mardi 9 juillet 2013 - par hommelibre

Bartoli : l’OP mate le sexisme à Wimbledon

L’Opinion Publique (c’est-à-dire l’opinion de personne en particulier, autrement dit le magma), tend à devenir Dieu le Père - ou la Mère, comme vous voulez. Dans les médias elle s’impose comme la pensée unique. Elle décide du Bien et du Mal. C’est la parole toute-puissante et conformiste. On sait que l’Opinion publique est capable de faire pendre des innocents. Elle est un concentré de pensées pavloviennes et contagieuses : l’un commence, les autres suivent.

Donc Madame OP (Opinion Publique) est devenue aujourd’hui une sorte de juge suprême. Dernier procès en date : les commentaires d’un présentateur de Wimbledon sur Marion Bartoli. Il a voulu faire de l’humour sur le physique de la joueuse en déclarant qu’elle n’était pas un canon. Il a raison : comparée à Sharapova il n’y a pas photo - ce qui n’empêche pas Marion d’avoir un beau sourire communicatif. Mais fallait-il le dire ? Non : cela n’avait rien à voir avec le tennis. Mais surtout il ne faut caresser que dans le sens du poil. Ne rien dire qui déplaise à la déesse OP.

On peut arguer du fait qu’une telle remarque n’a rien à voir avec le tennis, et l’on a raison. Que l’apparence physique n’est qu’un aspect limité d’une personnalité. On a encore raison. Mais à une époque où tout le monde déballe : la presse, les people, les politiques, les inconnus qui passent dans des émissions-poubelles, et où le look prend une place considérable, est-ce encore étonnant de parler du physique ? N’a-t-il d’ailleurs pas toujours été important, à toutes les époques ?

Un porte-parole de la BBC a présenté excuses. Triste époque de contrition permanente. Le féminisme rend les imbéciles un peu plus imbéciles qu’avant. Quels péchés devrions-nous donc sans cesse expier ? Et qui va s’excuser un jour de traiter de manière récurrente la gente masculine de prédatrice ? Nobody-body-body.

Certaines joueuses endossent des tenues dignes de figurer dans un catalogue de mode. Il est vrai que Marion, elle, ne fait pas dans l’esthétique. Pour autant la remarque du commentateur est-elle appropriée ? Je dirais qu’elle est dans l’air du temps. Combien de matchs de tennis ressemblent à des défilés de mode ? Sharapova, Ivanovic, entre autres, ont l’art de mettre cuisses et épaules en valeur. Que l’on parle de leur charme ne fait pas l’objetmarion bartoli,tennis,wimbledon,sexisme,sharapova,djokovic,bbc d’une levée de boucliers. Elles en jouent d’ailleurs de belle manière.

Alors certes, le commentaire du présentateur manque de classe. Mais de là à lancer les ligues de vertu en chasse à l’incorrection, c’est exagéré. D’autant que j’aimerais bien être dans la tête des censeurs pour savoir ce qu’ils pensent secrètement quand ils comparent les cuisses interminables de Sharapova avec celle de la française... Et ne me dites pas qu'ils ne les regardent pas !

Pour terminer il faut citer les propos complets du journalistes, et l’on voit alors que leur connotation est très différente de ce que les médias ont mis en exergue : « Pensez-vous que le père de Bartoli lui a dit quand elle était petite : Tu ne seras jamais un canon, tu ne seras jamais une Sharapova, donc tu dois t'accrocher et te battre ? ». Ce qui signifie : tu n’as pas un physique à faire la une comme Sharapova, mais tu as d’autres qualité, et c’est avec ces autres qualités que tu gagneras.

Marion Bartoli a eu le mot juste et classieux : « Ce n'est pas important. Oui je ne suis pas blonde. C'est un fait. Est-ce que j'ai rêvé de devenir mannequin ? Non, désolé. Mais est-ce que j'ai rêvé de gagner Wimbledon ? Oui. Absolument ».

Et elle l’a gagné ! Bravo Marion ! Super parcours ! Les faux-culs moralisateurs peuvent aller se rhabiller.

Pour en sourire, voici Djokovic mimant Maria Sharapova et jouant avec... surprise :



15 réactions


  • morice morice 9 juillet 2013 12:52

    Et elle l’a gagné ! Bravo Marion ! Super parcours ! Les faux-culs moralisateurs peuvent aller se rhabiller.


    voilà notre dénonciateur des femmes qui cognent fort les hommes qui vient encenser Marion Bartoli et sa cogne de service : finalement, il y a une logique à cet individu. Le gourou dragueur est de retour...

    il a oublié qu’entre temps la tenniswoman s’est enfin débarrassée de son gourou de père...Walter.

    la vrai raison de l’admiration soudaine du gourou d’Agoravox :


    ah si elle ressemble à un homme, on comprend mieux pourquoi celle-là lui plaît !

    vous ne sortez pas de votre enfermement psy, le gourou...

  • Fergus Fergus 9 juillet 2013 13:01

    Bonjour à tous.

    Il est effectivement déplacé de porter un avis sur le physique d’une joueuse.

    Cela dit, il y a un motif de brocarder, et même de condamner, Marion Bartoli : comme Tsonga et la plupart des tennismen français, elle est exilée fiscale en Suisse et ne mérite, à ce titre, aucun respect de la part de compatriotes auxquelles elle a délibérément tourné le dos pour satisfaire son goût du fric. Un choix qui devrait lui interdire : 1) toute sélection en équipe de France pour la Fed Cup ; 2) toute décoration.

    Même son village natal de Retournac en Haute-Loire a définitivement tourné le dos à Bartoli.


    • ZenZoe ZenZoe 9 juillet 2013 13:50

      Marion Bartoli exilée fiscale.
      On en parle souvent dans AV, et je ne change jamais de ligne : dans un pays qui se veut libre, chacun doit pouvoir faire ce qu’il veut et aller où il veut en fonction de ses besoins sans provoquer une chasse aux sorcières à chaque fois. Par ailleurs, je me dis que si d’aventure j’héritais d’une très grosse somme, pas sûr que je n’aurais pas envie d’aller m’installer ailleurs. Difficile de juger les autres sans avoir été soi-même dans la même situation.
      Où je vous rejoins Fergus, c’est que Marion Bartoli ne devrait peut-être plus jouer pour la France. On est d’accord là.


    • ZenZoe ZenZoe 9 juillet 2013 13:53

      Autre chose : mille bravos à elle en tout cas pour sa belle réaction mesurée et saine face au commentaire déplacé du journaliste, qui n’était pas obligé de dire à des millions de téléspectateurs ce qu’il pense personnellement des femmes enrobées, car tous les goûts sont dans la nature et il était là pour commenter du tennis, pas le défilé Miss Monde. Le malotru aurait même renchéri plus tard : « C’est un modèle pour les gens qui n’ont pas vu le jour avec tous les attributs d’athlètes nés ».
      Entre l’imbécilité et la classe...


    • Fergus Fergus 9 juillet 2013 16:01

      Bonjour, Zenzoe.

      Chacun doit pouvoir être libre d’aller s’installer où bon lui semble à condition d’en assumer les conséquences en termes de nationalité. Que Bartoli (et les autres) fassent le choix d’être réellement suisses et ils paieront... plus d’impôts en tant que ressortissants helvétiques ! au lieu de quoi ils ont opté pour un système frauduleux dont seuls les exilés fiscaux en Suisse bénéficient. Des exilés fiscaux qui paient nettement moins que les assujettis helvètes, à condition expresse de passer au moins 6 mois de l’année en territoire suisse. Ce qui n’est pas le cas de Bartoli, de Tsonga et consorts qui, pour atteindre les 180 jours minimum donnant droit à leur très avantageux régime fiscal, affectent à leur résidence suisse la totalité de leurs temps de tournée internationale. Et c’est ainsi que le fisc français et les contrbuables de notre pays sont les dindons de la farce !


  • Sacotin Sacotin 9 juillet 2013 13:46

    Dit-on d’un joueur qu’il n’est pas canon ? 



  • Yohan Yohan 9 juillet 2013 14:08

    Exilée fiscale et alors, si vous étiez à sa place, vous en feriez autant. Quand un Etat est trop con pour taxer plus que les autres pays, il est logique que les riches cherchent à optimiser leurs revenus. Pas la peine de gémir et de jouer les outragés. Le problème, ce sont les Etats voraces qui ne maîtrisent plus leurs dépenses. La fiscalité confiscatoire est aussi injuste que contre productive. 


    • ekarlate 9 juillet 2013 18:53

      Moi je veux bien payer 10 millions d’euros d’impôts si on me file le revenu qui avec, pauvre gars !


    • Fergus Fergus 9 juillet 2013 19:38

      Bonsoir, Yohan.

      La « fiscalité confiscatoire » est un leurre entretenu par les libéraux. La bonne comparaison consiste à mettre dans la balance les dépenses contraintes (logement, santé, éducation) dans les différents pays, certains privilégiant le financement par l’impôt, d’autres par le paiement privé. Une comparaison saine qui montre que la France n’est pas plus mal placée que la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas, champions du libéralisme.


    • kalagan75 9 juillet 2013 14:58

      j’espère au moins pour toi que tes enfants auront au moins l’occasion d’être fier de leur père et qu’il ne penseront pas plus tard que tu n’es qu’un raté aigri


    • kalagan75 10 juillet 2013 09:12

      l’idéologie que tu déverses ici à longueur de commentaires n’est pas une obsession peut-être ?


  • CATP 9 juillet 2013 19:36

    Je ne peux pas vous parler du physique de marion bartoli puisque je ne l’ai pas vue. j’ai eu beau me démener, tnt et tout, samedi après midi ma télé avait d’autres chat à fouetter que la finale d’un des plus prestigieux tournoi au monde avec une française en finale. Je parle bien sûr de la télé des pauvres, ceux qui ne peuvent pas monnayer des abonnements.

    C’était la même chose il y a 6 ans.

    Là, pour le coup, on aurait besoin des féministes, mais apparemment ça ne les intéresse pas. 


    • kalagan75 10 juillet 2013 10:56

      tu vas sur sportlemon.tv ...


    • joelim joelim 10 juillet 2013 13:31

      Oui c’est excellent. Ce tournoi si important si célèbre, n’est même pas visualisable en France, sauf si t’as Canaaaal.


      Bartoli, championne de l’« optimisation fiscale », on ne t’a pas vu gagner ton colifichet. P’têt qu’elle l’a acheté, avec la complicité des abonnés de Canal + ?

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