mercredi 12 août 2009 - par JG7

Vincent Delaury expose ses planches de BD sur Joseph Kessel

A partir des années 90, Vincent Delaury réalise une bande dessinée historique et pédagogique pour le magazine de la ville de Bourg-la-Reine (Les Aventures de Thomas, de 1994 à 2003). Il traite la vie en BD d’Evariste Galois (1811-1832), de François Hennebique (1842-1921), d’André Theuriet (1833-1907), de Joseph Kessel (1898-1979), de Pierre Loti (1850-1923) et de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683).

Le mercredi 13 mai 2009, à 17h, en présence du Sous préfet d’Antony Bernard Bouloc et de personnalités artistiques diverses (la poétesse Suzanne Mériaux, le bédéiste Tito…), Jean-Noël Chevreau, maire de Bourg-la-Reine, et Jean-Marie Esperanssa, maire adjoint honoraire à l’animation, ont eu le plaisir d’inviter les amateurs de BD et tous les Réginaburgiens à la dénomination des salles Kessel ainsi qu’à l’exposition de la bande dessinée Les Aventures de Thomas.

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Après un petit speech de l’auteur Vincent Delaury autour de la BD et de ses sources d’inspiration (Yves Courrière, le cinéma et la BDd’aventures à la Hugo Pratt), tous les invités ont pu profiter d’un cocktail dinatoire tout en contemplant les sept planches sur Joseph Kessel (une planche introductive et les six planches du récit biographique) que l’auteur a offertes à la ville de Bourg-la-Reine en vue de décorer son espace culturel Joseph-Kessel. Sur du format A3 et du papier blanc à grain, nous allons à la découverte, en compagnie du héros Thomas et de ses acolytes (le gros Michel, l’intello Edouard et le lapin Valentin), de Kessel. Classiquement, pour le présent, les cases sont traitées en couleurs et en larges aplats de gouache alors que les épisodes du passé, décrivant la vie fort mouvementée de l’écrivain-journaliste, sont présentés en noir et blanc selon la technique du lavis (encre de Chine). Au détour d’une case, vous pourrez reconnaître, en guise de clins d’œil et autres private jokes, des personnages de la « vraie vie » (la poétesse réginaburgienne Suzanne Mériaux, planche 5) ou de fiction (Monsieur Hulot, idem) s’inviter dans l’espace de la page ! Sur les cimaises, le long d’un escalier menant aux différentes salles de l’espace Joseph-Kessel, on peut ainsi apprécier six planches très détaillées relatant en images les séquences importantes du parcours fascinant du grand homme de lettres Kessel (Sur la piste du lion Joseph KesselKessel parmi les hommesL’armée des ombres« On n’échappe pas à son destin »Un enfant terrible à l’Académie…Les Cavaliers) et une planche de présentation où l’on trouve une petite biographie de l’auteur des Aventures de Thomas ainsi qu’une biographie de l’écrivain-voyageur Joseph Kessel (1898-1979) ; en voici d’ailleurs le contenu :

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« La vie de Kessel ressemble à une BD d’aventures. Ecrivain et journaliste français, fils d’émigrés russes d’origine juive, Joseph Kessel est né à Clara (Argentine), le 10 février 1898. Toute sa vie sera placée sous le signe de ses origines cosmopolites. A la fois juif, russe et français, il passera le plus clair de sa vie à courir le monde. Il fait ses études secondaires au lycée Masséna à Nice puis au lycée Louis-le-Grand à Paris. Il obtient en 1915 sa licence de lettres et débute dans la vie active à 17 ans au Journal des Débats, au service de politique étrangère. En 1916, il s’engage comme volontaire dans l’aviation pour y connaître, durant la Première Guerre mondiale, cette fraternité virile au sein des combats, qui sera désormais le thème privilégié de son œuvre romanesque. Dès lors, son œuvre (L’EquipageVents de sable, Le Bataillon du ciel…) se développe à un rythme accéléré, parallèlement à une vie d’homme d’action. Avec Malraux et Saint-Exupéry, Kessel incarne la littérature de l’action qui est souvent la matière romancée des grands reportages que l’écrivain globe-trotter est appelé à effectuer au cours de sa carrière de journaliste. Kessel se fait témoin parmi les hommes, pratiquant le journalisme comme « école du romancier ». C’est l’âge d’or du « grand reportage », ce sont les belles années de la presse écrite où l’on n’hésite pas à financer des voyages lointains pour informer, tout en dépaysant le lecteur. C’est parce qu’il a vécu un certain nombre d’événements qu’il peut ensuite écrire des romans d’aventures nourris de la réalité. Correspondant de guerre en 1939-40, il rejoint la Résistance avec son neveu Maurice Druon. Ils signent conjointement le vibrant Chant des Partisans qui deviendra l’hymne de la Résistance. Entre deux convois aériens, Kessel trouve le temps d’écrire en 1943 L’armée des ombres, en hommage aux « combattants clandestins ». Il finira la guerre, capitaine d’aviation, dans une escadrille. A la libération, il reprend son activité de grand reporter ; cet infatigable voyageur est curieux du monde qu’il sait évoquer de façon réaliste et vivante :Fortune carrée (1955) évoque le Yémen, Le Lion (1958) se passe au Kenya et l’Afghanistan lui inspire son chef-d’œuvre romanesque Les Cavaliers(1967). Consécration ultime pour ce fils d’émigrés juifs, l’Académie française lui ouvre ses portes. J. Kessel y est élu le 22 novembre 1962, au fauteuil du duc de la Force. Il meurt d’une rupture d’anévrisme le 23 juillet 1979 entouré des siens. »

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Rassurez-vous, si vous aviez raté le vernissage en mai de cette exposition, les planches Les Aventures de Thomas, signées Vincent Delaury, sont désormais exposées à demeure à l’espace Joseph Kessel ; en effet, il s’agit d’une exposition, non pas temporaire, mais permanente. Petite précision : l’entrée est gratuite. Par contre, avant d’y aller, il vaut mieux vérifier auprès de la Mairie de Bourg-la-Reine (renseignements auprès du service Culture au 01 41 87 23 19) les horaires d’ouverture de l’espace Joseph-Kessel, 105 avenue du Général-Leclerc.

 

En supplément, voici une revue de presse que l’auteur m’a fournie :

« Depuis 2001, l’espace Joseph-Kessel offre un cadre agréable et fonctionnel au monde associatif, grâce à ses salles de réunions modulables. Les musiciens, eux aussi, apprécient le confort des studios de répétition mis à leur disposition.

Pas si simple pourtant de s’y retrouver, au milieu de toutes ces salles. C’est pourquoi la ville a décidé de leur attribuer un nom, le 13 mai prochain.

Quatre illustres personnages ayant séjourné à Bourg-la-Reine donneront leur nom à ces salles. Il s’agit d’Albert Camus, de François Villon, du marquis de Condorcet et de Louis Jouvet.

Parallèlement, un nouvel hommage sera rendu à Joseph Kessel, à travers le vernissage des planches de la bande dessinée qui lui a été consacrée et qui fut publiée dans les Bourg-la-Reine magazine de septembre 2001 à février 2002. (Pour en savoir plus sur l’auteur de cette bande dessinée, reportez-vous à la page 23). »

(in Un nom pour les salles de l’espace Joseph-Kessel, par Stéphane Jean-Théodore, Bourg-la-Reine Magazine n°341, mai 2009, page 9).

 

« Professeur d’arts plastiques, Vincent Delaury est aussi un passionné de bande dessinée. Il se consacre en parallèle à cet art ainsi qu’à la rédaction d’articles pour la presse artistique. De 1994 à 2003, il a collaboré au Bourg-la-Reine magazine, en proposant de multiples bandes dessinées éducatives consacrées à des personnages historiques, dont Joseph Kessel. Il nous en dit plus sur ce personnage et sur son travail d’auteur…

Comment est né le projet de bande dessinée consacrée à Joseph Kessel ?

Tout est parti d’une rencontre avec M. le Maire, en 1994, suite à ma victoire à un concours d’affiches autour du thème « Les 1400 ans de Bourg-la-Reine ». Nous avons convenu de faire une bande dessinée pédagogique de prévention, puis, très rapidement nous nous sommes orientés vers des personnages historiques. De 1994 à 2003, j’ai traité, avec Les Aventures de Thomas, de personnages aussi variés qu’Evariste Galois, André Theuriet, François Hennebique, etc. S’agissant de Joseph Kessel, je lui ai consacré six planches parues dans les Bourg-la-Reine magazine de septembre 2001 à février 2002.

Qu’est-ce qui a motivé le choix de ce personnage ?

Il se trouve que Joseph Kessel a séjourné à Bourg-la-Reine. J’avoue m’être régalé avec ce personnage qui était à la fois un écrivain, un journaliste et un grand aventurier.

La conception de ces planches a-t-elle nécessité un gros travail ?

La première étape, dite phase de documentation, m’a pris beaucoup de temps. Je connaissais déjà le romancier Joseph Kessel pour avoir lu quelques-uns de ses ouvrages. Toutefois, j’ai dû approfondir mes connaissances en lisant une biographie d’Yves Courrière intitulée Sur la piste du lion, qui contient de nombreuses anecdotes éclairantes ainsi que des photos d’archives très variées. A partir de là je soumettais au Maire des crayonnés auxquels il apportait parfois des corrections au niveau du texte.

Ensuite, je m’attaquais à la planche finale avec le crayonnage, l’encrage et la mise en couleur. Pour résumer, je dirai que l’élaboration du scénario d’une planche nécessitait une semaine de travail. La réalisation proprement dite s’étalait sur environ 50 heures.

Que retenez-vous de cette expérience ?

Bien que très prenant, ce travail fut très enrichissant. Cela m’a permis de me confronter aux contraintes inhérentes à une commande : respect des délais et travail de synthèse, car il n’est pas toujours évident de clarifier sa pensée afin de faire passer un maximum d’idées dans un minimum de cases, et c’est là que résident, je crois, tout l’enjeu et la grandeur du 9e art.

Parallèlement, j’ai pris un immense plaisir à concevoir une bande dessinée réaliste, avec de multiples clins d’œil à la ville, à travers des personnages ou des bâtiments ayant réellement existé.

Enfin, je suis très heureux d’avoir pu intéresser à la fois des lecteurs avertis qui peuvent ainsi mieux connaître Joseph Kessel et des jeunes qui ont l’opportunité de découvrir ce grand personnage à travers la littérature graphique. »

(in La parole à… : Vincent Delaury, le passionné, propos recueillis par Stéphane Jean-Théodore, Bourg-la-Reine Magazine n°341, mai 2009, page 23).

 

 

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« (…) PS : j’allais oublier, honte sur moi ! L’évènement de ce 13 mai n’est pas l’ouverture de Cannes, mais l’inauguration des salles Kessel à l’espace Kessel, Bourg-la-Reine, avec surtout, surtout ! expo de bande dessinée et rencontre avec l’auteur, mesdames et messieurs, mister VINCENT DELAUUUUUUUUUUUURY ! Chivers ! (…) Alors, c’est à 17h, 105 av du Gal Leclerc, Bourg la R.  »

(Serge Kaganski, des Inrockuptibles, in blog de l’auteur, Je sens que ça vient, post du 12 mai 2009).

« Jeudi 13 mai, les salles de l’espace Joseph-Kessel étaient baptisées. A cette occasion, était exposée la bande dessinée Les Aventures de Thomas, réalisées par Vincent Delaury et consacrée à Joseph Kessel. »

(in Un nom pour les salles KesselBourg-la-Reine Magazine n°342, juin 2009, page 5).

 

(Photos de Ron Barré © 2009, à l’exception du portrait de Kessel, avec l’aimable autorisation de l’auteur)



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