mardi 17 mars 2009 - par Omnibuzz

Thomas Piketty mis en examen : une crise économique et conjugale ?

Le 6 février dernier, Aurélie Filippetti, députée de la 8e circonscription de Moselle, porte-parole du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, porte plainte contre son compagnon, l’économiste Thomas Piketty. Suite à une enquête préliminaire, ce dernier vient d’être placé en garde à vue par La Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) pour « violences entre conjoints ». L’affaire est suivie par le Parquet de Paris. Fait-divers ou affaire politique ?

Quel gâchis ! Il y a de quoi être abasourdi. Le jour même où la polémique sur le paquet fiscal bat son plein, alors que Thomas Piketty en est l’un des opposants les plus brillants, le voilà enfermé pour une sordide histoire dont, si les faits sont avérés, il ne sortira pas indemne. Comme si on avait voulu le salir.

Une histoire néanmoins bien banale, hélas. La chronique quotidienne bruisse de ces événements scandaleux dans lesquelles des femmes sont encore et toujours victimes de leurs compagnons.

Mais pouvions-nous imaginer qu’Aurélie Filippetti et Thomas Piketty, chacun incarnant à sa manière l’avenir de la gauche, puissent ainsi faire la une de la presse à scandale ? Bien sûr que non !

Aussi faut-il examiner les faits avec énormément de recul. Peut-être Aurélie Filippetti se repent-elle ? Peut-être juge-t-elle qu’elle est allée trop loin ? Peut-être que son compagnon l’a certes bousculée, mais sans volonté de lui nuire ? Peut-être a-t-il des circonstances atténuantes ? Peut-être était-il fatigué ce jour-là ? Peut-être, peut-être... Mais peut-être aussi que cela est pire que nous imaginons !

La relation de ces deux brillants soutiens de Ségolène Royal était d’ordre privé. Paradoxe : leur liaison, alors qu’il y a toutes les raisons d’imaginer qu’elle touche à sa fin, s’étale maintenant au grand jour.

Ce matin, après avoir reçu une convocation, Thomas Piketty s’est rendu de lui-même dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Aurélie Filippetti sans doute terrassée par le chagrin, ne souhaite pas répondre aux journalistes. Elle a déclaré que cette affaire était privée. Sans doute, mais comment ignorer le malheur qui la frappe ? Et ne doit-elle pas témoigner ? Si elle ne le fait pas pour elle, ne doit-elle pas le faire pour les femmes qui n’ont pas accès, comme elle, à la parole ? A moins que cette triste aventure ne soit montée en épingle ?

Thomas Piketty, au moment où a commencé cette affaire peu médiatisée, et l’on comprend bien pourquoi, avait expliqué que selon lui « ce sont des histoires de caniveau ». Que voulait-il induire ? Que tout ça aurait été monté de toute pièce ? Que cette arrestation, alors même que revient sur le devant de l’actualité la loi sur le paquet fiscal, loi contre laquelle il s’est battu, que cette arrestation donc est cousue de fil blanc ?

Mais dans quel but : décridibiliser Ségolène Royal ? Eclipser le véritable débat qui se joue aujourd’hui ? Méfiance, méfiance. On sait que les états destabilisés sont toujours prêts à tout…

Crédit photo : saintdenisdavenir



21 réactions


  • ronchonaire 17 mars 2009 17:20

    Magnifique article, qui ne parle de rien de précis et dans lequel l’auteur a besoin d’une dizaine de paragraphes pour nous expliquer qu’en fait, il ne sait rien de cette affaire, le tout sur un sujet dont tout le monde se contrefout.

    Gloire au "journalisme citoyen" et à ses plus brillants représentants !

    Je propose d’ailleurs qu’à l’avenir, tous les articles d’AgoraVox commencent par : "On m’aurait dit qu’il paraîtrait que quelqu’un aurait entendu qu’on songerait à éventuellement penser à faire quelque chose mais la nouvelle n’est pas confirmée donc méfiance, méfiance, rien n’est moins sûr".

    Le site y gagnerait considérablement en crédibilité et le lecteur pourrait aisément réviser sa conjugaison du conditionnel ; mais rien n’est moins sûr donc, méfiance, méfiance...


  • LA MACHINE A ECRIRE le bec-troadec ch. 17 mars 2009 17:46

    "Comme si on avait voulu le salir." , dites-vous !

    Je trouve cette expression en particulier et la teneur générale de cet article sacrément déplacée. Si la police a estimé, au vu des éléments et des témoignages, qu’il y avait matière à placer ce monsieur en garde à vue, alors il manquerait plus qu’on veuille protéger sa carrière au dépend de la victime (qui au passage est-elle aussi du sérail politique !)

    Vous parlez de "gachis" ! Comme si l’habileté d’un homme pouvait d’une certaine manière relativiser ou minimiser la gravité des faits.

    Lorsque Joe Starr frappe une hôtesse, j’entends peu de voix prétendre qu’on cherche à le salir, qu’il est dommage au vu de son talent de le traîner devant la justice.




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  • Nathan Nathan 17 mars 2009 18:56

     Cette égérie est superbe. 3


  • Chasseur 17 mars 2009 20:15

     smiley Que veut insinuer le rédacteur de l’article ? Quel est son but ?
    Par exemple quel rapport entre le débat sur le bouclier fiscal et le dépôt de la plainte qui aurait été déposée début février ?
    Cet "article" - ce terme semble ici peu approprié- n’est pas à la gloire d’Agoravox.

    Les limites du média citoyen ?


    • Walden Walden 18 mars 2009 12:20

      Article tout simplement ridicule, vide d’info comme d’analyse, avec dès le titre, un amalgame aberrant entre vie collective (la crise économique) et vie personnelle (des violences conjugales). Le seul rapport, mais totalement dénué de sens, est la prise de position politique d’une des parties de ce couple sur la réforme fiscale.

      L’insignifiance comme propos, la vacuité comme un exercice de style.

      A moins que... il n’y ait néanmoins une intention derrière : le "buzz" dont se revendique implicitement l’auteur par son propos, c’est faire beaucoup de bruit pour attirer l’attention en relayant des faits divers anecdotiques pour faire monter la mayonnaise médiatique.

      Cela peut n’être que gratuit, par goût du scandale à deux balles. Cela peut aussi participer d’une stratégie "d’enfumage" du public que l’on pousse à se distraire d’actualité trash plutôt qu’à se poser les vraies questions, faussement évoquées de manière secondaire (comme le "paquet fiscal"). D’ailleurs ça semble marcher relativement, au vu de la fréquence de consultation de l’article...

      En outre, s’étonner avec une apparente naïveté "Comme si on avait voulu le salir" ne fait en réalité que contribuer à cette publicité négative. Tant donner de l’audience à la rumeur ne fait que l’amplifier. Bavassez, déconsidérez, il en restera toujours quelque chose.

      Alors en fait de "journalisme citoyen"... le voisin de palier qui écoute aux portes pour aller colporter les interprétations oiseuses, ce n’est pas du journalisme, et ça n’a rien de citoyen. C’est tout au plus de l’éditorialisme mitoyen.



    • Walden Walden 18 mars 2009 12:22

      Erratum : je voulais dire "dont se revendique l’auteur par son pseudo".


  • Le péripate Le péripate 17 mars 2009 21:53

     Alors, voilà une affaire "peu médiatisée", qi aurait été monté pour nuire àPiketty ? N’importe quoi. Enfin, maintenant, nous sommes au courant, et.... on s’en fout.

    Il suffit de lire son projet sur les retraites, retraites Ponzi, déguisées en semblant de retraites par capitalisation garanties par l’Etat, pour comprendre que ce type est nul.


  • moebius 17 mars 2009 23:00

     s’ il doit absolumeent y avoir un rapport entre des analyses économique, la vie sentimentale la politique mame Muche est bien servi ici qui nous brode au point de croix un de ces romans politico sentimentalo économico qui ravira les amateurs de tambouille parano fleur bleu 


  • moebius 17 mars 2009 23:03

    mais quel article ! c’est de toute beauté !


  • Christoff_M Christoff_M 18 mars 2009 09:36

     quel bel exemple dans la France politique actuelle de l’étalage de son linge sale et de sa vie privée...

    attaque par avocats et médias interposés, ah elle est belle la classe qui donne des conseils aux français !!

    a quand les fringues d’une telle en vente sur internet et le petit livvre sur la sexattitude qui va avec...


    • Christoff_M Christoff_M 18 mars 2009 10:00

       c’est ça la libération de la femme occidentale !! étaler sa vie privée dans les médias et attaquer son compagnon en public par declaration asseptisée...

      Quel grand progrès pour l’humanité et quel grand chemin vers la morale et la bravitude...


  • Sonora 18 mars 2009 10:59

    Article tendancieux, plein de sous entendus visqueux. Personne ne saura jamais ce qui se passe dans les chambres à coucher et c’est très bien comme ça. Laisse béton


  • volodia 18 mars 2009 11:42

    décrédibiliser


  • La Luciole 18 mars 2009 13:58

    Beaucoup ne semblent pas comprendre le lien que fait l’auteur entre ce "fait divers" relatif à la vie privée et la question politique du bouclier fiscal. Il ne fait pourtant qu’appliquer ces relations mises en oeuvre dans le mode d’attaque habituel chez les gauchistes : dénigrer la personne d’un adversaire politique, le salir personnellement, le décrédibiliser pour compenser leur habituel manque d’argument qui leur permettrait de combattre ses idées sur le fond. Jean François Revel appelait cette tactique gauchiste : du "terrorisme intellectuel".
    Sauf que cette fois, ils se font eux-mêmes victimes de ce stratagème, sans même le faire exprès. Et l’auteur déplore qu’ils se soient eux-mêmes tirés une balle dans le pied en décrédibilisant ainsi un des leurs.
    En effet fallait vraiment être stupide… mais on a tellement l’habitude.
     

    • LA MACHINE A ECRIRE le bec-troadec ch. 18 mars 2009 16:19

      Si je vous assure, le lecteur moyen a parfaitement compris. Il comprend que pour vous, donner des coups à sa compagne, ou être accusé de les donner, c’est forcément du dénigrement politique.

      Si cette jeune femme s’est effectivement pris les coups qu’elle semble avoir dénoncé, alors cela mérite justice. Que l’auteur des faits soit un jeune économiste brillant, un smicard, un comédien ou encore un truand alccolique fumeur de crack, ne change rien au droit à la justice !

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  • G2L G2L 18 mars 2009 14:10

    Cet article est des plus lamentables.
    Aucun crédit, mélange des genres et surtout plein des sous-entendus.
    Je ne connais pas ce Monsieur Piketty, mais je ne pense pas que cette député soit assez stupide pour déposer plainte sans avoir des faits sérieux à reprocher à ce Monsieur. D’être qualifiée de femme battue n’est pas un rôle bien gratifiant que je sache !


  • Marcheg Arvor Marcheg Arvor 18 mars 2009 15:47

    Une vie de couple sans contrainte (je parle pas de coucherie ok ?) chacun son petit univers et dès qu’un grain de sable se met dans les rouages, petit bobo pète un cable. Il faut grandir petit bobo du CNRS ! Enfin, cette fois ci, ce n’est pas allé trop loin. Il y A cinq ans en Lithuanie, petit bobo avait beaucoup picolé alors petit bobo a tué.


  • korben75 18 mars 2009 16:33

     Qui peut m’expliquer pourquoi la photo illustrant cet article - qui concerne piketty dans le titre - est illustré par une photo où l’on voit Ségolène royal ?


  • fabrice094 21 mars 2009 09:10

    Il s’agit ici de faits qui relèvent de la vie privée. Que cela concerne des personnes publiques n’y change rien.
    Si cela avait concerné des personnes non connues, qu’aurait-on pu lire ? Certainement pas ce genre de contenu.
    On aurait par contre retrouvé le rappel du nombre de personnes qui subissent des violences conjuguales, et le nombre de femmes, car ce sont elles qui constituent l’essentiel des victimes*, qui le paient de leur vie.
    J’ai écris un mot : "victime". La victime est la personne qui subi les violences, pas la personne qui les commet et qui doit en répondre.

    *Extrait du rapport Henrion effectué en 2001 pour le Ministere de la santé :
    "En France, une femme meurt de violences conjugales tous les cinq jours", explique le professeur Roger Henrion, membre de l’Académie nationale de médecine et responsable de cette étude pour le ministère de la Santé.[...]Le profil de l’agresseur n’est pas toujours celui que l’on s’imagine. "Il s’agit en majorité d’hommes bénéficiant par leur fonction professionnelle d’un certain pouvoir. On remarque une proportion très importante de cadres (67%), de professionnels de la santé (25%) et de membres de la police ou de l’armée"


  • Le petit département éclairé 21 mars 2009 13:53

    Bonjour,
     

    Votre article est très informatif, pondéré et vous avez raison de vous demander s’il n’y a pas anguille sous roche.


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