L’OM ou le paradigme de la « belle » défaite
Mercredi soir L’OM a perdu. Sèchement. 3 buts à 0. Une défaite cinglante qui, déjà, compromet sérieusement ses chances de qualification pour les 8èmes de finales de Champion’s League. Et ce, même si l’exploit zurichois face au pâle Milan AC de Leonardo laisse planer le suspense quant à l’identité du second qualifié. Car les faits sont là. Après deux journées, Marseille est dernier de son groupe avec 0 point, et un seul but inscrit au compteur.
Un manque d’expérience ? L’argument a longtemps été avancé pour expliquer les carences chroniques des clubs français en Coupe d’Europe. Au fil des ans, il apparaît de plus en plus bancal. À Bernabeu, Marseille a disputé son 150ème match continental. Sur les dix dernières années, l’OM s’est hissé par deux fois en finale de la Coupe UEFA. Sans oublier le glorieux passé du club sous l’ère Tapie, achevée un fameux soir munichois de 26 mai 1993. Par ailleurs, le joli parcours bordelais en ce début de compétition suffit à réfuter l’argument.
Face aux Galactiques de Manuel Pelegrini, l’armée phocéenne a tenu bon... une heure. Puis en l’espace de 6 minutes, tout s’est écroulé. Le match, et le suspense avec. Un premier but de Cristiano Ronaldo sur une mésentente entre Steve Mandanda et sa défense. Puis dans la minute qui suit, un ultime débordement du portugais sur l’aile gauche force Souleymane Diawara à un tacle rugueux dans la surface. « Viril mais correct » ont sûrement commenté bon nombre de rugbymen. Il n’en fut pas du goût de l’arbitre M.Hansson. Faute et Carton Rouge. Kakà ne se fait pas prier pour transformer le pénalty. 62ème minute de jeu, le Réal mène 2 à 0 chez lui, face à un OM réduit à 10. La messe est dite. Amorphes, les marseillais laissent à Benzéma le plaisir d’ offrir sur un plateau, le troisième but à Ronaldo. En l’espace de 6 minutes, le réalisme madrilène a douché les espoirs ciel et blanc.
Pourtant, tout n’avait pas si mal débuté pour les hommes de Didier Deschamps. « Pendant une heure on a été bon et on a su avoir des opportunités mais le résultat est sévère. Il est lourd. Notre première période a été très intéressante » confie le technicien à l’issue de la rencontre. Particulièrement en jambes, Mamadou Niang aurait même pu ouvrir le score en début de match. Mais Casillas, en dernier rempart, remporta son duel face à l’attaquant marseillais.
Au micro d’OMTV, Steve Mandanda avoue sa lassitude. « C’est à l’image du match contre Milan. On tient la première mi-temps, on prend le premier but et après ça s’enchaîne. C’est toujours pareil. Ça se joue sur un petit manque de concentration, une petite erreur et on le paie cash ». Lucide. De la lucidité, voilà ce qui manque à cet OM. Car ce n’est ni l’expérience du haut niveau, ni même la qualité intrinsèque de l’effectif qui sont remis en question. Chaque année, l’OM clôt sa saison aux trois premières places de la Ligue 1, synonymes de qualification en Champion’s League. Et chaque année, l’équipe échoue dès la phase de poule. Toujours 3ème. À un cheveu. Un détail près. Si peu de choses. Ce petit grain de rien du tout qui distingue une bonne formation, d’une grande équipe.