mardi 18 mars 2008 - par Matthieu Grimpret

Petit abécédaire des 40 ans de Mai-68

Une romancière juive spécialiste de Barrès, un ancien dignitaire communiste, un pionnier de la presse gay, une psychologue qui pratique la volothérapie, un député européen souverainiste, une philosophe polonaise néo-conservatrice, un curé progressiste conseiller d’un ministre... : dans un livre à paraître en avril, « Liquider Mai-68 ? », ils nous livrent leur vision de Mai-68.

AUTORITE

La contestation de l’autorité caractéristique du mouvement de Mai-68 s’est révélée catastrophique. Elle a cependant contribué à envisager autre chose que la posture autoritaire : l’autorité de témoignage.

« Nous savons à présent que la joyeuse pagaille de Sumerhill engendre les banlieues en feu, et que le père copain devient un vieux bébé pathétique. Les acteurs de 68 ont compris (au moins quand ils ont une once d’honnêteté) que l’autorité est nécessaire à l’éducation, et qu’il suffirait de rendre cette autorité intelligente et humble. Il est trop tard pour eux. Leurs propres enfants s’y emploieront. Une génération aura été sacrifiée pour faire évoluer le père de Kafka. Est-ce trop ? Certains peuvent le penser. Je ne suis pas de cet avis. C’est pourquoi toutes les difficultés que nous avons aujourd’hui à persuader de l’importance de la paternité me paraissent un prix honorable à payer pour le bonheur de pouvoir restaurer, à plus ou moins longue échéance, une autorité de témoignage, qui s’engage et se sait fragile. »

Chantal Delsol, Un père dans les maisons

CULTURE

En Mai-68 la contre-culture apparue aux Etats-Unis quelques années auparavant, fondamentalement subversive, n’a eu qu’une prise relative sur la culture française dominante. La preuve par la musique.

« La "fièvre hippie" ne semble pas avoir de répercutions concrètes sur les campus français en proie aux émeutes de Mai-1968. Les étudiants qui balancent des pavés boulevard Saint-Michel à Paris scandent plus volontiers des slogans (plus ou moins chantés du reste) empreints de niaiserie politique que les chansons de Janis Joplin ou des Rolling Stones. Dans les cafés du quartier Latin, le soir quand la pression policière retombe et que les étudiants se rassemblent, ce ne sont pas les textes de Bob Dylan ou des Doors qui sont entonnés, mais plutôt les mièvres couplets issus de la gauche franchouillarde. »

François Grimpret, Sexe, drogues et rock’n’roll

DENONCIATION

Les soixante-huitards avaient beau jeu de dénoncer la société de consommation à une époque de forte croissance et de plein emploi. Certains sont rapidement revenus de leurs illusions minimalistes : extrait d’une lettre du Larzac...

« Les courants d’air sur le Boul’mich’ sont des vents coulis comparés au souffle saisissant de la Traverse. Le matin, il n’est pas rare d’avoir à briser la glace des fontaines, et plus d’une malheureuse s’y casse les ongles. Pour comble de notre infortune, pendant l’été, nos travaux de reconstruction n’ont pas vraiment avancé car chacun a laissé libre cours à son inspiration. L’un s’est plu à creuser des cuves thérapeutiques (bain de boue, piscine d’orties, massage aux pissenlits), un autre a trafiqué un labo-photos et un dernier s’est mis en tête de construire un oratoire interreligieux. »

Christophe Durand, Lettre d’un soixante-huitard au service après-vente de la révolution

EDUCATION

Pour les soixante-huitards, la réussite d’une éducation ne peut s’évaluer.

« Envoyée chez une psy pour cause de migraines rebelles, "car il y a à ce mal forcément une raison psychosomatique", je me fais traiter de "petit Staline" quand je raconte l’éducation donnée à mes enfants. Ils ont fait de brillantes études et la psy pense que cela n’a été possible qu’au prix de ma maladie et de leur mal-être. Elle le décrète sans les connaître et elle l’attribue à un comportement maternel forcément autoritaire et rigide. Mes enfants à qui j’ai rapporté la séance malheureuse se proposaient d’aller la voir pour lui faire part de leur vision des choses. L’autorité dans l’esprit post-soixante-huitard de cette psy est confondue avec l’esprit autoritaire. Lorsque l’éducation des jeunes marche, cela ne peut être qu’au prix de malheurs enfouis. La propension à se faire analyser est d’ailleurs révélatrice d’un certain égocentrisme infantile selon lequel on refuse de prendre la responsabilité de ses malheurs en préférant chercher le coupable : parents autoritaires, environnement social défaillant, système éducatif stressant, etc. »

Ionna Novicki, Langue de coton et cerveau de plomb : l’insoutenable légèreté des soixante-huitards

FACULTE

Mai-68 a érigé en dogme le refus de la sélection, pourtant indispensable à la renaissance du système universitaire français.

« Le refus de la sélection nous a valu une université de masse, et bientôt il a fallu se mettre au niveau de la médiocrité moyenne, tandis que les doués et les travailleurs se réfugiaient dans les classes préparatoires ou les écoles appliquées. Les IUT ont échappé au massacre, précisément parce qu’ils ont pu pratiquer la sélection. Comme si cela ne suffisait pas, on a modifié sans cesse les modalités de passage d’une année à l’autre. La sélection qui
ne se faisait pas à l’entrée se faisait en fin de première année. Qu’à cela ne tienne : la réforme Bayrou a permis de poursuivre des études alors même que l’étudiant était déjà alerté sur ses insuffisances. A ce jeu, les jeunes n’ont rien gagné, et la nation non plus. »

Jacques Garello, Université 68, trahison des clercs, trahison de la nation

GAUCHISME

Témoignage d’un mousquetaire qui a refusé de faire allégeance au(x) gauchisme(s) de l’époque.

« Entre le règne des Soviets et celui du dollar, je doutais qu’une "troisième voie" soit politiquement envisageable. Ouest ou Est, il fallait choisir. J’avais choisi le côté du rideau de fer où un dissident ne risquait pas la taule ; mon anti-communisme était "primaire et viscéral", secondaire et réfléchi. L’Histoire m’a donné raison. Ce n’était pas valorisant pour un écrivain français, au long des années 1970 et 1980, d’avoir raison contre le gauchisme ambiant. Au mieux on passait pour "réac", au pire pour "facho". De l’une à l’autre appellation, la frontière était mince, tant sévissait une démonologie dont les exorcistes ne faisaient pas dans la nuance. Leur paranoïa croyait débusquer partout des "fachos" appointés par la CIA. Or, les rares, très rares types d’"Occident" et autres officines ultra droitières rasaient les murs. Je leur trouvais du reste des ressemblances de fond et de style avec les gauchos. Même patois idéologique. Même inaptitude à l’ambiguïté, à la poésie, à la fantaisie. Mêmes fantasmes flicomaniaques. Pour moi, ils étaient comme les deux faces d’une même médaille, grise et ternie. »

Denis Tillinac, Rideau !

HERITIER

Gérer un héritage, ça ne s’improvise pas. BHL en sait quelque chose.

« Que dire, aussi caricaturale soit-elle, de la figure de prou de la génération, le sémillant Bernard-Henri Lévy ? En 1974, il créa aux éditions Grasset une collection, "Figures", qui imposa bientôt une sorte de magistrature diffuse à l’essentiel de la production intellectuelle en vogue : dans la foulée, certains de ses premiers titres, La Barbarie à usage humain, Le Testament de Dieu, L’Idéologie française, firent du personnage une sorte de pape de la pensée française édictant en tous sujets le dogme d’une pensée qu’on appela unique, mais tourna bientôt à une sorte de "pensée zéro". Peu importe que ce "milliardaire maquillé en philosophe" (Jean-Pierre Chevènement) se soit aussitôt montré aussi creux qu’approximatif et pour tout dire malhonnête ; qu’importe que, dès 1979, le philosophe Cornelius Castoriadis, pourtant homme de gauche comme "BHL" prétendait l’être lui-même, exprime dans les termes les plus nets sa consternation devant le phénomène : "Sous quelles conditions sociologiques et anthropologiques, dans un pays de vieille et grande culture, un auteur peut-il se permettre d’écrire n’importe quoi ?" »

Paul-Marie Coûteaux, L’histoire serait-elle morte en mai 68 ?

INSTRUMENTALISATION

Comment faire voter un amphi de province en Mai-68... Choses vues.

« C’est aux maîtres à ne pas penser du marxisme, dont les clones fourmillaient partout, que nous avions constamment à nous confronter. L’époque était au terrorisme intellectuel, comme on dit maintenant. Mais de là à imaginer qu’une armée de petits clones allait apparaître à Tours du jour au lendemain, comme une floraison d’escargots après la pluie, il y avait un abîme. Et pourtant ils étaient là et bien là, ces militants saisis par la passion révolutionnaire. On les rencontrait surtout dans ces AG (alias "assemblées générales") qui avaient pris la place des cours pour se poursuivre jusqu’aux petites heures de la nuit, au moment où les plus résistants pouvaient lever un bras somnambulique pour emporter à l’unanimité une décision qui se retrouverait de toute façon à l’ordre du jour du lendemain, en fonction des nouvelles tombées de Paris. »

Dominique Folscheid, Un Mai-68 provincial - Point de vue d’un valet de chambre psycho-sociologique

JEAN-PAUL

Qu’y avait-il derrière les gesticulations de Sartre sur les boulevards du quartier Latin ?

« C’est Sartre, mal à l’aise dans sa liberté, "ivre d’orgueil et translucide", voulant posséder le monde, qui a repris le flambeau, laissant Heidegger attendre dans le silence de la Forêt Noire, l’Avènement de l’Être et ses "Extases". Dépassant par la célébrité et la notoriété tous ses contemporains, Sartre en 68 pouvait occuper la scène, la rue, et même vendre des journaux, avec Simone, à ceux qui ont saisi la marche de l’histoire dans le communisme. Camus, lui, gardait encore une certaine sobriété dans ses interrogations sur le fondement de la morale, osait critiquer la cruauté de Nietzsche, et dire dans L’Homme révolté, un peu avant sa mort brutale : "On nie Dieu au nom de la justice, mais l’idée de justice se comprend-elle sans l’idée de Dieu ? Ne sommes-nous pas alors dans l’absurdité ?" Au contraire, Sartre osait encore affirmer à la fin de L’Être et le Néant, avec un dogmatisme digne des plus grands théologiens de la Négativité : "Toute réalité humaine est une passion en ce qu’elle projette de se perde pour fonder l’être et pour constituer du même coup l’en-soi qui échappe à la contingence en étant son propre fondement, l’Ens causa sui que les religions nomment Dieu. Ainsi la passion de l’homme est-elle inverse de celle du Christ car l’homme se perd en tant qu’homme pour que Dieu naisse. Mais l’idée de Dieu est contradictoire et nous nous perdons en vain ; l’homme est une passion inutile". »

Antoine-Joseph Assaf, Sartre, l’anti-Socrate de Mai-68

REVOLUTION

Faut-il en vouloir aux jeunes de 68 d’avoir voulu secouer la poussière des épaules des mandarins ?

« Levée des barrières du désir, consommateurs parfaits, les révoltés auront été les idiots utiles de l’affaire. A quoi bon s’en prendre aux slogans de Mai, dans un monde où Chateaubriand et Stendhal, à leurs corps défendant, servent à vendre l’Italie, un monde où chacun, de Praxitèle au Kamikaze, sera utilisé dans une campagne de pub et poursuivre la révolte estudiantine de son ire ? Ils avaient eu 20 ans dans un monde de vieillards, dans un monde où la justesse du combat antisoviétique se grimait de bien étrange manière, fils de la défaite déguisée en victoire, fils de la honte et de la reconstruction, comment n’auraient-ils pas rêvé de tabula rasa ? Pour eux, je réclame une époché, ils ont eu le visage de l’espoir. Ne doivent être jugés et combattus que les vainqueurs noir caviar, les destructeurs de nos cités heureuses, les pseudo réalistes qui d’un geste indifférent ont effacé le principe Espérance du vocabulaire humain l’inscrivant à nouveau dans des Évangiles dont un Dieu dicta à l’homme le texte ne variatur ! »

Sarah Vajda, Fragments d’une esthétique du chagrin contemporaine

SEXE

Pierre Guénin, pionnier de la presse gay dans les années 50-60, refuse le politiquement correct du milieu gay et dénonce la société du coming-out, héritage de Mai-68 et de la prétendue libération sexuelle.

« Alors, "être libéré sexuellement" signifie-t-il "être libéré" tout court ? Non, c’est évident. Qu’est-ce que ça veut dire ? La sexualité n’est qu’un aspect de la personnalité et de l’identité. Un aspect important, certes, mais pas exclusif. Avant d’être homosexuel, un "homosexuel" est un être humain. On m’a souvent reproché de ne pas avoir fait assez de politique, de ne pas avoir assez milité en faveur de la cause gay. Mais que veulent les gays ? Je reviens à ce que me disaient mes lecteurs : "La sexualité n’a rien à voir avec la vie sociale", "Demande-t-on aux hétéros ce qu’ils font dans leur lit ?" Quant à la Gay Pride, même si elle tend à devenir une fête pour tous, homos et hétéros, ce que je trouve très bien, que me disaient mes lecteurs ? "Fier de quoi ? Peut-on être fier d’une particularité sexuelle ?" »

Pierre Guénin, Etre libéré sexuellement signifie-t-il être libéré tout court ?

UTOPIE

Tout n’était pas à jeter dans le désir de renouveau des révoltés de 68 : sans doute aurait-il fallu honorer la quête métaphysique qu’il recelait. Réguler les inclinations utopistes pour que l’utopie ne soit pas portée au pouvoir.

« Être capable d’inventer, plutôt que se résigner à reproduire, tel fut l’un des grands axes de cette quête spirituelle de Mai-68. "La barricade ferme la rue, mais elle ouvre la voie..." "Sous les pavés, la plage !" En Mai-68, le rêve semblait redevenir possible, chez cette génération de jeunes, pour qui le progrès technique et l’amélioration du train de vie ne constituaient plus des finalités pouvant donner sens à la vie. On peut aller jusqu’à parler de quête métaphysique. L’art semblait à portée de main pour tous. Il s’agissait de laisser libre cours à l’expression, d’apprendre à ne pas juger les oeuvres à partir de normes techniques, mais à partir de la seule inspiration. "N’allez pas en Grèce cet été, restez à la Sorbonne", voyait-on écrit sur les murs de l’université parisienne. Chacun était appelé à trouver sa place dans la prestigieuse Sorbonne. On a beaucoup rêvé en Mai-68 d’une société où chacun serait reconnu dans ses compétences et serait appelé à développer ses talents. Ces désirs, trop souvent tus ou annihilés par l’organisation sociétale, étaient appelés à prendre leur revanche. »

Jean-Marie Petitclerc, La Quête métaphysique des jeunes de Mai-68



16 réactions


  • tvargentine.com lerma 18 mars 2008 10:40

    En tant que rédacteur j’ai voté pour la diffusion de cet article

    68 correspond à une époque qui n’existe plus aujourd’hui car le temps change

    Ou sont les beatles aujourd’hui pourrait-on dire pour résumer 68

    On voudrait faire abstraction des dizaines d’années entre 68 et 2008 comme si rien n’avait évolué dans notre société

    On voudrait faire croire que la société moderne commence en 68,alors que bien souvent 68 a été une catastrophe pour les dirigeants de gauche de l’époque

    Alors 68,appartient au passé comme les beatles et c’est une page de l’histoire de France qui correspond à une photo prise à un instant T

    Quand aux "gauchistes",nous avons pu constater que durant toutes ces années ils se sont toujours trompés de combat et que les combats qui ont soutenu se tous terminé en bain de sang

     

     


    • snoopy86 18 mars 2008 10:54

      En temps que non-rédacteur je n’ai pas voté pour ou contre la publication de cet article.

      Mais je fais parfaitement confiance à la finesse d’analyse et à la grande clairvoyance de Lerma.

      Si Lerma venait à trahir cette confiance je trouverai bien quatre copié-collés à publier pour pouvoir voter...


    • Gazi BORAT 18 mars 2008 11:17

      @ Lerma

      "Quand aux "gauchistes",nous avons pu constater que durant toutes ces années ils se sont toujours trompés de combat et que les combats qui ont soutenu se tous terminé en bain de sang"

      Parmi les "gauchistes" de cette époque, on en trouve un nombre conséquents dans le camp sarkozyste aujourd’hui : qu’il s’agisse de Mmr Kouchner, Glucksman, Finkielkraut, etc... dont certains se fourvoyèrent dans les plus sectaires officines maoïstes de l’époque avant de nous asséner aujourd’hui leurs leçons d’experts en Démocratie !

      gAZi bORAt


    • 5A3N5D 18 mars 2008 11:44

      @ Lerma,

      "68 correspond à une époque qui n’existe plus aujourd’hui car le temps change"

      Merci pour la météo.

      Sinon, pour exprimer l’idée de Dylan "The times they are-a changin’ ", il aurait fallu écrire : "Les temps changent."

      http://www.youtube.com/watch?v=9vou4qUu5YY

       

       


    • armand armand 18 mars 2008 14:30

      Gazi :

      Quand j’étais étudiant - trop jeune en ’68, lycéen et étudiant dans les années ’70 - les ennemis de la pensée étaient bel et bien les maoistes, et à l’occasion je ne détestais pas tâter de la barre de fer contre eux. Personne ne pouvait ignorer la nature totalitaire des régimes qu’ils défendaient. Et d’ailleurs ils exprimaient un mépris souverain pour la liberté "bourgeoise". Mais je suis le premier à reconnaître que certains ont, par la suite, suivi des trajectoires étonnantes. Vous parlez de certains ’néo-cons’, je pense aussi à Christian Jambet et Guy Lardreau auteurs de remarquables études sur Alamut et le chiisme iranien. A moins de voir en Mao un avatar de l’Imam Caché....


  • haddock 18 mars 2008 10:45

     Le passage où les révolutionnaires s’ apercoivent que l’ eau glacée des fontaines est très froide en hiver devrait être érigé barribidonnade .

     

    Le plus qui me fait rire , le révolutionnaire Daniel Cohn-Bendit est député Européen .

     

    La révolution qui fonctionne .


  • Bretzel man 18 mars 2008 12:05

    Mai 68....

    Que cette époque ait été bénéfique ou non, on est en train de tourner la page. Il est normal que les idées d’il y a 40 ans ne soit plus valables aujourd’hui. Les temps changent. Vous ne souhaitez quand même pas que dans 500 ans, mai 68 soit toujours d’actualité....

    A ce petit jeu, la société n’aurais jamais évolué. Il faut bien que ce qui était révolutionnaire hier, soit réactionnaire aujourd’hui.

    Qu’est-ce qu’un 68ard aujourd’hui ? C’est un type qui en 2008 voudrait la même chose qu’en 1968. tout comme en 1968, on trouvait des gens pour regretter Clémenceau et 1914. Et ainsi de suite. Vous trouverez des gens en 2040 pour regretter aujourd’hui.

    La conclusion, c’est que chaque individun idéalise sa jeunesse et refuse de vieillir. Mais surtout, refuse de changer. C’est l’histoire du monde depuis l’aube des temps.


  • tvargentine.com lerma 18 mars 2008 12:56

    Pourquoi continuer a tenir compte de la parole de ces ex-68 d’extrème gauche au pouvoir ,alors qu’ils se sont toujours égarés ?

    C’est une bonne question et je crois que c’est une erreur de casting de Nicolas Sarkozy que de penser que ces gens sont porteur de valeur de transformation de la société

    Voici quelques années,le journal "LE MONDE" avait publié un article sur l’étrange cercle de conseillers qui entouraient G.BUSH

    Ils avaient été tous troskistes dans leur jeunesse !

    Peut-on dire que les troskistes sont porteur de modernité après appris cela ?

     

     


  • tvargentine.com lerma 18 mars 2008 13:29

    C’est à l’image de Paris-Plage !

    Cela ne veut rien dire

    Quand à la forme de tolérance que des ex-68 au sein de l’administration ont pu imposer,nous sommes une majorité à constater que le système est catastrophique à l’école de la République

    D’ailleurs,il est fort à parier que les profs d’aujourd’hui sont pour le retour de la morale et d’interdire les interdits

     


    • 5A3N5D 18 mars 2008 14:06

      @ Lerma,

      "Quand à la forme de tolérance que des ex-68 au sein de l’administration ont pu imposer,nous sommes une majorité à constater que le système est catastrophique à l’école de la République

      Lerma, pourquoi vous en prendre uniquement aux profs parmi les fonctionnaires ? Ah, suis-je bête : bien sûr, ils étaient étudiants à cette époque ! La parade est toute trouvée : c’est la faute à ces gauchistes de 68, tous entrés dans l’Education Nationale et nulle part ailleurs !

      De toute façon, Dreyfus était le complice de Mac Carthy et ils étaient tous les deux des suppots du trotskisme internationnal. C’est, en gros, l’Histoire telle qu’on peut la reconstruire à l’aide de vos interventions.

      "D’ailleurs,il est fort à parier que les profs d’aujourd’hui sont pour le retour de la morale et d’interdire les interdits."

      Cela ne vous choque pas de constater qu’il ait fallu attendre les mômes de la deuxième génération après 68 pour que les problèmes deviennent vraiment inquiétants ?

      Alles, faites un petit travail de lecture, vous verrez que le problème a été créé bien avant 68, et pas par des gôchistes.

      http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/college-unique/reformes.shtml

      Eh, oui, vous avez bien lu : le foutoir de l’Education Nationale date de 1959 et pas de 68. Mai 68 est la conséquence de la chienlit gaulliste. Faut-il aussi en finir avec l’héritage du gaullisme ?

       

       


  • sisyphe sisyphe 18 mars 2008 13:47

    @ lerma : toutes vos interventions sont plus pitoyables les unes que les autres ; fourmillant de contre-vérités et d’affirmations péremptoires et fausses.

    L’autorité, puisqu’on en parle, elle ne s’impose pas : elle se mérite ; en tout cas à l’école : sinon, autant mettre des flics ou des paras comme profs, et le problème sera réglé.

    Le "retour de la morale" : quelle morale ? La morale religieuse ? La morale des censeurs qui sont tous, en cachette, des pratiquants des pires sévices  ? La morale militaire : celle où il faut fermer sa gueule parce que le chef a toujours raison ?

    C’est marrant de voir que ce sont ceux qui disent que 68 c’était une autre époque, que le temps a passé, que les conditions ne sont plus les mêmes, qui, en fait, ne souhaitent qu’une chose, c’est revenir à AVANT 68 !

    Travail, famille, patrie, retour de l’autorité et de la morale : hmmmm... on sent revenir le bon fumet pétainiste...

    Finalement, mon bon lerma, sous couvert de modernité, vous êtes un nostalgique de "l’ordre nouveau"....


    • Bretzel man 18 mars 2008 18:41

      Il est bien connu qu’à l’époque d’avant mai 68, les rues étaient arpentées par des curés pédophiles. Les jeunes étaient systématiquement tabassés par des policiers dont la plupart étaient collaborateurs sous Vichy.

      La population, qui dans son ensemble rêvait du retour des allemands espérait que De Gaulle allait établir une dictature militaire stricte.

      La musique était interdite si elle n’était pas religieuse.

      Il ne faut pas non plus oublier que à cette époque, le chomage frolait les 40% de la population. La plupart des étudiants vivaient dans la rue car leurs parent faschos les y avaient chassés.

      Ceci pour vous dire que la vérité est très subjective. Aux yeux d’un miltant d’extrème gauche, mai 68 c’est merveilleux. Au yeux d’un type de droite c’est un cauchemard.

      Qui a raison ? Qui a tort ?

      Ni l’un ni l’autre. Vous essayez d’expliquer mai 68 en fonction de la situation actuelle. Tout comme en 1968 ont essayait d’expliquer selon la geurre de 14... Et ainsi de suite.

      On pourrait dérouler le fil jusqu’aux romains....

      Sérieusement, il est réactionnaire de se rertourner à ce point sur le passé pour le regretter. Vous allez en parler jusqu’à quand de mai 68. Jusqu’en 2050 ?

      Comme si la solution du chomage c’était la pilule ou l’abolityion de la peine de mort.

      Les problèmes économiques de la France sont dus essentiellement à la diminution progressive de son influence dans le monde. Point barre.

      Prenez l’exemple des pays bas, pays plus libertaire que la France. Est-ce que la légalisation du cannabis, ou du mariage homosexuel ont réglés le problème du chomage.

      Le mai 68 de 2008, si j’ose dire, ce serait de voir tous les jeunes descendre dans la rue pour demander des comptes à tous les connards qui les ont mis sur des voix de garages. En leur disant que l’avenir c’était la fac de psycho, la fac de droit (80% de recalés en première année), etc.

      Les voir geueler contre les parents qui se la sont coulés douce à alterner boulot / chomage pendnat 40 ans, pour leur laisser une dette qu’ils n’ont pas finit de payer.

      Et vous penser que c’est cela qu’il vont faire ? Et bien non, tous ces petits cons viennent ici déblatérer pour demander du rab de misère, et pleurnicher comme des bébés si d’aventure on ose leur dire la vérité.

      Et en plus ils voudraient aider toute la planète et refroidir la terre...


  • Philou017 Philou017 18 mars 2008 21:08

    Aricle commercial qui est là pour faire la promotion d’un bouquin. Je croyais que c’était interdit sur Agoravox.

    Sinon, charge à sens unique pour faire baver les anti-soixante-huitards. Aucun intérêt.


  • sisyphe sisyphe 18 mars 2008 21:15

    @ Bretzel man  :

    Le discours typique de celui qui fait (volontairement ou non) la sempiternelle confusion entre l’économique, le politique, et le sociétal, parce qu’on n’a pas envie de chercher plus loin, et que les clichés sont tellement courants et tellement faciles...

    Comme si c’était les idées de 68 qui avaient pris le dessus en économie, et qui avaient engendré la situation géo-politique actuelle : on a déjà entendu ce refrain pendant la campagne, par la voix de son maître, non ?

    Bien sûr, c’est les 68ards qui ont créé, défendu, soutenu la mondialisation, qui s’en sont gavés, laissant leurs pauvres fils dans la situation que l’on connait... Ce serait risible, si ce n’était si stupide, comme analyse...

    Comme c’est les 68ards qui sont au pouvoir, en France, depuis... Non ?

    Les seuls 68 ards qui soient restés en politique ; pas un d’entre eux, je dis bien PAS UN n’a renié ses convictions, pas un ne s’est compromis dans les allées du pouvoir : Laguillier, Sauvageot, Geismar, Krivine, Cohn Bendit, et j’en passe, sont restés fidèles à leurs engagements, et n’ont cessé de combattre le rouleau compresseur du système libéral. (Kouchner, quant à lui, faiblit en fin de parcours, pour des raisons d’ambition personnelle, mais ne pas oublier ce qu’il a fait avant)..

    Et si les générations suivantes, celle d’aujourd’hui notamment, sont nettement moins favorisées, c’est, bien sûr de la faute des 68ards qui ont investi dans les fonds de pension, qui ont soutenu les compagnies pétrolières, qui ont créé le chomage, la précarité et la misère...

    Ce doit être simple de regarder l’histoire avec les oeillères du prêt-à-penser.

    Quant aux "petits cons", c’est, largement, les générations qui ont suivi, et qui, au lieu, elles aussi, de savoir manifester, agir, pour faire respecter leurs droits, se sont bien mis dans le sens du pli libéral, en essayant de tirer, chacun pour soi, son épingle du jeu.

    Vous avez renié la solidarité pour acquérir vos petits avantages, et vous venez maintenant vous plaindre de la situation dans laquelle le système, avec votre accord tacite, vous a mis ?

    Tous les "connards qui vous ont mis sur des voies de garage", ce sont bien ceux que vous défendez, pour lesquels vous ne cessez de voter, devant lesquels vous vous agenouillez, espérant récupérer quelques miettes du gateau dont ils se gavent, pendant qu’ils vous manipulent en toute tranquillité pour vous en prendre à des plus largués que vous... Je te jure, comme ils doivent se régaler, se friser les moustaches, en lisant des mecs comme toi, qui font leur jeu, et se trompent systématiquement de cibles...

     

    Les parents qui "se la sont coulés douce à alterner boulot/chomage pendant 40 ans", comme tu dis, ce sont les retraités d’aujourd’hui, encore plus dans la merde que les actifs (surtout s’ils ont eu beaucoup de chomage), et qui subissent, comme les autres, la captation de plus en plus éhontée des richesses par ceux là même qui, déjà en 68, étaient du côté du manche (pas dans la rue), et qui ont continué à peser de tout leur poids, au niveau français, européen, mondial, pour que, surtout, rien ne change, et que les idées de 68 ne restent qu’une utopie discréditée, sans aucun effet sur la réalité économique.

    Parce que le changement essentiel, depuis 68, c’est la victoire totale de l’économie sur le politique, qui n’est plus qu’une vague courroie de transmission des volontés de l’économie ultra-libérale, de la spéculation, et de la finance mondiale.

    Venir oser dire, comme un vrai petit con, que c’est à cause de 68, ce n’est pas seulement un non-sens total, c’est aussi une forfaiture.

     

     


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