vendredi 16 novembre 2018 - par Axel_Borg

Imola 2005, le duel des fauves

En 2005, Michael Schumacher connaît un début de saison catastrophique. Fernando Alonso, son héritier proclamé, mène le championnat du monde. Le panache du Kaiser éclabousse la course, mais la défense d’Alonso, pleine de virtuosité et de sang-froid, est admirable. Ce combat des gladiateurs rappelle les titanesques affrontements entre Prost et Senna ... En ce dimanche 24 avril 2005, l’autodrome Enzo e Dino Ferrari d’Imola va être le théâtre d’un duel exceptionnel entre le maître et l’élève, dans lequel chacun des deux pilotes repoussera ses propres limites ...

Dimanche 6 mars 2005, Albert Park de Melbourne. Michael Schumacher remet en jeu sa couronne mondiale, la septième acquise en août 2004 dans les Ardennes, sur le majestueux toboggan de Spa Francorchamps.

Septuple champion du monde (1994, 1995, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004), le Kaiser a battu tous les records en F1 ... Avec 83 victoires, le pilote allemand repousse l’inexorable érosion du temps.

Tous les pronostics le voient décrocher un huitième sceptre en cette saison 2005, à tel point que même le président de la FIA, Max Mosley, est sorti de sa tour d’ivoire et de sa théorique neutralité pour placer Schumacher comme favori de ce 56e championnat du monde de F1. L’hégémonie de la Scuderia Ferrari a commencé en 2000. Conséquence de plusieurs facteurs (déménagement au Paragon, mort de Paul Morgan chez Ilmor en 2001, problèmes de fabrication des V10 Mercedes au béryllium, délaissement de Bridgestone pour Michelin en 2002 ...), McLaren-Mercedes a courbé l’échine, Williams BMW a vainement tenté de renverser l’écurie de Maranello en 2003.

L’invincible armada menée par Jean Todt sera forcément battue un jour. La Dream Team possède avec Michael Schumacher le meilleur pilote du plateau, le plus complet. Rapide sur un tour, impeccablement préparé physiquement, intelligent en course, sachant alterner panache et discernement, diaboliquement habile sous la pluie, impliqué dans la technique, le Baron Rouge n’a aucun défaut dans sa cuirasse. Au sommet de son art, Schumi repousse en outre les limites de la motivation. Après sept couronnes, il serait compréhensible de voir le pilote allemand se retirer. Mais le Kaiser commet le péché d’orgueil en remettant son titre en jeu, insensible au phénomène d’usure du pouvoir qui a émoussé tant de grands champions de la F1, avant lui, que ce soit Fangio, Stewart, Lauda, Prost, Senna ou encore Häkkinen. 

Pour cette saison 2005, la liste des challengers est réduite à quatre noms ... En effet, l’équipe Williams BMW est orpheline de Montoya. Ni Webber ni Heidfeld ne seront capables de porter l’écurie de Grove et de se mêler à la lutte pour la couronne. Kimi Räikkonen, vice-champion du monde en 2003 (McLaren Mercedes), voudra venger une saison 2004 décevante. Mais Iceman a prouvé par une victoire en Belgique qu’il n’a rien perdu de sa virtuosité, bien au contraire. Son nouveau coéquipier à Woking, le colombien Juan Pablo Montoya, aura à coeur de décrocher son premier titre mondial. Chez Renault, le jeune Espagnol Fernando Alonso, diamant brut de mieux en mieux poli, a connu une année 2004 frustrante, sans victoire, après son éclosion en 2003. Quant à Jenson Button, troisième du championnat 2004, il avait ramassé les miettes du festin Ferrari ... derrière Schumacher et Barrichello. Avec BAR Honda, l’Anglais espère mettre un terme à la razzia des Rouges en F1. Jamais une écurie n’a aussi violemment apposé son sceau sur la discipline que Ferrari en 2004 : 15 victoires en 18 courses dont 8 doublés (Australie, Bahreïn, Espagne, Europe, Canada, Etats-Unis, Hongrie, Italie), 262 points sur 324 possibles, les deux premières places du championnat pilotes pour Michael Schumacher et Rubens Barrichello ... Cerise sur la gâteau, la victoire magistrale du Kaiser au Grand Prix de France, qui couronnait une stratégie vertigineuse, coupant l’herbe sous le pied de Fernando Alonso, leader de cette course à Magny-Cours dans le cockpit de sa Renault. Foudroyé à domicile, le Losange subissait le joug du tandem Ross Brawn - Michael Schumacher. Loin de jouer à l’épicier, le Baron Rouge et son complice d’ingénieur rééditaient l’exploit de Budapest 1998, Grand Prix où ils avaient changé de stratégie en pleine course afin de terrasser les McLaren de Häkkinen et Coulthard. La virtuosité tactique de Ross Brawn offre à Schumacher l’occasion de passer de trois à quatre ravitaillements en essence, et de courir avec panache, vers une sorte de quête du Graal. Plus léger, l’Allemand file comme le vent sur le billard du circuit de la Nièvre, et finit par piéger Alonso, signant alors sa neuvième victoire de la saison, la septième de sa carrière sur cette piste ... McLaren, Williams et Renault décapités, abasourdis puis résignés, Ferrari a réussi la quadrature du cercle en 2004, repoussant les assauts d’une meute assoiffée après une campagne 2003 qui avait offert une image vulnérable des hommes de Jean Todt.

En cette saison 2004, la Scuderia Ferrari bouclait un cycle de cinq ans en apothéose. Dès Budapest, la Scuderia remportait son sixième titre constructeurs consécutif. La manche suivante, Spa Francorchamps, offrait les lauriers mondiaux des pilotes à Michael Schumacher. L’écurie italienne pouvait fêter à Maranello son quatorzième titre pilotes et son quatorzième titre constructeurs (record absolu dans les deux cas).

Les superlatifs ne manquaient pas pour qualifier la F2004, monoplace réalisée par le trio infernal de Maranello ... Ross Brawn pour la coordination technique, Rory Byrne pour le châssis et Paolo Martinelli pour le moteur. Depuis que Jean Todt a signé avec Bridgestone un axe de développement exclusif depuis 2001, Ferrari est isolée face au clan des écuries chaussées par Michelin.

Le manufacturier clermontois a réussi une belle progression, gagnant 7 courses en 2003. 2004 a plus ressemblé à une année de jachère, avec seulement 3 victoires au compteur pour Bibendum, signées Trulli (Renault) à Monaco, Raikkonen (McLaren Mercedes) à Spa Francorchamps, et Montoya (Williams BMW) à Interlagos, soit les miettes du festin du Cavallino Rampante ...

Mais le règlement technique de la saison 2005 ouvre des perspectives de revanche aux hommes de Pierre Dupasquier ... La FIA impose aux écuries de parcourir la distance de chaque Grand Prix sans changer de gommes, sauf pour raisons de sécurité.

Dès le premier Grand Prix, Bridgestone et Ferrari déçoivent. Renault tient la dragée haute aux Ferrari. Giancarlo Fisichella décroche la pole position en Australie, qu’il convertit en victoire le dimanche. L’écurie du Losange n’a a cessé de progresser depuis son retour en F1, en 2001.

Sous l’impulsion de Patrick Faure, patron historique de Renault Sport, le constructeur français a racheté Benetton en 2001. Renault avait quitté l’élite du sport automobile fin 1997, à Jerez, sur le titre mondial de Jacques Villeneuve, acquis avec Williams. Mecachrome (en 1998) et Supertec (en 1999-2000) assuraient une simple veille technique sur les V10 produits par Viry-Châtillon.
En 2001, Renault refait son apparition en tant que motoriste de Benetton. En 2002, le Losange passe à la vitesse supérieure, en tant qu’écurie complète. Les couleurs de la monoplace sont le bleu du sponsor Mild Seven, et le jaune, couleur historique de la marque en compétition. Les fameuses Renault qui avaient inauguré l’ère du turbo en 1977 étaient jaunes, avant d’être surnommées les yellow tea pots par les Anglais !

Ancien de Benetton puis de Supertec, Flavio Briatore est aux commandes du Renault F1 Team. Fin 2001, Briatore fait signer Fernando Alonso en tant qu’essayeur. L’Italien avait réperé le jeune pilote d’Oviedo en août 2000, à l’occasion d’une victoire d’Alonso en F3000, sur le probant circuit de Spa Francorchamps. En 2001, Alonso débute en F1 chez Minardi European. Son baptême du feu est difficile, mais Jean Todt lui propose un contrat d’essayeur à la Scuderia pour 2002. Adrian Campos et Fernando Alonso n’ont plus qu’à signer le contrat avec le Cavallino, mais au dernier moment, le clan espagnol oppose un irrévocable veto à cette association. Flavio Briatore a habilement négocié avec Campos. En 1991, l’Italien avait déjà réussi un coup de maître avec un autre pilote précoce, autre diamant brut, grand espoir du futur ... un certain Michael Schumacher, engagé par une simple lettre d’intention chez Jordan. Briatore avait alors contacté Jochen Neerspach, responsable du pilote allemand chez Mercedes, ainsi que Willi Weber, son manager.
Dès 2003, où il est titularisé en lieu et place de Jenson Button (qui part chez BAR Honda), le prodige Alonso prouve sa virtuosité, mettant son coéquipier Jarno Trulli sous l’éteignoir. Première pole à Sepang, premier duel avec le maître Schumacher à Barcelone, première victoire, nette et sans bavure, à Budapest ... Le Losange s’est trouvé une nouvelle idole, vingt ans après Alain Prost, qui n’avait pu écrire le dernier chapitre d’une Histoire glorieuse. Jarno Trulli ne peut rivaliser avec son jeune coéquipier. Fin 2004, Trulli est débarqué par Briatore, qui fait signer Jacques Villeneuve (en pleine année sabbatique) pour un coup marketing, à l’occasion des trois derniers Grands Prix (Shanghaï, Suzuka et Interlagos). Pulvérisé par Alonso, de dix ans son cadet, le pilote canadien comprend alors qu’un monde le sépare des tous meilleurs pilotes du plateau, que ses années victorieuses chez Williams sont désormais un lointain souvenir. Le prochain test qui attend le jeune Asturien s’appelle Fisichella, qui a mangé son pain noir chez Jordan et Sauber depuis son éviction fin 2001 chez Benetton, au profit d’un certain ... Jarno Trulli.

Troisième de ce Grand Prix d’Australie 2005 dont il partait treizième, Alonso a fait une superbe remontée dans le peloton, prouvant toutes les qualités de la R25. Le trident Alonso - Renault - Michelin va dominer le début de saison. A Sepang, l’Espagnol s’offre une victoire, la première depuis Budapest en 2003. Il confirme ce succès par un autre, acquis dans le désert de Bahreïn.

Quand il arrive à Imola, Fernando Alonso mène le classement du championnat du monde, avec 26 points. Jarno Trulli (Toyota) suit avec 16 points. Alors que Montoya est absent pour une raison qui semble diplomatique (blessure dans une partie du tennis), mais qui montre déjà que sa relation avec Ron Dennis est compliquée, Kimi Raikkonen aura à coeur de défendre les couleurs des flèches d’argent. Iceman débarque en Emilie-Romagne avec 7 points au compteur. Michael Schumacher, lui, n’a inscrit que deux points, ceux d’une médiocre septième place en Malaisie. Avec un nouvel abandon à Sakhir, alors qu’il était en chasse derrière Alonso, le champion du monde en titre tombe de Charybde en Scylla. Les journalistes s’interrogent ... cette saison 2005 ne serait-elle pas le péché d’orgueil de Schumi ? N’aurait-il pas dû se retirer au sommet de sa gloire, après une septième couronne mondiale et la pluie de records allant avec ?

Le début de la saison européenne marque souvent un premier cap en F1, qui décante souvent les rapports de force entre écuries. Kimi Raikkonen (McLaren Mercedes) décroche la pole sur l’autodrome Enzo e Dino Ferrari, accompagné de Fernando Alonso sur la première ligne.

La MP4/20, dernière création d’Adrian Newey avant son départ pour Red Bull, prouve ainsi tout son potentiel. Mais la R25, création du binôme Enstone (châssis) - Viry-Châtillon (moteur) reste une monoplace très régulière, pilotée à la perfection par le Taureau des Asturies.

Michael Schumacher, lui, est en treizième position sur la grille de départ. L’Allemand essuie une nouvelle déception, devant les tifosi italiens venus l’encourager, à seulement quelques dizaines de kilomètres de l’usine de Maranello.

En course, Raikkonen prend vite le commandement devant Alonso. Cependant, au neuvième tour, le Finlandais est trahi par sa flèche d’argent, sur un problème de boîte de vitesses. Alonso hérite de la position de tête et creuse rapidement des écarts sur ses poursuivants.
Imola, en ce dimanche 24 avril, offre une météo fraîche. L’Emilie-Romagne prend le printemps à contrepied. L’asphalte d’Imola va comme un gant à la Ferrari F2005 du Kaiser. Dans le peloton, l’aîné des Schumacher avale un par un les concurrents qui le précédaient. Avec un appétit digne de Pantagruel, le Kaiser enchaîne les dépassements. L’adhérence est idéale pour les pneus Bridgestone qui chaussent sa monoplace rouge. Le pilote allemand tire la quintessence de sa monoplace et gratifie le public de superbes manoeuvres de dépassement. Olivier Panis et Jenson Button font partie de la liste des victimes de l’ogre de Kerpen, vainqueur sept fois sur le circuit romagnol.

La cadence menée par le Kaiser est démentielle. En 13 tours, Schumi a repris 20 secondes à Jenson Button ! En fin de course, le bilan des meilleurs tours de chaque pilote permettra de voir à quel point la Ferrari du septuple champion du monde était un cran au-dessus des autres monoplaces ce jour là.

Record du tour en 1’21"858 pour Michael Schumacher, meilleur tour de Jenson Button en 1’22’’604 (+0"746), meilleur tour de Fernando Alonso en 1’23"133 (+ 1"275). Les chronos de Button sont cependant à relativiser, l’écurie BAR Honda ayant été reconnue de tricherie après Imola. Déclassé sur tapis vert, Button perdait donc une troisième place qui revenait a posteriori, à Alexander Wurz, remplaçant de Juan Pablo Montoya chez McLaren Mercedes. Absent pour une blessure diplomatique (officiellement, accident de tennis), le Colombien était déjà dans le collimateur de Ron Dennis, son patron à Woking ... Entre Schumacher et Alonso, plus d’une seconde d’écart entre les meilleurs tours ... Le duel entre la Ferrari n°1 et la Renault promet énormément.

La température fraîche convient mieux aux gommes Bridgestone qu’à celles de Michelin en ce dimanche d’avril ... La Ferrari file sur le circuit comme une boule de billard sur le tapis vert. L’adhérence est parfaite, et Schumi ne tarde pas à enchaîner les records du tour.
L’inévitable survient alors. Au 49e des 61 tours du Grand Prix, la jonction s’opère avec l’implacable leader, Fernando Alonso.

Du haut de ses 23 ans, le juvénile Espagnol devra avoir les épaules solides pour résister au chasseur Schumacher. Idole d’Alonso, Michael Schumacher veut croquer sa proie au plus vite, et s’offrir sa première victoire de la saison, comme une offrande aux tifosi dévoués à sa cause. Mais si Schumacher monopolise les rétroviseurs d’Alonso et multiplie les manoeuvres d’intidimation, la défense du jeune pilote ibérique est admirable, héroïque.
En 2002 à Magny-Cours, dans la même situation, Kimi Raikkonen avait fini par croquer. Sa vigilance avait été trompée par une flaque d’huile.

Les tours s’enchaînent à Imola. Les tifosi espèrent voir Schumacher en tête à chaque passage. Les minutes s’égrènent, la tension monte dans les gradins mais aussi dans les cockpits.

Comme Senna et Mansell à Jerez en 1986 ou à Monaco en 1992, Alonso et Schumi se suivent comme deux ombres, inséparables. Les pneus en charpie, les deux F1 calquent leurs trajectoires ... Mais le Baron Rouge devenait se souvenir, sous la moiteur de son casque, qu’un dimanche de l’automne 1993, du haut de ses 24 ans, il avait parfaitement bloqué Alain Prost sur le redoutable circuit d’Estoril, le jour même où le Professeur parachevait sa formidable carrière par une quatrième couronne mondiale.

Pendant douze tours à Imola, le maître harcèle l’élève, mais Alonso ne commet pas la faute attendue par le roi de la F1, ni à Acqua Minerale, ni à Rivazza ... La Renault franchit la ligne seulement 215 millièmes devant la Ferrari.

Dans le parc fermé, on constate que les deux voitures, après avoir fait hurler tous les chevaux de leurs moteurs V10, ont des gommes agonisantes, preuve supplémentaire de l’incroyable intensité de ce duel de titans ... Le panache de Schumi n’a pas suffi pour faire trébucher celui que tout le monde pressent déjà comme son héritier, Fernando Alonso. L’Allemand, lui, ne sait pas encore que 2005 marquera son chant du cygne, alors que Jean Todt, d’habitude si prudent, annonce au soir d’Imola que Ferrari prendra sa revanche sur les terres du prodige d’Oviedo, sur le circuit de Montmelo, en Espagne. L’ancien patron de Peugeot parlait comme un oracle, pronostiquant une victoire de Schumi, sortant de sa traditionnelle réserve et de sa gestion d’épicier, tant critiquée, notamment en 2002 ...

Ce jour là, en Emilie-Romagne, plus que sa quatrième victoire dans l’élite des pilotes, Fernando Alonso avait conquis le respect du Kaiser et de l’ensemble du paddock. Avec 36 points, contre 10 à Schumacher, l’étoile montante du Losange devenait le favori de cette campagne mondiale 2005.
Tout le monde s’attendait à la riposte de Schumacher dans le fief d’Alonso, en Catalogne, mais ce fut un autre pilote, non moins véloce, le redoutable Kimi Raikkonen, qui décrocha la victoire à Barcelone, s’imposant comme le réel challenger du pilote d’Oviedo ... Le duel entre Alonso et Iceman allait être le refrain de cette année 2005, où la nouvelle génération prenait le pouvoir, emportant dans une vague violente un roi contraint d’abdiquer après un règne sans partage de cinq ans, le plus long de l’Histoire ...

 



3 réactions


  • Axel_Borg Axel_Borg 16 novembre 2018 13:45

    Ce jour là, pour faire reference au papier precedent, Fernando Alonso deviant un as avec sa 5e victoire en F1.

    Mais surtout c’est l’intensité du duel et l’aspect « passation de pouvoir » qui marquent, un peu comme Rosario 1948 (Fangio / Wimille), Spa Francorchamps 1988 (Senna / Prost), Interlagos 1994 (M. Schumacher / Senna) ou Indianapolis 2007 (Hamilton / Alonso).

    A part l’Espagnol en 2003 à Budapest qui avait pris un tour à Schumi (son premier et dernier drapeau bleu avec Ferrari !), personne n’avait jamais autant fait sentir au Kaiser qu’il se faisait vieux (36 ans), pas meme Montoya en 2001 à Interlagos par un dépassement d’anthologie sous la pluie, plein d’opportunisme.

    Ce duel entre maestros du Losange et du Cavallino, ce bras de fer entre le juvenile Asturien de 23 ans et le Baron Rouge allemande septuple champion du monde, fut l’un des Grands Prix de F1 les plus marquants de la décennie 2000 avec Nürburgring 2000, Spa Francorchamps 2000, Suzuka 2000, Indianapolis 2003, Nevers Magny-Cours 2004, Suzuka 2005, Interlagos 2006, Mont Fuji 2007 ou encore Interlagos 2008.

    Sans oublier le trompe l’oeil Bridgestone sur piste froide à Imola, car dès Barcelone le vrai challenger de l’as d’Oviedo sera Iceman alias Kimi Raikkonen, poleman et leader fauché en plein cavalier seul (9 tours) en Emilie Romagne ...

    Ironie du destin, un an plus tard au printemps 2006, toujours sur l’autodrome Enzo e Dino Ferrari, le GP de Saint-Marin verrait un autre duel Schumacher / Alonso, cette fois remporté par l’ogre de Kerpen pour sa première victoire depuis Suzuka 2004 (hormis la parodie de course d’Indy 2005 sans les écuries Michelin !) et sa 66e pole position en carriere, record d’Ayrton Senna battu.


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2018 18:23

    Bonsoir Axel ....effectivement sacrée remontée de Shumi . Sinon une R25 qui tient tête à une Ferrari...ça devait être la Baccarat intérieur cuir, jantes alu et autoradio 4 enceintes ... lol


    • Axel_Borg Axel_Borg 17 novembre 2018 09:32

      @Aita Pea Pea,

      Mdr pour la R25 ça me rappelle les voitures de mon enfance à la fin des années 80 et au début des années 90, période où le Losange a commencé à nommer ses véhicules et cesser de les numéroter : Espace puis Clio, Twingo, Mégane, Laguna, Safrane ...

      Clin d’oeil du destin, cette victoire d’Alonso intervint quelques jours avant la passation de pouvoir au poste de PDG de Renault-Nissan entre Louis Schweitzer et Carlos Ghosn, qui poussera Patrick Faure hors de Renault Sport début 2006.

      La réputation de cost-killer du Franco-Libanais, surnommé 7-Eleven au Japon, poussera l’as d’Oviedo à accepter une offre de McLaren Mercedes pour 2007, Ron Dennis piquant aussi le contrat Vodafone à la Scuderia Ferrari. On connaît la suite et le fiasco que fut la première association entre Woking et le champion espagnol, lassé de cohabiter avec un rookie prodige du nom de Lewis Carl Hamilton ...

      Carlos Ghosn, quant à lui, n’a jamais vraiment coupé le lien viscéral entre Renault Sport et la F1 : a minima motoriste entre 2011 et 2015, constructeur jusqu’en 2010 avant revente à Lotus.


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