samedi 23 avril 2016 - par C’est Nabum

Mon Marché du samedi matin

Mon marché

PNG Cela fait bientôt 40 ans que je fréquente ce marché. Il y a encore des vendeurs qui ont partagé ce parcours en dépit d’un changement de localisation, heureusement toujours en bord de Loire. C’est l’occasion de rencontres, de discussions et d’achats de produits frais et de qualité. J’aime cette ambiance magnifique, ce plaisir d’un rendez-vous hebdomadaire avec des gens sympathiques.

Oh, je ne me presse pas dans ses allées à l’heure de la foule, des queues interminables. J’aime m’y rendre le matin de bonne heure, quand les derniers étals se chargent de victuailles. Le soleil se lève sur la Loire, il y a encore du temps pour la discussion et vous ne risquez pas de vous trouver pris dans un embouteillage provoqué par deux ou trois chariots en travers du chemin.

C’est le moment de la pause-café. Beaucoup de marchands aiment à se retrouver à la buvette de Valérie. Je me mêle à eux ; nous devisons aimablement autour d’un café aux beaux jours ou d’un vin chaud quand les frimas s’imposent à nous. Les plaisanteries fusent ; le forain est taquin, le client bougon et le placier placide. Chacun joue son rôle avec plaisir ; c’est un jeu qui se renouvelle sans cesse.

Mes arrêts sont immuables. Je ne suis pas de ceux qui vont chercher le meilleur prix. Je préfère établir une relation de confiance, un lien d’amitié avec mes vendeurs habituels. Je ne fais pas que passer. J’aime prendre des nouvelles, m’enquérir de la marche des affaires ou bien de celle de la production. Ils me demandent où je vais conter ce weekend, comment vont mes enfants ou bien si mes livres se vendent bien. Nombreux sont ceux d’ailleurs qui en ont fait l'acquisition.

Je commence par l’achat d’un pain complet qui me fera la semaine. Un pain à l’ancienne qui conserve sa saveur et sa texture durant cinq jours : miracle qui échappe souvent aux productions standardisées de nos boulangeries spéciales. Je passe toujours voir mon papy préféré : un sage qui a toujours un mot gentil. Il propose de merveilleuses confitures réalisées avec amour par son épouse, des œufs à manger à la coque et des cornichons comme autrefois. Il a aussi quelques légumes de sa production et parfois un pigeon ou bien une volaille.

Puis c’est le cueilleur de champignons. La Sologne est son terrain de chasse, il y a toujours quelques belles surprises et des valeurs sûres. L’homme étant prévoyant, il propose aussi des bocaux et des sachets de champignons déshydratés pour les périodes creuses. Il dispose d’une armée de ramasseurs et aucune pousse n’échappe à sa sagacité. En ce moment, les morilles sont à l’honneur à des prix à faire pâlir les vrais amateurs.

panier.jpg

Je pousse mon voyage gastronomique jusqu’en Berry avec Marie la Sorcière. Elle est ma plus fervente supportrice et se fait fort de distribuer mes prospectus partout où elle passe. Au-delà de cette qualité incomparable, elle a un formidable fromage de chèvre qui me régale et des produits de son cher Berry qui valent le déplacement. Nous parlons souvent de ses activités de bienveillance : la dame ayant en plus un cœur en or.

Toujours dans le fromage, je vais voir son voisin qui élève avec amour des vaches dans le respect de leur alimentation. Son fromage est délicieux, sa crème fraîche si épaisse que la cuillère tient parfaitement droite en son milieu. L’homme est agréable, discret et d’humeur toujours égale. Il vient de Coullons, un village où j’aimais me rendre quand j’étais enfant. Voilà de quoi nous rapprocher encore !

Puis il y a Aimée et son foie gras et tous les produits dérivés du canard gras. Elle est charmante, aime son métier et ses canards qu’elle sélectionne avec amour. Ses canetons viennent d’une ferme-élevage de la région d’Angers ; ils sont nourris en bordure de la forêt de Marchenoir, juste à côté de chênes truffiers. Les préparations sont succulentes, le produit toujours de qualité, la dame d’une immense gentillesse. C’est un bonheur que de faire halte devant son échoppe.

Pour les légumes, je fais entière confiance à un vrai producteur, pas un de ces margoulins qui vendent aussi des produits provenant de Rungis. Sa curiosité le pousse toujours plus à aller vers la découverte de légumes anciens ; son agriculture est raisonnée. L’homme ne peut être mauvais, il sort de Saint Cyr et a joué au rugby. Ses vendeurs sont d’humeur toujours charmante, c’est un plaisir, d’autant que l’on y trouve vraiment une diversité qui rend la cuisine distrayante.

Puis il y a les autres : ceux chez qui je fais une halte occasionnelle. Ils sont saisonniers comme ce producteur d’asperges vertes de grande finesse ou cet autre qui ne vient que pour vendre son cresson. Il y a encore cet autre fromager dont les chèvres anglo-nubiennes font des bouchons à apéritif qui me poussent à la consommation excessive de vin blanc.

J’achève mon tour de gourmandise chez le poissonnier de Sully qui a la bonne idée de venir de mon village natal. L’homme a un poisson frais et nulle bataille ne se déroule auprès de son échoppe. Tous les Celtes ne sont pas comme dans la bande dessinée d’Astérix. À Ceno, nous savons nous tenir.

J’ai sans doute oublié des vendeurs, des produits qui ne devraient pas passer à la trappe. Je ne veux pas lasser le lecteur et c’est à lui de se faire sa propre opinion en se rendant, à son tour, sur le marché du quai du Roi. Mais gare à celui qui viendrait en critiquant l’endroit : le canal n’est pas loin et il pourrait bien y prendre un bain …

Forainement leur.

marche-sacre-coeur-cholet-49-561195.jpg

 



14 réactions


  • juluch juluch 23 avril 2016 13:36

    Ces marchés de villages ou de petites agglomérations sont toujours fabuleux.


    Je saurait trop vous conseiller celui de Bédarieux dans l’Hérault. J’y vais depuis plus de 40 ans et c’est toujours aussi génial !!


    Sinon vous avez celui d’Aubagne


    merci Nabum !

  • foufouille foufouille 23 avril 2016 13:59

    tu as bien de la chance d’avoir un aussi beau marché.
    c’est combien les cornichons ?
    ça manque de prix d’ailleurs.
    je me souviens que c’était tellement cher que j’ai fait les cornichons moi-même.
    c’est pas difficile.


    • C'est Nabum C’est Nabum 23 avril 2016 18:50

      @foufouille

      Je ne regarde pas !

      L’amitié et la confiance, ça n’a pas de prix


    • foufouille foufouille 23 avril 2016 18:57

      @C’est Nabum
      un porte monnaie vide compte aussi. sinon la fin du mois est difficile.


    • C'est Nabum C’est Nabum 24 avril 2016 08:02

      @foufouille

      Voilà l’argument de la grande distribution ...

      Venez avec moi, il y a moyen de ne pas dépenser trop


    • foufouille foufouille 24 avril 2016 13:49

      @C’est Nabum
      non désolé, un budget limité nécessite de faire attention aux prix sinon le super comme LIDL n’existerait pas. un pot de cornichons de 150g maxi pour 6€ n’est pas pour tout le monde, comme du brie à la truffe.
      des marchés, j’en ai vu pas mal mais quelques vendeurs avaient quand même des prix abordables.
      li faut attention comme dans la grande distribution.
      je n’ai jamais vu le tien par contre.


    • foufouille foufouille 23 avril 2016 19:56

      @rocla+
      tu es vraiment un pauvre dégénéré.
      j’ai connu quelques personnes qui travaillaient avec un bon coup dans le nez. en plus, ça réchauffe le matin de bonne heure. _un cassos du RSI ne peut pas comprendre ce genre de chose.
      d’ailleurs si tu as cesser de « travaillé » à 58 ans, c’est louche. forcément un motif inavouable comme cause de permis supprimé pour trop de pastaga.


    • foufouille foufouille 23 avril 2016 20:25

      @rocla+
      j’ai parlé de chirurgien ou pilote de ligne ?
      une bouteille entière est excessif sauf pour toi.
      précises cotisations payer en très grande partie par les salariés qui prennent leur retraite à 67 ANS !
      en dehors du cassos du RSI à la retraite comme toi, tu ne connais aucune raison de ne pas travailler ?
      tu es très limité par ton picrate et aigri ou frustré de ne pas avoir de rollex et de rolls.
      même pas une mercos neuve.
      un vrai parasite, le rocla.
      toujours occupé toute la journée, entre deux bouteilles de vinaigre de vin, sur internet à râler après ceux qui ne sont pas comme et ont toujours payés ses cotisations.
      c’est par ce que tou petit, tu finissais les verres de vin des adultes. c’est pour ça que tu es limité et incapable de comprendre quoi que ce soit.
      bon cassos du RSI.
       smiley


    • foufouille foufouille 23 avril 2016 21:07

      @rocla+
      franchement, venant de la part d’un parasite qui n’a pas voulu cotiser mais a une bonne retraite relative, ça ne risque pas de m’atteindre.
      surtout que les seules personnes qui ne comprennent ce que veut dire être trop gravement malade pour ne pas pouvoir travailler sont des grosses feignasses de crevure libérale de droite.
      à part des nazis dans ton genre et des kappos ou callabos prêts a n’importe quoi pour un bout de pain, tout le monde sait ce que veut dire se faire renverser par un camion.
      même un débile profond comprend.
      et depuis que je sais que tu es un véritable parasite du RSI, c’est encore plus drôle.
      moi j’avais un véritable assurance, pas des cotisations imaginaires d’une feignasse qui s’est trouvé un boulot de feignasse.
      en plus, payé par papa pour débuter. c’est pas avec une paye de smicard que l’on peut acheter une boulangerie au bout de un an.
      plus tu es con et plus te me fais rire.


  • Prudencegayant (---.---.79.191) 23 avril 2016 15:57

    Nabum, l homme presque parfait !


  • Prudencegayant (---.---.79.191) 25 avril 2016 16:19

    Pas ironique ! Enfin pas autant ! Pas d agacement non plus ! En faisant la somme de vos articles que j ai lu, vous êtes l homme presque parfait. Parfait serait un peu trop ! Ne voyez vous donc plus les compliments, uniquement les reproches ?


Réagir