lundi 23 octobre 2017 - par Theothea.com

« West Side Story » Broadway sur La Seine Musicale… 60 ans après

Découvrir la grande salle de la Seine Musicale avec « West Side Story » interprété par la troupe de Broadway est un enjeu exceptionnel qu’il est possible d’expérimenter durant un mois, pourvu que l’on réussisse à y réserver sa place.

 

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WEST SIDE STORY
© Suzanne Brill

  

Sis sur l’île Séguin en lieu et place des anciennes usines Renault, ce magnifique geste architectural, conçu par Shigeru Ban & Jean de Gastines, s’offre au visiteur avec une esthétique navale, ô combien séduisante.

Pour un peu, rien qu’en l’admirant lors de son approche, l’on fantasmerait son propre envol avec les chorégraphies de Jerome Robbins que la célèbre Comédie musicale réactualise ici selon une stricte authenticité opposant les « Jets » et les « Sharks » depuis sa création en 1957.

Pour le moment, il nous faut encore cheminer dans le dédale des escaliers et autres coursives blancs d’harmonie jusqu’à enfin parvenir à notre point de vue de spectateur.

  

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WEST SIDE STORY
© Suzanne Brill

  

Disposés en vaste amphithéâtre, il semblerait que chacun des 6000 sièges dispose d’une visibilité pleinement satisfaisante.

Cependant ceux du troisième tiers en profondeur ne disposant point de coussinet, le confort du bois brut pourrait laisser, à la longue, à désirer. A ce point de recul, les visages des comédiens ne sont plus vraiment discernables à moins de disposer de jumelles.

En outre, au vu des immenses dimensions de la scène, le décor qui englobait, cinq années auparavant, la totalité de celle du Châtelet, n’occupe ici en position centrale qu’à peine la moitié de la largeur, ceinte elle-même d’un rideau monumental inspiré de la mythologie grecque selon un style japonais baroque.

Mais pourquoi donc, dans ces perspectives, ne pas installer de grands écrans vidéo de part et d’autre de l’espace ainsi délimité ? Cela permettrait d’effectuer des gros plans sur les visages des protagonistes… à l’exemple de ce qui se pratique depuis bien longtemps dans les concerts Rock.

 

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WEST SIDE STORY
© Johan Personn

   

Ceci dit, l’acoustique est performante quel que soit l’emplacement et dès les premières notes de l’orchestre constitué de 21 musiciens, il apparaît que le son est effectivement d’excellente qualité.

Si la réalisation de cette nouvelle tournée est à l’identique des précédentes, la troupe elle-même est complètement renouvelée, de façon à ce que les interprètes aient l’âge de leurs rôles.

Avec comme décor, à cour et jardin, les fameux escaliers de secours typiquement New-Yorkais, des projections en noir et blanc rappellent le Manhattan des années cinquante au beau milieu des splendides gammes de lumières diaphanes type arc-en-ciel à dominante orangée.

La perfection est effectivement au rendez-vous dans toutes les catégories de jeu, danse et interprétation… pour faire bref, disons « à l’américaine ».

C’est-à-dire que la mémoire collective du célèbre film au dix Oscars 1962 et l’imaginaire que chacun lui porte en l’ayant vu, pour beaucoup, de multiple fois, ne sont en aucun cas trahis. Mieux le souvenir paraît se superposer, comme un calque, à cette fiction vécue durant deux heures et demie sur « La Seine Musicale ».

 

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WEST SIDE STORY
© Johan Personn

   

Cependant, est-ce en raison du volume impressionnant de la salle, l’enthousiasme collectif ne semble pas réussir à atteindre au degré de passion que chacun porte en lui-même. Les applaudissements généreux félicitant la troupe résonnent conjointement en chœur mais, néanmoins, se perdent rapidement et retombent si aisément que cela en est presque déconcertant.

Reste que de représentations en représentations, la magie de la musique de Leonard Berstein opère de la première à la dernière note, émises depuis l’orchestre symphonique conduit par Donald Chan ayant dépassé sa 3000 ème direction de l’œuvre mythique.

Tony (Kevin Hack), Maria (Natalie Ballenger), Bernardo (Waldemar Quinones-Villanueva) et Anita (Keely Beirne) et leurs bandes respectives nous sont apparus, sans conteste, copies conformes à ces « héros » qui ont façonné notre fibre sensible depuis 60 ans, c’est-à-dire depuis que ceux-ci ont révolutionné les codes classiques du Théâtre musical et par conséquent notre perception du show, de ses modalités et de ses ambitions.

 

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WEST SIDE STORY
© Johan Personn

  

C’est donc déjà en soi une performance que de maintenir un tel niveau de cohérence et d’exigence liées à l’œuvre, telle qu’elle avait été originellement conçue par Jerome Robbins, Arthur Laurents, Leonard Bernstein et Stephen Sondheim.

Sur le parvis à la sortie du majestueux bâtiment, bien des spectateurs continuent d’échanger sur le spectacle et son histoire. D’ailleurs Kevin Hack (Tony), lui-même, est en train de parler avec ses propres copines et copains dans la ferveur et l’enchantement ostentibles.

Ainsi donc, sur l’île Séguin, la jeunesse mondialisée est, bel et bien, au rendez-vous du magistral revival socioculturel & artistique « in situ ».

    

photos 1 & 2   © Suzanne Brill

photos 3, 4 & 5 © Johan Personn

photos 6      © Theothea.com

     
WEST SIDE STORY - **** Theothea.com - de Arthur Laurents, Leonard Bernstein & Stephen Sondheim - mise en scène & Chorégraphie originelles Jerome Robbins - mise en scène & Chorégraphie 2017 Joey Mckneely - avec Kevin Hack, Natalie Ballenger, Lance Hayes, Waldemar Quinones-Villanueva, Keely Beirne ... - La
Seine Musicale
  

 

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WEST SIDE STORY
© Theothea.com

  



4 réactions


  • Francis, agnotologue JL 24 octobre 2017 09:30

    ’’Ainsi donc, sur l’île Séguin, la jeunesse mondialisée est, bel et bien, au rendez-vous du magistral revival socioculturel & artistique « in situ ».’’
     
    Sans commentaires ... et sans jeu de mot !!!


  • laertes laertes 24 octobre 2017 14:49

    Quel article ampoulé et ridicule ! De plus, il y a des fautes de ponctuation... Bref...................
    En somme, au vu des photos, ce n’est qu’un « remake » du style de 1961, ce qui n’est pas mauvais en soi...... mais quand même ! Pourquoi aller voir une pâle copie alors que l’original « filmé » est cent fois plus excitant sur DVD avec en prime : une bande son phénoménale, des acteurs-danseurs extraordinaires, une mise en scène inégalée..............(avec une étonnante ouverture et un des plus beaux génériques de fin de l’histoire du cinéma).
    Ce non magistral non revival socioculturel et artistique « in situ » (ce qui est faux, car l’action se passe dans .......................................ah oui ! Le west side de New York) est réservé pour la jeunesse mondialisée ignorante et aculturée made by Theothea.com. Les vrais amateurs ont le DVD du film de 1961 !!


    • Theothea.com Theothea.com 24 octobre 2017 20:14

      @laertes


      Ah ! Que voilà une belle apologie du film original de Robert Wise à laquelle nous ne pouvons que souscrire.... Ce qui n’enlève absolument aucune des qualités de la troupe actuelle de Broadway .... de passage sur l’île Séguin.... afin de satisfaire toutes les générations de spectateurs enthousiasmés par West Side Story en Live !!! smiley

    • laertes laertes 17 novembre 2017 17:21

      @Theothea.com : si ça enlève tout car comme dirait Marine Le Pen : pourquoi avoir une pâlr copie alors que l’on a la force de l’original !!!!!


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