Boris Diaw récompensé pour sa progression (NBA)
Boris Diaw vient de gagner son premier titre dans l’univers de
Moins médiatique que Parker, plus discret dans ses déclarations qu’un Pietrus, Boris Diaw vient pourtant de gagner un trophée dont personne ne conteste la légitimité, tant sa progression fut éblouissante cette saison. Pour résumer ce qu’est devenu Boris Diaw il suffit de citer son nombre de triples doubles cette saison : 4, dont deux consécutifs. Cela peut paraître peu pour un public non averti, mais il est le troisième joueur de la Ligue dans ce domaine, derrière les intouchables Lebron James et Jason Kidd avec respectivement 7 et 8 triples doubles. Ce qui lui vaut désormais le surnom de 3D, l’homme aux trois dimensions, qui marque, passe et prend des rebonds avec la même facilité. Ses statistiques sont, elles aussi, impressionnantes. Lors de sa dernière saison à Atlanta, il jouait en moyenne 12 minutes pour 4,4 points à 43% de réussite, 3,6 rebonds et 2,4 passes. Avec Phoenix c’est l’explosion, en 35 minutes il marque 13,3 points à 52% de réussite (huitième meilleur pourcentage de la Ligue), avec 6,9 rebonds, 6,2 passes et 1 contre. Là encore dans toute la ligue seuls Lebron James et Jason Kidd rivalisent (avec un Dwayne Wade très proche) et dépassent les 10 points, 6 passes et 6 rebonds. On notera également 18 doubles doubles, un record de 31 points en décembre et de 16 passes décisives contre Golden State en avril. Les journalistes ont donc plébiscité Boris pour ce titre, il a reçu 489 points contre seulement 283 à son dauphin David West, et 65 points pour le troisième Nenad Krstic. Sur les 124 membres, 80 ont élu Boris Diaw à la première place, 22 ont voté pour David West.
Aux Etats-Unis, dans un pays où l’entreprise (au sens large), le leadership et le travail sont des valeurs fondamentales, ce titre porte en lui une grande valeur. Il récompense un joueur non seulement pour une progression statistique, mais également pour son implication, ses efforts, son apport à un collectif. Il a beaucoup travaillé son shoot en compagnie de l’assistant coach Phil Weber, ce qui a fini par payer. Il prend plus de responsabilités dans le jeu, et s’impose au rebond comme en défense. Il ne lui manque plus qu’à trouver de la régularité à trois points.
Lorsqu’il jouait à Atlanta, Boris Diaw était l’un des rares joueurs à saluer les journalistes locaux après chaque entraînement. Sa disponibilité et sa gentillesse ont été rapidement appréciées, mais semblaient être un frein à son épanouissement sur le terrain. Trop tendre, trop altruiste, disait-on. Il faut prendre des responsabilités, savoir prendre les tirs ouverts, savoir se comporter en leader dans l’univers de
Désormais, Boris Diaw s’est fait un nom. Lui qui vit dans l’ombre permanente de Parker a su élever son niveau de jeu pour s’affirmer comme un joueur assez unique, qui aura évolué cette saison aux cinq postes sur le terrain ! Rigaudeau devait être le Pippen français lors de son passage à Dallas, mais il a échoué. Mike Piétrus s’autoproclamait « Jordan européen » avant d’être drafté, sans arriver pour le moment à la cheville de His Airness bien sûr. Boris Diaw ne fait « que » du Diaw, mais il le fait diablement bien. Comme ses partenaires des Suns, il rend le basket flamboyant et spectaculaire, capable de tenir éveillées toute une nuit des générations entières pour assister aux prouesses aériennes de ces extraterrestres de
Boris a sans doute hérité des qualités de sa mére, Elisabeth Riffiod, qui fut une très grande joueuse de basket en France, au poste de pivot. Son père, plutôt porté sur le saut en hauteur, aura peut-être transmis ses qualités athlétiques. Pour le reste, Boris a bénéficié d’une formation à l’INSEP avant de rejoindre Pau, où il s’est forgé un solide palmarés : champion de France 2001 et 2003, vainqueur de la Coupe de France en 2002 et 2003, du trophée des As en 2003, et du concours de dunk au all-star game français 2003. Sans oublier de nombreux matchs d’Euroligue, et un titre de champion d’Europe juniors en 2000 avec la génération Parker et Piétrus. A l’été 2005, avant de partir aux Suns, Boris Diaw avait déjà amorcé sa métamorphose au cours d’un championnat d’Europe de basket où
Pendant que Parker déchaîne les médias, la fraîcheur de Diaw n’en est que plus agréable. Son jeu nous émerveille, sa discrétion médiatique nous apaise. Il se concentre sur le parquet, et ne se prend ni pour une star ni pour un pseudo-rappeur, et nous l’en remercions. Nous le remercions d’être un basketteur d’exception, et un homme d’une grande humilité, c’est déjà bien assez pour nous faire rêver.