vendredi 18 novembre 2011 - par olivier cabanel

Les damnés du Béarn

Il existe sur notre planète un peuple tellement détesté, haï, et rejeté que le seul nom qui lui ait été donné est synonyme d’excrément et qui a du attendre la Révolution Française pour être enfin considéré comme un peuple à part entière, même s’ils ont continués à être stigmatisés.

Qu’ils s’appellent Gézitains dans les Landes, Chrestians, ou Crestiaas au Béarn (chrétiens ?) Gahets, Capots, en Armagnac, Agoteak au pays Basque, Cascarots à Toulouse, ou Cangoths, (qui serait la contraction de Caasgothes, ce qui signifierait « chiens de goths »), Cacous, Caqueux, Gahets, Agotes, Cagots (ce mot viendrait du Béarnais « cagar », qui veut dire chier) (lien) ils n’ont cessé d’être bannis. lien

Ils habitaient en grande majorité le Béarn, même s’il y en avait aussi en Bretagne, en Bas Poitou, en Guyenne, Gascogne ainsi qu’en Espagne : dans la vallée du Baztan, en Navarre (carte) et ils ont leur musée à Arreau, dans les Hautes Pyrénées. lien

Or le mot Cagot n’est pas enviable, en effet, que ce soit en France ou en Espagne, il est synonyme de « mauvais », « grossier », « malade », « haïssable », voire excrément. lien

Si on a voulu les faire passer à tort pour des lépreux, ils étaient seulement rejetés à cause de leur apparence. lien

Ces marginaux malgré eux, vivaient comme des intouchables et s'ils n’étaient autorisés qu’à se marier entre eux, les enfants nés d'un cagot et d'une non-cagot était appelé "macho". lien

Ils étaient tenus de porter cousu sur leurs habits une patte d’oie ou de canard, ce qui n’est pas sans rappeler une certaine étoile jaune de bien mauvais aloi.

Rejetés dans les faubourgs des villes, ils habitaient des huttes groupées à l’abri d’un château ou d’une abbaye, séparés des villages par un cours d’eau ou un bois, et le commerce avec les autres habitants leur était interdit.

Par contre, ils pouvaient fréquenter les églises, séparés seulement des autres fidèles par une barrière, et le « pain bénit » ne leur était pas proposé dans une corbeille, mais jeté au sol.

Imaginez des êtres humains chauves, de petite taille, la peau blanche, (page 24-25) avec les mains et les pieds palmés, les oreilles dépourvues de lobes, avec un sang plus chaud et d’une autre couleur (bleu vert) que le notre, ainsi que l’avait constaté, lors d’une saignée Ambroise Paré. Lien p 279

En effet, celui-ci s’est penché sur ce peuple étrange, dont Il avait noté leur don à pratiquer la momification par magnétisme, leur connaissance des plantes, et leur capacité à guérir des maladies (toutes les sages-femmes avant le 15ème siècle étaient principalement des Cagotes) (lien) même s'il leur fallut attendre le 16ème siècle, pour exercer la profession de médecin ou de chirurgien.

Leur sexualité débordante, et la chaleur anormale de leur corps était aussi l’objet de curiosité.

Ils avaient aussi d’autres compétences, reconnus comme des artisans renommés à juste titre et se sont fait connaitre comme d’excellents bâtisseurs, notamment de cathédrales, comme celle de Notre Dame de Paris, par exemple. lien

Rejetés comme on s’en doute, comme des pestiférés pendant des siècles par le petit peuple et le bas clergé, il leur faudra attendre la révolution française pour être reconnus juridiquement « citoyens à part entière ».

D’ailleurs un Cagot, un certain Bernard Dufresne, né en 1736 à Navarreux de Béarn, devint intendant général des Colonies, directeur du Trésor public en 1790, puis enfin conseiller d’état. lien

Un ex ingénieur basque, passionné par le sujet, Kepo Olaizola en a fait un livre, convaincu d’en avoir percé le mystère et faisant d’eux tout simplement des Cathares, persécutés comme on le sait pour leur croyance, et pour lui, les seuls qui ont survécus étaient de sang bleu. lien

Explication un peu courte, et comme on va le voir les hypothèses ne manquent pas, même si malgré quelques différences, elles se rejoignent sur beaucoup de points.

Pour Jean Blasphème, les Cagots ont 4 particularités : exclus de la communauté chrétienne, ils étaient protégés par l’Eglise, ils n’étaient pas soumis aux impôts et taxe, ils devaient porter une patte d’oie pour indiquer leur appartenance, et ils sont présents dans toutes les constructions militaires et religieuses jusqu’au 16ème siècle.

Il leur donne une origine préceltique, issue des peuplades aurignaciennes, fuyant devant l’invasion celtique, se trouvant en conflit avec les Romains et les Volsques, (peuple Gaulois) puis se ralliant à la cause d’un consul espagnol, un certain Sertorius, lui-même en conflit avec Rome, lequel fut battu par Pompée qui, se montrant clément avec eux, les réunit autour de Logdunum. lien

Françoise Beriac, dans son livre, « des lépreux aux Cagots  », (éditeur fédération historique du sud-ouest) aborde la question des « groupes marginaux soi-disant lépreux », décrivant la vie des Cagots, et dénonçant le racisme qu’ils ont subi. lien

Fabrice Wehrung évoque des « hominidés reliques », sorte de rescapés d’homo sapiens, hybrides de 2ème génération et propose une enluminure ancienne intitulée « singe chassant le sanglier  », montrant clairement qu’il ne s’agit pas d’un singe, mais bien d’un hominidé, d’après lui un cagot, et il pense que ces hominidés reliques se sont fondus dans la population par brassage ethnique. lien

Imaginer au moyen-âge des rescapés homo-sapiens ne manque pas d’originalité, et cela expliquerait la découverte dans une tombe en 1908, d’un crane du Neandertal, en compagnie d’une cotte de mailles. Lien1234567

Marc Alain Descamps évoque en vrac les Sarrazins, les Cathares, les Bohémiens, les Juifs, les Croisés…et même les lépreux, et si l’on peut comprendre que ce peuple d’exclus ait pu se mélanger avec d’autres exclus, les Gitans par exemple, (ce qui expliquerait l’art de ces derniers en terme de dons), il n’apporte pas grand-chose de neuf, à part signaler au passage que lorsque le parlement de Toulouse interdit l’emploi du mot « cagot, » il y eu des émeutes.

Malgré tout, il nous propose une théorie originale : les Wisigoths, battus par les Francs, auraient déserté Toulouse pour Tolède, et y seraient restés jusqu’à la conquête arabe de 711 et les garnisons de soldats Wisigoths et leurs familles persécutées, auraient formé les Cagots.

C’est l’occasion d’évoquer la reine Pédauque, cette reine de légende dont on dit qu’elle avait les pieds palmés.

Entre 413 à 508, Toulouse on l’a vu, était la capitale des Wisigoths, et le mot pédauque (pé d’auca) signifie en occitan « pied d’oie ». lien

Cette reine était-elle une Cagote ?

En tout cas, elle serait à l’origine des fameuses Oies du Capitole qui sauvèrent Rome, mais aussi du célèbre « jeu de l’Oie », des « contes de notre mère l’Oie  », (attribués injustement à Perrault), du renouveau de l’art Gothique, ainsi que de ce célèbre langage : l’Argot et son opposé, les Ragots.  lien

Or on se souvient que ces mêmes Wisigoths avaient vaincu les Romains, emportant à Carcassonne leur butin lors du pillage de Rome, dont le fameux trésor de Jérusalem, avec son « Arche de l’Alliance  », qu’ils auraient caché dans les grottes de la montagne de Bugarach lorsque les Francs se trouvèrent aux portes de la ville. lien

D’autres vont beaucoup plus loin, voyant en eux une civilisation extraterrestre, ce qui ne manquera pas d’amener un sourire sur les lèvres du lecteur dubitatif.

Et pourtant.

On note d’abord que Charlemagne, l’empereur à la barbe fleurie, avait interdit par édit « la perturbation de l’air, la création de tempêtes par des moyens magiques  », interdisant aussi aux bateaux volants de survoler son royaume. lien

Puis dans l’ouvrage « De la grêle et du tonnerre » (page 9-11) de Saint Agobard, célèbre Archevêque de Lyon, on peut découvrir un épisode troublant dans lequel 4 personnes « tombées des nues » avaient été capturés par la population.

Il semble que cet Agobard jouait un double jeu, assurant : « les gens sont assez fous et assez aveugles pour croire et affirmer qu’il existe une certaine région appelée Magonie, d’où partent, voguant sur les nuages, des navires (…) plusieurs de ces insensés (…) montrant 4 personnes enchaînées (…) qu’ils disaient être tombés de ces navires », et sur ces arguments, il les fit libérer.

C’est à la même période que l’on découvre l’aventure des « pilotes » de navires venus du ciel capturés et exécutés, par les Lyonnais.

« Les lyonnais franchirent les portes fortifiées de la ville et gagnèrent avec force cris les champs où venaient de se poser les vaisseaux. Ils furent rapidement encerclés, un grand silence se fit lorsque le premier pilote sortit de l’engin. Comme les citadins ne comprenaient rien à son langage inconnu, il fut décidé sans autre forme de procès de s’emparer de ces êtres. (image) Les pilotes venus du ciel furent immédiatement cloués sur des planches et confiés au courant de la Saône et du Rhône ». lien

Les Cagots, extra terrestres ? homo-sapiens ? Wisigoths ? ou seulement Cathares persécutés ? Qui peut le dire ? La seule certitude c’est que ce peuple à souffert de discrimination pendant au moins 8 siècles.

Car comme dit mon vieil ami africain : « il vaut mieux allumer la bougie que de maudire l’obscurité  ».

L’image illustrant l’article provient de « ann.blogzoom.fr »

Merci à Corinne Py pour son aide efficace

bibliographie

Petite histoire des Cagots, Michel Marsan, 1997

Histoire des races maudites de la France et de l’Espagne, Michel francisque, edition Elkar, 1847-1983

Histoire secrète du Pays Basque de M. Lamy, 1980

Les Cagots, une race maudite de L.E. Cabarrouy, 1994

La race oubliée Christian Le Noël (les 3 spirales)

Roux et Rousses, un éclat très particulier, (découvertes/Gallimard)

« Le roman des cagots d’aquitaine  », la porte des maudits, madeleine mansiet Berthaud, editeur pyrémonde

Crétins et cagots des Pyrénées, Auzouy T. paris 1867

Le mystère des cagots, race maudite, Michel Fabre pau, MCT 1987

Au-delà de la rivière, les cagots, histoire d’une exclusion, Paola Antolini, édition Nathan, 1989

L’énigme des Cagots, Gilbert Loubès, éditions sud-Ouest, 1998*

Les Cagots, histoire d’un secret de René Descazeau

Les cagots du Béarn, Alain guereau et Yves Guy, édition minerve, 1988

Histoire des Cagots, Osmin Ricau

Les cagots, exclus et maudits des terres du sud, J.E. Cabarrouy éditions JetD 1995

Des lépreux aux cagots, Françoise Berriac, recherche sur les sociétés marginales en aquitaine médiévale, fédération historique du sud ouest, Bordeaux, 1990

 



43 réactions


    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 10:55

      cher Commando

      bien sur, il en existe encore, mais, comme celà est expliqué dans l’article, il y a eu un tel brassage de populations, que n’importe qui peut être un descendant de Cagot, y compris vous, ou moi !
       smiley

    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 13:33

      CN

      la gabelle ?
      comme de nombreux chercheurs l’ont remarqué, ils ne payaient pas d’impots,
      je pense qu’ils étaient plutot en bonne santé, d’autant qu’ils avaient une connaissance pointue des plantes médicinales.
      d’où tenaient-ils ce savoir ?
      thats the question.
       smiley

  • Walkyries Walkyries 18 novembre 2011 10:32

    Un très bel article, cela fait écho à certains romans de H.P Lovecraft.

    Cela met également en exergue, que l’histoire de l’humanité n’est pas aussi simple qu’on souhaiterait nous le faire croire et qu’à l’heure actuelle, les historiens et archéologues se posent en gardiens d’une pensée rigide tenant plus des moines dans leurs études scolastiques qu’à de vrais chercheurs d’un passé inconnu.

    A tous le loisir de juger cet article, moi je le prends comme tel, il viens d’égayer ma journée.


    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 10:57

      merci Walkyries

      merci, c’est très sympa,
      je dois dire que j’ai eu beaucoup de plaisir à l’écrire, découvrant au fur et à mesure l’étendue de mon ignorance sur le sujet !
       smiley

  • Iren-Nao 18 novembre 2011 10:40

    Voila en tout cas une histoire fort interessante.

    Merci l’auteur.

    Je file me renseigner.

    Iren-Nao


    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 10:59

      Christian Navis,

      c’est justement ce que les différents chercheurs ont démontré : les Cagots n’étaient pas des lépreux, bien au contraire, mais la stigmatisation dont ils faisaient l’objet les a fait considérer comme tel.
      si vous en avez le temps, ouvrez les liens, c’est passionnant.
      à+

    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 11:51

      CN

      votre premier lien porte surtout sur les mariages interdits entre les cagots et les autres, prouvant qu’ils ne tenaient pas compte des interdits, et confirmant la thèse de nombreux chercheurs qui penchent pour un brassage depuis longtemps,
      il évoque aussi leur capacité en terme de médecine, ce que j’avais écrit,
      votre deuxieme lien est contestable sur plusieurs points,
      affirmer que le terme de Cagot tire ses origines d’un mot béarnais signifiant « lépreux » est une grosse contre vérité, et je remarque que l’auteur n’a donné aucun lien prouvant ce qu’il a écrit.
      au contraire de ma démarche, qui affirmant que Cagot vient de cagar (en béarnais) (ce qui parait quand même bien plus logique !!!) et je donne le lien qui le prouve,
      quand à votre troisième lien, il démontre bien que personne n’était d’accord, certains affirmant la thèse des wisigothts, d’autre évoquant des lépreux, mais affirmant bien que les villages servaient à la fois aux Cagots et aux lépreux, montrant bien la différence estimée par l’auteur,
      le lien suivant est très intéressant, et il ne confirme en rien que cagots et lépreux étaient la même chose, bien au contraire, confirmant par contre de nombreuses données proposées dans mon article,
      quand a votre dernier lien, il confirme que ethymologyquement le mot Cagot veut bien dire sale ou laid, voire même caca.
      quand a la lèpre, ce dernier lien que vous proposez dit clairement qu’ils étaient l’objet de beaucoup de préjugés, confirmant ce que j’ai écrit.
      merci en tout cas de ce dernier lien passionnant.



  • TyRex TyRex 18 novembre 2011 12:03

    Vraiment très intéressant comme article... je ne connaissais pas du tout cette population.
    J’en avais jamais entendu parlé ni même lu un quelconque écrit de ce peuple de parias.

    Comme quoi, l’homme, quel que soit l’époque, a asservi l’homme.

    Merci pour cet exelent billet très instructif.


    • Aafrit Aafrit 18 novembre 2011 12:57

      Comme quoi, l’homme, quel que soit l’époque, a asservi l’homme

      Aujourd’hui on est petit et lutin non pas par sa taille mais par sa -non- fortune, son honnêteté, sa naïveté.
      On est lépreux par ses origines douteuses (idéologiques, politiques, ethniques parfois et autres).
      On est malade par sa fainéantise.
      On est impie par le manque de foi ou/et par sa non croyance en un Dieu argent.
      Cela peut suffir pour être exclus.
      L’Histoire bégaie..

      Superbe comme article ! Merci, Monsieur Cabanel.


    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 13:23

      TyRex

      merci,
      j’ajouterais que dans ce cas, il semble qu’ils aient été assez intelligents pour échapper à la vindicte populaire, comme on dit, et qu’avec le temps, la société a été très heureuse de profiter de leurs compétences (savoir ?), d’autant que les mariages interdits n’ont pas été réellement respectés, ce qui est réjouissant.

    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 13:35

      Aafrit

      merci à vous de l’avoir apprécié.
      je dois dire que j’ai eu beaucoup de plaisir à l’écrire, découvrant au fur et à mesure l’étendue de mon ignorance à ce sujet.
       smiley

  • eric 18 novembre 2011 12:34

    Todd si je me rappelle bien offre une analyse plus simple et à la fois plus convaincante dans la mesure ou elle s’applique aussi à d’autres cas. Certaines sociétés fondée sur un modèle familial hiérarchique inégalitaire auraient littéralement un besoin d’avoir une catégorie d’exclus constituant le bas de la hiérarchie. Confère les Burakumins au Japon. Mêmes mythes, mêmes légendes etc..Du reste, la persistance de caractéristiques propre à ces populations confirmerait qu’il font bien parti des dites sociétés. Comme la majorité dominante, ils font preuve d’une remarquable capacité à maintenir une identité.


    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 13:24

      eric

      j’avais vu cette particularité japonaise, et elle n’est pas limitée au Japon...mais je n’ai pas voulu trop « diluer » le sujet,
      peut etre dans un autre article ?
      merci de votre commentaire.
       smiley

    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 13:27

      de la Hauteur

      à la fin de mon article, je donne déjà la liste de ces livres et quelques autres,
      merci quand même, c’est sympa.
       smiley

    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 13:30

      de la hauteur

      merci de ce reportage,mais comme il est écrit dans l’article, sur la foi des recherches de nombreux experts, les Cagots n’étaient pas des lépreux, même si on leur a fait subir pratiquement le même sort.
      à+
       smiley

  • luluberlu luluberlu 18 novembre 2011 13:26

    Passionant.


  • laorda 18 novembre 2011 13:39

    Bonjour, rien à voir avec le sujet mais une jeune ado a disparu. Je mets le lien pour que le maximum de personnes puissent le lire merci
    CP
    http://www.leprogres.fr/haute-loire/2011/07/16/toujours-sans-nouvelle-de-l-adolescente-portee-disparue-depuis-mardi-soir


  • Pierre-Marie Baty 18 novembre 2011 14:14

    Bonjour et félicitations pour cet excellent article, documenté et très instructif.

    J’avais déjà entendu parler de ces « Cagots », au détour de lectures. Je n’avais pas pris le temps d’approfondir le sujet.

    Je propose une explication beaucoup plus simple de leurs « propriétés ». Avez-vous pensé à ceci :

    Obligation de se marier entre eux ---> Aberrations chromosomiques ---> Retards mentaux, monomanies en faisant des individus hyperspécialisés dans un domaine d’activité restreint (médecine, chamanisme...), et surtout syndrôme des pieds et des mains palmés (polysyndactilie).

    Juste une hypothèse smiley


    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 15:59

      PM Baty

      c’est une explication recevable,
      ceci dit, ils n’étaient pas considérés comme ayant des retards mentaux, et je crois que l’interdiction de se marier en dehors de leur groupe n’a pas été vraiment respecté, d’autant qu’ils vivaient a proximité d’autres exclus, Gitans par exemple, et que ça pourrait expliquer les dons de ces derniers...
      en tout cas merci de votre commentaire.
       smiley

    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 16:03

      kerjean

      merci de ce complément d’information concernant l’origine de leur nom.
      étant aussi d’origine occitane,je confirme ce que vous avez écrit.
      ceci dit, lorsque vous écrivez « qu’ils n’avaient aucune caractéristique physique foncièrement différente », vous semblez oublier, ainsi que je l’ai écrit, qu’ils étaient de petite taille, chauves, le front bombé, pas de lobes aux oreilles, pieds et mains palmés... ce qui fait quand même quelques différences.
      en tout cas merci de votre commentaire
       smiley

    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 18:31

      kerjean

      perso, je ne prétend rien
      j’ai simplement donné la possibilité aux lecteurs de découvrir ce qu’en pensaient bon nombre d’experts,
      après, chacun construit (ou pas) sa conviction.
       smiley

  • Herlock Sholmes Herlock Sholmes 18 novembre 2011 15:39

    Chez nous en Gascogne, des familles portent encore le nom de Capot ou de Gachet, certains sont bruns d’autres blonds...


    Dans les églises romanes de nos contrées (Xe et XIe siècles), des petites portes basses latérales avaient été aménagées pour eux, des entrées discrètes et séparées du reste de la population qui entrait par un grand porche roman...

    Des lieux -dits persistent encore en dehors des villages dénommés « As Capots »...

    Il nous reste le mot « gafet » pour désigner un apprenti...

    Le mot « cagat » lui désigne un froussard qui se fait dans le froc...

    Il a existé des « maladreries » pour lépreux en dehors des villes et villages, mais on ne pense pas qu’elles aient été liées aux Capots...



    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 16:07

      Herlock,

      tout comme vous, et d’autres personnes, dont les chercheurs cités dans l’article, ils n’étaient pas vraiment liés aux lépreux, la seule chose qui les reliait est qu’ils étaient tout autant stigmatisés.
      en tout cas, merci de votre complément d’information.à+


    • Bilou32 Bibi32 19 novembre 2011 09:03

      On peut voir aussi une « porte des cagots » dans la cathédrale de Saint Bertrand de Cominges au pied des Pyrénées en Haute Garonne. Ces portes sont très petites... St Bertrand de Cominges a connu les romains, les wisigoths, la cathédrale ayant été commencée à la fin du XI ème siècle. Et natif des Landes, c’est vrai que j’ai connu pas mal de Gachet et de Capot.
      L’article est en tout cas très intéressant !


  • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 16:12

    une petite page de ré-création


    • Marco07 18 novembre 2011 18:08

      Et vu le nombre de Cagades qu’ils débite.... ça expliquerait bien des choses.



      Et son penchant pour le vert... Olivier notre DSK d’EELV :)

    • Marco07 18 novembre 2011 18:09

      D’ailleurs je précise que ce n’est pas un début de calvitie, c’est juste que son front est de plus en plus long à laver...


    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 18:29

      kerjean

      ce serait un honneur pour moi d’être un Cagot,
      et d’ailleurs, c’est bien possible,
      merci de m’en avoir évoqué l’éventualité.
       smiley

    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 18:32

      marco,

      ah bon, je débite des cagades ?
      ce serait pas l’hopital qui se foutrait de la charité, des fois ?
       smiley

  • ddacoudre ddacoudre 18 novembre 2011 17:25

    bonjour olivier

    passionnant merci.
    cordialement.


  • Marco07 18 novembre 2011 18:06

    Bonjour OC (après tout ça vous va si bien, vous qui êtes du Langue d’OC)

    Aujourd’hui vous nous parlez de petits zhommes verts ?

    Très bien, après tout pourquoi pas ? Une question, avaient-ils des aïeux Bretons (ça pourrait expliquer bien des choses, quand on sait ce qu’ils ont en sous-sol) ?


     smiley 

    • olivier cabanel olivier cabanel 18 novembre 2011 18:34

      marco

      sauf que j’ai rarement vu des fusées construites en granit.
       smiley
      faudrait avoir plus que la foi pour les faire décoller.
       smiley

  • Catherine Segurane Catherine Segurane 18 novembre 2011 18:42

    Félicitations pour cet article !



    • olivier cabanel olivier cabanel 19 novembre 2011 07:57

      merci Catherine

      c’est très gentil.
       smiley

    • olivier cabanel olivier cabanel 19 novembre 2011 07:56

      orion

      oui, je pense qu’il y aurait encore beaucoup à creuse sur ces fameux Cagots.
      j’ai tendance à privilégier la piste extra-terrestre, ce qui espliquerait Bugarach ?
      en tout cas religion, E.T., Cagots, tout ça me semble avoir beaucoup de liens.
      raison pour laquelle les élites de l’église auraient protégé ces Cagots, même si ces derniers étaient humiliés par le bas clergé.
      merci de ton commentaire.
       smiley

    • olivier cabanel olivier cabanel 19 novembre 2011 17:26

      de la hauteur

      perso, j’abandonne la piste « lépreux », comme on l’a vu
      j’ai des doutes sur celles des « chiens de goths », qui voudrait qu’ils se soient mis au service des Wisigoths, et donc affublé du pseudo de « chien de goths »
      ensuite la piste « homo-sapiens », qui supposerait qu’ils auraient résisté à un cataclysme, se protégeant dans les cavernes environnantes (bugarach) sources d’eau chaude, se nourrissant de plantes qu’ils connaissaient bien. cette piste est intéressante, mais n’arrive pas à me convaincre,
      il reste donc la piste extra terrestre.
      ce qui est sur, c’est qu’ils avaient (ont ?) des dons particuliers : ils connaissaient les bienfaits des plantes, savaient soigner, dégageaient une énergie magnétique forte, dégageaint plus de chaleur que les humains « classiques »
      avaient des compétences en tant que constructeurs, artisans, 
      d’autre part cette histoire de sang « bleu-vert », ces différences physiques (mains « palmées » pieds aussi, chauves, fronts bombés) peut faire penser à une origine « non humaine »
      mais bien sur, ce ne sont que des suppositions,
      elles se trouvent confortées par l’histoire de Bugarach.
      voila pour ma part l’hypothèse qui me parait la plus intéressante.
       smiley

  • Christophe 18 novembre 2011 22:19

    Alors : Cagar, on en parle, mais Canh, on en parle beaucoup moins. Allons y voir.

    Vous dites : "Cangoths, (qui serait la contraction de Caasgothes, ce qui signifierait « chiens de goths »)« .

    Voici ce que donne un dictionnaire courant : En graphie standard normalisée.
    canh, canha : nom. sens premier (zoologique, animalier) Chien, chienne.
    deuxième sens : tèrme de mesprètz (terme de mépris) : canin, canine. (tu es un vrai chien etc...)
    La graphie normalisée donne une graphie la plus représentative, parmi les différentes graphies trouvées dans les différentes régions, les différentes époques. En général, la graphie la plus partagée entre régions est la plus ancienne, époque ou la langue était la plus uniforme, puisqu’elle est tombée en décadence au contact d’une autre.
    Un consultation d’un dictionnaire »médiéval« sur lexilogos donne can, chien. Le h a disparu, mais comme nous le savons, la graphie a évolué, ce qui peut se comprendre, à cet époque,le français n’existait pas encore. (Essayez de lire François Villon en graphie d’origine, vous aurez bien du mal. Un occitan instruit lira plus facilement la divine comédie de Dante)
    Comme nous le savons, la langue d’oc est une des premières langue écrite après le latin, et en vient très directement. Chien en latin= canis. le is est tombé, reste can. Si on accentue la premiere syllabe, et pas la deuxième, ca se fait tout seul.

    Donc cangoth, ou canhgoth, écrit comme ca, en effet peut signifier »chiengoth« . ou »chien de goth ?« 
    Dans certaines région d’oc, il y a des accents, on ne prononce pas certaines lettres, par exemple influence ibérique et basque, et de autres provinces de langue d’oc.. canh (prononcer »cagne« en graphie française) peut se prononcer »can« 

    Au pluriel, cans, si le n n’est pas trop prononcé, ca peut se prononcer »caas« . (suivant région)
    Canhgoth me fait donc penser à »chien goth« , tandis que caasgothes me fit penser a »chiens de goths« .

    Le double aa, a mon sens n’est pas commun en graphie occitane. C’est peut être la manière de marquer un accent, du au »n« faible.

    Beaucoup de mots occitans, mals prononcés, mal compris, orthographiés par des personnes instruites en langue française, sont tellement agglutinés et déformés qu’on ne les reconnait plus. Par exemple, un auvergnat qui prononce les a plutot »ô« , si on lui avait demandé d’écrire le mot »la luna« (la lune, c’est facile) dans les années 1900-1914, aurait bonnement écrit »Lô lunô« , a cause de son accent, et de la graphie française, la seule qu’il connaissait. Ce qui ne l’aurait pas du tout gêné pour parler avec un provençal qui lui, prononce franchement »A« . Mais le provençal l’aurait écrit différemment, s’il avait du l’écrire, puisqu’à cette époque on ne savait plus écrire la langue.

    D’autre part, certains mots celtiques ou ibériques qui n’étaient plus compris a l’époque occitanes ont été remplacé par des mots occitans de prononciation proche.

    Pour le mot »cagots« , que vous trouverez cité dans »La gloire de mon pére« de Pagnol, cagot signifiait »bigot", d’après les notes du bouquin, et est employé par l’oncle Jules pour se moquer des catholiques. Compris dans le sens de l’article, la réplique prend un autre sens.


    • olivier cabanel olivier cabanel 19 novembre 2011 07:53

      merci Christophe de cette longue et précise explication qui confirme donc la traduction qui a été faite dans l’article du mot « cangoth ».

      ce qui pourrait peut-être s’expliquer par le choix de Cagots de combattre aux cotés des Wisigoths, ce qui les aurait fait qualifier de « chiens de goths »
       ?


  • gaijin gaijin 19 novembre 2011 08:16

    salut olivier
    super article je ne connaissais pas du tout cet aspect de notre histoire
    je vais me pencher dessus


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