lundi 10 juin - par C’est Nabum

Le pantin ne tire pas ses ficelles

 

Conditionnement et manipulation de masse.

 

JPEG

Il se peut que d'aucun nous pointe du doigt, la critique acerbe pour nous discréditer en nous traitant de pantin. D'autres préféreront moutons pour nous qualifier tout en nous tondant la laine sur le dos. Certains nous rangeront dans la grande catégorie des pions, des sujets tout juste bons à n'être que des valets. Bientôt, il conviendra d'abandonner ces subtilités lexicales pour se satisfaire de nous considérer comme de simples objets déshumanisés, le tout sous la direction tutélaire d'intelligences artificielles encore sous les ordres, pour quelque temps, d'individus qui demeurent aux manettes.

Qu'importe l’appellation du reste, l'essentiel est ailleurs. Plutôt que d'accuser cette multitude, ne faudrait-il pas se convaincre une bonne fois pour toute que ce ne sont pas les pantins qui tirent leurs propres ficelles. Tout cela se nomme conditionnement, manipulation, formatage, dressage ou lobotomisation. Si le résultat est spectaculaire, sa préparation fut lente et sournoise, patiente et systématique, organisée et programmée.

Ne pensez pas que ce sont nos gouvernants qui sont aux manettes. Ils ne sont eux-mêmes que des pions au service d'un système qui phagocyte les consciences, vide les cerveaux, béatifie par le truchement d'une pseudo culture de masse qui n'a pour unique objectif que de distraire sans jamais faire réfléchir. Cinéma, télévision, médias, publicité forment un formidable rouleau compresseur qui nivelle par le bas toutes les productions grand public.

Il s'agit d'abrutir, de robotiser les masses, de les contraindre à s'enthousiasmer pour ce qu'il y a de plus sordide, de plus stupide, de plus débile. L'essentiel est que ce qui va marcher doit être dénué de toute intention éducative, de tout projet ambitieux afin de favoriser la réflexion. Le tape à l'œil, le bruit, les paillettes, le gigantisme sont autant de moyens de faire passer le spectaculaire pour un acte culturel.

Les investisseurs tombent dans le panneau se saignant aux quatre veines pour promouvoir et programmer des distractions de masses qui sont autant de prétexte à régression collective, à comportements erratiques et stupides d'une foule en liesse prompte à s'enthousiasmer pour ce qu'on leur a présenté comme formidable. Le libre arbitre a sombré dans la promotion tandis que la critique se plie aux injonctions des promoteurs.

Sur les radios comme dans les rares émissions culturelles d'une télévision uniquement au service des marchands de soupe, tout est merveilleux. Le dithyrambe est la règle, le copinage le principe fondateur, le cirage de pompes l'activité principale sur fond d'éclats de rire et d'applaudissements enregistrés. Tout est organisé pour que la foule servile se précipite en masse vers les spectacles qui ne remettront pas en cause ce système absurde.

Les pantins, les moutons, les pions, les valets ne font que ce qu'on leur impose avec un savant conditionnement des esprits favorisés par une ablation de la curiosité, une destruction du libre arbitre, un abrutissement de masse largement entrepris dans le système scolaire qui a fini par baisser pavillon devant l'opération de décérébration de la télévision.

Les cerveaux ne sont plus disponibles désormais que pour la consommation de masse, la distraction en foule hystérique, la concentration sur les mêmes produits stéréotypés, le rejet systématique de ce qu'on ne connaît pas. Il convient de se comporter comme tous les autres, de voir ce que le plus grand nombre plébiscite après un matraquage colossal tout en se refusant à prendre le moindre risque pour une proposition qui sort du cadre.

Le pantin ne tire pas ses ficelles, il est totalement prisonnier et suit servile les mouvements qu'on lui impose d'en haut. Le mieux pour lui serait de couper les ficelles, les écrans, les médias et prendre enfin le temps de découvrir par lui-même. En a-t-il encore la force ?

JPEG



6 réactions


Réagir