mercredi 12 avril 2017 - par Emile Mourey

Vercingétorix et la presse honteuse

Je ne sais pas ce qu'il vaut mieux : un Danton, un Robespierre, ou un Saint-Just, auxquels la Révolution a coupé la tête avant qu'ils ne fassent trop de dégats, ou un Mazarin, gestionnaire avisé... dans ses affaires privées. En revanche, concernant Vercingétorix, que je ne compare à personne, je suis scandalisé par les propos particulièrement stupides de la presse people.

Journal auvergnat "la Montagne" du 8 avril, je cite : une référence historique pas si glorieuse.

"Médiocre stratège" ? Faux ! À Gergovie, César a perdu l'effectif d'une cohorte, ce qui le condamnait à la destitution s'il n'avait pas remporté la bataille d'Alésia http://bibracte.com/mon_histoire_de_la_gaule/doute_sur_gergovie.html. À Alésia, la manoeuvre des Gaulois : fixation dans la plaine des Laumes, attaque sur la montagne de Bussy, est d'une rigoureuse logique. Le sort de la bataille s'est joué sur un temps très court, le temps qui a permis à César de basculer sa cavalerie germaine d'un front sur l'autre.http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/explication-de-la-bataille-d-58046

"Une supériorité de dix contre un ?" Faux ! De même que pour l'émigration helvète, César prend pour argent comptant les effectifs théoriques prévues recensés qui n'ont rien à voir avec les effectifs réalisés que personne ne connaît.

Rejournal auvergnat "la Montagne" du 1er avril  : Vercingétorix aurait été chauve !

Sans commentaire tellement cela touche à l'absurdité. 

Vercingétorix : au nom de la Liberté (mon article Agoravox du 4. 9. 2007)

Le lendemain, sur la hauteur d’Alésia, à Alise-Sainte-Reine, le conseil gaulois ayant été rassemblé, Vercingétorix déclare : « Si j’ai fait cette guerre, ce n’est pas pour mon ambition personnelle mais pour la liberté de tous. Puisqu’il faut céder à la fortune, je me livre à vous. Tuez-moi ou livrez-moi vivant aux Romains ! Puissent-ils se satisfaire de mon sacrifice ! » (traduction très précise E. Mourey)

Telles furent les dernières paroles que prononça le jeune chef gaulois. César qui se targue de vouloir "fournir des matériaux à ceux qui s’occupent d’écrire l’histoire" (1), aurait perdu toute crédibilité auprès de ses lecteurs s’il n’avait pas rapporté telles quelles les paroles de celui qu’il avait vaincu. Cette déclaration tout empreinte de dignité est dans la plus pure tradition de la culture antique. Quelque temps auparavant, le chef arverne Critognatos avait prononcé un véritable discours à la Démosthène devant l’assemblée des assiégés. Ce discours montre à l’évidence que les nobles gaulois n’étaient pas aussi incultes qu’on s’est plu à le dire. Leurs médailles nous révèlent par ailleurs dans leurs inscriptions l’étonnante imbrication des deux langues courantes de l’époque, le grec et le latin.

 Vercingétorix était fils de "rix". S’inscrivant dans la lignée des fameux rois Luern et Bituit, il n’a pu être élevé que dans un palais construit en "solides pierres cimentées au mortier de chaux" (2), un palais qui se dressait dans une ville qui ne pouvait pas être moindre que la ville gauloise que les chercheurs du CNRS ont mis récemment au jour sur le mont Lassois... une ville capitale fortifiée. De même que César semble avoir bénéficié des leçons d’un rhéteur gaulois (3), Vercingétorix a obligatoirement reçu une éducation guerrière mais aussi littéraire - ses déclarations prouvent qu’il s’exprimait remarquablement bien. Florus le décrit comme un personnage hors du commun qui en imposait à tous : "terrifiant par son physique (corpore), par son intelligence (spiritu) ainsi que dans tout ce qui est en rapport avec la guerre (armis)". Il le présente en outre comme un orateur exceptionnel qui entraînait les foules.

Son nom est manifestement un mot composé qui évoque les pouvoirs et symboles représentatifs de la société gauloise : ver comme vergobret, cing comme cingum, ceinture, collier ou torque, rix comme commandant en chef. Et il y a aussi le mot "toge" (4) qui se devine en lettres inversées comme dans d’autres noms composés de l’époque : Togirix, Orgetorix, Cingetorix. Ainsi donc, Vercingétorix aurait été investi de plusieurs pouvoirs pour mener sa guerre contre les Romains alors que son père Celtill avait été exécuté par ses compatriotes pour avoir eu des velléités de pouvoir personnel.

Vercingétorix affirme qu’il a fait cette guerre pour la liberté de tous "communis libertatis causa". On ne peut comprendre le sens profond de cette expression que si on se replace dans le contexte de la société gauloise de l’époque (5). En outre, en tenant compte du sens premier qu’avaient ces trois mots, on est amené à penser que Vercingétorix ne s’est pas battu seulement contre l’envahisseur romain mais pour une cause - causa - qui pourrait bien être l’abolition dans son peuple de ce qui s'appelait, au Moyen Age, le servage. Autrement dit, Vercingétorix aurait eu la volonté politique d’accorder le droit de citoyen - libertas - à ceux qui ne l’avaient pas, c’est-à-dire à tout le monde (communis). Le récit de César montre en effet que c’est dans les classes défavorisées que le chef gaulois a trouvé son principal soutien. Il ne fait pas de doute que c’est une volonté de révolution sociale qui l’animait (8). Mais il y avait César et son armée. C’est grâce à cet appui extérieur que les partisans de "l’amitié romaine" l’ont emporté. Il faudra attendre 1789 pour que l’égalité citoyenne soit enfin reconnue.

Le deuxième axe de la politique de Vercingétorix apparaît dans sa volonté clairement affichée de faire l’union de la Gaule. S’imaginer une Gaule indépendante "qui n’existerait pas", peuplée de laboureurs astucieux certes mais non socialement organisés, relève de la plus complète absurdité. La Gaule était organisée suivant le modèle grec en un grand nombre de cités, relativement florissantes, mais qui n’avaient de liens entre elles que sous forme de confédérations ou de ligues. Pouvant se défaire ou se recomposer suivant les aléas de la situation politique - les grandes expéditions gauloises jusqu’à Rome et Delphes le prouvent - ce système a montré sa faiblesse lorsque le conseil de la cité biturige n’a pas suivi la décision commune en ne voulant pas évacuer sa ville de Bourges, et donc, de ne pas brûler les réserves de blé qui s’y trouvaient stockées. C’est ce blé qui a permis à l’armée romaine d’échapper à la famine.

La très orgueilleuse phrase que Napoléon III a fait graver au pied de la statue de Vercingétorix qui se dresse à la pointe du mont Auxois est un contresens manifeste. Au lieu de "La Gaule unie, formant une seule nation, animée d’un même esprit, peut défier l’Univers", il aurait fallu écrire : "Je ferai de toute la Gaule un seul conseil (de gouvernement) dont personne au monde ne pourra contester les décisions dès lors qu’elles auront été prises dans une volonté commune" (DBG VII, 29, traduction très précise E. Mourey).

Sur fond d’espérance démocratique, la guerre des Gaules nous apparaît ainsi sous un jour nouveau, celui du difficile choix entre le droit des peuples libres à disposer d’eux-mêmes et la nécessité d’un ordre imposé comme ce fut le cas, après la conquête, avec la "pax romana", la paix romaine.

Les photos et croquis sont de l’auteur. E. Mourey, www.bibracte.com

Renvois :


1. Suétone. La vie des douze Césars.
2. César. DBG VII, 23. Description des murs gaulois : ...on place les pierres en les alignant soigneusement et en les cimentant entre elles - coagmentatis saxis - et non en les encastrant comme on l’a traduit jusqu’à maintenant.
3. Suétone. Vies des hommes illustres.
4. La toge : long vêtement blanc, parfois en drapé, que le citoyen revêt avant de se rendre à la réunion du conseil.
5. "Les hommes du peuple sont presque entièrement soumis (à la classe des druides et des nobles cavaliers), n’osant rien faire par eux-mêmes et n’étant jamais consultés. Beaucoup, ruinés par les dettes, par les tributs, les taxes et par les procès perdus contre plus influents qu’eux, s’attachent à des hommes connus, renommés et d’honorable extraction. Ils se mettent dans leur entière dépendance et leurs maîtres ont sur eux tous les droits qu’on peut avoir sur des asservis." (DBG VI, 13)
6. "Dans tout le pays éduen, la révolution éclate (permovere : agiter fortement, DBG VII, 38). Les Eduens pillent les biens des citoyens romains, ils les massacrent, ils les traitent en esclaves. Convictolitavis, de son côté, entraîne la plèbe dans une fureur révolutionnaire, en sorte que les crimes une fois commis, il ne soit plus possible de revenir à l’alliance romaine." (DBG VII, 42)

Notes : le plus sûr moyen de se tromper sur le personnage de Vercingétorix et sur son entourage est de lire les très nombreux livres qui lui ont été consacrés. Le mieux est de le découvrir dans son action et dans ses paroles en relisant les Commentaires de César.

Si Vercingétorix avait été dans l’amitié de César avant sa "rébellion", César l’aurait dit. Ce qu’il reproche à son adversaire, selon Dion Cassius, c’est plutôt d’avoir trahi l’amitié - c’est-à-dire l’alliance entre les Arvernes et Rome qui avait été forcément conclue après la défaite des premiers en 121 avant J.C. Orose dit la même chose. Il écrit que c’est Vercingétorix qui prit la grave responsabilité de rompre le pacte qui liait son peuple aux Romains.

Concernant le mot "rix", j’y vois plutôt le sens de "guide" ou de "choisi" par ceux qui font partie de la classe dirigeante, druides et nobles cavaliers, les familles les plus illustres ayant évidemment plus de chances d’accéder au pouvoir. Je ne pense pas qu’on puisse parler de monarchie et de pouvoir héréditaire.



26 réactions


  • Decouz 12 avril 2017 09:12

    Vercingétorix chauve : je crois qu’il s’agit d’un poisson d’avril à cette date.

    Comme le post remonte à quelques temps, je voulais vous dire à propos des « Noces de Cana » : j’ai vu dans certaines interprétations que le marié et la mariée étaient les personnages qui dans votre analyse représentent Soliman et Venise.
    Serait-ce impossible que le peintre ait voulu donner un sens plus politique et actuel à cette scène évangélique, connaissant les relations parfois tumultueuses entre la Turquie et Venise ?
    L’eau et la vin, cela peut aussi avoir plusieurs sens, le vin est tantôt l’ivresse, tantôt la guerre, l’eau ce peut être aussi la connaissance pure ou l’eau de la Méditerranée, amusant de voir dans ce cas que Soliman à qui normalement le vin est interdit peut le boire puisqu’il résulte d’un miracle.


    • Emile Mourey Emile Mourey 12 avril 2017 12:08

      @Decouz


      Un sens politique ? Affirmatif ! Je n’ai pas voulu être trop long mais la pauvre sérénissime Venise est bien représentée, comme prise en étau, et insouciante, entre l’empire ottoman de Soliman et la Hongrie. Nous sommes avant la bataille de Lépante qui a stoppé l’avancée territoriale turque et la concurrence commerciale qui étranglait le commerce vénitien. Vous avez raison : Véronèse plaide pour une prise de conscience du danger turc. Le vin ? Amusant ! Ce tableau est génial ; j’ai prévenu le Louvre et ma Drac pour qu’on en donne une explication plus intelligente aux touristes, mais tout le monde s’en fout.

      En ce qui concerne le Vercingétorix chauve, c’est certainement un poisson d’avril... un peu pourri, mais dans le contexte actuel où on ne respecte plus rien, même pas la mort d’un homme et l’idéal que cela représente, ce n’est pas drôle. Disons que c’est vulgaire.

  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 12 avril 2017 09:14

    Vercingetorix partage avec Jeanne d’Arc le pinacle du panthéon républicain structuré par Lavisse et qui avait pour but de réconcilier dans une mythologie à moitié réelle, à moitié fabriquée, les composantes d’une jeune nation géographiquement et historiquement disparates.

    Inutile de pinailler sur le folklore, des moustaches et de cheveux longs qui sont autant de contre-sens et interprétations oiseuses qui mettent la représentation connue à travers la statue au rang des accessoires de péplums à petit budget.

    Ce qui est plus intéressant est le nom. Ce n’est d’ailleurs pas un nom, mais un titre qui signifie « Grand roi des guerriers ») composé :

    -  de ver- (« grand »), du proto-celte uer (« sur, dessus »), lié au germanique über, du proto-indo-européen upo (« sur, dessus »)  ;

    -  de cingeto- (« guerrier, brave »), peut-être lié au proto-germanique ginxti-z (« aller, marcher »), du proto-indo-européen g’hengh- (« marcher ») ;

    -  et de rix (« roi ») → voir rex en latin (« chef, roi »).

    César nommait ainsi les chefs de ses adversaires dans la guerre des Gaules, contre plusieurs peuples, même si le dernier combat avait réuni des groupes hétérogènes, comme la bataille de Wounded Knee. Le personnage mythique développé par les idéologues Napoléon III, puis ceux qui ont fabriqué le catéchisme des hussards noirs, est donc le condensé de plusieurs personnes ayant des physiques et des caractères différents, et il n’est pas étonnant de trouver des éléments contradictoires dans des textes qui croient parler d’un seul héros alors qu’ils ne font qu’évoquer plusieurs chefs de plusieurs tribus.


    • Emile Mourey Emile Mourey 12 avril 2017 12:14

      @Jeussey de Sourcesûre


      En effet, selon les auteurs, l’orthographe varie mais j’ai choisi l’orthographe latine qu’on trouve chez César. Moi aussi, je me suis interrogé sur le personnage, un ou plusieurs, mais la description de Florus est claire : Il s’agit bien d’un individu, un "adulescens, suivant le terme de César.

  • Decouz 12 avril 2017 09:21

    La nouvelle de la calvitie de Vercingétorix est parue le 1er avril de cette année 2017 dans « La Montagne ». Une des années précédentes le journal avait annoncé que la statue de la place de Jaude penchait et que l’on avait retrouvé sous le socle un objet qui pouvait être un obus.


  • jesuisdesordonne jesuisdesordonne 12 avril 2017 20:41

    Bonjour monsieur Emile MOUREY,

    Vos connaissances sont bien supérieures aux miennes.

    Sans aller jusqu’à vous demander une caution, j’aurais souhaité savoir si, dans mon article
    Pourquoi le chêne est-il symbole d’autorité étatique ?
    où j’ai mis mes connaissances forestières en regard de l’histoire que je connais, vous avez trouvé une erreur factuelle ou non.
    Merci.


    • Emile Mourey Emile Mourey 12 avril 2017 21:37

      @jesuisdesordonne

      Excellent article. Tacite, Pline l’Ancien et d’autres ont parlé des druides, du chêne et du gui, et leurs témoignages sont tout à fait crédibles.

      Voyez ce chapiteau dans l’église du Crest, près de Clermont-Ferrand, dont je dis que c’était le temple gaulois des Arvernes et que c’est au Crest qu’il faut situer la Gergovie de Vercingétorix. Cela fait 30 ans que je le dis, mais il n’y a pas pires sourds que ceux qui ne veulent pas entendre.


      cordialement

    • jesuisdesordonne jesuisdesordonne 12 avril 2017 22:16

      @Emile Mourey
      Merci beaucoup pour votre réponse et le lien vers l’article que j’ai lu avec beaucoup d’intérêt.
      Cordialement


  • Antenor Antenor 12 avril 2017 21:53

    Nos dirigeants européens actuels seraient bien inspirer de méditer l’histoire gauloise.


    • jesuisdesordonne jesuisdesordonne 12 avril 2017 22:18

      Oui @Antenor les empires ont toujours explosé...


    • Antenor Antenor 13 avril 2017 20:26

      @jesuisdesordonne

      Le péché originel de tout empire est de nier les nations que le composent. Le jour où les Européens se considéreront comme une nation, aucune puissance extérieure ne pourra leur imposer ses vues. C’est dans ce sens que l’histoire de la Gaule devenue la France est pleine d’enseignements.


  • Antenor Antenor 13 avril 2017 20:32

    @ Emile

    Très habile de la part de Vercingétorix d’offrir au Gaulois l’espoir d’être libres au sein de la Res Publica gauloise plutôt que serfs dans des cités libres.


    • Emile Mourey Emile Mourey 14 avril 2017 01:13

      @Antenor

      Oui, mais de la part d’un « adolescens » pourquoi ne pas croire à la sincérité de Vercingétorix ? Sans vouloir dénigrer César, je ne dirai pas la même chose en ce qui le concerne. 

    • Antenor Antenor 14 avril 2017 17:49

      @ Emile

      Vercingétorix était sans doute sincère et il a notamment pu s’inspirer de l’épopée de Spartacus.


    • Emile Mourey Emile Mourey 14 avril 2017 20:10

      @Antenor

      Peut-être, ou plutôt, cela a dû sonner comme un avertissement : révolte des esclaves, crucifixions en masse, cela pose questions. Le judaïsme pur et dur a montré ses limites. De même, les dieux grecs de l’Olympe. Le christianisme va bientôt prendre le relai. Dans le discours de Vercingétorix, il y a des mots qui ne trompent pas... libertas.. communis...

    • Antenor Antenor 21 avril 2017 18:19

      @ Emile

      Auguste n’aurait-il pas tenté de réaliser à l’échelle de l’Empire Romain ce que Vercingétorix envisageait pour la Gaule ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 21 avril 2017 18:48

      @Antenor


      Comme je l’ai dit dans un précédent commentaire, la traduction par Napoléon III de la phrase de Vercingétorix qui figure sur le socle de sa statue est fausse. Vercingétorix ne voulait instaurer qu’un conseil à l’échelon de la Gaule où se prendraient ldes décisions communes. Auguste n’a fait que conserver les cités gauloises mais en les regroupant en provinces à la tête desquelles il a mis des gouverneurs qui assuraient l’ordre romain et percevaient l’impôt.

    • Antenor Antenor 23 avril 2017 23:01

      @ Emile

      Mon exemple d’Auguste était mal choisi, c’est à la politique d’ouverture de la citoyenneté romaine menée par Claude que je pensais. Celui-ci étant né à Lyon, il a dû entendre parler de Vercingétorix et a pu s’inspirer de ses idées pour les appliquer à l’échelle de l’Empire.


  • Emile Mourey Emile Mourey 24 avril 2017 08:55

    Peut-être. On est bien à un tournant de l’Histoire qui voit le retour en puissance de la Gaule judéo-druidique de Vercingétorix (cf sa monnaie à la lyre du roi David et mon article « en - 88, 8000 juifs esséniens émigrent en Gaule ») avec un Claude, né à Lyon, qui lui est favorable et qui s’appuie sur elle. Les Gaulois sont dans l’armée romaine. Sous le successeur de Claude, Néron, le Gaulois Vindex, probablement d’origine juive (courant essénien ?), soulève la Gaule contre lui, et contre Rome. Curieusement, Claude avait condamné les Juifs de Rome (courant judaïsme anti-essénien ?). À Bibracte/Mt-St-Vincent, le Christ judaïque du ciel résiste encore au Christ des évangiles (cf trumeau dans l’église) puis, au III ème siècle, construction à Chalon-sur-Saône du troisième temple des Juifs (judaïsme essénien pré-christianisme), puis sous Constantin, le christianisme des évangiles semble s’imposer.


    En fait, César avait bien compris que c’est en conquérant la Gaule, ses ressources naturelles et son potentiel humain combattant, que Rome pourrait étendre son empire. L’Histoire prouve que finalement, c’est bien la Gaule qui en est logiquement « réapparue », en France chrétienne.

  • Antenor Antenor 29 avril 2017 12:13

    Détail étonnant : Bituit et Luern sont présentés comme des rois alors qu’ils ne portent pas le suffixe « rix » tandis que Vercingétorix, Dumnorix ou Eporedorix ne sont jamais qualifiés de rois par César. Il se pourrait que ce dernier ait délibérément cherché à diminuer l’importance politique de ses adversaires dans son récit en les présentant comme des simples chefs militaires. Si Dumnorix que César a fait mettre à mort était le roi des Eduens, il ne valait mieux pas pour lui que cela se sache à Rome.


    • Emile Mourey Emile Mourey 29 avril 2017 14:13

      @Antenor


      Pour faire simple, je dirais que Luern et Bituit sont dans un druidisme cananéen et Vercingétorix dans un judéo-druidisme. En - 88, 8000 juifs esséniens immigrent en Gaule. Il y a l’avant et il y a l’après. Druidisme cananéen d’avant : Luern et Bituit pourraient être à l’image des rois de l’AncienTestament, rois tout puissants. Période d’après : les cités sont dirigées par des conseils (cf. César). Celtil qui voulait être roi (retour au pouvoir absolu ?) est condamné et mis à mort (sur décision du conseil arverne ?). Vercingétorix (avec sa monnaie à la lyre) est-il un sauveur, nouveau David, espéré par la communauté essénienne ? Mais dans un contexte politique différent, le conseil ne peut que lui déléguer certains pouvoirs, à savoir la charge de conduire la guerre, d’où le nom de « Rix » mais non « Rex ».

    • Antenor Antenor 29 avril 2017 23:26

      @ Emile

      Vous pensez qu’Ananias, le descendant d’Onias, a pu accompagner les 8000 dans leur exil ? On n’entend plus parler de lui après ses campagnes en Judée au service de la reine d’Égypte à l’époque d’Alexandre Jannée.

      http://remacle.org/bloodwolf/historiens/Flajose/juda13.htm

      Quelques décennies plus tard, c’est un certain Ananias qui ouvre les yeux de Paul à Damas. Ce nom était assez répandu mais c’est peut-être une piste à suivre.


    • Antenor Antenor 29 avril 2017 23:48

      Et est-ce que Cleopas ne désignait pas précisément à l’origine les troupes commandées par Ananias en Judée pour le compte de Cléopâtre ? Troupes égypto-juives éventuellement renforcées de mercenaires gaulois ?


    • Emile Mourey Emile Mourey 30 avril 2017 09:39

      @Antenor

      C’est une affaire très compliquée que j’ai traitée dans mon histoire du Christ, tome I, livre III, le plan essénien. J’ai fait une erreur que j’ai rectifiée dans le rectificatif ci-joint :

      Additif à modificatif à “Histoire du Christ, de Bibracte à Jérusalem, tome I“ :

      Corriger page 204 et 211 : rayer Alkim ; le prêtre impie est Ménélas. ). Voyez http://theologiedelepiscopat.chez-alice.fr/notes/note33.htm
      Corriger page 209 : le maître de justice dont le retour est annoncé est Onias III (mais sous le nom de Simon). 

      Je ne pense pas que cela change mon interprétation et n’ai pas bien le courage de reprendre le raisonnement mais il n’y a pas de doute : il y a certainement un lien entre le Cléopas de la fresque de Gourdon et le descendant d’Onias au service de la reine d’Égypte. 


  • Lengage Lengage 29 avril 2017 23:53

    Espérons que les gaulois ne sont pas des soumis à l’empire...

    Votez pour la France libre !


  • w bizarre 29 juillet 2017 19:44

    Waouh.... !!
    J’ai tant de doutes et de questions sur les faits allégués ici .
    Pour ma part, je pense que Jeussey a raison .
    ver cingeto rix. est grand chef des guerriers ,mais finalement un tittre, un grade militaire. (cingeto ---> marcheur dans le sens de guerrier)

    vercingetorix : grand chef des guerriers ---> general en chef
     cingetorix  : chef des guerriers      ---> general,

    vercassivellaunus  -----> chef superieur de bataille
    (un cousin de vercingetorix portait ce grade à la bataille d’alesia), ses unites ont eu a ce moment là un role de troupes de choc, d’assaut. Ils ont été à deux doigts de reussir la percée des lignes défensives exterieures romaines.(si 100 000 hommes n’étaient pas restés à se tourner les pouces, la bataille aurait connue un tout autre dénouement.)
     

    cassivellaunus ------>    chef de bataille

    caturix      --------> « roi » de bataille
    catuvellaunus --------> chef de bataille

    etc....

    Tous ces nuances doivent correspondre à divers grades militaires.

    Cordialement
    w


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