samedi 24 avril 2010 - par Oana

Twilight c’est cool !

Fan de Twilight, j’avais envie d’exprimer ma lassitude devant la condescendance avec laquelle certains (nombreux !) critiquent les livres, l’auteur, les personnages, les films, les acteurs, les blogs et les fans de cette saga.

On entend partout : Twilight est le résultat d’une industrie pour des petites filles, en mal d’amour, en proie à des changements hormonaux ; une industrie qui les utilise pour faire la promotion gratuite de l’œuvre de Meyer et en plus les arnaquent en leur vendant les plus incroyables babioles.

On essaie de des-enchanter le livre : ça rassemble à Harry Potter (c’est écrit par une mère au foyer) ; la littérature bit-lit est à la mode (le vampire incarne les peurs des adolescents, les changements de la société de consommation) ; l’héroïne principale est tellement fade et maladroite que les petites filles peuvent s’y identifier ; la chasteté avant le mariage est très prisée dans l’Amérique profonde (le film a été soutenu par ceux qui pensent comme Sarah Palin) ; c’est écrit par une femme qui ne sait pas écrire (pas un vrai écrivain) ; l’histoire est classique (inspirée de quelques grands romans d’amour universels) … etc. etc …

Et ça continue dans le même esprit avec les films, les acteurs … à n’en plus finir. On ne comprend pas pourquoi un tel succès : les livres sont mauvais, l’histoire banale, les films pas très réussis, les acteurs pas si bons, les fans un peu stupides …

J’ai envie de dire qu’à force d’analyser les failles, on ne voit plus la montagne. Comme n’importe quel évènement exceptionnel, ce phénomène est l’aboutissement d’une heureuse rencontre. Une rencontre entre un besoin, un produit, un contexte et une opportunité.

Développons, voulez-vous :

Un besoin : le besoin d’euphorie collective. La fin de l’engouement Harry Potter à laissé un vide : celui de vibrer à l’unisson avec de nombreux autres fans, d’attendre le souffle coupé la sortie du prochain épisode, de lire alors qu’on n’est pas censé lire, de participer à un évènement qui nous inclut et nous dépasse …

Un contexte : l’existence d’internet, de Twitter, de YouTube, des blogs …. à quoi bon toute cette technologie qui nous permet de faire tant de choses ... de communiquer, de créer, de débattre ... s’il nous manque l’objet qui nous provoque, nous émoustille, nous fait tous parler de la même chose … C’est comme on si avait une superbe robe, un prince charmant, une super carrosse, mais pas de bal !

Un produit : un livre accessible, en plusieurs tomes, écrit par une bonne conteuse, des films pleins d’émotion (paysages magnifiques, musique merveilleuse, baiser romantique, tension sexuelle, triangle amoureux, muscles, action), des acteurs peu connus, jeunes, modestes.

Une occasion : l’ouverture vers les blogs … une occasion de s’exprimer, d’être pris en compte, d’être reconnu (convention de fans, avant-première réservée, concours du meilleur blog) … une possibilité de se mobiliser pour un but commun (tel sauver Pattinson des paparazzi), une opportunité d’être connecté, impliqué, responsable, créatif, capable, engagé ...

Et si en fait, au lieu de voir le phénomène Twilight comme le produit d’un marketing viral très réussi, on le regarderait plutôt comme le succès d’une tentative de prise de pouvoir par les fans. Ébréché l’autorité des critiques hautains qui décident quels livres lire et quels films regarder ! Le fans veulent participer à la prise de décisions dans les rédactions et dans les maisons de production … les fans veulent s’exprimer sur le choix de l’acteur qui incarnera le héros principal, sur le choix des manuscrits à publier, veulent inventer de nouveaux codes de conduite fan-paparazzi-artistes-producteur-auteur, veulent instaurer l’ère du fan impliqué.

C’est peut-être là la raison du succès de la saga : les fans ont voulu montrer leur crocs (végétariens, bien sûr).

 



4 réactions


  • worf worf 24 avril 2010 12:23

    ayant regardé le 1° film plus par curiosité que par attirance, je voulais voir de même propre yeux pourquoi un tel engouement auprès des plus jeunes.
    Après visionnage, je peux comprendre ce tel engouement surtout auprès des jeunes filles et le peut d’intérêt pour les critiques.
    Sans revenir sur l’histoire et la réalisation, j’ai vu un film assez lent sur la relation entre une jeune fille et un être extraordinaire, beau & jeune.
    Je comprend que ce vampire a tout pour être attirant, l’écrivain ayant gommé les éléments pouvant le desservir (vivre que la nuit, soif du sang humain, aspect malédiction de sa condition, etc). De ce fait, la volonté de l’héroïne pour devenir elle aussi un vampire est tout à fait compréhensible, nettement moins le refus de son amant !
    On a donc un amour plus platonique que charnel qui se rapproche plus de celui entre Tristan & Yseult qu’une passion charnelle que l’on retrouve dans le roman de bran Stocker et dans les films de vampires.
    Si les amateurs et les spécialistes de l’univers vampirique se sont montrés aussi critique, c’est qu’ils n’y ont vu qu’un produit edulcoré, ne reprenant pas les éléments présents dans la littérature des vampires (désir charnel, la transgression de l’interdit, l’aspect sulfureux).
    Nouvelle vision de ce thème ou besoin de décrire les relations d’ado dans un autre univers que celui habituel ?
    Quant à savoir si Twilight est un plan de marketing, un phénomène passager ou est porté par les fans, l’avenir nous le dira assez vite bien que vous y répondez partiellement en mentionnant que la fin de l’engouement pour Hary Potter a laissé un vide.


  • Firedog Firedog 24 avril 2010 15:35

    Le meilleur film de vampires : Entretien avec un vampire !!!!


  • Artius 24 avril 2010 19:05

    La littérature contemporaine des vampires, c’est Anne Rice qui l’a écrite. De ses ouvrages, un jeu de rôle a été tiré, et on est bien loin du monde vampire style Bela Lugosi ou encore Klaus Kinski.
    Dans une veine smiley identique, on trouvera également underworld, surtout le premier.


  • johnford johnford 24 avril 2010 21:17

    C’est un blague l’article ? En tout cas twillight a fortement innové, c’est la première publicité (film pardon) avec des loups garous qui s’épilent le torse.


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