jeudi 13 août 2015 - par ZEN

Post scriptum à Angela

Sehr geeherte Frau Merkel,

 J'espère que ma dernière missive vous est bien parvenue.

J'espère que vous n'en avez pas pris ombrage. Je comprends que la période estivale ait retardé la réponse aux naïves interrogations d'un simple petit Français, un tantinet troublé par la ligne de votre gouvernement et la place hégémonique que prennent les choix financiers et économiques de Berlin dans les décisions dites de Bruxelles, qu'on appelle encore communautaires.

 

 Je voulais juste ajouter un petit mot, au vu des réactions parfois furibondes de certains éleveurs de votre pays à l'égard de leurs confrères d'Outre-Rhin, les braves éleveurs franchouillards, qui, malgré des aides vitales, tire  le cochon le diable par la queue.

 Il s'agit d'une histoire de cochons

Pas seulement de vaches, sujet aussi sensible.

 Mais du cochon ! 

 Tout est bon dans le cochon. Quoique...

  Nous connaissons la prédilection du consommateur germain pour la viande de ce vieil ami de l'homme, plus populaire chez vous que chez nous ; Vous en consommez environ 40 kilos par personne et par an.

 Nous, bien moins, et nos bretons ne sont pas toujours très bons...

 

 Mais, là est le problème, vous en produisez dans des conditions qui n'ont pas d'équivalent chez nous, pour gagner la bataille des prix à l'exportation, votre souci journalier. Mercantilisme oblige.

   Der Krieg ist wirtschaftlich. Immer grösser, immer billiger ! Kolossal Produktion ! C'est la grosse Bertha de l'agrobusiness offensif...

 Pourquoi vos amis les Verts-très-pâles, pointilleux sur certains choix, sont muets sur le sort peu enviable de quadrupèdes entassés à l'américaine dans les méga-fermes du Brandebourg. Notre ferme des mille vaches est ridicule au regard de votre industrialisation porcine à la californienne. Ist.französisch zu klein ?

 Si je puis me permettre, ne craignez vous pas, que malgré vos immenses cochonneries élevages de cochons et les salaires préférentiels alloués à vos ouvriers (Gastarbeiter) venus de l'Est (les plombiers polonais à vous), vous ne soyez un jour dépassée par la production espagnole, ukrainienne ou bulgare, voire chinoise. Des salaires toujours moins onéreux, on peut toujours trouver. Avec les 80000 salariés dans vos abattoirs, venus de l' Hinterland, qui font de l'ombre aux nôtres, parce que peu revendicatifs (on va dire ça comme ça), on comprend mieux, et le smic, que vous avez finalement adopté de mauvais gré, est à géométrie variable, quand il est appliqué..

 Je sais qu'il faut être compétitif, comme dit votre partenaire hollandais français. mais l'esprit des fondateurs de l'Europe prévoyaient-ils le dumping comme mode concerté de développement ?

 Qu'en est il du principe de la fameuse divergence convergence européenne, dont on n'entend plus guère parler ?

 Ne croyez pas que je sois devenu germanophobe. Ce serait non seulement désobligeant, mais idiot. Mais je suis sans angélisme. 

 Et j'ai de bons amis westphalien, friands de cochonneries diverses et avariées, qui sont loin d'approuver vos choix, de même que votre prédécesseur H. Scmidt, redoutant que vous ne confondiez partenariat et  hégémonie, et bien d'autres, même au Süd Deutsche Zeitung,qui ne mâche pas ses mots à votre égard.

 Je sais que vous avez hérité du système Schröder-Hartz, très thatcherien finalement, qui vous laisse peu de marge de manoeuvre dans une Europe que vous pilotez de fait, avec votre ami Schaüble, bien aidé par un euro-Mark qui favorise à merveille vos affaires et le dumping salarial (pardon pour les gros mots !), notamment les fameux jobs à un euro de l'heure, qui feraient se pâmer d'envie Mr Macron.. Mais il vous revient de le contester.

  Bravo pour vos excédents commerciaux ! Mais dans les conditions d'une l'Europe bridée par vos obsessions monétaires, ils risquent de se retourner un jour contre vous.

 Achtung ! Chère Angela, ce n'est pas vous qui êtes en cause, mais le système que défend becs et ongles votre très rigide ministre de l'économie.

 Il faudrait en parler à Bruxelles, cet espace estimé encore par certains démocratique, avant que l'Europe ne se fissure un peu plus. Il n'y a pas que l'Est jusqu'à Shanghaï qui compte...Je sais, les Mercédes, Audi et BMW fascinent là-bas. Mais jusqu'à quand ?

 On a besoin de vous, si on veut sauver une certaine idée de l'Europe, à condition que vous sortiez d'une certaine obsession de l'austérité, qui ne mène nulle part. Holswege, comme disait un philosophe de chez vous.

 Je vous souhaite une bonne reprise politique, avec un esprit européen plus convergent et plus solidaire. Donnez de la voix dans votre pays qui entretient trop de rentiers et une idée de l'avenir à trop court terme.

 Parlez-en avec Mr Juncker, ce homme affable et ouvert qui vous doit son poste, et qui est dans le même ligne libérale que vous, même s'il redoute (un peu) les effets des immenses excédents de l'euroreich sur la santé de l'économie européenne..

 Veuillez croire, Madame la Chancelière....



4 réactions


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    LA LIBERTÉ DU BENÊT EST CELLE DU COCHON DEVANT SON AUGE !

     
     
    rempli d’e-ped18, et autres verroteries de colonisés grands remplacés ...
     
     
     
    « Qui consomme asservi consomme l’asservissement » G. Anders
     


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    LES PORCS A L’ABATTOIR .... (en 2006)
     
    « L’abdication d’une démocratie peut prendre deux formes, soit le recours à une dictature interne par la remise de tous les pouvoirs à un homme providentiel, soit la délégation de ces pouvoirs à une autorité extérieure, laquelle, au nom de la technique, exercera en réalité la puissance politique, car au nom d’une saine économie on en vient aisément à dicter une politique monétaire, budgétaire, sociale, finalement « une politique », au sens le plus large du mot, nationale et internationale »
     
    Pierre Mendès France, le 18 janvier 1957, discours à l’Assemblée nationale, il vote contre le Traité de Rome prédisant la dictature de l’EuroReich, avec Le Pen ...


  • Le p’tit Charles 15 août 2015 13:28

    « L’Ange-et-là » d’outre rein se contre fout du reste de l’UE..seul compte la conquête de l’Europe (ce qui est fait..) et les marks qui rentre dans les banques.. !

    Faut dire qu’avec la bande de bras cassés du reste de l’UE elle joue sur du velours..sont tous à ses pieds.. ?????...cocus mais content.. ?????

    Le cochon en question n’est que l’arbre qui cache la forêt qu’elle va bouffer pour son petit dej..... !


  • alinea alinea 15 août 2015 18:04

    C’est vrai que c’était difficile à placer entre un pied de cochon et ou couenne de lard, mais un petit mot sur son sadisme à l’égard de la Grèce, sur laquelle l’Allemagne s’est engraissée, état : par le biais des intérêts d’emprunts, industries :par le biais de la corruption des élus, aurait complété le tableau !
    Un pays à terre, c’’est comme un cochon en intensif, c’est plus facile à piller, à occire...surtout qu’ils doivent moins compter sur la corruption aujourd’hui ; ça les affole !! mais ils doivent compter sur les cerveaux et la main d’oeuvre à bon marché, à défaut d’Ukrainiens, embauchez des Grecs !


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