samedi 1er octobre 2005 - par Henri Masson

L’événement le plus important de l’été en Lituanie

Le 17 août, à partir d’un fait divers paru dans la presse lituanienne, l’Agence France Presse a publié un communiqué que certains journaux français ont reproduit, à propos d’une femme lituanienne de 93 ans qui a neutralisé deux agresseurs en saisissant vigoureusement l’un d’eux par les testicules, jusqu’à ce que des voisins viennent à la rescousse.
Par contre, les citoyens de l’hexagone n’ont guère eu d’écho sur un exemple de communication linguistique équitable, qui a eu lieu durant la même période dans le même pays, et auquel les médias de Lituanie ont été particulièrement attentifs.

En effet, le Congrès universel d’espéranto, qui s’est tenu à Vilnius, a réuni près de 2500 participants de 70 pays, avec une seule langue de travail, conforme par son esprit et ses qualités linguistiques à l’article 1er de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, selon lequel "Tous les êtres humains naissent libres et égaux en droits“. Ainsi, un événement qui vise à développer et faciliter "l’esprit de fraternité", qui a montré une fois de plus qu’une alternative non discriminatoire au tout-anglais est possible à l’échelle mondiale, a eu moins d’écho qu’un fait divers.

hm



5 réactions


  • Vincent Charlot (---.---.126.105) 2 octobre 2005 06:25

    Monsieur Masson a tout à fait raison.

    Le tout-anglais (ou ce qu’on croit être de l’anglais) me pèse et je pense qu’une langue non-hégémonique nous est nécessaire.

    C’est pourquoi l’espéranto me semble totalement indiqué pour ses qualités linguistiques et sa richesse culturelle.

    Amicalement,


  • Rudy (---.---.246.192) 3 octobre 2005 03:33

    Moi je l’ai déjà étudiée et je la pratique de temps à autre. Je l’ai étudiée par simple « acquis de conscience », car si chacun en faisait autant, elle deviendrait inévitablement la langue internationnale.

    Rudy


  • DIDOU (---.---.102.199) 5 octobre 2005 22:58

    A propos du tout-à l’anglais, je déplore qu’en Suisse ce soit devenu une mode pour les nouvelles sociétés de choisir comme logo : SWISS-machin, SWISS-truc... C’est d’autant plus navrant quand la société en question représente un produit typiquement suisse ! A quand le SWISS-CHOCOLAT !

    DIDOU une SWISS-femme qui aime ... L’ESPERANTO


  • krokodilo (---.---.16.106) 4 juillet 2006 16:24

    Bravo à Agora vox pour sa publication d’article sur l’Eo (de Masson, ou d’autres rédacteurs.) C’est vrai que les médias nationaux (français) traditionnels font un blocage sur le sujet. A ma connaissance, seul dans sa catégorie, Marianne a fait un article factuel, sans ironie, mais uniquement sur sa version internet... Par contre il me semble qu’actuellement les médias régionaux ont perdu ce quasi tabou, peut-être sensibilisés aux problèmes linguistiques par les revendications des langues régionales (articles sur les évènements locaux, émission de FR3 sur un essai à l’école primaire, rediffusion de l’émission sur C’est mieux ensemble, France-Culture (A. Jacquard), France-Inter bientôt, etc.) Même « Le Monde de l’éducation », ce temple du multilinguisme a publié en 2005 deux courriers des lecteurs d’enseignants favorables à la solution Eo, mais sauf erreur ils n’ont toujours pas rendu compte des expériences réalisées en France à l’école ces dernières années... Je pense que beaucoup de journaux nationaux, style Nouvel Observateur, sont dans « la défense de la langue française » et craignent encore que le développement de l’Eo nuise à la francophonie, et ce, alors qu’on s’apprête en france à démarrer une télévision en anglais !


  • J.F. Clet 30 mars 2009 16:47

    De toute façon, dans la presse nationale (audio-vidéo-papier) aux ordres, une réunion de joueurs de boule à Vladivostok aura toujours plus de retentissement qu’un congrès d’espéranto à Montpellier, ou ailleurs...

    Avez-vous du reste remarqué qu’il suffit que le mot "espéranto" soit associé quelque événement, action, association, réunion ou société, pour que les médias l’ignorent ?


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