samedi 17 avril 2010 - par Bettina Soulez

« Tout ce qui brille »... Le mensonge, ascenseur social

Un film sympathique, touchant, vif, cadencé. Bien plus riche qu’il n’y paraît !

Je défendrai toujours les films qui mettent en scène la condition de la femme et l’appétit de la jeunesse pour changer le cours de la vie, reprendre la main et vivre autre chose.

Ce film de Géraldine Nakache mérite, me semble-t-il, une lecture plus fine qu’il n’y paraît.

Ces deux femmes, voire ces trois femmes car il faut intégrer le personnage de Virginie Ledoyen comme ayant un peu plus tôt suivi le même itinéraire, mettent leur joli minois, leur intelligence et leur liberté sexuelle au service de la réussite.

Et tout est construit sur du mensonge, jusqu’à cet enfant attachant, ballotté, étranger et perdu dans ce monde d’adultes "friqués", enfant qu’on attribue hâtivement dans une conversation de salon à une femme asiatique alors qu’il est typé d’Afrique du Nord et qu’il se sent enfin si bien, lové dans les bras de ces jeunes filles qui lui ressemblent.

Le mensonge, qui dans cette histoire parfois fonctionne parfois rabaisse, permet à ces jeunes femmes d’espérer sortir de leur ghetto de banlieue ; le mensonge est bas, énorme, humiliant pour les parents ; il offre du rêve à ces jeunes filles mais pas vraiment le bonheur.

Le mensonge comme ascenseur social. On a vu, dans d’autres vies d’autres films, des gens sans foi ni loi s’en servir pour se grandir soi tout en nuisant à autrui.

"Tout ce qui brille" met à l’honneur, par ricochet, des valeurs fondamentales : l’amitié et l’esprit de famille car l’une et l’autre savent pardonner le mensonge qui, lui, ne mène pas bien loin. Les parents de ces jeunes femmes regardent avec intelligence leurs enfants tenter de vivre différemment et de changer le cours de ce qui est écrit. Sans s’immiscer dans leurs vies, attentifs, ils veillent. Et les amis aussi.

Beau film. Bravo.

 

 




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