désuétude dès la mort de cet ancêtre en 1736. Jack Kerouac, comme d’autres membres de cette très grande descendance nord-américaine, a jugé qu’en se réappropriant ce patronyme Le Bris, il lui serait plus facile de retrouver la trace de son ancêtre en Bretagne. L’histoire a prouvé le contraire...
      Je suis incapable techniquement d’insérer cette nouvelle version mais je souhaitais vous signaler son existence.

      Bravo pour l’article « Songs for Kerouac et pour la route »

      Patricia Dagier


       


    • David 19 juillet 2009 13:22

      « Visions of Cody » a été traduit et publié chez 10/18. Manque la référence sur Wikipédia je vois.


  • armand armand 17 juillet 2009 19:09

    Toujours émouvant de lire quelques lignes de plus sur Kerouac ;
    On ne pourra jamais le comprendre sans tenir compte de la dimension de l’« écrivain immigré » chez lui.
    En effet, il découvre l’Amérique ’sur la route’ avec des yeux d’immigré canadien français - et cela explique en grande partie la fascination qu’il éprouve pour ’Dean Moriarty’ (en fait, son copain Neal Cassady) avec ses allures de cowboy ; C’est pour cela aussi que Kerouac n’a jamais souscrit à tout le volet politique de la ’contreculture’, estimant que les U.S.A avaient été ’bons’ pour sa famille d’immigrés de classe ouvrière. Pour la même raison, il y a toujours eu une barrière entre Kerouac et ses copains ’beat’ plus aisés, comme Ginsberg et Carr.

    Pour la petite hsitoire, un de ses meilleurs amis, un Français de France, s’appelait Henri Cru (’Rémi Boncoeur’ dans On the Road). C’était également un ami de mon père, qui fréquentait les mêmes bars dans le Village que Kerouac. Cru faisait partie de ces amis précieux, toujours prêts à vous loger, voire à vous cacher, en cas de besoin (problèmes avec la police, avec une nana... etc.).


  • L'enfoiré L’enfoiré 18 juillet 2009 13:51

    Salut Paul,
     Merci pour ta poésie et la manière d’en parler.
     C’est une chose que j’aurai à regretter dans ma vie : la connaissance de la musique pour pouvoir en jouer.
     Avec les notes, on peut rendre les mots et les actes, plus acceptables.
     Je ne connsaissais évidemment pas, ce chanteur.
     C’est l’année de Nougaro. Encore ce matin, j’écoutais les émissions pendant lesquels on le définissait au plus près.
     Chez nous, parmi les disparus, nous avons Jef Bodart qui était justement honoré aux Francofolies de Spa où il y a eu Pierre Rapsat qui revenait en mémoire.
     Les chanteurs sont les mémoires parallèles de notre temps.
     Elles ne parvienent pas à disparaître complètement des mémoires. 


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