samedi 24 octobre 2009 - par Lord Mad

La véritable histoire des tireurs fous du Tour de France !

Vendredi 17 juillet 2009. Un temps de chien s’abat sur l’Est de la France et me voilà obligé, moi Mike T, membre actif du très secret Groupe d’Intervention du Sport (GIS), de débarquer dans le massif des Vosges afin d’accomplir ma nouvelle mission.
 
Le Tour de France s’élance aujourd’hui de Vittel pour relier Colmar avec quelques cols vicieux à franchir et c’est ce terrain là que j’ai choisi pour intervenir…
 
Tout d’ abord deux mots pour vous présenter mon job car vous n’en avez jamais entendu parler dans les médias et cela ne changera pas à l’avenir !
 
Le GIS est un groupe ultra confidentiel qui a été créé pour agir dans l’ombre en matière sportive, et oui même le Ministère des Sports ne nous contrôle pas, nous sommes directement rattachés à la Présidence ! Notre chef, un ancien sportif aux petites lunettes rondes est un caractériel désoeuvré depuis qu’il a perdu son portefeuille, on l’a tous surnommé « Bernie le Dingue » car parfois on le prendrait presque pour un psychopathe…
 
Alors les hautes huiles l’ont recyclé à la tête du GIS… Au début lorsque on lui a dit qu’il avait perdu son maroquin il s’est écrié « mais vous êtes tarés les gars, je l’ai vu il est encore en bas de chez moi ! Il rentre au pays que pour Noël » …sans commentaires !
 
Notre groupe a pour mission d’ouvrir des affaires classées et de faire la justice, souvent dans l’ombre, lorsque les instances sportives n’ont pu agir faute de preuves…
 
C’est bien là le drame du sport moderne, il y a toujours un intérêt supérieur (mercantile, politique…) pour étouffer les scandales et faire croire au bon peuple que tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes.
 
Justement revenons maintenant à ma mission : le Tour de France !
 
Voilà une provocation supplémentaire avec cette équipe Kazakh qui traîne une réputation sulfureuse et qui compte dans ses rangs deux leaders pour le moins ambigus. Figurez-vous que l’autre jour ils ont eu l’outrecuidance de faire attendre les contrôleurs antidoping de l’ALFD (agence française de lutte contre le dopage) près d’une heure devant la porte de leur hôtel ! Et la fédération internationale, l’UCI, qui laisse faire avec une complaisance digne des heures sombres du dopage institutionnalisé…Et d’ailleurs en sommes-nous vraiment sortis de ces heures là ? A mon avis c’est pire aujourd’hui car la science a malheureusement fait des progrès fulgurants, mais je ne suis qu’un simple exécutant qui n’est pas là pour penser, juste pour agir.
 
Alors Bernie m’a dit : « Cà suffit ces conneries, on va leur montrer qu’on est pas dupes, sus aux Astakas ! » (Je précise qu’il s’agit du nom de l’équipe incriminée, toute ressemblance avec une équipe réelle n’en serait évidemment que fortuite comme pour le nom des coureurs, cela va de soi !)
 
Donc me voici parti avec ma feuille de route dans les cols vosgiens sous un temps exécrable.
 
Ma règle d’or lors de mes missions est de ne jamais intervenir en première ligne, histoire que personne ne remonte la filière…
 
Mon plan est prêt dans ma tête, reste à dénicher les exécutants idoines.
J’avise deux jeunes gars désoeuvrés au sommet du petit col du Bannstein là où les coureurs vont bientôt passer et je leur indique la marche à suivre.
 
Il s’agit de se poster dans un arbre surplombant la route et, à l’aide de carabines à plombs que je leur remets en cachette, de tirer sur les 2 leaders des Astakas à des endroits précis pour des raisons connues de moi seul…
 
Mes deux gars pas très futés (c’est d’ailleurs la première condition pour les recruter !) ne comprennent pas grand-chose au départ.
 
Théo et Gus, ainsi qu’ils se prénomment, semblent perplexes, lutter contre le dopage en tirant sur des cyclistes dépasse leur degré de compréhension…
Alors je leur parle des substances indétectables au contrôle notamment la nouvelle EPO-Cera.
 
A ce moment Théo, sortant de sa léthargie et voulant prouver qu’il est fin connaisseur en matière sportive, s’exclame : « mais je le connais Ceara c’est pas un coureur c’est un joueur du PSG… »
 
Là-dessus je mets fin aux discussions et leur rappelle la marche à suivre :
« Vous voyez cet arbre là-bas qui surplombe le sommet du col ? OK alors vous grimpez sur les branches en hauteur et vous prenez les deux carabines à air comprimé que je vais vous donner. Une fois installés, vous attendez le passage des coureurs et vous visez chacun le votre en fonction des maillots et des numéros de dossards que vous repérerez dans le peloton…Voici la photo de vos cibles : Théo tu vises Lance Alldrinn un américain qui a déjà gagné 7 fois le Tour, depuis on a l’impression qu’il a marché sur la lune… tu vises l’épaule compris ? »
Mon Théo acquiesce benoîtement…
 
« Gus toi tu vas tirer sur Alberto Matador, un espagnol qui place toujours ses banderilles dans les derniers mètres des ascensions et achève la mise à mort sur la ligne d’arrivée…Lui tu le vises en haut de la cuisse »
 
L’heure avançant et ne devant absolument pas apparaître sur les lieux de mon forfait, je m’éclipse rapidement afin de regagner mon hôtel proche de l’arrivée et suivre l’étape à la télé, l’alibi parfait en quelque sorte !
 
Mais revenons à nos deux exécutants juchés dans leur arbre et qui sous l’effet conjugué de la météo exécrable et de l’angoisse du résultat commencent à trouver le temps bien long…
 
Soudain une animation parvient à leurs oreilles puis les aboiements répétés d’un chien qui met aussitôt Théo en alerte : « fais gaffe Gus ils arrivent ! » notre compère manque de tomber de sa branche de surprise « hein pourquoi tu dis çà ? » c’est alors que Théo lui sort son explication magistrale « je te dis Gus la caravane approche, tu as entendu les aboiements ? Alors tu devrais savoir que lorsque les chiens aboient la caravane passe… »
 
Aussitôt annoncée et voilà les premières voitures publicitaires qui approchent à grand renfort de klaxons et sonos en tous genres.
 
Notre ami Gus, peu sorti de ses montagnes natales, écarquille grand les yeux devant cet étalage de véhicules : « Hey Théo ! Tu as vu ? Cofidis, Crédit Lyonnais, Caisse d’Epargne…y’a du fric là-dedans je te dis !!!! Je te parie que le gros lion en peluche ou l’écureuil sont bourrés de thune…on braque la caravane ? »
 
Mais Théo tout à sa mission et convaincu de son importance de collaborateur du GIS balaie cette suggestion et incite Gus à se concentrer car les coureurs arrivent…
Et soudain le peloton surgit sous leurs yeux ! Sauf que la tâche se complique avec tous ses gendarmes en motos qui encadrent les coureurs…et la pluie qui redouble d’intensité…
 
Pas moyen de repérer qui que ce soit car les imperméables cachent les maillots et les dossards !
 
Gus panique à nouveau : « Théo on fait quoi ? » Sur ce, notre lettré du groupe lui répond « pas grave Lance Aldrinn est américain je vais tirer si j’entends un coureur parler anglais ! Toi comme Alberto Matador est espagnol : tires sur celui qui parle la langue de Cervantès ! » Nouvelle incrédulité de Gus mais Théo lui désigne sa cible : « là j’ai entendu agua : tires !!! » Et Gus de viser en vitesse mais il rate le haut de la cuisse et touche son homme à la jambe…
 
A son tour Théo entend un groupe parler anglais : il fait feu sur celui qui est au centre et rates lui aussi l’épaule et blesse sa cible à la main…
 
Dans l’intensité de la course personne n’a rien remarqué et une fois le peloton passé nos deux gars descendent tranquillement de leur arbre et détalent chez eux comme des lapins, tout heureux de la mission accomplie et de la carabine qu’ils ont obtenu en échange de ce petit service…
 
Il était convenu qu’une fois leur travail terminé nous nous contactions pour un débriefing avant que je ne leur adresse un petit chèque bien mérité tiré sur les fonds secrets du GIS…
 
Vous imaginez bien, qu’avisé comme je l’étais et informé de l’intérieur même de l’organisateur par des indics gagnés à notre cause, j’avais prévu un plan B en cas d’échec de nos 2 apprentis tireurs !
 
Et ce fut le cas, car non seulement ils n’avaient pas visé au bon endroit mais ils s’étaient carrément trompés de cibles !!!
 
En effet ils avaient blessés Julien Dean en croyant toucher Lance Alldrinn et Oscar Freire pour Alberto Martador…La langue les avait trahi !!!
 
La seule réaction de Théo quand je lui annonçais l’échec de leur mission fut : « pas grave mec, on a réussi quand même car comme on dit si ce n’est toi c’est donc ton Freire… »
 
C’est fou ce que l’on peut observer comme sens poétique dans les plus reculés de nos villages…
 
Pour la petite histoire, je dois vous apprendre que la seconde équipe de tireur, de vrais pros ceux-ci, a fait mouche infailliblement et c’est pour cela que lorsque Lance Alldrinn a franchi la ligne d’arrivée il avait l’épaule droite et le maillot tout rouge de sang, idem pour Alberto Matador qui en passant l’arrivée avait la cuisse droite et le cuissard tout jaune et empestait épouvantablement l’urine…
 
Et oui mes amis le but caché de nos tirs était de démasquer les faux champions et les tricheurs et nous savions de source sûre que pour se soustraire aux contrôles antidopage Lance Alldrinn emportait une poche de sang cachée sur l’épaule et Alberto Matador une poche d’urine dissimulée dans son cuissard…
 
Grâce à notre action la vérité a pu éclater au grand jour et nul n’a jamais inquiété Théo et Gus dont la mission était demeurée secrète jusqu’à ce jour !
 
Ceci explique aussi pourquoi Julian Dean et Oscar Freire furent blessés à tort et pourquoi le motif de leur agression était toujours inconnu avant que je ne prenne la parole…
 
Je vous avoue que je suis très fier de mon action et j’attends avec impatience de vous rendre compte de la nouvelle mission qui me sera donnée dans le cadre de mon action au service du GIS et des intérêts supérieurs du sport français…
 
Quant à Bernie mon patron, il était toujours en train de se demander pourquoi il avait perdu son maroquin et pensait plutôt que cette histoire concernait une marocaine, ancienne des ses condisciples des réunions à l’Elysée, mais ceci est une autre affaire…
 


2 réactions


  • Lord Mad Michel Caruso 24 octobre 2009 21:55

    Bonsoir à tous ! Pas de réactions ? Il est vrai qu’il s’agit d’ un divertissement à lire plutôt qu’un article appelant débat...Bonne lecture.


  • Gourmet 26 octobre 2009 10:06

    Caruso, c’est pas espagnol ça ?

    Et en plus il chante comme un italien.
    Vas-y Kiki mors-le !
    Ah zut, c’était bien un italien.
    Sale bête, Kiki.
    Tiens ! Pan !

    db


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