jeudi 19 février 2015 - par Piere CHALORY

Manu & Bibi, mauvaise nouvelle, petit conte

Il était une fois un petit garçon que sa maman décida d'appeler Manu comme ça. Il était petit mais vigoureux, l'oeil vif et luisant. Son papa fier & ravi de son joli petit l'emmenait souvent voir les canards à la mare, pour que voyant les patauds animaux nageurs Manu se marre.

 

Manu grandit lentement mais sûrement.

Certes, sa taille n'atteint jamais les cimes, mais sa hargne et ses mâchoires serrées compensèrent largement sa menitude*, enfin bref.

 

*petitesse royale

 

Il gravit, à force de courage et d'opiniâtreté presque tous les échelons de la réussite sociale.

Presque.

Car un jour parvenu au faîte de sa gloire chimérique, son ami Bibi le punit.

Bibi était le chef d'un état récent et minuscule qui, après 60 ans de guerre avec les voisins voulait tout simplement prendre désormais de force & de ruse le pouvoir absolu sur la planète entière. Et installer un 'novus 'ordo 'mondialus, avec pour capitale celle dudit état minuscule.

Rien de plus rien de moins.

Grâce à l'appui de bon nombre de nations stupides, de merdias corrompus et de politocs parvenus, le plus dur était fait. Les foules ahuries ne voyaient rien venir et trouvaient normal d'être rackettées par les banques et bientôt privées de retraite. Les citoyens énucléés, non contents de leur misère grandissante continuaient de voter.

Sachant le grand pouvoir de Bibi, Manu s'était fait ami-ami à mort avec lui.

Un jour, il déclara même publiquement sa flamme et son attachement 'éternel à Bibi. Bizarre, car pour un mortel déclarer un attachement 'éternel à quelqu'un est impossible ici-bas, sur la Terre. En général, il s'agit plutôt de pacte avec des gens peu recommandables, d'échange d'or, de pouvoir, contre âme par exemple.

Puis, de graves incidents émergèrent au pays de Manu, et d'horribles complotistes soupçonnèrent alors Bibi d'organiser des complots.

D'atroces théoristes de connivence à l'esprit mal tourné, méchants, conspis, pervers, sorte de ramassis de je-suis-pas-charlies, assurément apparentés à la droite la plus extrême, osèrent même mettre en doute l'honnêteté, la probité des journalistes les plus prestigieux ! Le journal de 20 heures si pédagogique, si éloigné de la fourberie des illuminés du net, perdit de son efficacité.

Certains méchants politiciens accusèrent même Manu d'être sous l'influence de Bibi, qui avait déjà montré de quoi il était capable de loin.

Malgré la défense acharnée de journalistes incorruptibles, s'exprimant en bon français sur des chaînes d'informations impartiales, heureusement -pour-eux- bien protégés derrière le plastique des lucarnes plates, malgré l'intransigeance de ces scoliastes courageux, qui interdisaient à présent certains mots dans les débats, même les ânes commençaient à se poser des questions.

Quand même...

C'EST INSUPPORTABLE !!!

« Que les gens et les enfants osent poser ces questions in-supportables », dit quelque ministre à figure bistre.

Mais Bibi le Vilain en voulait toujours plus.

Malgré un refus poli de Manu qui craignait le désordre, Bibi s'invita tout seul à la fête.

En fait de fête, il s'agissait d'une triste cérémonie à la gloire de crétins instrumentalisés puis kalashniqués. Mais d'habitude, les instruments humains étaient de pauvres types vaguement fanatisés que les comploteurs poussaient au crime, littéralement parfois, avant de les achever sans autre procès pour éviter les histoires.

Cette fois ci, même des intellos nantis furent assassinés comme les autres, dans un esprit très Charlie.

Après le défilé en 'hommage aux sacrifiés, Bibi invita ses hôtes zélites à une messe bizarre. Entré juste derrière Bibi pour s'asseoir à côté de lui pour qu'on le voie bien à la télé, Manu se fit choper au bras comme un petit voleur au supermarché, par un sbire à Bibi.

---- Où tu vas ? Toa !

Dit le sbire.

---- Mais je suis le Chef, enfin presque, Je suis le Premier Ministre de la France !

---- La France ? C'est quoi ça ? Moi je suis le garde du corps de BIBI & je t'emm-rde ; si tu bouges, je te crève !!!

---- Mais enfin, vous ne faites pas la loi quand même ?? You don't make the rules here ! You provide security for Bibi, that is all  !! I AM THE FIRST FRENCHIE OF THE PLANÈTE !!!!LACHEZMOA§§ !!!

---- Shut up Asshole ! You must wait in silence until BIBI sits before, because HE is the MASTER*

 

*Vous devez attendre, Monsieur le Premier Ministre, que BIBI s'assoie, par respect pour le Maître, dit le sbire.

 

Pendant ce temps, Bibi devisait lento en compagnie de Flambi, ignorant le pauvre Manu puni, appréhendé comme un rom. Certains témoins assurèrent même que Bibi lorgnait Manu du coin de l'oeil en ricanant ; ''ha ha ha, non mais regarde la tête de c-n qu'il a'', aurait même dit le malicieux Bibi.

Après de longues minutes d'immobilisation forcée, recadré au biceps, le petit Manu fut finalement relâché par le cruel gorille. Il alla s'asseoir discrètement et se jura qu'on ne l'y prendrait plus à jurer fidélité éternelle à qui ou quoi que ce soit*

* ?



13 réactions


  • armand 19 février 2015 19:42

    Super texte


    • Piere CHALORY Piere Chalory 19 février 2015 19:56

      @armand
      Merci Armand, je dois dire que vu la teneur de ce ’conte, je m’étonne même qu’Agoravox l’ait mis en ligne ! tout n’est donc pas perdu !


  • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 19 février 2015 22:30

    Ca me rappelle une fable :

    Un rat sortait de l’Opéra :
    Plastron blanc et cravate noire ….
    C’était un rat dont tout Paris savait l’histoire.
    On disait que pendant l’occupation des chats,
    Il avait stocké du gruyère.
    Il était décoré pourtant, de mine fière,
    Mais de cette fierté incertaine des rats.
    Il est rare que ces gens-là
    Aient la conscience tranquille …
    Portant beau, poil lustré et ras
    Ongles faits par les manucures ;
    Costumes du meilleur tailleur ;
    Dès qu’il sort de l’égout et se fait place en ville
    Un rat a voiture
    Et chauffeur,
    Chevalière d’or, jolies filles.
    Cette race toujours inquiète
    A besoin pour se rassurer
    De s’entourer de beaux objets
    L’illusionnant sur sa puissance :
    C’est un défaut qui tient au manque de naissance.
    Le chauffeur de mon rat, un gros chien du pays,
    Décoré d’ailleurs, lui aussi,
    Pour avoir combattu les chats héréditaires
    Lors de la précédente guerre,
    Acceptait ses hauteurs sans lui montrer les dents
    Tant le prestige de l’argent
    Est, hélas ! puissant chez les bêtes …
    « C’est un rat, disait-il, mais c’est un rat honnête.
    Il en est. Et la preuve est qu’il est décoré. »
    Ah ! mon Dieu que les chiens sont bêtes !...
    Pauvres niais abusés, lisant journaux de rats,
    Qui ne sauront jamais que ce que rat dira.

    Ce soir-là, saluant son maître à la portière,
    Le chien ravi lui fit le salut militaire.
    Il exultait. La vie lui paraissait plus belle.
    Il dit : « Monsieur sait la nouvelle,
    Que, pendant que Monsieur écoutait l’opéra,
    A donnée la radio ? » - « Qu’importe, dit le rat
    Lassé, montant dans son automobile ;
    Laissons la radio à un peuple imbécile –
    J’ai mes informateurs. » - « Quoi, Monsieur ne sait pas ?
    Je crois, Monsieur, qu’il faut, tous deux, qu’on s’y remette
    Si on veut faire place nette.
    La radio nous annonce une invasion des chats.
    Il va falloir tuer tout cha ! »
    (Il prononçait à l’auvergnate
    Étant chien de Clermont-Ferrand.)
    Le rat, entendant
    Ces mots, bondit soudain des quatre pattes.
    Laissant l’engin de luxe aux portes nickelées,
    Dépouillant son plastron, sa pelisse fourrée,
    Jetant sa canne et son chapeau
    Rat nu, en poil de rat,
    Comme au jour de naissance,
    Le rat ne fit qu’un bond jusqu’à l’égout voisin
    D’où il cria au sot :
    « Apprenez, sotte engeance,
    Que la race des rats a bien d’autres desseins !
    Un rat gras à New York vaut un rat gras à Vienne
    Ou à Paris.
    Courage, mon ami !
    Défendez le pays :
    Et lorsque nous aurons enfin
    Vaincu la race des félins,
    Informez-moi, que je revienne. »

    Jean Anouilh

    Lire la suite ▼

    • Piere CHALORY Piere Chalory 20 février 2015 05:45

      @ben_voyons_ !
      Jolie fable, dont la fin laconique résume bien le fait que quoi qu’il en soit, un chat est et reste un chat et un rat est et reste un rat


      ’’Courage, mon ami !
      Défendez le pays :
      Et lorsque nous aurons enfin
      Vaincu la race des félins,
      Informez-moi, que je revienne. »


  • Massada Massada 20 février 2015 08:34
    @auteur 

    Vous voyez un psy ?


    • MisterA 20 février 2015 10:33

      @Massada
       

      Je vous le confirme . J’ai eu confirmation j’ai un collegue qui le suit depuis de longues années smiley smiley

    • Piere CHALORY Piere Chalory 20 février 2015 10:46

      @Massada
      Vous êtes bien aimable de vous préoccuper de ma santé & je vous en remercie ! 


      Rassurez vous, je n’ai besoin d’aucun anxiolytique, je dors la nuit, et d’ailleurs, j’aimerais bien connaître le nom et l’adresse du ’collègue de MisterA qui paraît-il me ’suis depuis de longues années...

    • bourrico6 20 février 2015 15:53

      Tiens, un étron Juif.


    • Massada Massada 20 février 2015 17:38

      @bourrico6


      syndrome de gilles de la Tourette smiley

  • Passante Passante 20 février 2015 10:32

    un délice. smiley

    le lèche-botte découvrant de quoi elle semelle.

  • ETTORE ETTORE 20 février 2015 15:17

    Bravo ! à s’en délecter !

    Ouhhh, le tout petit Franquiste ratatiné dans sa foi « indéfectible ...à..... » à en avoir sa misérable cravate noire toute ratatinée.

  • njama njama 20 février 2015 18:29

    Manu peut-être est-il un peu marrane par ses origines espagnoles ? à voir, ... mais en attendant que ce soit prouvé to be or no to be goy, avec Bibi le Vilain ce ne sera pas copain-copain

    Bibi le Vilain, ça lui va comme un gant, il a cet air de parrain mafieux toujours prêt à dégainer


  • Vipère Vipère 20 février 2015 18:37


    Chalory, votre fable ressemble étrangement à des faits et des personnages ayant eu cours dans notre belle « démocratie » ! 

    Le 49-3 c’est la grosse Bertha politique, après ça comment voulez-vous que les français 
    aient encore peur de l’épouventail FN qui n’effraie même plus les petits moineaux ?




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